Les archives et l'Etat au XVIIIe siècle

par son ayant droit Fossier Philippe Fossier François représenté

Description

La grande enquête archivistique entreprise à partir de 1765 jusqu'à la Révolution dans les archives du royaume a donné naissance à une abondante correspondance entre le cabinet des chartes à Paris et les différents chargés de mission sur place. Elle offre un panorama totalement inédit sur la situation des archives publiques, conventuelles ou seigneuriales à la veille de la Révolution. Ce premier volume concerne le travail accompli à Paris et particulièrement au sein de l'Académie des inscriptions et belles-lettres dont plusieurs membres furent associés à l'entreprise.

Sujets

• Harmattan Littérature
• Histoire

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 14 novembre 2019
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782140135200
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 6 Mo

Extrait

François Fossier

LES ARCHIVES ET L’ÉTAT e AU XVIII SIÈCLE

Tome 1

Les diplomatistes de l’Académie des inscriptions et belleslettres

LES ARCHIVES ET L’ÉTAT E AU XVIII SIÈCLE

TOME I LES DIPLOMATISTES DE L’ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES

François Fossier LES ARCHIVES ETL’ÉTAT E AU XVIIISIÈCLE TOMEI LES DIPLOMATISTESDE L’ACADÉMIE DESINSCRIPTIONS ETBELLES-LETTRES

Du même auteur chez le même éditeur

Jean Boivin et l’histoire de la bibliothèque du Roi, 2019. L’abbé Claude Nicaise, « facteur du parnasse », 2019. e Les archives et l’État au XVIII siècle(6 tomes), 2019. Mémoires de l’abbé de Foncemagne, 2019. e Directeurs de la villa Médicis au XIX siècle(9 volumes), 2018 et 2019. Le séjour des Grands Prix de Rome à la villa Médicis. Une récompense douce-amère, 2018. L’abbé Bignon. Un génie de l'administration, des lettres et des sciences sous l'Ancien Régime, 2018. L’Académie des inscriptions et Belles-Lettres sous l’Ancien Régime(3 tomes), 2018. © L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-18521-7 EAN : 9782343185217

À mon confrère et ami François-Charles Uginet, ce travail qui trouvera peut-être son indulgence.

Introduction Cet attelage entre les sources d’une science auxiliaire de l’histoire, la diplomatique, et l’appareil administratif de l’Ancien Régime pourra paraître étrange à nos yeux, surtout quand on constate que l’État d’aujourd’hui n’a cessé de multiplier les marques de désintérêt pour le document scripturaire, réservant ses largesses (mesurées) aux beaux-arts. Il n’en était pas de même sous l’Ancien Régime et particulièrement dans son dernier siècle, non pas qu’il ait couvert d’or la multitude de savants paléographes qui déchiffrèrent, souvent bénévolement, des monceaux d’anciennes chartes conservées dans de multiples dépôts et restées dansun état déplorable, mais parce qu’il y vit un moyen de clore le bec aux fantasmagories des Philosophes touchant cette période. Enfin, à l’approche de la Révolution, il parut indispensable au pouvoir royal de connaître en détail le mécanisme des États généraux et les résultats qu’on pouvait en attendre. La question de ces « travaux littéraires » à entendre comme ceux d’érudition portant sur l’édition d’anciennes chartes n’est pas neuve. Xavier 1 Charmes l’avait déjà évoquée en et bien d’autres historiens se sont plu à célébrer, qui l’ampleur des travaux mauristes à cette époque, qui la conception que les Philosophes avaient du Moyen Âge, qui la grande entreprise du comité des chartes dans les trois dernières décennies de l’Ancien Régime. Moi-même, en tentant d’écrire uneHistoire de l’Académie des inscriptions et belles-lettres 2 sous l’Ancien Régime, j’ai été amené àfaire allusion aurôle, d’ailleurs médiocre, qu’elle put jouer dans ce domaine. Il me semble néanmoins que chacun a vu midi à sa porte, ou si l’on préfère extrapolé à partir de l’exemple qui sous-tendait son étude, pour arriver à des aphorismes discutables, sur l’importancepour ne pas dire l’exclusivité des parlementaires dans ce mouvement général de l’érudition, sur l’influence qu’eut la pensée de Montesquieu dans ce domaine, sur la place qu’occupa l’érudition dans la nouvelle République des Lettres, ou inversement sur le quasi-monopole de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés dans le progrès des éditions de texte. La e société du XVIII siècle, infiniment subtile et variée, ne me paraît pas répondre à ces clivages, comme en témoigne, et ne peut en témoigner, que la correspondance de ces savants. C’est à travers elle que l’on découvre les 1 er . Dans son introduction au 1vol. de l’Histoire du Comité des travaux historiques et scientifiques(1883). 2 .De l’apologétique à l’histoire. L’Académie des inscriptions et belles-lettres sous l’ancien Régime, Paris, L’Harmattan, 2017.

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multiples facettes de leurs travaux, l’étendue de leurs relations en tout genre, la concomitance de travaux de nature différente menés par ces savants qui se fréquentaient, sans esprit de chapelle ni les a priori qu’on a pu injustement leur prêter par la suite. Leur édition qu’on a longtemps négligée, sans doute en raison de son ampleur, m’a paru seule capable d’éclairer à la fois le travail et la personnalité de ces érudits. Cette approche commencera par l’édition des lettres des érudits ayant directement œuvré aux collections nationales. Suivra celle de leurs collaborateurs qu’on retrouve essentiellement dans le fonds Moreau de laBnF et dans quelques fonds de bibliothèques municipales françaises. J’ai jugé préférable de présenter l’ensemble de ces correspondances par auteur dans le premier volume, parce que la personnalité des auteurs méritait qu’on ne dispersât pas leurs lettres. Enrevanche, j’ai regroupé dans les suivants la correspondance par grandes unités territoriales, puis par généralités, enfin par ordre chronologique. Les règles d’édition suivies sont celles ordinairement adoptées pour la transcription des documents de l’époque moderne (restitution de la ponctuation et des majuscules selon notre usage actuel, mais maintien de l’orthographe, y compris onomastique, telle qu’elle apparaît dans le document, mais pas dans l’index). Les chiffres ont été restitués en entier pour un, premier, mais laissés tels quels, au-delà. Les chiffres supérieurs à trente figurent en chiffre arabe, sauf dans le cas où ils concernent un souverain gr (exemple Charles VI). Monseigneur a été abrégé en M , Votre Grandeur par V. G., Sa Majesté par S. M., révérend père par R.P. Les notes concernent essentiellement les personnages et les lieux apparaissant dans les lettres; elles n’ont été mises qu’à la première occurrence du noM. un index permet de retrouver et de compléter les autres occurrences et de nouvelles informations. Dans ce premier volume, un chapeau relatif à chaque auteur donne la liste des sources manuscrites et imprimées qui le concernent ; leur biographie se retrouve dans l’introduction. Dans les suivants, la correspondance est classée par généralité et précédée d’un chapeau sur l’histoire de l’unité territoriale dont il s’agit, sur son administration civile et ecclésiastique, sur ses principaux fonds d’archives et se termine par un aperçu du travail mené par les collaborateurs du cabinet des chartes sur place. Le lecteur ne sera pas surpris quand deux lettres dont les dates se suivent portent une foliotation très éloignée dans le manuscrit qui les renferme. Le classement de ces fonds, tant Bréquigny que Moreau, a été très mal fait et il est même fréquent que des lettres sur le même sujet et du même auteur se retrouvent dans des manuscrits différents. L’auteur du classement

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(probablement Philippe Lauer) a également pratiqué tantôt la pagination tantôt la foliotation, en changeant même de système dans le même manuscrit. Je tiens à remercier le personnel du cabinet des manuscrits de la BnF pour son amabilité et son indulgence, ainsi que M. Jérôme Petit, conservateur, qui m’a autorisé la photographie de manuscrits microfilmés. ***

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