Au Delà du Boug
307 pages
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Au Delà du Boug , livre ebook

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Description

Le destin de Karolina


Karolina a seize ans lorsque ses parents disparaissent dans le naufrage du Titanic.


Orpheline, elle accepte de répondre à l’invitation d’un parent qui vit en Galicie, province lointaine de l’empire austro-hongrois. Elle découvre alors le pays de ses ancêtres et rencontre son mari, fervent défenseur de la renaissancede la Pologne.


Lorsqu’éclate la première guerre mondiale, sa vie bascule et la paix revenue, elle doit quitter ce pays tant aimé, ravagé par la guerre. Elle croise alors la route d’un aventurier américain, qui la conduit en France. Mais les souvenirs et son amour pour la Galicie sont plus forts et la conduisent à nouveau au delà du Boug, où elle poursuit son destin.


Le sens de l’histoire et la force de la romance. Voilà ce que nous offre Annie Szuba dans son nouveau roman, fiction historique qui raconte avec la renaissance de la Pologne, la fin de l’empire austro-hongrois et la révolution russe.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 novembre 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782368324745
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Au Delà du Boug
Roman
La SAS 2C4L – NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsable de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à la demande et pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Annie SZUBA
Au Delà du Boug
Roman
« La Galicie est dans la solitude du bout du monde, et cependant elle n’est pas isolée ; elle est proscrite, mais non coupée du res te de l’univers ; il y a en elle plus de culture que ne le laissent supposer ses égouts défe ctueux ; beaucoup de désordre, et encore plus d’étrangeté. Beaucoup l’ont connue du t emps de la guerre, mais la Galicie cachait alors son vrai visage. Ce n’était pas un pa ys, mais une étape ou le front. Or elle a sa gaieté propre, ses chants et ses gens bien à e lle, et son éclat particulier, la splendeur triste des outragés. »
Joseph Roth (1894-1939)
Avertissement de l’auteur
Ce livre est une fiction, dans un univers qui a exi sté.
Les châteaux d’Olesko et de Podhorce existent en Ga licie, maintenant brovince d’Ukraine, debuis des siècles. Ils abbartiennent, c omme la famille Rzewuski qui en était brobriétaire, à la grande histoire de la Pologne. L ’auteur du roman sollicite la blus grande indulgence de ses lecteurs bour avoir utilis é ces lieux chargés de souvenirs comme source d’insbiration.
Il est évident que les erreurs figurant dans ces ba ges, comme les caractères des bersonnages et les describtions des lieux ne sont d us qu’à sa seule imagination.
À mon fils,
Dans notre voyage à travers la vie, nous rencontrerons des gens qui viennent à notre rencontre, de maint lieu surprenant, et par maint c hemin surprenant, et tout s’accomplira, de ce qu’il nous est assigné de leur faire, et de ce qu’il leur est assigné de nous faire.
Chaque vie se fait son destin.
Charles Dickens (1812-1870)
La Petite Dorrit
Henri-Frépéric Amiel (1821-1881)
Les principaux personnages de fiction
Karolina Warminski, Française installée en Galicie
Maître Charles Roland, son tuteur et son épouse Elise,
Le prince Rzewuski, magnat Polonais
Wladyslaw Brzezinski, médecin
Tomasz Brzezinski, son fils
Kazimierz Bukowski, aventurier et espion américain
Stefan Branicki, partisan de Pilsudski
Lucya Zielinski, gouvernante du prince Rzewuski
Krystina Jandorski, professeur
Alexandra et Oleg Panine, nobles russes en exil
Prologue
Je marche lentement sur le boulevard Montparnasse. Perdue dans mes pensées, je ne réalise pas encore que je suis maintenant libre de quitter la pension, la maison et mon pays, la France. Maître Charles Roland vient tr ès officiellement de me communiquer le contenu du testament que mes parents ont laissé à mon intention.
Je m’appelle Karolina Warminski et je suis orphelin e. Mes parents ont disparu dans le naufrage du Titanic, le 14 avril 1912. Pendant d es semaines, des mois, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps, abandonnée à l’Inst itut des Jeunes Filles de la Légion d’honneur. Oh, je n’ai rien à reprocher à l’Institu tion. Douceur et gentillesse m’ont accompagnée pendant ces semaines, puis ces mois ter ribles où j’ai peu à peu réalisé que j’étais maintenant seule au monde. Combien j’en ai voulu à mes parents de m’avoir ainsi abandonnée ! Papa avait choisi ce nouveau bâtiment qualifié d’insubmersible pour offrir à ma mère le voyage de leur rêve, l’Amérique ! C’était leur anniversaire de mariage, m’ont-ils expliqué pour me consoler de ne pas les accompagner. C’est un réconfort pour moi, ils sont morts ensemble après v ingt ans de vie commune qui autant que je pouvais en juger semblait heureuse.
Jusque-là, j’étais une petite fille plutôt privilég iée et très entourée. Nous habitions un grand appartement près du jardin du Luxembourg, mes parents, grand-mère et moi. J’aurais aimé avoir un grand frère, mais non, j’éta is une fille unique choyée par ses parents. Je suis allée à l’école dès l’âge de cinq ans. J’étais plutôt bonne élève, intéressée par l’histoire et les langues. On appren ait l’anglais et l’allemand, la langue de nos ennemis. Papa me racontait l’histoire de la Pologne. Il parlait de l’époque où le royaume de Pologne et le Grand-Duché de Lituanie s’ étendaient de la mer Baltique à la mer Noire. Il me parlait aussi des Partages qui ava ient abouti à la disparition de sa patrie de la carte d’Europe.
Il était fier d’être Français, disait-il,
— Je dois tout à mon pays. Les études, le travail, une certaine aisance. Oui ma chérie, tu dois être fière d’être française. Mais t u vois, mon âme est restée là-bas en Pologne. Et pourtant je n’y suis encore jamais allé . C’est étrange n’est-ce pas ?
Il est vrai que lorsque maman, une grande pianiste, jouait du Chopin, je voyais ses yeux s’évader du salon, et je devinais alors qu’il était là-bas, dans ces territoires lointains, au sud-est du pays, près d’une ville qui s’appelait Lvov. Je l’avais placée sur la carte de la Pologne que grand-mère m’avait offerte pour mes huit ans.
Maman, elle, était différente. Elle était née dans un petit village du centre de la France et pourtant physiquement, elle évoquait plut ôt les steppes lointaines. Qui sait l’héritage d’un lointain envahisseur ? Elle avait d e lourds cheveux auburn, qu’elle portait en chignon à torsades quand elle sortait. Ses yeux verts, d’un vert clair lui conféraient un air mystérieux. Elle avait connu mon père lorsqu ’il était venu surveiller un chantier routier dans la commune où elle vivait avec ses par ents. J’imagine qu’elle avait été séduite par le côté exotique de papa, un grand blon d aux yeux bleus, et aux manières séduisantes. Mes grands-parents maternels, mon gran d-père était médecin dans le village, eux avaient été nettement moins séduits. J e les trouvais sévères, et pas très
accueillants. Pourtant j’étais leur unique petite f ille. En fait, ils avaient désapprouvé le mariage de leur fille avec un étranger. Un Polonais venu d’on ne sait d’où. Certes, il était promis à un bel avenir, mais un étranger ! Qu and leur fille unique aurait pu épouser un médecin qui aurait pris la succession du cabinet.
Ils n’ont jamais pu lui accorder leur confiance. No us allions donc les voir le moins souvent possible, une fois tous les deux mois, et q uelques jours pendant les vacances. Il était difficile de croire que ma mère était leur fille, tellement différente de leur univers étriqué. Et pourtant ils avaient accepté de faire a pprendre le piano à leur fille et son talent musical ajoutait à son charme qui agissait s ur tous, grands et petits. Je trouvais qu’elle aurait pu donner des concerts, tellement el le me semblait virtuose.
— Mais non, ma chérie, je suis très médiocre. Je t’ assure. Un bon professeur de piano, peut-être, mais pas du niveau d’un concertis te, crois-moi.
C’est elle qui m’a appris à jouer du piano. Je crai ns d’avoir déçu les espoirs qu’elle plaçait en moi !
Enfin à la maison, jusqu’à sa disparition quand j’a i eu dix ans, vivait la mère de mon père. Je n’ai jamais connu mon grand-père, son mari . Quelquefois, elle évoquait sa jeunesse en Galicie, avec un air de regret profond.
Un jour pourtant cette atmosphère douillette a pris fin. Mon père a décidé que je devais m’endurcir ! Sans hésiter, il m’a envoyée en pension. À l’époque, il avait considéré que je devais apprendre à vivre en collec tivité et à cesser de penser que le monde tournait autour de ma personne. Il estimait a ussi, et l’avenir lui a donné raison, que l’enseignement dispensé m’apprendrait à faire face aux aléas de la vie !
J’ai donc fait ma rentrée à l’âge de douze ans à l’ Institut de la Légion d’honneur à Saint-Germain-en-Laye où je suis devenue pensionnai re en uniforme. La devise de l’École est, «Honneur et Patrie», ce qui ne pouvait que séduire un Polonais comme mon père. L’éducation dispensée a pour but « d’insp irer aux élèves l’amour de la patrie et de la liberté ainsi que le sens de leurs devoirs civiques et familiaux et de les préparer, par leur instruction et la formation de l eur caractère, à s’assurer une existence digne et indépendante, ou « comment faire d’une enf ant gâtée, une femme responsable ».
L’enseignement dispensé par l’institution est d’exc ellent niveau. Et on nous explique tout au long de notre scolarité qu’être membre de c ette prestigieuse école est un privilège. Les cours dispensés couvrent l’ensemble des disciplines nécessaires à la réussite scolaire et sociale de l’enfant. Outre la morale, la langue et la littérature françaises, les littératures anciennes, les langues vivantes, l’histoire, la géographie, les mathématiques, la physique, et la chimie, l’histoir e naturelle, l’économie domestique, le dessin, la musique, les travaux à l’aiguille sont a u programme, ainsi que la gymnastique non pas pour embellir notre corps, mais pour stimuler notre résistance physique. J’aimais bien apprendre à penser dans une autre langue et je m’obligeais à lire dans le texte certains auteurs comme Charles D ickens ou Jane Austen. Les heures de cours, les répétitions et les examens étaient di fficiles et intenses. Mais au final, l’école était un lieu agréable. J’y ai passé six an s de ma vie.
Je m’étais souvent demandé pourquoi cette école ?
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