L Inde et la Chine
106 pages
Français

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L'Inde et la Chine , livre ebook

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Description

L’Inde est une des contrées du globe dont les limites naturelles sont le mieux dessinées. Des masses colossales de montagnes la séparent de l’Asie centrale au nord, de la Chine au nord-est, et la plus méridionale de ces chaînes, l’Himalaya, qui comprend les pics les plus élevés de la terre, lui forme du nord-ouest au sud-est une barrière impénétrable. De la partie supérieure de l’Himalaya sort l’Indus, qui bientôt prend une direction presque perpendiculaire aux montagnes et descend vers la mer d’Oman, après avoir reçu les grands cours d’eau qui donnent leur nom au Pendjab (cinq fleuves).Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346117192
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Auguste Ott
L'Inde et la Chine
INTRODUCTION
L’histoire des anciens empires de l’Asie orientale semble donner un démenti éclatant à la loi du progrès. Immobiles pendant des siècles dans les mêmes croyances et les mêmes mœurs, ils paraissent n’avoir recueilli des révolutions que les malheurs et les ruines qu’elles entraînent, sans profiter des bienfaits et des améliorations qui en ont été la conséquence ailleurs. Depuis de longues séries d’années, en effet, les bouleversements sans nombre qu’ont éprouvés les peuples asiatiques n’ont eu pour résultat que de les faire changer de maîtres.
Cependant ces peuples ont eu une même origine que les nations de l’Occident. Ils sont partis d’un centre commun, avec les mêmes idées morales et religieuses, et les deux d’entre eux dont nous devons nous occuper spécialement dans ce livre, l’Inde et la Chine, ont accompli parallèlement les mêmes progrès que l’antiquité classique, sont arrivées à des résultats analogues dans la philosophie, la littérature, les institutions politiques et sociales. Mais ils se sont arrêtés après être parvenus au point le plus avancé de la civilisation de la Grèce et de Rome, tandis que les nations occidentales ont continué à progresser. D’où provient cette diversité des destinées de peuples issus d’une même race et qui ont débuté par des croyances et des mœurs semblables ? Une seule différence les sépare. Les nations de l’Occident, lorsqu’elles eurent touché au terme de leur carrière, trouvèrent dans le Christianisme le germe de transformations ultérieures, de progrès nouveaux et indéfinis. Le Christianisme n’a pas pénétré dans l’Asie orientale, et, une fois que leurs anciennes croyances eurent porté tous leurs fruits, l’Inde et la Chine s’immobilisèrent, l’une dans le dogme fatal de la transmigration des âmes et les entraves du système des castes, l’autre dans la répétition monotone d’idées morales dépourvues désormais de toute énergie vitale. Toutes leurs aspirations progressives tournèrent ainsi dans un cercle sans issue et n’aboutirent qu’à de stériles agitations.
L’histoire de ces deux grands peuples ne prouve donc rien contre le progrès ; mais elle démontre une fois de plus que la capacité progressive des nations ne dépend pas de la race dont elles sont issues, ni des faveurs du climat, ni de la fécondité la nature, mais qu’elle tient avant tout à leurs principes moraux et religieux et au but d’activité sociale qui en dérive. Lorsque le but de liberté et d’égalité a été posé aux peuples de l’Occident, ils ont marché, et ils marcheront jusqu’à ce que l’œuvre qu’ils ont entreprise soit accomplie. Ce but a manqué aux sociétés asiatiques, et voilà deux mille ans qu’elles n’ont pas fait un pas en avant.
Ce n’est que dans les derniers siècles que les nations de l’Europe se sont mises en relation avec l’Inde et la Chine, et presque chaque fois qu’elles l’ont fait comme corps politiques, ce n’a été que dans des vues d’exploitation. A peine si l’on connaît chez nous les noms de ces grands empires, et pourtant la Chine compte 400 millions d’âmes, l’Inde 180 millions, le double de l’Europe et de l’Amérique chrétiennes ensemble ! Ces grandes familles humaines ne méritent-elles pas d’attirer nos regards, et n’est-il pas du devoir voir de l’Europe de les faire participer aux bienfaits de la civilisation moderne autrement qu’en leur vendant de l’opium ou en les accablant sous son régime fiscal !
L’Inde et la Chine non-seulement sont restées longtemps inconnues aux peuples de l’Europe mais, quoique voisines, elles sont toujours demeurées étrangères l’une à l’autre. Les voies complètement divergentes à qu’elles ont suivies nous obligeront d’exposer part l’histoire de chacune d’elles. Mais avant d’aborder ces histoires séparées, il est nécessaire de dire quelques mots de leur point de départ.
Leur origine nous ramène aux débuts mêmes de histoire de l’humanité. Or, ces débuts resteront couverts à jamais d’une obscurité impénétrable, car pour toutes les époques antérieures à l’invention de l’écriture nous en sommes réduits à des traditions rédigées bien plus tard, résumant les faits dans un langage symbolique et inintelligible, et qui de plus ont été presque toujours altérées par l’ignorance ou par la mauvaise foi. Quoique ces traditions soient nombreuses et que la plupart des peuples en possèdent, c’est un travail difficile et ardu d’y chercher les traces des premières révolutions de la société humaine ; il n’est guère possible d’arriver à un résultat quelconque sans un grand renfort d’hypothèses, et naturellement les résultats sont bien différents suivant l’hypothèse dont on est parti et la pensée qui a dominé les investigations. D’autre part, on n’a commencé que tout récemment à dépouiller les documents primitifs des anciennes nations orientales. Ils sont loin encore d’être parfaitement connus, et chaque jour une étude plus approfondie oblige le modifier les opinions qu’on s’était faites d’abord. Aussi peut-on dire que les idées admises sur l’histoire primitive de l’humanité et sur celle de l’Inde en particulier ont changé du tout au tout deux ou trois fois depuis une centaine d’années, et rien ne prouve que ce que la plupart des savants considèrent comme. avéré aujourd’hui ne soit renversé demain par la découverte de documents nouveaux. Ce n’est donc qu’avec la plus grande circonspection qu’on doit recevoir les interprétations diverses qu’on donne des traditions primitives.
Parmi ces traditions, il en est une cependant qui se place à un rang tout à fait exceptionnel : c’est celle qui est contenue dans la Genèse, le premier livre de la Bible. Toutes les confessions chrétiennes la regardent comme l’histoire authentique des premiers âges du genre humain. Mais en ne la considérant même qu’au point de vue critique et philosophique, on est forcé de lui reconnaître une valeur bien supérieure à celle des traditions de toutes les autres nations. Incomplète en beaucoup de points, inintelligible en certains autres, la narration biblique offre néanmoins un caractère de précision et d’exactitude qui la met bien au-dessus de tous les documents analogues. Elle se borne d’ailleurs à nous donner des noms propres, des filiations, quelques faits concis destinés à servir de jalons dans une longue suite de siècles. Le symbolisme exubérant des traditions orientales y est réduit à sa plus simple expression. Ajoutons que la plupart des autres traditions et des témoignages que la science ne saurait récuser, corroborent les principaux renseignements que nous fournit la Bible. S’il est permis de croire que Dieu n’a pas voulu laisser l’humanité dans une incertitude absolue sur son origine, c’est donc dans la conservation de cette tradition, toute insuffisante qu’elle soit, qu’on doit reconnaître l’action providentielle destinée à l’accomplissement de ce but.
C’est la Bible aussi qui nous fournit le point de départ de l’histoire de l’Asie orientale.
La Genèse, en effet, ramène tous les peuples existants aux trois fils de Noé : Sem, Cham et Japhet, c’est-à-dire elle reconnaît trois grandes races primitives, issues toutes trois d’une même souche et sorties d’un même centre, dont la position est inconnue, mais qui se trouvait placé probablement dans les régions montagneuses du sud, du sud-ouest et du sud-est de la mer Caspienne.
A ces trois races répondent trois familles de langues : les langues sémitiques, parlées par les deux peu

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