Origine et fondation des États-Unis d Amérique - 1497-1620
102 pages
Français

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Origine et fondation des États-Unis d'Amérique - 1497-1620 , livre ebook

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Description

Jean et Sébastien Cabot découvrent l’Amérique du nord au nom de l’Angleterre (1497). — Leur second voyage (1498). — Services maritimes et mort de Sébastien Cabot. — Voyage de Gaspard Cortereal pour le Portugal (1501). — Voyage du Florentin Verazzani pour la France (1504). Il paraît certain que l’Amérique du nord fut découverte sous les auspices de l’Angleterre, et que la côte des États-Unis fut visitée pour la première fois par un Anglais. Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346057139
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Paul Lorain
Origine et fondation des États-Unis d'Amérique
1497-1620
On recherche avec une avide curiosité la source des grands fleuves ; on veut savoir d’où viennent et ce que sont, à leur origine, le Nil, le Rhin, l’Euphrate, le Gange, ces courants célèbres qui ont vu tant et de si grandes choses se passer sur leurs rives, et qui fécondent ou ravagent tour à tour les contrées qu’ils arrosent. Autant l’homme est supérieur à la matière, autant le berceau des grandes nations est plus important et plus curieux à connaître que la source des grands fleuves. Les États-Unis d’Amérique sont déjà une grande nation, et évidemment destinés à devenir bien plus grands encore. Il y a plus d’intérêt dans les premiers pas des hommes qui ont commencé ce puissant peuple que dans les premières eaux du Saint-Laurent ou du Mississipi. Ce sont les origines morales et politiques de la société maintenant établie avec tant d’éclat dans l’Amérique du nord, depuis le Maine jusqu’à la Louisiane et de New-York à San Francisco, que nous voulons retracer.
Nous rappellerons d’abord les tentatives infructueuses des divers peuples d’Europe, du XV e au XVII e siècle, pour s’établir dans les limites actuelles des États-Unis. Nous raconterons ensuite les premiers travaux et les premiers succès de la colonisation entreprise par de hardis explorateurs, entre autres par le capitaine Smith dans la Virginie, et par les pèlerins à Plymouth, dans le Massachusetts. Le berceau des États-Unis a été surtout dans ces deux colonies.
Nous ne donnerons pas à ce petit ouvrage un grand appareil scientifique en renvoyant, dans chaque occasion, aux nombreuses sources que nous avons consultées. Mais nous nous faisons un devoir de les indiquer ici en général pour donner à nos lecteurs, s’ils en ont envie, la facilité de les consulter à leur tour.
Dans la première partie, nous avons surtout pris pour guide, quant aux faits mêmes, M. George Bancroft, qui a résumé avec érudition et sagacité, dans les trois premiers chapitres de son Histoire des États-Unis depuis la découverte du continent américain, les voyages et les essais de colonisation antérieurs au XVII e siècle.
Pour la seconde partie, nous avons scrupuleusement étudié les documents primitifs et originaux directement émanés des hommes mêmes qui ont été acteurs ou témoins des faits que nous racontons. Parmi ces documents, les principaux sont : 1° Les Relations du capitaine Smith et sa Vie par M. Sparks dans la Biographie américaine ; 2° le Journal du voyage de Francis Higginson, par lui-même ; 3° la Description du Massachusetts, de William Wood ; 4° la Lettre à la comtesse de Lincoln , du député-gouverneur Dudley ; 5° l’ Histoire de la colonie de Plymouth, par le gouverneur Bradford ; 6° les Journaux de Bradford et de Winslow ; 7° la Relation de Winslow ; 8° les Lettres de Gookin et les notes de M. Alexandre Young dans sa Collection des Chroniques des Pères pèlerins, etc., etc.
Aucun de ces ouvrages n’a été traduit en français.
CHAPITRE PREMIER

Jean et Sébastien Cabot découvrent l’ Amérique du nord au nom de l’ Angleterre (1497). — Leur second voyage (1498). — Services maritimes et mort de Sébastien Cabot. — Voyage de Gaspard Cortereal pour le Portugal (1501). — Voyage du Florentin Verazzani pour la France (1504).
Il paraît certain que l’Amérique du nord fut découverte sous les auspices de l’Angleterre, et que la côte des États-Unis fut visitée pour la première fois par un Anglais. A Christophe Colomb appartient la gloire sans rivale d’avoir pressenti et trouvé le nouveau monde ; mais, parmi les marins entreprenants qui se lancèrent à son exemple dans la carrière des découvertes, il n’en est pas un qui, pour la hardiesse, le succès et les résultats durables de ses expéditions, mérite, au-dessous de Colomb, une meilleure place dans l’histoire que Jean et Sébastien Cabot.
Les guerres des maisons d’York et de Lancaster avaient cessé en Angleterre. La prudente sévérité de Henri VII avait rendu la tranquillité au pays et donné l’essor à l’industrie. Le commerce commençait à se livrer avec activité à des spéculations utiles. Les pêcheries de la mer du Nord avaient tenté depuis longtemps les négociants de Bristol : ils étaient entrés en communication avec l’Islande, et leur marine avait acquis, dans cette branche du commerce septentrional, l’habileté nécessaire pour braver les tempêtes de l’Atlantique. Il n’est même pas impossible que quelques traditions vagues sur des découvertes lointaines faites par les Islandais dans le Groenland, vers le nord-ouest, eussent fait germer dans leur esprit « des conjectures fécondes. »
Quand les merveilles accomplies par Colomb vinrent révéler la vérité depuis longtemps rêvée par l’imagination de tous les marins distingués du temps, elles furent accueillies avec le sentiment d’admiration que méritait une telle conquête de l’homme dans le monde, et elles allumèrent dans tous les cœurs une généreuse émulation : le roi d’Angleterre soupirait après sa part de gloire et de profits dans cette carrière d’aventures maritimes. Il ne fut donc pas difficile à Jean Cabot, marchand vénitien, résidant à Bristol, de faire adopter à Henri VII ses plans de découverte. Il obtint de ce monarque des lettres patentes qui l’autorisaient, lui, ses trois fils, leurs héritiers ou leurs mandadaires, à faire voile dans les mers de l’est, de l’ouest et du nord, avec une flotte de cinq vaisseaux armés à leurs frais, pour y poursuivre la recherche des îles, pays, provinces ou régions jusqu’alors inconnus aux chrétiens ; planter la bannière anglaise sur toutes les villes, îles ou continents qu’ils pourraient découvrir, et prendre possession, comme vassaux de la couronne, de tous les territoires qui y seraient compris. Cet acte important stipulait en outre la condition que, dans leurs voyages, ils seraient tenus expressément de débarquer à Bristol, et de payer au roi le cinquième des profits de leur expédition. En retour, la famille des Cabot et leurs descendants recevaient, par forme de privilége, le droit exclusif, sans conditions et sans limites de temps, de fréquenter seuls les parages qu’ils auraient découverts. Munis de cette patente, Jean Cabot et le célèbre Sébastien, son fils, s’embarquèrent pour l’ouest. La découverte du continent américain, probablement à cinquante-six degrés de latitude, au nord du détroit de Belle-Isle, au milieu des ours du pôle, des horribles sauvages et des tristes rochers du Labrador, fut le fruit de ce premier voyage.
Ce fut à peu près tout le bénéfice que les Cabot en retirèrent : pour prix du trait de génie qui leur. avait suggéré cette entreprise, et des dépenses qu’ils avaient supportées seuls, c’est à peine si la postérité s’est rappelé qu’ils avaient touché le continent américain quatorze mois avant que Colomb, à son troisième voyage, fût venu le reconnaître, et près de deux ans avant qu’ Améric Vespuce eût fait voile à l’ouest des Canaries. Mais les Cabot ont eu l’honneur d’assurer par leurs énergiques efforts le droit de l’Angleterre sur l’Amérique du nord, droit de priorité qu’elle a pu laisser reposer en présence des essais tentés par les Espagnols pour s’y établir, mais que plus tard le roi et le parlement anglais ont su soutenir contre le titre d’une concession émanant de la cour de Rome.
Cependant, à mesure qu’il apprenait à connaître la valeur de ces découvertes, Henri VII, devenu plus circonspect, limita l’étendue de ses lettres patentes. Celles qu’il renouvela, en 1498, à Jean Cabot, ne contenaient déjà plus les mêmes priviléges. Ce hardi navigateur n’en entreprit pas moins une expédition nouvelle avec son fils Sébastien, qui commençait, jeune alors, sous la conduite de son père, une vie de courage intrépide, de génie et de patience. Ce voyage était lié à quelques spéculations commerciales auxquelles le roi Henri, malgré ses

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