Théodore Monod
150 pages
Français

Théodore Monod , livre ebook

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150 pages
Français

Description

Parti sur les traces des anciens caravaniers Les Garamantes et des mythes liés à la météorite de Chinguetti, Théodore Monod amasse dans ses cahiers les descriptions et les impressions laissées par le désert. Ces dernières évoquent les tableaux bibliques et les traversées de puits en puits. Le rythme de sa marche crée celui de son écriture singulière qui nous mène à la contemplation du désert.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2012
Nombre de lectures 11
EAN13 9782296500730
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Théodore Monod, le poète itinérant
Espaces Littéraires Collection dirigée par Maguy Albet Dernières parutions Anton PAVLOVITCH TCHEKHOV,Correspondant de guerre,2012. Ida JUNKER,Le monde de Nina Berberova, 2012. John BAUDE,Jean Giono, deCollineàQue ma joie demeure, Le temps suspendu, le Tout retrouvé, 2012. Éliane ITTI,Madame Dacier, femme et savante du Grand Siècle (1645-1720), 2012.Victor MONTOYA,Les contes de la mine. Conversation avec le Tio, Traduit de l’espagnol par Émilie BEAUDET, 2012. Nathalie AUBERT,Christian Dotremont, La conquête du monde par l’image, 2012. Claude FRIOUX,Le Chantier russe. Littérature, société et politique. Tome 3 : Ecrits 1969-1980, 2011 Ricardo ROMERA ROZAS,Jorge Luis Borges et la littérature française,2011. Deborah M. HESS, Palimpsestes dans la poésie. Roubaud, du Bouchet, etc., 2011. Alexandre Ivanovitch KOUPRINE (Traduit du russe, introduit et annoté par Françoise Wintersdorff-Faivre),Récits de vie dans la Russie tsariste,2011.Pascal GABELLONE,La blessure du réel, 2011. Jacques PEZEU-MASSABUAU,Jules verne et ses héros,2011.Samuel ROVINSKI,Cérémonie de caste(traduit de l’espagnol par Roland Faye), 2011. Mirta YANEZ,Blessure ouverte, 2011. Jean-Michel LOU,Le Japon d’Amélie Nothomb, 2011. Serge BOURJEA,Paul Valéry, la Grèce, l’Europe, 2011. Masha ITZHAKI,Aharon Appelfeld. Le réel et l’imaginaire, 2011. Frantz-Antoine LECONTE (sous la dir.),Jacques Roumain et Haïti, la mission du poète dans la cité, 2011. Juan Manuel MARCOS,L’hiver de Gunter,2011
Christine Frénot Théodore Monod, le poète itinérant L’HARMATTAN
Photographie de couverture Coll.Au pays de Youssef: « Rencontre » ©Focale CatherineDressayre. http://www.focale-photo.com © L'HARM ATTAN, 2012 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-56270-7 EAN : 9782296562707
INTRODUCTION
L’entrée en poésie
1.Les influences littéraires
Lorsque Théodore Monod commence à écrire des poèmes, à huit ans, il s’inspire des textes enseignés à l’École alsacienne, de la littérature protestante et des psaumes chantés lors des cultes au temple. Théodore aime s’exprimer en vers naïfs qu’il offre à ses parents ou à son grand-père maternel, lors des correspondances régulières qu’il entretient avec ses proches. Le jeune écrivain organise très tôt ses écrits en notes, carnets, lettres. A treize ans, il découvre la littérature avec les textes de Montaigne, Horace, Flaubert, Vigny. Le soir, lors des congés d’été, sa mère lui lit du Sainte-Beuve. Alors âgé de quinze ans, l’adolescent crée un bulletin de Société Naturelle. André Gide sera l’un des premiers adhérents du bulletin. Son journal, rédigé durant l’été 1917, se termine par un poème en « épilogue », illustré d’un faune. L’illustration est souvent présente dans les écrits du futur scientifique qui met à profit chaque instant à l’étude de la faune et de la flore du milieu dans lequel il se trouve :
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Epilogue
Entre Dieppe et Paris
Traînant son manteau brodé d’or, Sur les vergers, sur l’eau qui dort, Sur les labours et les bois jaunes Où semble errer l’âme des faunes, L’Automne enfin a succédé A l’opulence de l’Eté.
Les coteaux se teintent d’opale Sur les lointains violet pâle L’air diaphane est aminci Comme en un tableau de Vinci.
La présence des couleurs et des pierres capte son œil, attentif aux présences minérales d’un tableau saisonnier. Son attrait pour les pierres, dès l’âge de treize ans, est capital ; il demande à son frère Silvain si le traité des pierreries de Théophraste est traduit en français. Son goût pour l’Antiquité est également significatif dès son plus jeune âge. Le plaisir d’apprendre les mots grecs, allongé dans l’herbe, produit dans son imagination des échos qui vont nourrir ses futurs écrits et lui donner la liberté de créer des néologismes tant dans ses poèmes que lors de l’élaboration des titres de ses ouvrages.
Ses écrits personnels, pour la plupart déposés au Muséum national d’histoire naturelle en 2005, sont composés de plusieurs textes et poèmes. Il rédige, à quinze ans, unHeptaméron du pasteur Wilfried Monod et de Dorina Monod, sa femme et collaboratrice. Outre ses influences bibliques, les auteurs qu’il choisit sont Kingsley, un des promoteurs du mouvement socialiste chrétien, Bossuet, Samain, Lamartine et Maeterlinck, auteur belge dont l’inspiration unit le symbolisme au mysticisme.
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En 1921, il écritDeo ignoto-Etudes de philosophie religieuseet des poèmes telOratiocomposé de douze strophes alternées d’un refrain en alexandrins. En 1922, dans le train qui le mène de Paris à Bordeaux, avant d’embarquer pour la Mauritanie, Monod lit le roman de Psichari,Le Voyage du centurion. Ce fut le début d’un lien avec le personnage qui le poursuivra de longues années et auquel il finira par s’identifier. Monod, comme Psichari, s’éprend très tôt de poésie. Nourri de Verlaine et Mallarmé, il compose des vers lorsqu’il arrive en Mauritanie. Un drame sera à la sourceDes voix qui crient dans le désertetLe Voyage du Centurion, lectures qui inspirent Théodore Monod et l’accompagnent lors de son premier séjour en Afrique.
Ernest Psichari caractérise sa génération par cette fièvre de vérité, face aux sursauts de doute et de haine qui empêchent ses contemporains de voyager comme Chateaubriand, Fromentin ou Loti, et jugeant comme faux savants, les « penseurs » modernes qui préfèrent a priori, « dix erreurs venant de l’homme à une vérité 1 venant de Dieu » . Psichari rejoint la pensée de Péguy et cite dans Les Voix qui crient:
« C’est en nous que sont remis tous les espoirs et nous le savons. C’est de nous que dépend le salut de la France, donc celui du monde et de la civilisation. Tout se joue sur nos têtes. Nous savons bien que nous verrons de grandes choses, que de grandes choses se feront par nous… – nous ne sommes pas des amateurs ni des touristes – sachant ce qu’on attend de nous… allons-nous donc nous épuiser en 2 d’énervantes analyses ? Nous n’en avons pas le loisir. »
Porté par un mysticisme de plus en plus présent dans son engagement militaire, ce méhariste cherche la Connaissance d’un Dieu qu’il approche à travers une fuite, celle du désert. Théodore Monod se reconnaît dans cet itinéraire, pour d’autres raisons, mais
1. Jacques Maritain,La Science moderne et la Raison, Paris, Revue de Philosophie, 1910. 2. Ernest Psichari,Les Voix qui crient dans le désert, Paris, L’Harmattan, 2002.
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l’écriture et le style de Psichari le portent dans ses propres réflexions. Confronté au monde musulman, il se situe en tant que soldat de l’Armée française, avec une nouvelle liberté, sans implication dans des mouvements d’ordre militaire. A vingt-deux ans, Théodore Monod est un Européen chargé de mission par le Muséum : son travail consiste à résumer le désert en découpages administratifs. Le travail terminé, il se met aussitôt à lire leNouveau Testament, etLe Voyage du Centurion.
Les travaux d’Ernest Psichari s’apparentent à ceux de Monod lors de ses campagnes militaires. Des rapports sont élaborés comme ce « Rapport sur le voyage à la M’baéré, du 24 août-4 septembre ». Il note la longueur et la durée des étapes, la route, les villages et leur accueil, les rivières et les marigots, les gués, les pâturages. Il avait reçu un itinéraire type de son capitaine, il le modifie en fonction des renseignements recueillis en cours de route ou selon la fatigue du troupeau.
Ces carnets ne constituent pas des projets littéraires. Mais le 16 septembre 1907, il note « J’entame un nouveau récit de voyage : Impressions de Laï». L’ardeur guerrière de ces précédents ouvrages n’apparaît plus et ses notes deviennent des petites enquêtes ethnographiques. Psichari, qui avait pris un assez grand nombre de notes en Mauritanie, les avait réparties en trois groupes. Deux cahiers documentaires concernent les effectifs et divers renseignements. Quatre cahiers intitulésJournal de routeet un petit carnet sont réservés à des détails personnels et de type professionnel. Leur caractère intime se trouve uniquement dansL’Appel des Armes, Les Pensées à dos de chameauetLes Voix qui crient dans le Désert.
À travers ses relevés, la dénomination des tribus ou des groupements humains s’accompagne du nom du chef, des lieux de nomadisation, de l’état des alliances, des caractères psychologiques. L’autorité reconnue des tribus est indiquée, avec les principales dates et les étapes de l’occupation française. Tel point habité est envisagé pour la désignation de création de poste. Une note
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