La Châtellenie suzeraine d Oissery, son terrier, ses coutumes, son histoire - D après les archives de la commune d Oissery
70 pages
Français

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La Châtellenie suzeraine d'Oissery, son terrier, ses coutumes, son histoire - D'après les archives de la commune d'Oissery , livre ebook

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Description

L’an mil sept cent quarante-cinq avant midi, très-haute et très-puissante dame, madame Hélène-Angélique-Rosalie de l’Aubespine de Verderonne, épouse dé très-haut et très-puissant seigneur monseigneur Jérôme Phélypeaux, comte de Pontchartrain, de Maurepas, de Palüau et de Nervieux, baron de l’Isle de Rye, seigneur de Froifond, château Saint-Amand et autres terres et seigneuries, commandeur des Ordres du Roy, se trouvant dans son château du Plessis-Pontchartrain, en la province d’Isle de France, donnait procuration à Me Nicolas-Antoine Chéron, notaire royal au bailliage de Meaux et tabellion du bailliage et châtellenie suzeraine d’Oissery, de pour elle et en son nom recevoir et accepter les déclarations et reconnaissances des feudataires et censitaires de la seigneurie suzeraine d’Oissery et des seigneuries de Saint-Pathus, Noëfort, Forfry, la Ramée, Silly et fiefs nombreux s’y rattachant.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346027316
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Fernand Labour
La Châtellenie suzeraine d'Oissery, son terrier, ses coutumes, son histoire
D'après les archives de la commune d'Oissery

INTRODUCTION
C’est à peine si le nom d’Oissery éveille encore quelques souvenirs. Les vieillards de nos contrées n’ont peut-être pas tout à fait oublié les récits de leurs pères, mais les jeunes gens ignorent un passé qui fut quelquefois glorieux et qui se rattache souvent aux grands actes de la nation française..
C’est la tradition perdue que j’ai essayé de renouer. Enfant du pays, j’ai ressenti pour lui une passion profonde. Cette passion, je n’espère pas la faire partager ; mais on me rendra ce témoignage que mon étude de la châtellenie d’Oissery est consciencieuse. Personne avant moi ne l’avait tentée,et je me crois en mesure d’affirmer qu’il restera peu de choses à explorer après moi.
C’est à l’aide de nombreux matériaux, six volumes in-folio manuscrits, dont quelques-uns ont plus de 1,400 pages, que j’ai rédigé le présent travail. Cette tâche, longue et laborieuse, jusqu’à en devenir parfois pénible, ne m’en a pas moins été le plus souvent agréable. Elle a, pendant plusieurs années, rempli les loisirs de mes vacances du palais. En m’y consacrant, j’ai encore essayé de renouer une autre tradition également près de disparaître, celle de nos anciens du Parlement et du Châtelet, qui ne dédaignaient pas d’employer le temps passé dans leurs « maisons des champs » à-quelque étude d’histoire ou de jurisprudence.
De parti pris, je n’en ai eu aucun. Mon œuvre est modeste, mais, elle est sincère. Je n’ai pas repoussé les questions générales quand elles se présentaient d’elles-mêmes ; mais j’ai surtout essayé de jeter un peu de lumière sur ce petit coin de terre où ont vécu mes ancêtres et où j’espère que mes enfants vivront.
 
FERNAND LABOUR.

Saint-Pathus, juin 1876.
CHAPITRE I er
MADAME LA COMTESSE DE PONTCHARTRAIN LE PLESSIS-PONTCHARTRAIN

L’an mil sept cent quarante-cinq avant midi, très-haute et très-puissante dame, madame Hélène-Angélique-Rosalie de l’Aubespine de Verderonne 1 , épouse dé très-haut et très-puissant seigneur 2 monseigneur Jérôme Phélypeaux, comte de Pontchartrain, de Maurepas, de Palüau et de Nervieux, baron de l’Isle de Rye, seigneur de Froifond, château Saint-Amand et autres terres et seigneuries, commandeur des Ordres du Roy, se trouvant dans son château du Plessis-Pontchartrain, en la province d’Isle de France, donnait procuration à Me Nicolas-Antoine Chéron, notaire royal au bailliage de Meaux et tabellion du bailliage et châtellenie suzeraine d’Oissery, de pour elle et en son nom recevoir et accepter les déclarations et reconnaissances des feudataires et censitaires de la seigneurie suzeraine d’Oissery et des seigneuries de Saint-Pathus, Noëfort, Forfry, la Ramée, Silly et fiefs nombreux s’y rattachant. La dite dame, comtesse de Pontchartrain, étant de son chef dame suzeraine et haute justicière desdits lieux.
La fortune personnelle de madame de Pontchartrain était considérable. Elle avait épousé, le 11 juillet 1713, Jérôme Phélypeaux, fils du chancelier de Pontchartrain, et veuf, en premières noces, de Christine de Roye de Larochefoucauld.
La famille Phélypeaux était une très-ancienne famille de haute bourgeoisie pourvue des charges les plus importantes de l’État. Elle avait eu l’honneur de fournir un chancelier de France, dix secrétaires d’Etat, six officiers commandeurs des Ordres du roi, plusieurs archevêques et évêques, des ambassadeurs et des lieutenants-généraux des armées du roi.
Jérôme Phélypeaux, comte de Pontchartrain, était lui-même depuis quatorze ans secrétaire d’Etat au département de la marine. Il avait succédé dans ces fonctions à son père.
Le chancelier vivait au moment du second mariage de son fils ; mais retiré à Pontchartrain où il devait mourir quelques années après en 1727, à l’âge de quatre-vingt-cinq ans. Le chancelier de Pontchartrain était encore plus considérable par ses vertus et ses talents que par la charge dont il était revêtu 3 . C’est à lui que la France doit d’avoir évité la famine en 1692, après la perte de la bataille de La Hogue. Il fit venir des blés de toutes parts et soulagea ainsi la misère du peuple. Grâce à l’économie qu’il introduisit dans son administration, il diminua considérablement la dette énorme de la France.
Si Jérôme Phélypeaux hérita des talents de son père, il ne sut pas mettre dans ses propres affaires la sage économie que le chancelier avait introduite dans celles de l’Etat. En effet, madame de Pontchartrain fut obligée de recourir à la séparation de biens pour sauver sa fortune compromise par les énormes dépenses de son mari.
Le château du Plessis, qu’habitait alors madame la comtesse de Pontchartrain, était un des plus beaux de la contrée. Voici la description qu’en donne M. Offroy, l’historien du canton de Dammartin.
« Ce château, un des plus magnifiques du pays, avait été commencé en 1610 et terminé en 1616, par M. Guénégaud, trésorier de la reine Marie de Médicis, sur les dessins du célèbre Mansard ; il était placé au centré du pays et sur le bord de la route de Paris à Soissons ; il présentait, comme celui des Tuileries, une longue façade percée de deux rangs de fenêtres, composée de deux pavillons à ses extrémités, un dôme au milieu, liés entre eux par deux corps de bâtiments. Devant, s’ouvrait une vaste cour d’honneur, fermée par une grille aboutissant à deux petits pavillons et défendue par un large fossé en pierre ; derrière, s’étendait un magnifique parc de soixante-dix hectares. On y remarquait des arbres prodigieux, un petit lac, des bassins d’eau vive et jaillissante, une orangerie, des serres, des parterres, des bocages, des pelouses verdoyantes peuplées de statues, des jardins heureusement dessinés, de longues allées bordées de fleurs, couvertes d’ombrages ; Flore et Pomone, Palès et Bacchus s’y personnifiaient sous les plus beaux marbres.
Le fameux Lebrun en avait peint les lambris et les plafonds. Le salon de musique, dallé de carreaux de marbre noir et blanc, avait du sol à la voûte trente-cinq pieds de hauteur ; il formait un carré de cinquante pieds de long sur trente de largeur ; les trumeaux étaient couvert de glaces ; les frises, les corniches, les panneaux étaient dorés ; le plafond en coupole était orné de peintures à fresque encadrées dans des cartouches et représentant Apollon et les neuf muses avec leurs divers attributs, Orphée, Amphion, etc. Des statues de grandeur naturelle figuraient dans leur niche, les principales divinités mythologiques ; on y reconnaissait Cybèle couronnée de ses tours, Diane de son croissant, Junon avec son paon, Minerve avec son hibou, etc. ; on y voyait aussi des statues d’anciens orateurs et philosophes, tenant en main des feuilles de papyrus à demi déroulées : c’étaient Démosthènes et Platon, Aristote, Cicéron, Sénèque, etc.
Le salon d’Hercule représentait les douze travaux de ce demi-dieu et la chute de Phaéton. Le combat de l’Hydre de Lerne fixait l’attention des connaisseurs.
Dans le salon doré, le peintre avait mis en scène les galanteries du maître des dieux. On y voyait les jeux, les amours, les grâces, les ris sous de charmants emblèmes ; et puis, c’étaient Jupiter et Sémélé, Léda et son cygne, Europe et son taureau, Danaé et sa pluie d’or, Ganymède et son aigle ; c’étaient encore le dieux de l’Olympe, surprenant Mars et Vénus dans le filet de Vulcain ; c’était Junon disputant à Vénus le prix de la beauté devant le berger Pâris. Ces tableaux ornaient une voûte et des trumeaux resplendissants d’or.
Le grand escalier, sur lequel on pouvait monter à dix de front, les vestibules, les paliers, les corridors étaient ornés aussi de statues et de tableaux remarquables. Les autres appartements présentaient en meubles, en tapisseries, en

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