Introduction à la relation d un voyage en Abyssinie - Exécuté pendant les années 1839, 1840, 1841, 1842, 1843
31 pages
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Introduction à la relation d'un voyage en Abyssinie - Exécuté pendant les années 1839, 1840, 1841, 1842, 1843 , livre ebook

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Description

Lois des Abyssins. - Pouvoir religieux : dogme, divergences, sectes, culte. — Pratiques religieuses. — Gouvernement de l’Église. — Hiérarchie cléricale. — Chef de l’Église. — Prêtres. — Biens de l’Église Monastères. — Lieux d’asile. — Pouvoir politique : forme du gouvernement. — Chef de l’État, ses prérogatives. — Emplois civils et militaires. — Formalités de leur nomination. — Révocables ou non. — Justice : administration de la justice.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346120208
Langue Français

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À propos de Collection XIX
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Théophile Lefèbvre
Introduction à la relation d'un voyage en Abyssinie
Exécuté pendant les années 1839, 1840, 1841, 1842, 1843
INTRODUCTION
Avant que le gouvernement du Roi m’honorât de la mission que je viens d’accomplir, la lecture des relations de mes prédécesseurs en Abyssinie m’avait vivement impressionné, et je me disais, qu’à part l’attrait de curiosité qu’offraient ces mœurs singulières, l’historien ou le philosophe pouvaient y trouver un grave sujet d’étude. Les travaux des auteurs modernes ont fait sortir l’histoire de la voie empirique, pour ainsi dire, où les siècles passés l’avaient retenue ; et, tout en restant dans les limites de son sujet, l’historien de nos jours, bien inspiré de sa haute mission, songe encore à préparer des matériaux à l’étude pratique des sociétés. L’avenir gît dans le passé : c’est là un aphorisme que notre époque aura mis en lumière.
La question d’une exploration en Abyssinie s’offrit donc tout d’abord complexe à mon esprit. Pour la rendre complète, il me parut nécessaire de ne point omettre l’élément nouveau que le progrès philosophique venait d’introduire. Dans le fait de celle nation abyssine, tranchant si vigoureusement sur son entourage, et vivifiée au sein de l’Orient par un rameau du christianisme, cette source civilisatrice de l’Occident du monde ; dans ce fait, dis-je, je crus voir un de ces rares phénomènes dont l’élude attentive peut jeter quelque jour sur la philosophie de l’histoire.
Me serais-je trompé ? Le lecteur en décidera. Toujours est-il que ces considérations m’ont porté à diriger quelques recherches dans ce sens, et leur résultat m’a paru devoir être l’objet d’un travail particulier, qui forme la matière de cette introduction.
Aux personnes qui me contesteront l’utilité d’un pareil point de vue, ou l’efficacité réelle de ma discussion, je répondrai que ce travail n’est point entièrement un hors-d’œuvre, et qu’elles y trouveront beaucoup de choses qui entrent nécessairement dans le cadre ordinaire d’une exploration. C’est ce qu’on pourra juger par l’exposition du plan que j’ai suivi.
Cette introduction doit donc traiter de l’organisation sociale des Abyssins. En comparant le mécanisme d’une vie physiologique à celui d’une société, on trouve beaucoup de rapprochements, et la même méthode peut être suivie pour l’étude de l’une et de l’autre. Si avant de considérer l’ensemble de l’homme fonctionnant, ou les phénomènes généraux de la vie, on décrit chacun de ces organes individuellement, c’est que cet examen préparatoire peut seul faire ressortir leur mutuelle dépendance, soit de sympathie, soit de juxtaposition, qui influe notablement sur le mouvement général. Nous adopterons donc cette grande division que nous enseigne une science positive, et préalablement à aucune considération politique ou historique sur la société abyssine, nous examinerons chacun de ses organes ou de ses éléments constituants.
La première chose à faire est une délimitation aussi nette que possible de ces éléments ; or, dans leur hiérarchie effective, l’État, la famille, et l’individu, comprennent toutes les parties constitutives du corps social : voici donc, d’après le tableau suivant, dans quel ordre nous ferons, pour ainsi dire, l’anatomie de ces trois organes principaux.
§ I. — L’ÉTAT

Lois des Abyssins. - Pouvoir religieux : dogme, divergences, sectes, culte. — Pratiques religieuses. — Gouvernement de l’Église. — Hiérarchie cléricale. — Chef de l’Église. — Prêtres. — Biens de l’Église Monastères. — Lieux d’asile. —  Pouvoir politique  : forme du gouvernement. — Chef de l’État, ses prérogatives. — Emplois civils et militaires. — Formalités de leur nomination. — Révocables ou non. —  Justice  : administration de la justice. — Code pénal des Abyssins. — Avocats, bourreaux, prisons. — Armée  : hiérarchie militaire. — Levée des troupes. — Leur solde. — Leur équipement. — Leur organisation. — Leur marche en campagne. — Leur manière de combattre. —  Impôts : leur répartition. — Leur nature. — Leur collection.
Lois
Il ne faut pas s’attendre à trouver chez un peuple à demi barbare un système de lois bien organisé ; c’est tout au plus si on peut en saisir quelques indices ; nous entendons de lois écrites, car là où le texte fait défaut, l’usage et l’habitude érigent une coutume qui a toute force de loi : aussi n’est-ce, à proprement parler, que pour la répression des crimes qu’un code de lois est absolument nécessaire dans une nation comme l’Abyssinie. Nous verrons ce qui existe à cet égard lorsque nous parlerons de la justice chez ce peuple.
Religion
Les Éthiopiens proprement dits, c’est-à-dire les habitants des hautes terres, sont chrétiens. Cependant on comprend encore sous ce nom d’Abyssins les habitants du littoral de la mer Rouge et les Gallas de la frontière méridionale. Les premiers sont musulmans, et les Gallas vivent à l’état d’indifférence, quoiqu’ils aient la notion de la divinité, et qu’ils lui donnent à peu près la même définition que les chrétiens. Ils croient à de bons et de mauvais génies : tantôt ces génies habitent l’intérieur d’une pierre, tantôt celui d’un arbre : c’est à eux, plutôt qu’à l’Être suprême que les Gallas adressent leurs prières. Dieu a tout créé, disent-ils ; Dieu nous jugera après la mort ; mais les génies s’occupent des affaires d ici-bas. Leurs cérémonies religieuses sont entachées de plusieurs pratiques du paganisme ; c’est ainsi qu’en forme de sacrifice, ils répandent du beurre sur une pierre ; que, dans le cas de maladie, ils égorgent une poule dans le chemin afin d’expier la malédiction ou de conjurer le mauvais sort. Enfin, pour connaître le destin d’une entreprise, ils sacrifient une brebis, et examinent si le péritoine est blanc, ou s’il a quelques taches de sang : dans le premier cas, l’augure est favorable ; il est funeste dans le second. Cette pratique se rattache à la tradition suivante : on rapporte qu’un jour le livre sacré descendit du ciel, et que dans ce livre on lisait l’avenir ; quelque temps après une brebis mangea le livre, qui devint ainsi de la graisse ; telle est la raison pour laquelle aujourd’hui cette graisse est consultée. Les Gallas expriment cette tradition dans leur langage par les mots suivants : matâf ouakaboué-é saà lone ignaté mora té-é ourmone matâf ni mora.
Grand nombre de Gallas étaient déjà convertis au christianisme avant l’invasion de Gragne ; on en trouve encore beaucoup dans le royaume de Caffa et de Naréa, ainsi que dans la province de Gouraguié ; mais leur christianisme est pour ainsi dire sans culte, et ils sont parfaitement ignorants du dogme.
Dogme
Les Abyssins Éthiopiens pratiquèrent longtemps le judaïsme. Suivant leur chronique, ils furent convertis à la religion chrétienne par un Grec d’Alexandrie nommé Frumentius, qui fit naufrage sur leurs côtes. Depuis lors, cette religion paraît s’être répandue fort avant dans l’intérieur du pays, ainsi que le témoignent quelques constructions grecques et les églises troglodytes des Gallas, situées à cent trente lieues

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