Youmma

Ahmed Saïfi Benziane

Description

Au retour d'une soirée au clair de lune, Aïssa traverse un ancien cimetière pour rejoindre son domicile. Il y croise une image du destin qui va bouleverser sa vie et remettre en cause toutes les certitudes de la vie. Il découvre alors des valeurs insoupçonnées chez les êtres les plus proches, mais aussi chez des personnes qu'il est forcé de rencontrer dans sa quête de vérité.

Sujets

• Littérature
• Romans
• Afrique subsaharienne
• Nouvelles
• Harmattan Littérature

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 05 octobre 2017
• Nombre de lectures: 5
• EAN13: 9782140048340
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

AhmedS AÏFI B ENZIANE

YOUMMA Roman

Youmma

© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-13122-1 EAN : 9782343131221

Ahmed S AÏFI B ENZIANE Youmma

Roman

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A mon épouse

I. La dernière fois que j’avais demandé l’heure à Bachir, il était minuit dix. Il était le seul d'entre nous à posséder une montre et nous avions, depuis son départ, vidé deux bouteilles de vin de plus. Nous avions dû chanter au moins vingt chansons, et particulièrement les refrains, plus faciles à retenir. Entre chaque chanson, on parlait beaucoup, de tout et de rien. Des souvenirs qui s’accrochaient à nos mémoires comme les épines à une rose. Certes, ces réminiscences nous faisaient quelques fois mal, mais on aimait cela, car c’est ce qui nous permettait de rester ensemble. Le prix de la chaleur. Comme des moutons. Collés les uns aux autres, pour affronter la solitude, par instinct grégaire. La sociabilité propre à l’espèce humaine. D’après mon estimation, il devait être pas loin de deux heures du matin et je somnolais déjà. J’avais essayé de me lever péniblement tout en avalant la dernière olive verte, qui gisait seule dans l’assiette en papier depuis un certain temps, après avoir remarqué que personne n’en voulait. Mais je me rassis aussitôt et m’inventai une raison pour ne pas trahir mon ivresse. « Un dernier verre et je partirai ». Les autres continuaient de chanter. Le Chauve jouait de sa guitare comme un diable. Ses notes prenaient soin de s’adapter à la lenteur imposée à nos paroles. Ses dièses pénétraient nos têtes en souriant et ressortaient en

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