L Algérie. Histoire secrète d un naufrage annoncé
108 pages
Français

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L'Algérie. Histoire secrète d'un naufrage annoncé , livre ebook

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Description

À la question « Qui gouverne réellement l'Algérie ? », la réponse dépend de chaque période et des rapports de force du moment. L'ouvrage remonte à l'Antiquité afin de mieux comprendre les composantes sociohistoriques de l'ADN algérien. Chaque phase marquante de l'histoire récente de l'Algérie est décortiquée de manière à dire la réalité des intrigues et le secret des alliances en vue de s'accaparer les richesses du pays. Les exportations algériennes sont constituées à 98% d'hydrocarbures. L'Algérie aura une population qui dépassera les 50 millions d'habitants en 2030. Ce constat rend urgent l'instauration d'une vraie démocratie et d'une économie diversifiée et transparente.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 septembre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336881263
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre


Camille Sari






L’Algérie


Histoire secrète
d’un naufrage annoncé
Copyright
Du même auteur
Taux de change, rôle économique de l’État : à propos de modèles , Paris, Cabrera éditions, 2009
Politiques des taux de change au Maroc et en Algérie : une étude comparative , Paris, Cabrera éditions, 2010
Algérie et Maroc : quelles convergences économiques ? Paris, Cabrera éditions, 2011
Déséquilibres structurels, politiques monétaires et financières internationales : les causes réelles, Paris, Cabrera éditions, 2012 (en arabe)
L’intégration économique maghrébine : un destin obligé ? (avec Abderrahmane Mebtoul) , Paris, L’Harmattan, 2013
Monnaie et finance : du boom au krach, Paris , L’Harmattan, 2014
Quelle gouvernance et quelles institutions au Maghreb face aux enjeux géostratégiques ? (avec Abderrahmane Mebtoul) , Paris , L’Harmattan, 2014
La communauté économique maghrébine : une œuvre à construire, Paris, L’Harmattan, 2015
Afrique / Machreq / Union européenne : la Trilatérale du XXI e siècle ¸ Paris, L’Harmattan, 2018





© L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-88126-3
Dédicaces
A tous les peuples qui souffrent à cause de la cupidité et de la malhonnêteté de leurs dirigeants
A mes enfants
A la mémoire de mes parents et mes aïeuls, dont le brassage marqua à jamais mon ADN
Introduction
Au vu de la crise que traverse actuellement l’Algérie, la question que beaucoup se posent est la suivante : qui gouverne le pays ? Autrement dit, la démission humiliante de celui qui voulait mourir sur le trône et bénéficier de funérailles nationales signifiera-t-elle la fin d’un régime et des perspectives absolument prometteuses ?
La réalité est beaucoup plus complexe. En interrogeant l’histoire contemporaine et suite à une centaine de missions d’études économiques et politiques en Algérie et plusieurs travaux de recherche sur ce pays, nous sommes arrivés aux conclusions qui suivent.
Le président algérien est avant tout une personnalité adoubée par l’état-major de l’armée. Le Département du renseignement et de la sécurité, le DRS, à qui on prête le pouvoir occulte réel, agit sous la direction de l’appareil militaire, mais se limite à donner son aval aux nominations des hauts fonctionnaires et fait remonter les informations à la hiérarchie militaire et civile.
L’imbrication entre les différentes institutions intrigue et rend l’opacité du régime encore plus flagrante. Mais certaines séquences qui se sont déroulées depuis l’indépendance nous éclairent sur le rapport de force entre les clans, qui n’est ni linéaire ni aisément cernable.
La seule constante est qu’aucun président de la République algérienne n’a été élu au suffrage universel sans l’aval de l’armée.
Ferhat Abbas fut un partisan du multipartisme et d’une économie plus ouverte, mais ses successeurs ont, dès les premiers mois de la République algérienne, instauré un régime autoritaire à tous les niveaux.
L’Assemblée populaire nationale est dominée par le FLN, parti unique, la justice est corrompue et sous ordre, l’économie est étatisée jusqu’à l’extrême.
Les membres du Conseil de la révolution avaient engagé d’intenses tractations en vue de la succession de Houari Boumédiène qu’on savait condamné dès l’automne 1978. Deux hommes, représentant deux tendances politico-économiques différentes, s’étaient portés candidats : Abdelaziz Bouteflika, ministre des Affaires étrangères et Mohamed Salah Yahiaoui, coordinateur du FLN.
Le premier prônait le libéralisme économique tandis que le second, ménageant sa base du FLN, souhaitait garder l’orthodoxie étatiste.
Finalement, le chef des services secrets de l’époque, Kasdi Merbah, et l’appareil militaire ont choisi la personnalité la moins doctrinaire, la plus malléable, la plus consensuelle et la moins gradée : le colonel Chadli Bendjedid.
Ce militaire de carrière argua du fait que le peuple algérien avait trop souffert du modèle productiviste et qu’il fallait lui donner la possibilité de jouir des richesses du pays par davantage de consommation.
L’assassinat en direct, devant les caméras, du président Boudiaf en juin 1992 serait le fait d’un clan de l’armée qui craignait les investigations menées par sept hauts fonctionnaires du ministère des Finances sur des biens et placements mal acquis à l’étranger. Ces hommes n’ont pas survécu à leur mentor et furent liquidés physiquement.
Quand le gouvernement a limité les importations pour mille produits, après la chute des prix du pétrole en 2014, les barons de l’importation ont obtenu que le règlement par virement ou par chèque des factures ne puisse dépasser le montant de 9 000 euros pour les achats de véhicules neufs et de yachts et 45 000 euros pour les acquisitions immobilières. Ainsi, le secteur informel représente plus de 60 % du marché algérien et le secteur des hydrocarbures fournit 60 à 70 % des recettes fiscales du budget de l’État.
C’est ce qui explique la destruction de pans entiers du secteur productif algérien. L’industrie qui représentait 38 % du PIB algérien dans les années 1970 n’en constitue que 5 % en 2019.
La non-réforme du secteur bancaire et financier algérien et son maintien dans un état des plus archaïques ne sont pas le fruit du hasard, mais répondent à une volonté d’obstruction des tentatives de faire la clarté sur les transactions bancaires (dépôts et retraits d’espèces, origine des fonds, etc.).
La faillite frauduleuse de la banque Khalifa (dont les vrais responsables n’ont pas été inquiétés) fut le prétexte pour ne rien changer quant à la modernisation des modes de règlement et de financement.
La Banque centrale s’est abstenue de jouer son rôle de contrôle et de prêteur de dernier ressort, en remboursant les déposants.
Cette affaire qui a défrayé la chronique est révélatrice de l’amateurisme et du népotisme qui caractérisent un pouvoir sans foi ni loi.
Comment se fait-il que des organismes publics comme les caisses de retraite et d’assurance aient déposé les économies de leurs cotisants dans cet établissement privé en toute impunité ?
Les banques étrangères sont cantonnées dans un périmètre limité. Ce faisant, le système bancaire demeure sous la coupe de l’État et donc des milieux qui gravitent autour du pouvoir.
Au total, le peuple algérien est victime de la conjugaison de l’incompétence, de la cupidité, de la malhonnêteté et du manque de vision à moyen et long termes.
Au moment où la Norvège a mis en place un fonds souverain doté de 1 000 milliards d’euros pour les générations futures, l’oligarchie militaro-affairiste algérienne ne laissera que des larmes et de la sueur dans un pays mono-exportateur et dont l’économie est peu diversifiée.
Après que près de 200 milliards de dollars de réserves de change ont été cumulés avant 2014, ce chiffre dépasse à peine 60 milliards de dollars en 2019.
L’ancien Premier ministre Ouyahia n’a pas trouvé mieux que de faire tourner la planche à billets, injectant ainsi l’équivalent de 60 milliards de dollars, préparant le pays à une hyperinflation érodant dramatiquement le pouvoir d’achat des citoyens, notamment les plus modestes. L’homme des « sales besognes », comme on dit dans la rue algérienne, sait parfaitement que cette politique avait mené le pays à une chute vertigineuse du dinar tant sur le marché officiel que sur le marché noir des devises (cf. nos publications).
Les arrestations ciblées de Saïd Bouteflika ainsi que des deux anciens chefs des services secrets algériens Tartag et Toufik, accusés de complot contre l’État et l’armée, signent le glas de personnages clés de l’Algérie des vingt dernières années.
Ainsi, le chef d’état-major Gaïd Salah semble répondre à une demande de la rue d’en finir avec le clan Bouteflika et les forces de répression de la redoutable machine du DRS (Département du renseignement et de la sécurité) et d’éliminer

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