Le chant d un départ
479 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Le chant d'un départ , livre ebook

-

479 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Dans cette période troublée de la Révolution, quelles raisons peuvent bien pousser un jeune Provençal plein d'avenir, son diplôme de médecine en poche, à quitter famille et fiancée pour répondre à l'appel de la patrie en danger et s'engager dans un de ces bataillons de volontaires de 1792 ? Comment, six ans plus tard, après s'être battu de la Belgique à l'Italie en passant par l'Allemagne, Bonaparte fera de lui un général ?
Notre héros, sans lequel le Chant de guerre de l'armée du Rhin ne serait jamais devenu la Marseillaise, est un de ces nombreux inconnus de l'histoire. Son nom est pourtant inscrit sur l'Arc de Triomphe.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2010
Nombre de lectures 118
EAN13 9782336258027
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Roman historique
Collection dirigée par Maguy Albet
Dernières parutions
Ambroise LIARD, Dans l’ombre du conquérant , 2010.
Marielle CHEVALLIER, Dans les pas de Zheng He , 2010.
Tristan CHALON, Le Mage, 2010.
Alain COUTURIER, Le manuscrit de Humboldt , 2010.
Jean DE BOISSEL, Les écrivains russes dans la tourmente des années 1880 , 2010.
Dominique PIERSON, Sargon. La chair et le sang , 2010.
René LENOIR, Orages désirés , 2010.
Philippe CASASSUS, Philippe, le roi amoureux , 2010.
Jean-Claude FAUVEAU, Joséphine, l’impératrice créole , 2009.
Roger BOUCHAUD, L’homme du Sahel , 2009.
Tristan CHALON, L’homme-oiseau de l’île de Pâques , 2009.
Danièle ROTH, Marie Roland, Sophie Grandchamp : deux femmes sous la Révolution , 2009.
Luce STIERS, En route vers le Nouveau Monde. Histoire d’une colonie à New York au 17° siècle , 2009.
Michel FRANÇOIS-THIVIND, Agnès de France. Impératrice de Constantinople , 2009.
Petru ANTONI, Corse : de la Pax Romana à Pascal Paoli , 2009.
Christophe CHABBERT, La Belle Clotilde. Le crime du comte de Montlédier , 2009.
Michèle CAZANOVE, La Geste noire I, La Chanson de Dendera , 2009.
Tristan CHALON, Sous le regard d’Amon-Rê , 2009.
Yves CREHALET, L’Inconnu de Tian’Anmen , 2009.
Jean-Eudes HASDENTEUFEL, Chercheur d’or en Patagonie , 2009.
Jacques JAUBERT, Moi, Caroline, « marraine » de Musset , 2009.
Alexandre PAILLARD, La Diomédée , 2009.
Bernard JOUVE, La Dame du Mont-Liban , 2009.
Bernard BACHELOT, Raison d’État , 2009.
Marie-Hélène COTONI, Les Marionnettes de Sans-Souci , 2009.
Aloïs de SAINT-SAUVEUR, Philibert Vitry. Un bandit bressan au XVIII e siècle , 2009.
Tristan CHALON, Une esclave songhaï ou Gao, l’empire perdu , 2009.
OLOSUNTA, Le bataillon maudit , 2009.
Jean-Noël AZE, Cœur de chouan , 2008.
Le chant d'un départ

Didier Mireur
Sommaire
Roman historique - Collection dirigée par Maguy Albet Page de titre Page de Copyright Un été d’insouciance - Escragnolles : 1789 Un monde nouveau - Montpellier : septembre 1789/juin 1790 La marchande d’oublies - Montpellier : juin 1790 Rue Frenarié - Montpellier : juin 1790/avril 1792 Le choix des armes - Montpellier : avril/juin 1792 La Marseillaise - Juin 1792 Un juillet à Paris - 1792 Camp de Compiègne - Août 1792 L’insurrection - Paris : Août 1792 La République nous appelle ! - Septembre 1792 L’escarmouche - Avesnes : octobre 1792 En Belgique - Jemmapes : novembre 1792 Le temps des doutes - Printemps 1793/Eté 1794 Bernadotte - Armée de Sambre-et-Meuse : Eté 1794/décembre 1796 Sous le ciel d’Italie - Janvier/juin 1797 La permission - Escragnolles : été 1797 Tempête romaine - Hiver 1798 L’entrevue - Rome : avril 1798 Vers l’inconnu - 26 mai/1 er juillet Alexandrie - 2 au 4 juillet Sur la route des pyramides - 4 au 8 juillet Damanhour : 9 juillet Le détour d’Escragnolles - 2 mars 1815 Le vieux carnet - Escragnolles : juillet 1838
© L’HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296130616
EAN : 9782296130616
Un été d’insouciance
Escragnolles : 1789
Ses chaussures à la main, il descendit l’escalier en évitant les marches capables de craquer, s’arrêta à la cuisine pour y couper une simple tranche de pain, la glissa dans son sac et sortit dans le jour à peine naissant. Pour compléter son petit déjeuner, il traversa les vignes étalées au pied du village, une grappe joufflue en butin, et contourna un restanque chargé de tomates dont les plus grosses traînaient leur ventre rubicond dans la terre sèche, allégeant un plan, au passage, de quelques fruits. Personne n’aurait eu l’idée de lui en tenir rigueur.
Sans rien changer à ses habitudes, il prit le chemin pentu qui serpentait pour rejoindre, en contrebas, les sources de la Siagne. Son domaine de prédilection. Un plateau verdoyant et ombragé où l’eau fraîche de la petite rivière semblait prendre des forces avant de se transformer, plus loin vers le sud, en torrent fougueux descendant au fond de gorges escarpées. Une fois son but atteint, selon un rituel immuable, il se retourna pour se repaître de la vision de son nid d’aigle à flanc de colline, au milieu des peupliers, avec en toile de fond l’imposante masse calcaire des monts de l’Audibergue.
Et là, le miracle s’accomplit une fois encore.
La brume se déchira et la lumière explosa contre la montagne. Toutes les couleurs jaillirent à la fois : le rouge qui imprégnait les immensités de roches, les camaïeux verts des plantes disséminées et des arbres, les ocres de la terre et le clair azur du ciel. Comme obéissant à un signal donné par un dieu antique, les oiseaux et les cigales lancèrent leurs chants. La nature s’éveillait dans la sublime beauté du jour naissant, un émerveillement toujours renouvelé que François ressentait avec une émotion profonde.
Il se donna deux bonnes heures pour chercher, cueillir ou ramasser les espèces qu’il avait décidé de ramener pour reconstituer un stock amenuisé par l’hiver. Il faut dire que, malgré ses dix-neuf ans, la plupart des habitants d’Escragnolles avaient confiance dans sa connaissance des plantes pour soulager quelques petites misères pas trop graves, tout du moins celles qui ne nécessitaient pas de faire appel au brave médecin Rebufele. Ce dernier, malgré son bon caractère, ne faisait pas les deux lieues 1 depuis Saint-Vallier sans demander rétribution pour lui et avoine pour son cheval.
Lorsque le soleil d’août commença à affirmer sa présence, François s’assit dans l’ombre d’un vieux chêne-liège. En finissant ses modestes provisions, il se laissa aller à une douce satisfaction.
Il venait de terminer de bonnes études à Grasse et ne se préoccupait pas trop de son avenir. Son père, Pierre, possédait quelques biens à Escragnolles et de bonnes terres à blé à Andon, un peu plus au nord, ce qui en faisait un bourgeois aisé et lui valait d’être maire du village. Un honnête homme. Il n’avait qu’un gros défaut dont la famille avait fini par prendre son parti. A force de fréquenter le seigneur local, il estimait qu’il n’était pas digne de son rang d’extérioriser ses sentiments en se laissant aller à la volubilité locale.
Contrairement à son père, il s’était enthousiasmé devant la logique des événements parisiens: les états généraux, la prise de la Bastille, le besoin profond de réformes politiques et sociales. Il dévorait les articles de la gazette universelle qui parvenait jusqu’à eux chaque semaine et les commentait à ses amis du village en essayant de leur faire découvrir une réalité si différente de celle qu’ils vivaient dans leur montagne de Haute-Provence.
Un point le chagrinait pourtant. Dans bien des campagnes, le froid avait ravagé les récoltes et provoqué des famines. Des châteaux et des couvents, symboles de richesse, avaient alors été incendiés par des pauvres gens qui devaient pourtant ressembler à ceux de son village.
Plutôt que de se mettre la tête à l’envers, il préféra imaginer l’après-midi qu’il espérait passer avec Marguerite, une bien jolie fleur qui ne détestait pas être cueillie, fille de l’apothicaire de Grasse venue, pour l’été, respirer le bon air de la montagne chez une tante qui passait trop de temps à entretenir et agrémenter de bouquets champêtres la petite église pour imaginer ce qui pouvait advenir dans la paille de sa grange. Un mélange de caractère fort et de redoutable féminité qui lui avait fait boire la tasse plus souvent qu’à son tour lorsqu’ils chahutaient dans l’eau vive de la rivière.
Il était dans ces agréables pensées quand, par delà la mélodie des cigales, s’imposa un grincement de roues de carriole ponctué par le braiment d’un âne qui protestait d’avoir pris la route. François se leva prestement pour découvrir l’identité du passant et pour échanger quelques mots avec lui, ce qui était la moindre des politesses dans un pays où le parler avait une valeur toute particulière.
Le bruit s’arrêta tout à coup, vers l’embranchement du chemin de Saint-Vallier, vite remplacé par un appel.
- François ! Ohé, François ! C’est Bastien ! J’ai un message de ton père que je dois te dire. Fais pas le couillon et vien

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents