Le géant d Afrique, le géant d Asie
232 pages
Français

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Le géant d'Afrique, le géant d'Asie , livre ebook

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Description

Voici le premier regard direct d'un Africain averti sur le phénomène de la Sinafrique. Si en 1885, à Berlin, plusieurs puissances coloniales s'étaient partagé l'Afrique, c'est la première fois de l'Histoire qu'une seule puissance est tentée de s'emparer de l'ensemble du continent et d'en accaparer des matières premières et des valeurs ajoutées en échange de biens et de services. La tentation coloniale chinoise se pare d'amitié agressive et ne se prive pas de corruption.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2012
Nombre de lectures 40
EAN13 9782296502352
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Points de vue
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga-Akoa
Déjà parus
Victor Prudent TOPANOU, Boni Yayi ou le grand malentendu. Le quatrième président du renouveau démocratique béninois , 2012.
Pierre SARR, Quel Sénégal pour demain ? Des idées et du bon sens pour une nouvelle donne , 2012.
Mark BLAISSE, Reconstitution du complot international contre la Guinée-Equatoriale. Riche, trahi et oublié , 2012.
Fulbert Sassou ATTISSO, Le Togo sous la dynastie des Gnassingbé, 2012. Nathanaël ALEYETI KABWA, Bâtir le Congo, 2012.
Zachée BETCHE, L’invention de l’homme noir. Une critique de la modernité, 2012.
Florent SENE, Raids dans la Sahara central (Tchad, Libye, 1941-1987), 2012.
Armand TENESSO, L’Afrique dans un maelstrom , 2012.
François MONGUMU EBOUTA, Omar Bongo Ondimba, le secret d’un pouvoir pacificateur , 2012.
Patrick ATOUDA BELAYA, Cinquante ans après les indépendances, quel héritage pour la jeunesse africaine ? , 2012
Ernest Nguong Moussavou, Françafrique. Ces monstres qui nous gouvernent , 2012.
Nguila Moungounga-Nkombo, Mon combat politique (entretiens avec Jean Saturnin Boungou), 2011.
Gaston M’bemba-Ndoumba, L’école d’expression française en Afrique , 2011. Erick Césaire QUENUM et OSWALD PADONOU, Le Bénin et les opérations de paix. Pour une capitalisation des expériences, 2011.
Roger Démosthène CASANOVA, Putsch en Côte d’Ivoire, 2011.
Ismaël Aboubacar YENIKOYE, Intelligence des individus et intelligence des sociétés , 2011.
Pierre N’DION, Quête démocratique en Afrique tropicale , 2011.
Emmanuel EBEN-MOUSSI, Le médicament aujourd’hui. Nouveaux développements, nouveaux questionnements , 2011.
Koffi SOUZA, Le Togo de l’Union : 2009-2010 , 2011.
Lucien PAMBOU, Conseil Représentatif des Associations Noires. Le CRAN, de l’espérance à l’utopie , 2011.
David GAKUNZI, Côte d’Ivoire : le crime parfait, 2011.
Djié AHOUE, Et si Ouattara n’avait pas gagné les élections ?, 2011. Emmanuel KIGESA KANOBANA, Dipenda, Témoignage d’un Zaïrois plein d’illusions , 2011.
Joseph NELBE-ETOO, L’Héritage des damnés de l’histoire , 2011. Marcel PINEY, Coopération sportive français en Afrique , 2010.
Titre
Marcel Yabili








LE GÉANT D’AFRIQUE, LE GÉANT D’ASIE

Histoire d’un combat méconnu
Copyright

© L’HARMATTAN, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 9782296980617
Dédicace

À Marvin, Sacha, Jessica, Nathalie, Tina, et la famille en élargissement ;
À Thomas Dounis, Léon Hazan et Cyprien Kayumba qui l’auraient lu ;
À J. Kasongo, T. Kyenge et C. Masengo qui auraient aimé l’écrire.
Avant-propos
Le problème avec les essais et études sur l’Afrique et la R.D. Congo est qu’ils comportent souvent des erreurs tellement grossières qu’on est dégoûté d’en poursuivre la lecture. Si l’auteur se trompe sur ce qu’on connaît déjà, quel crédit lui accorderait-on pour ce qu’on ne connaît pas ? Il y a aussi des écritures brillantes au début, qui s’essoufflent progressivement. Mais si le plaisir de l’écriture et de la lecture transporte jusqu’au bout d’un récit, sans rétention de l’Histoire et de la petite histoire, toute inexactitude involontaire ne compterait pas vraiment.
Le sujet, c’est la Chine dans un monde où elle prend sa place, mais en bousculant et en rétrogradant d’autres pays. Elle provoque un choc de gouvernances que révèlent les détails nombreux et riches dans le cheminement d’un pays qui a, jusqu’à présent, raté son propre décollage. Il ne s’agit pas, à propos de la R.D.Congo et de l’Afrique, des autres pays ou intérêts croisés et antagonistes, ni des responsabilités des uns et des autres, parfois des Africains eux-mêmes. Le regard porte sur l’essor agressif, souvent létal, de la Chine, au milieu de mythes et affabulations.
Je remercie Benoît E., Bernard B., Erik B., Ernest C., Patrick C., Hubert G., Françoise M., David M., Véronique K, Walter N., Marc O., Jacques P., Yves S., Claudette T., Sacha Y. et Bernard V. qui m’ont relu avec enthousiasme. Tous m’ont fait redécouvrir l’humilité à accepter spontanément des remarques. J’ai aussi appris les délices et supplices de l’écrivain avec l’impossibilité de se relire sans apporter des améliorations à un texte dont la mise au point finale pour l’impression a pris autant de temps que la recherche documentaire ou la première écriture. Nicolas Boileau de l’Art poétique est toujours à propos : Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage. Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage.
Jean-Pierre N. a photographié la mine de Mukondo, la plus riche en cobalt au monde, et David M., un authentique Béret bleu Chinois en mission au Katanga minier. Le photomontage de couverture est de Thierry T.
1 re partie : Bérets bleus pour espions jaunes
Cap sur Vieux Beni
Entourée de cinq continents, l’Afrique est au cœur du monde. Elle a, elle-même, la forme d’un cœur ! Et au centre de ce « cœur », la République démocratique du Congo. Mais le cœur du monde était comme un trou noir pour les pilotes d’aviation. Pour eux, le vol de la capitale Kinshasa vers le Nord-Est et la région des Grands Lacs ressemblait à une navigation solitaire. Pas de couverture radar ni de contrôleurs aériens, et une à deux heures d’isolement des tours de contrôle. C’était le même espace vide au centre des premières cartes de l’Afrique, marqué terra ignota. 1 Les rares avions sous la voûte céleste, bleue de jour ou étoilée de nuit, régulaient eux-mêmes le trafic aérien en s’échangeant positions, caps et météo. Pour le reste, le vol se faisait essentiellement à vue.
L’équipage sudaf 2 enclencha le pilote automatique. L’appareil était équipé d’un radar d’orages, et depuis peu, du TCAS1, un détecteur des risques de collision qui réaliserait des échanges directs entre les systèmes embarqués de deux aéronefs dans le cas où ils se rapprocheraient dangereusement. Détendus, les deux pilotes engagèrent la conversation, en se parlant par leurs casques micros. Question discrétion, il y avait peu de risque qu’ils soient interceptés sur l’une des nombreuses fréquences radio, désespérément silencieuses et rarement utilisées. Question confort, les coquilles ANR 3 Bose X, étouffaient le bruit des deux turboprops 4 du Beechcraft King Air, ne laissant entendre que des voix pures, comme provenant de loin, alors qu’ils étaient assis côte à côte. Ils se sentaient dans une bulle irréelle, entre ciel et terre, et enclins à des échanges libres, complices et même coquins. Ils parlaient de tout. De la couleur de la forêt tropicale qui n’est pas aussi carte postale que les pelouses anglaises, mais plutôt d’un vert caca , semblable aux déjections humaines colorées par de la biliverdine 5 . De la végétation dense et uniforme, par moments entrecoupée de traits de cours d’eau et des tracés d’anciennes routes coloniales, plus carrossables, sur des cartes, qu’avec des automobiles au sol. De temps à autre émergeaient et sombraient rapidement à l’arrière, des îlots de cabanes aux mêmes toitures brunes, en chaume séché ou en tôles galvanisées oxydées. La richesse végétale contrastait avec l’extrême dénuement en densité et en aménagements humains.
– Je n’ai jamais compris pourquoi ils se font la guerre. Regarde combien ils ont de place ! Ici, personne ne devrait gêner personne !
– Tu imagines ! La Chine a la même quantité de terres arables ! Mais pour nourrir deux cents fois plus de populations. Avec ce qu’ils ont, ils pourraient alimenter le cinquième de l’humanité !
– Mais ils devraient travailler beaucoup… Même un peu !
– Comment les gens de la FAO 6 laissent faire ce gâchis ! Ils se lamentent sur un milliard d’êtres humains qui souffrent de la faim ! Mais ils devraient faire cultiver les terres d’ici !
– Les Chinois y pensent sans doute. Ils deviendraient fous en voyant toutes ces étendues verdoyantes et tous ces cours d’eau. Tu verras, ils feront cultiver ailleurs ce dont ils auront besoin chez eux… Ils pourraient aussi produire ici, pour les besoins d’ici !
– Une prime à l’inactivité n’est jamais refusée !
– Non, sans doute. Ils diraient : « Africains ! Mangez chinois : c’est made in Africa » !
– Mais ce serait de la colonisation !
– Ou une nouvelle forme d’esclavage. Tu sais les esclaves étaient nourris par leurs maîtres !
– À propos, on ne parle ici que du trafic des esclaves par les Arabes vers la Tanzanie. Mais il y a eu aussi celui des Portugais vers l’Angola, jusqu’au début du XX e siècle 7 ; les esclaves provenant du Katanga

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