Djoumessi Mathias
183 pages
Français

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Description

Ce livre retrace les principales étapes du parcours hors du commun de Djoumessi Mathias, qui naquit dans la région bamiléké située dans l'actuelle province de l'ouest du Cameroun autour des années 1900. C'était une période de grande mutation sociale et économique car elle coïncidait avec l'installation des colons allemands présents sur le territoire dès 1884. Djoumessi Mathias succéda à son père à la tête de la grande chefferie bamiléké : Foréké-Dschang. Il fut un des acteurs clés de la fondation du Cameroun contemporain.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 71
EAN13 9782336274560
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Djoumessi Mathias
Un chef tradionnel nationaliste, acteur de la décolonisation et d'indépendance du Cameroun

Pascal François Djoumessi
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanado.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296104617
EAN : 9782296104617
A notre mère, Ma’a Atsang, Mme veuve Djoumessi Julienne, âgée aujourd’hui de près de quatre-vingt-dix ans.
Collection
Grandes figures d’Afrique
L’Harmattan lance la collection “Grandes figures d’Afrique” publiée sous la direction de l’universitaire André Julien Mbem. Signé par Florian Pajot, le premier volume, Joseph Ki-Zerbo. Itinéraire d’un intellectuel africain du XXe siècle (198 pages, 17,50 euros), est consacré à l’historien et homme politique burkinabè décédé en décembre 2006.
BERNARD DADIÉ. Itinéraire d’un écrivain africain dans la première moitié du XXème siècle
Frédéric Lemaire
COMBATTRE POUR LE PRÉSENT ET L’AVENIR
Charles-Pascal Tolno
ET DEMAIN LE TCHAD... VERBATIM
Mon expérience au coeur de l’état Tchadien
Ali Abdel-Rhamane Haggar - Préface d’André-Julien Mbem
ET L’AFRIQUE BRILLERA DE MILLE FEUX
Jean Ping
HOMMES D’EGLISE ET LE POUVOIR POLITIQUE EN AFRIQUE NOIRE (LES)
Jean-Claude Djereke
JEAN-PIERRE NDIAYE. Afrique passion et résistance
Jean-Pierre Ndiaye - Préface de Ibrahima Fall - Témoignage de Randy Weston
JOSEPH KI-ZERBO. Itinéraire d’un intellectuel africain au XXè siècle
Florian Pajot - Préface de Sophie Dulucq
PASTEUR ET LE PRÉSIDENT (LE). Quand un homme d’Eglise et un homme d’Etat traitent d’un sujet d’actualité
Francis Michel Mbadinga
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Dedicace Collection - Grandes figures d’Afrique RESUME SITUATION HISTORIQUE DE FOREKE-DSCHANG VERS 1900 VIE ET OEUVRE LA COMMUNICATION CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE INDEX ANNEXES
DJOUMESSI Mathias «Un chef traditionnel nationaliste, acteur de la décolonisation et de l’indépendance du Cameroun et pionnier d’un développement local économique et social. »
RESUME
Ce livre retrace l’itinéraire d’un chef traditionnel bamiléké : Djoumessi Mathias Né autour des années 1900, juste au moment où les allemands s’installaient au Cameroun. Il vécut tour à tour sous l’occupation allemande, britannique puis française. Sa figure, injustement méconnue du grand public, a pourtant marqué l’histoire de la sous région Bamiléké puis celle du Cameroun tout entier entre 1925 et 1966.
Tout au long de l’ouvrage, on découvre une personnalité riche, se présentant sous de nombreux aspects. Un homme qui à ses débuts avait approché la religion catholique par simple curiosité et par envie d’apprendre à lire et à écrire. Puis chemin faisant, sa révélation à la foi chrétienne fit de lui un croyant convaincu. A la suite du décès du chef Ndonbou en Pâques 1925 il prit, à la surprise de beaucoup, à l’âge de 25 ans seulement, la succession de son père à la tête d’une grande chefferie bamiléké : Foréké-Dschang.
Malgré de nombreuses pressions venant des notables conservateurs de son village, ses récentes responsabilités ne le détournèrent pas de ses nouvelles convictions. Dès son intronisation, il engagea un important train de réformes. Il parvint ainsi, tout en conservant l’essentiel des piliers coutumiers qui fondaient l’identité de son terroir, à moderniser son village et à le faire rayonner dans toute la région Bamiléké et même au-delà des frontières régionales.
Sa curiosité intellectuelle naturelle et son envie de servir son peuple le conduirent à exercer dans des domaines d’activité économique très différents, allant par exemple de l’agriculture et de l’élevage au transport voire même au commerce.
Mais les nombreuses injustices nées de l’arbitraire de la politique coloniale allaient finir par le révolter.
C’est ainsi qu’il se retrouva malgré lui aux avant-gardes d’un combat pour la libéralisation de la caféiculture dans la région Bamiléké.
Cette bataille était nécessaire pour l’accès aux responsabilités économiques des paysans bamiléké précipités à contre gré, dans un système inédit d’économie de marché mais qui paradoxalement ne pouvaient pas en être des acteurs, car exclus d’office par les colons.
Le cours des évènements le mena quelques années plus tard, à la tête d’une organisation traditionnelle initialement créée pour défendre la culture bamiléké gravement menacée par les apports coloniaux. Petit à petit, il se trouva happé par les faits et propulsé quelques temps seulement après, sur le devant de la scène politique nationale. Il participa ainsi, à la tête de Kumzse à faire entendre la voix des populations bâillonnées et exploitées à souhait par le tandem colonat-chefs traditionnels.
Avec son organisation traditionnelle, il fit un bout de chemin avec l’UPC, un autre mouvement nationaliste de l’époque. Mais des divergences de fond au sommet l’emmenèrent à poursuivre seul son combat politique pendant cette période importante de l’histoire où se construisait le destin de son pays.
Il eut des responsabilités parlementaires sans interruption entre 1952 et 1960. A l’assemblée, il y animait un groupe de sept députés élus de la région Bamiléké: les Paysans Indépendants. Il participa également à deux gouvernements. Celui, le tout premier, éphémère d’ André Marie Mbida du 16 mai 1957 et plus tard celui d’ Ahmadou Ahidjo qu’il rejoignit le 30 décembre 1959. Grâce à son audience en pays Bamiléké, il apporta sa contribution à la pacification de cette région qui s’était embrasée quelques années avant la célébration de l’indépendance du Cameroun.
L’histoire retiendra sans doute de cet homme qu’il fut un des nationalistes de la première heure, acteur de tout premier plan de la décolonisation et de l’indépendance de son pays. Personnalité âprement combattue en son temps, car sa vision du monde n’était pas toujours en phase avec les préoccupations du moment. L’essentiel est de lui reconnaître aujourd’hui, avec le recul nécessaire, qu’il avait souvent raison sur la durée et qu’il était en avance sur les problèmes de son temps. Quarante trois ans après sa mort, les problèmes posés ne sont toujours pas résolus pourtant les solutions ébauchées d’antan et qui pourraient sans difficulté être réactualisées, témoignent d’une certaine intuition hors du commun. Il restera pour beaucoup, un pionnier et un visionnaire à la fois, d’un modèle de développement économique et social plus que jamais d’actualité. Il restera aussi et pour toutes ces raisons, un grand chef, sans doute un des plus grands que la région Bamiléké ait produit à ce jour.
SITUATION HISTORIQUE DE FOREKE-DSCHANG VERS 1900

Le territoire avant la colonisation
Dans le territoire qui allait devenir quelques décennies plus tard le Cameroun, les populations vivaient dans de petites sociétés plus ou moins bien organisées selon les régions. Les habitants des « grassfields », l’actuel ouest du Cameroun, communément appelés les bamiléké, étaient organisés en puissantes chefferies sous l’autorité des chefs. Ceux-ci étaient chargés de la protection des terres et des peuples car ne l’oublions pas, les conflits tribaux étaient monnaie courante, la principale cause de discorde étant le problème de terre.
La société traditionnelle était naturellement scindée en deux groupes. D’une part les femmes, s’occupaient des travaux des champs essentiellement pour une agriculture de subsistance. L’excédent produit dans les petites exploitations agricoles qui jouxtaient généralement les habitations, était revendu ou plutôt échangé sur les marchés périodiques. Certains villages prospères possédaient ainsi de un à trois jours de marché dans la semaine 1 . On s’y rendait venant de nombreux villages avoisinants, parcourant à pied, des distances qui pouvaient atteindre quelques dizaines de kilomètres. Les jours de marché étaient aussi une occasion de rencontre et de détente.
Le marché était bien un lieu incontour

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