HENRY DE BALZAC ENFANT DE L AMOUR
286 pages
Français

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HENRY DE BALZAC ENFANT DE L'AMOUR , livre ebook

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Français

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Description

Comment exister quand on est le frère cadet de l'immense auteur de La Comédie Humaine ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 juin 2011
Nombre de lectures 60
EAN13 9782296463974
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

HENRY DE BALZAC,
ENFANT DE L’AMOUR
Roman historique
Collection dirigée par Maguy Albet

Dernières parutions

Roselyne DUPRAT, Lawrence d’Arabie. Un mystère en pleine lumière, 2011.
Emmy CARLIER, Madame la Marquise, 2011.
Jean-François SABOURIN, Peuls l’empreinte des rêves, 2011.
Rémy TISSIER, Le rescapé du temps, 2011.
Nelly DUMOUCHEL, Au temps du canal du Panama, 2010.
Stéphanie NASSIF, La Lointaine, Le sacrifice de la Nubie, 2010.
Anne GUÉNÉGAN, Les psaumes du Léopard, 2010.
Tristan CHALON, Le prêtre Jean ou Le royaume oublié, 2010.
Jean-Claude VALANTIN, La route de Qâhira ou l’exilé du Caire, 2010.
Didier MIREUR, Le chant d’un départ, 2010.
Ambroise LIARD, Dans l’ombre du conquérant, 2010.
Marielle CHEVALLIER, Dans les pas de Zheng He, 2010.
Tristan CHALON, Le Mage, 2010.
Alain COUTURIER, Le manuscrit de Humboldt, 2010.
Jean DE BOISSEL, Les écrivains russes dans la tourmente des années 1880, 2010.
Dominique PIERSON, Sargon. La chair et le sang, 2010.
René LENOIR, Orages désirés, 2010.
Philippe CASASSUS, Philippe, le roi amoureux, 2010.
Jean-Claude FAUVEAU, Joséphine, l’impératrice créole, 2009.
Roger BOUCHAUD, L’homme du Sahel, 2009.
Tristan CHALON, L’homme-oiseau de l’île de Pâques, 2009.
Danièle ROTH, Marie Roland, Sophie Grandchamp : deux femmes sous la Révolution , 2009.
Luce STIERS, En route vers le Nouveau Monde. Histoire d’une colonie à New York au 17° siècle, 2009.
Michel FRANÇOIS-THIVIND, Agnès de France. Impératrice de Constantinople , 2009.
Petru ANTONI, Corse : de la Pax Romana à Pascal Paoli, 2009.
Christophe CHABBERT, La Belle Clotilde. Le crime du comte de Montlédier , 2009.
Michèle CAZANOVE, La Geste noire I, La Chanson de Dendera, 2009.
Tristan CHALON, Sous le regard d’Amon-Rê , 2009.
Yves CREHALET, L’Inconnu de Tian’Anmen, 2009.
Jean-Eudes HASDENTEUFEL, Chercheur d’or en Patagonie, 2009.
Michel THOUILLOT


HENRY DE BALZAC,
ENFANT DE L’AMOUR


Roman
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54727-8
EAN : 9782296547278

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
« Rien de nouveau sur Henri {1} . Là est la plaie incurable. »
Honoré de Balzac, Lettre à sa sœur Laure, octobre 1835.

« Espérons que le ciel abrège notre exil. »
Henry de Balzac, Lettre à sa sœur Laure, le 26 août 1836.

« Je ne demande pas de feindre des sentiments que tu n’aurais pas, car Dieu et toi savez bien que tu ne m’as pas étouffé de caresses ni de tendresses depuis que je suis au monde, et tu as bien fait, car si tu m’avais aimé comme tu as aimé Henri, je serais sans doute où il est ; et dans ce cas, tu as été une bonne mère pour moi. »
Honoré de Balzac, Lettre à sa mère, le 22 mars 1849.

« Ce sera l’histoire de bien des familles. »
Honoré de Balzac, Lettre à sa sœur Laure, le 18 juin 1846.
Avant-propos
Pour mener à terme la présente évocation d’Henry de Balzac, et serrer au plus près le destin du frère infortuné du grand écrivain, j’ai utilisé un très grand nombre de documents authentiques (correspondances, témoignages historiques, récits de voyage, etc.), d’études critiques, retenu les œuvres d’Honoré de Balzac où s’inscrit en creux le fantôme de son frère. Par souci de la plus grande exactitude possible, j’ai très souvent choisi de mettre sous la plume ou dans la bouche de la plupart des personnages ayant existé de ce roman les textes de certaines lettres qu’ils ont écrites, les propos qu’ils ont parfois tenus, ou ceux que l’écrivain a fait prononcer dans La Comédie humaine à ses propres créatures, fictives certes, mais dans lesquelles critiques et lecteurs avisés reconnaissent le jeu des transpositions à peine masquées des membres de sa famille, voire de l’auteur lui-même. J’ai inséré tels quels des passages de textes de loi, d’articles de la presse ou des déclarations de personnalités de l’époque, puisque la réalité dépasse souvent la fiction.

J’ai cependant parfois introduit dans les événements connus de la biographie des Balzac des interprétations qui m’ont semblé plausibles et humainement vraisemblables à l’aune des sentiments qui sous-tendent toute vie familiale.
PREMIERE PARTIE
Chapitre I Sur le bateau du retour en France, 1834.
Seul au bout du pont arrière, Henry s’attarde dans le halo luminescent de la lune. La partie supérieure de son ombre portée, coupée obliquement à la taille par l’arête du navire, se dissout dans les flots en contrebas, lisses comme un immense punch au lait de coco. Le vent est tombé, et les voiles aplaties ont cessé de proférer son souffle, les mats leurs craquements. Il se sent sur cet Océan Indien au milieu de nulle part, et le firmament ne lui paraît jamais aussi lointain et indéchiffrable. La rade de Port-Louis, depuis longtemps estompée, le sera sans doute définitivement. Dans ce sens du voyage, les passagers comptent les jours qui les séparent de la mère patrie, et les conversations tournent autour de ce qu’ils y ont laissé et de ce qu’ils escomptent y retrouver. Alors les mines sont parfois graves, particulièrement chez ceux qui ont pris un retour simple comme lui. Pas de missions recommandées auprès des banques mères afin d’y rendre des comptes, ou auprès de puissants armateurs avides de profits qui jaugent l’expatrié au chiffre d’affaires. Rien que des supputations à partir de rares courriers espacés reçus des proches restés au pays, des plans sur la comète, des combines, chez la plupart, pour rentrer tant bien que mal dans le giron familial suite à l’enchaînement de déconvenues inattendues et forcément injustes infligées par la vie coloniale.
Dans les premières années de la paix anglaise, l’Île de France est un petit Eldorado de chercheurs de fortune, où s’installe le tripotage. On y afflue des quatre points cardinaux, avec des pacotilles de toutes sortes, marchandises et hommes confondus. Comme il y a pénurie de tout, les chances sont belles mais peu à peu on regorge de monde et de denrées. Un vertige s’empare des esprits. Avec les premiers bénéfices vient le goût du luxe : bals, soirées, thés somptueux prennent le dessus sur les habitudes austères des pionniers. On fait assaut de fêtes et de festins, car l’usage est de mesurer le crédit et la richesse d’un homme sur le train de sa maison. Qu’en résulte-t-il ? Des faillites, des pertes irréparables pour les gens honnêtes, des prétextes de bilan pour les fripons, des bénéfices d’armement en chute libre, et le reflux précipité des laissés pour compte du miracle mauricien.
L’orchestre égraine quelques notes de chansons bien françaises qui exaltent l’essor fulgurant de la colonisation civilisatrice en ordre de bataille.

As-tu vu
La casquette, la casquette,
As-tu vu
La casquette du père Bugeaud ?

Sans doute pour raviver les liens avec le pays, mais il n’a pas le cœur à la fête. Quelques passagers signalent leur présence derrière lui de leurs ombres fugaces.

Si tu ne l’as pas vue, la voilà
Elle est sur sa tête,
Si tu ne l’as pas vue, la voilà
Il n’y en a pas deux comme ça.

Il va falloir redescendre au salon, car son dernier verre est encore vide, et le capitaine a donné ce soir la consigne de régaler mais rien ne presse, rien ne pèse d’ailleurs, et il savoure ce retrait furtif qui repousse, même momentanément, la situation compromise dans laquelle il se retrouve, sur cette mer pourtant à même d’offrir tant de conquêtes.

Elle est faite,
La casquette, la casquette,
Elle est faite
Avec du poil de chameau.

Il sait trop bien que le cap pris par le capitaine et son bâtiment le ramène inexorablement chez lui, au point de départ, les poches vides, pour tenter de sauver son avenir et celui de sa petite famille.
Marie-Françoise, sa femme, à peine remise d’un mal de mer intermittent, est allée rejoindre avec son fils Ange la cabine de troisième classe qu’il partagent avec leurs semblables désormais, les petits Blancs qui réintègrent le

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