Pichegru, son procès et son suicide
26 pages
Français

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Pichegru, son procès et son suicide , livre ebook

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Description

Il y a vingt-et-un ans que Pichegru a cessé de vivre : le genre de mort qui a terminé son existence a été constaté par une procédure régulière. Un médecin, cinq chirurgiens, recommandables par leurs talents et leur moralité, ont visité le corps de ce général ; ils ont déclaré, sous la foi du serment, qu’ils estimaient qu’il s’était étranglé lui-même. Dix témoins connus, pris parmi ceux qui avaient souvent vu Pichegru pendant l’instruction de son procès, ont été appelés pour assurer l’identité de personne.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Nombre de lectures 4
EAN13 9782346114689
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
ERRATA
Page 4, 23 e ligne au lieu de illustrée lisez illustre.
Page 10, 8 e ligne au lieu de en leur faisant un mystère, lisez en leur eu faisant nn mystère.
Page 16, 26 e ligne au lieu de 1769, lisez 1796.
C.-M. Pierret
Pichegru, son procès et son suicide
PICHEGRU, SON PROCÈS ET SON SUICIDE
Il y a vingt-et-un ans que Pichegru a cessé de vivre : le genre de mort qui a terminé son existence a été constaté par une procédure régulière. Un médecin, cinq chirurgiens, recommandables par leurs talents et leur moralité, ont visité le corps de ce général ; ils ont déclaré, sous la foi du serment, qu’ils estimaient qu’il s’était étranglé lui-même. Dix témoins connus, pris parmi ceux qui avaient souvent vu Pichegru pendant l’instruction de son procès, ont été appelés pour assurer l’identité de personne. Il a été soumis à leurs regards dans la même situation où il avait été trouvé sur son lit de mort ; tous l’ont reconnu. Le cadavre a été exposé nu dans la salle des séances publiques du tribunal, en plein jour, les portes ouvertes ; enfin le médecin et les cinq chirurgiens qui avaient procédé à la visite du corps en ont fait l’ouverture, et, dans un procès-verbal revêtu des formes les plus authentiques après avoir détaillé avec attention l’état dans lequel ils ont trouvé chacun des viscères, ils ont conclu dé nouveau qu’ils persistaient à penser que Pichegru s’était lui-même donné la mort.
La réunion de tant de formalités et de preuves aurait dû porter la conviction dans les esprits les plus opiniâtres ; cependant le suicide de Pichegru est encore contesté par des écrivains, des historiens même : tous accusent hautement Bonaparte d’avoir fait étrangler ce général.
Serait-il donc vrai que la prévention fût un mal désespéré, un mal incurable 1  ?
Parmi les ouvrages qui ont contribué le plus à propager et à accréditer cette erreur, je ne citerai que le Censeur et la Biographie universelle, parce qu’ils ont joui, l’un et l’autre, d’une grande vogue, et qu’ils sont écrits dans des principes opposés.
L’avertissement qui est en tête du premier volume du Censeur commence ainsi :
« Lorsque Napoléon Bonaparte se fut emparé des rênes du gouvernement, il présenta aux Français une constitution qui leur garantissait le libre exercice de leurs droits civils et politiques, et qui aurait pu faire leur bonheur, s’il n’avait pas eu le soin d’y introduire tous les vices qu’il crut propres à favoriser son ambition. Comme les hommes qu’il avait appelés pour la rédiger, et qu’il désigna ensuite pour la maintenir, n’avaient eu pour objet que de s’emparer de l’autorité souveraine, ils y portèrent des atteintes continuelles, et la renversèrent entièrement dès qu’ils se crurent arrivés à leur but, en proclamant que Bonaparte était la loi suprême et toujours vivante, et que le sénat était au-dessus des lois.
Si un homme courageux avait alors élevé la voix pour la défense de la constitution, la police, après l’avoir fait signaler par les journaux comme un séditieux et comme un traître, l’aurait envoyé dans un des cachots où Pichegru fut étranglé. »
Dans un dialogue entre un royaliste pur, un royaliste constitutionnel, un républicain et un métaphysicien, inséré dans ce même volume du Censeur (page 54), le républicain cite au royaliste pur deux nobles personnages qui, malgré leur pureté actuelle, n’en ont pas moins brûlé leur encens aux pieds de l’homme puissant qui nous avait retirés de l’abîme, du nouveau Cyrus auquel le ciel avait donné les royaumes de la terre. « Ah ! sans doute, répond le royaliste pur : quand M.C..... disait tout cela, le tyran n’avait pas assassiné le duc d’Enghien, étranglé Pichegru, etc. »
Ainsi, voilà un fait qu’on doit regarder comme avéré ; car il est énoncé dans les termes les plus positifs. Il faut y croire ; car il est exprimé avec l’accent de la conviction ; et cependant ce fait est faux.
L’auteur de l’article Pichegru, dans la Biographie universelle, dit : « On croit généralement qu’il fut étranglé pendant la nuit dans son cachot, par ordre de Bonaparte, qui avait toujours redouté un aussi dangereux rival. »
L’époque de la mort de Pichegru, si rapprochée de l’épouvantable catastrophe du duc d’Enghien, a sans doute permis de croire, dans le premier moment, que le même homme qui avait osé violer le territoire d’un prince son voisin, avec lequel il était en paix, pour se saisir d’une victime illustrée 2 , et la faire venir en toute hâte dans une de ses prisons d’état, afin de la faire immoler militairement à son arrivée, avait aussi ordonné le supplice, à huis clos, de son ennemi captif.

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