La Paix universelle et le désarmement militaire - Par l organisation de la volonté des nations
52 pages
Français

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La Paix universelle et le désarmement militaire - Par l'organisation de la volonté des nations , livre ebook

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Description

Les questions figurant dans la première partie de cet ouvrage ont déjà été traitées par un grand nombre d’écrivains éminents de tous les pays auxquels nous rendons un hommage collectif. Nous ne reprenons ces questions, en les condensant et en y apportant nos arguments personnels, que pour donner un aperçu, général du problème et pour préparer la deuxième partie du livre, celle relative à « l’Organisation de la Paix ». De tout temps, les hommes ont souffert de la guerre.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782346103997
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Auguste Mangeot
La Paix universelle et le désarmement militaire
Par l'organisation de la volonté des nations
PREMIÈRE PARTIE
LA GUERRE
« Le jour viendra où il n’y aura plus ni armées, ni guerres, où l’homme se sentira couvert de honte en voyant qu’il ne travaille que pour nourrir des régiments, et où la France, l’Europe, le Monde entier délivré, respirera librement en secouant et jetant au fumier ce manteau de lèpre, de sottise et d’infamie qui s’appelle le budget de la guerre. »
CAMILLE FLAMMARION (Le Monde avant la création de l’homme)

Les questions figurant dans la première partie de cet ouvrage ont déjà été traitées par un grand nombre d’écrivains éminents de tous les pays auxquels nous rendons un hommage collectif.
Nous ne reprenons ces questions, en les condensant et en y apportant nos arguments personnels, que pour donner un aperçu, général du problème et pour préparer la deuxième partie du livre, celle relative à « l’Organisation de la Paix ».

De tout temps, les hommes ont souffert de la guerre. De tout temps ils l’ont détestée, mais à force de la voir revenir, ils ont cru que rien ne pouvait en empêcher le retour, et ils l’ont rangée au nombre des fléaux qui, d’époque en époque, ravagent le monde.
Cependant, tandis que personne ne met en doute la possibilité de se préserver de la famine, du choléra et de la peste et qu’on est arrivé à conjurer à peu près ces maux, la possibilité de la paix n’est encore admise que par un très petit nombre d’esprits.
L’opinion générale des hommes est que «  la guerre est un mal qu’il faut subir, car la paix est impossible  ».
Rien n’est plus taux que cette opinion — nous allons le démontrer — mais rien n’est plus légitime qu’une telle erreur, les évènements étant toujours venus donner tort à ce que pouvait enseigner la raison.
Cependant, raisonnons :
Causer volontairement la mort d’un de ses semblables est un crime
La mort d’un homme par un autre homme est chose grave. Dans toutes les sociétés existantes, cet acte est réputé crime et celui qui s’en rend coupable encourt une peine infâmante qui peut aller jusqu’à la mort elle-même.
Si la justice ne permet pas que l’on tue un homme — pas même que l’on maltraite un animal — à plus forte raison, elle ne peut pas permettre que l’on tue cent mille hommes en un seul jour comme à la bataille de Moukden.
Le Prix de la Vie
Par instinct autant que par sentiment humain, nous attachons un grand prix à la vie.
Que de douleurs représente pour la mère la création d’un être ! Que de sacrifices il faut pour élever l’enfant ! Avec quelle joie le père et la mère ont cueilli son premier sourire ! Avec quel espoir, ils ont suivi l’éveil de son intelligence, le balbutiement des premiers mots, l’hésitation des premiers pas ! Que d’angoisses à la moindre maladie, que de travail, que d’argent il fallut pour le nourrir, le vêtir et l’instruire !
On peut dire que, pendant vingt ans, l’existence du père et de la mère se condensent dans celle de leur enfant. Sa vie est comme une urne fragile, à laquelle ils apportent chaque jour une goutte de leur sang.
Et lorsqu’enfin ils vont être payés de leur peine, lorsqu’alourdis par l’âge leurs membres s’attardent à des besognes lentes, lorsque les bras robustes de l’enfant vont leur rendre moins pesant le fardeau de la vie, un bourreau abat d’un coup de poing, auquel rien ne résiste, la porte du logis, et leur dit : Il nous faut ton enfant. Il nous le faut pour la guerre.
Pourquoi la guerre ? Contre qui ? Au nom de quel Dieu se bat-on ? On ne sait. Voilà l’enfant à qui l’on a appris à être doux et bon avec ses camarades, à ne pas se quereller avec eux, à qui l’on dit brusquement :
« Mets ta conscience dans ta poche, tu n’es plus homme, tu es une bête furieuse, un vampire altéré de sang Chaque fois que tu apercevras un homme habillé de telle façon, tu le tueras, puis un autre, puis un troisième, tant qu’il y en aura, jusqu’à ce que tu sois tué toi-même. Ces hommes sont d’honnêtes gens, ils ne te veulent aucun mal ; comme toi, ils ont un père, une mère, peut-être une épouse et des enfants qui dorment au nid ; n’importe : Frappe, frappe, frappe encore ».
Et ce n’est pas toujours son champ, ni sa maison que l’homme défend contre des bandits du dehors, c’est souvent un pays lointain qu’il ignore, où l’on parle une langue qu’il ne connaît pas, où il n’a ni amis, ni parents. Il ne sait où il va, il ne cesse de courir par monts et par chemins ; il marche, il avance, il recule, tiraillé par la faim, dévoré par l’inquiétude, son venin de mort sans cesse accru par de nouvelles munitions.
Et l’immense cri de détresse et de pitié qui s’élève des champs de bataille, la plainte de l’infortuné qui râle dans un fossé, au déclin du jour, à bout de forces, à bout de souffrances, le corps percé de mitraille, luttant désespérément contre la mort stupide pour revoir ceux qu’il aime, toute cette torture n’a d’égale que celle des parents qui perdent un des leurs à la guerre.
Où est-il ? Que fait-il ? Souffre-t-il ? Vit-il ? Autant de pensées qui martyrisent la mère et l’épouse pendant des mois. L’une et l’autre s’épuisent en vain et subissent le supplice de la volonté impuissante, du doute mortel, jusqu’au jour où survient la fatale nouvelle.
Elles n’auront pas même, comme la mère de Jésus, la consolation de descendre leur fils de la croix et de l’ensevelir.
Dans quel charnier aller le chercher ? A quel vent demander la dernière plainte, la dernière pensée du mourant ? Les yeux des veuves, les yeux des mères se vident de larmes. Leur chair, leur sang, leur cœur sont broyés par la douleur.

*
* *
Les ravages de la Guerre
On estime qu’au cours du XIX e siècle, quinze millions d’hommes ont péri de la sorte par la guerre.
La chair à canon devant être de première qualité, ces quinze millions d’hommes étaient les meilleurs de leur race. Ils étaient parmi les plus robustes, les plus endurants, les plus courageux, car la guerre est ainsi faite, que plus l’homme possède de qualités physiques et morales, plus il y a de probabilités pour qu’il soit tué. Plus il est grand, fort, acharné au combat, plus il est exposé aux coups ; plus il est petit, craintif, plus il se dérobe au péril, plus il a de chances de sauver sa vie. Dans les guerres, les héros meurent, les faibles demeurent. Ils vont rejoindre, après la cessation des hostilités, les malades, les infirmes, les rachitiques, les vieillards, tous ceux que l’armée n’a pas voulu incorporer et c’est à eux qu’incombe en grande partie la mission de perpétuer la race.
On voit combien la guerre est favorable à l’amélioration de la race humaine !

*
* *
Nous sommes sans pitié pour ceux qui meurent à la guerre
On se demande par quelle étrange psychologie, les maux de la guerre cependant plus atroces qu’aucun autre, sont ceux qui provoquent le moins la pitié des hommes.
Deux cents mineurs au fond d’une mine, vingt voyageurs écrasés sous un train et même trois automobilistes qui se tuent, victimes de leur propre folie, émeuvent plus l’opinion publique que les 500.000 cadavres des plaines de Mandchourie.
Sans doute, tous accidents suivis de mort sont déplorables, et nous devons tout faire pour les éviter.
A fortiori, que ne devons-nous pas faire pour éviter les catastrophes de la guerre, mille fois plus cruelles, m

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