Traces de la vie coloniale au Congo belge et au Ruanda-Urundi
450 pages
Français

Traces de la vie coloniale au Congo belge et au Ruanda-Urundi , livre ebook

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450 pages
Français

Description

Ce douzième numéro de Congo-Meuse choisit de mettre en lumière des documents, souvent inédits, qui éclairent vie quotidienne et mentalités. Ces textes ouvrent une fenêtre singulière sur la vie coloniale, des lendemains de la Première Guerre mondiale aux moments des Indépendances. Ils permettent de revisiter quelques facettes de l'Histoire à partir de témoignages d'acteurs de terrain et de voyageurs.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2018
Nombre de lectures 25
EAN13 9782140054921
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EnIn, la republication d’un long texte de Charles François, écrit en
CongoMeuse n°12
Traces de la vie coloniale au Congo belge
et au Ruanda-Urundi
Jean-Claude Kangomba, Nicole Leclercqet Francine MeuriceSous la direction de Marc Quaghebeur
Traces de la vie coloniale au Congo belge et au Ruanda-Urundi
CONGO-MEUSE SÉRIE AFRICANISTE DES ARCHIVES & MUSÉE DE LA LITTÉRATURE DIRIGÉEPARMARCQUAGHEBEUREN COLLABORATION AVEC WALLONIE-BRUXELLES INTERNATIONAL COMITÉ DE RÉDACTION Directeur : Marc Quaghebeur Secrétaire de rédaction : Jean-Claude Kangomba Conseillers scientifiques : Émilienne Akonga, Sabine Cornelis, Fabien Kabeya, Gasana Ndoba, Juvénal Ngorwanubusa, Silvia Riva Conseillère éditoriale : Nicole Leclercq CONSEIL DE PATRONAGE SCIENTIFIQUE Cristina Robalo Cordeiro, Julien Kilanga Musinde, Mukala Kadima-Nzuji, Laura Lopez-Morales, André Yoka Lye Mudaba, Valentin-Yves Mudimbe, Anne Neuschäfer †, Ngal Mbwil a Mpaang, Isidore Ndaywel è Nziem, Pius Ngandu Nkashama, Fidèle Petelo Nginamau, Clémentine Nzuji-Faïk, Josette Shaje Tshiluila, Celina Scheinovicz, Anna Soncini MODALITÉS PRATIQUES La correspondance à la rédaction est à adresser aux Archives & Musée de la Littérature (Marc Quaghebeur) – Bibliothèque royale de Belgique, 4, bd de l’Empereur – 1000 Bruxelles – Belgique www.aml-cfwb.be – courriel : jean-claude.kagomba@aml-cfwb.be DIFFUSION INTERNATIONALE L’Harmattan : 5-7, rue de l’École Polytechnique – 75005 Paris – France diffusion.harmattan@wanadoo.fr – www.editions-harmattan.fr Possibilité de commander les tomes précédemment parus dans la série Congo-Meuse et de passer des ordres permanents © Archives & Musée de la Littérature (Belgique), 2017 ISBN AML : 978-2-87168-081-9 (Volume 12) Publié avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de Wallonie-Bruxelles international (WBI)
Jean-Claude KANGOMBA, Nicole LECLERCQ et Francine MEURICE Sous la direction de Marc QUAGHEBEUR Traces de la vie coloniale au Congo belge et au Ruanda-Urundi Volume 12 Préface de Marc Quaghebeur
Couverture : Graphisme : Colin Junius, d'après un tableau deNgandu Mwela Photographie : Alice Piemme© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-13476-5 EAN : 9782343134765
Qu’il nous soit permis de remercier les personnes qui nous ont autorisés à publier certains des textes qui figurent dans ce volume. Il s’agit de : Mme Colette Bertin, M. Fernand Colleye, M. Jean de Wée, Mme Monique Heckmann, M. José Trussart, Mme Isabelle Van Dorpe et M. Jacques Zimmermann ; Mme Marie-Madeleine Arnold qui nous a mis en contact avec M. Charles François et nous a autorisés à reprendre ce texte, légèrement remanié par l’auteur, dont elle-même et son mari avaient été les éditeurs au Congo Belge ; Mme Christine et M. Jean-Marie de Backer, fille et fils de Claude Étienne, ainsi que le Rideau de Bruxelles, qui nous ont autorisés à publier son journal, issu des archives du théâtre du Rideau.
PRÉFACE
Marc Quaghebeur
À la mémoire de Bibiane Tshibola (1940-2009) avec laquelle j’inventai ces cahiers de recherche et de dialogue
Dès le début, l’objectif de cette série fut de produire des cahiers susceptibles de contribuer à la découverte et à l’écriture des histoires du Burundi, du Congo et du Rwanda – en ce compris leurs rapports avec la Belgique. La présente livraison serre au plus près cet objectif. Elle reproduit en effet des documents, la plupart du temps inédits, qui sommeillent dans les fonds et classeurs des Archives & Musée de la Littérature. Ces traces ont trait à la vie coloniale de l’Afrique centrale sous tutelle belge, et vont des lendemains de la Première Guerre mondiale aux moments des Indépendances. Dans ce choix, l’accent est mis sur ce qui renvoie, d’une façon ou d’une autre, à la vie au jour le jour ; à la révélation de mentalités qu’il s’agit d’approcher à travers mais aussi au-delà des poncifs. Nous espérons susciter ainsi un mouvement plus large qui s’attachera à la recherche puis à la publication de tels documents. Écrire l’Histoire sans être passé par de telles confrontations aux documents demeure aussi bancal que l’approche d’un pays en dehors du contact avec ses habitants. L’ensemble ici présenté ne revêt bien évidemment aucune dimension d’exhaustivité puisqu’il travaille à partir d’un fonds archivistique spécifique et limité. Il se veut indicatif et incitatif. Dans les limites de ce qu’il couvre, il espère ouvrir des perspectives et réserver de-ci de-là des surprises. Les quelques décennies de domination occidentale sur l’Afrique – et de la Belgique sur l’Afrique centrale – n’ont pas été suffisamment explorées à partir de ce type de sources. Diverses, elles s’attachent à des aspects de la vie coloniale qui se situent comme entre les colonnes de l’histoire monumentale. Nous regrettons toutefois de ne pas disposer de plus de témoignages africains. La richesse de la documentation des AML relative à quatre tournées théâtrales des années 1950 – il y en eut d’autres – concerne un champ à certains égards secondaire mais rarement balisé, celui de la politique de diffusion culturelle. André Gascht s’y était penché dans notre neuvième livraison, en se basant sur ses souvenirs du ministère des Colonies. Les documents dont nous disposons ne comportent, hélas, pas de traces de la réception de ces spectacles. Si ce n’est, quelque peu, pour la tournée des Bilulus qui concerna, dans sa majorité, un public congolais. Elles seraient tout aussi révélatrices que l’épopée parfois drolatique de ces itinéraires des tréteaux.
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Traces de la vie coloniale
La republication d’un long texte de Charles François constitue, à nos yeux, un autre apport important de ce cahier. Il (re)donne en effet à lire le point de vue d’un colon que l’on pourrait situer dans la lignée de Jef Van Bilsen et du Plan de 30 ans, dont il fut question dans la cinquième livraison deCongo-Meuse.l’ampleur de son propos, cet exposé raisonné et Par construit des convictions et analyses d’un Belge convaincu de la nécessité des indépendances, mais par étapes progressives, constitue un contrepoint aux notes quotidiennes de la plupart des témoignages ici rassemblés. Les relations de voyage de Pierre Daye, alors journaliste pourLe Soir, et de Maurice de Wée, haut magistrat en fonction au Caire, donnent ainsi à lire, sans grande nécessité de commentaire, des types de perceptions colonialistes au moment de l’apogée du système. Elles conjoignent généralement l’émerveillement devant la splendeur des paysages et devant l’œuvre accomplie par les Belges, mais n’entrent pas dans la réalité des populations « indigènes ». Charles Bertin fait de même dans l’un des deux textes ici publiés – le plus littéraire. Il dévoile en revanche, dans le second, à partir des tensions bien belges entre laïcs et cléricaux, des réalités de la vie syndicale congolaise dont il était généralement peu question lorsqu’on parlait des colonies. Les documents titrés de la correspondance administrative de Paul Lomami Tchibamba paraissent lui répondre. Elles dévoilent d’autres aspects du quotidien des Congolais, ce quotidien tracassier dont témoigne une des premières fictions écrites après l’indépendance du Congo,Sans rancune de Thomas Kanza. Cela ne constitue donc pas une découverte. La précision des remarques du futur auteur deNganda fait cependant mouche. Elle laisse entrevoir très tôt des résistances à l’ordre imposé d’en haut. Grâce aux archives acquises par les AML à travers le secteur d’études autobiographiques (APA-AML) qu’anime Francine Meurice, cette publication s’enrichit d’autres témoignages clairement issus de quotidiens qui n’avaient en rien, à l’époque, un quelconque objectif d’approche mémorielle de l’Histoire. L’expérience de José Trussart en Équateur comme celle du docteur Albert Van Dorpe au Kasaï jettent une lumière peu usuelle sur des colons qui effectuaient parfaitement leur travail mais étaient conscients de l’inadéquation de l’idéologie et de l’entreprise coloniales par rapport aux populations concernées. Points de vue importants, donc, et qui mettent quelque peu à mal l’image de l’unisson colonial que l’on a parfois tirée du livre par O.P. Gilbert,L’Empire du silence. Ces témoignages proviennent, il est important de le souligner, de zones peu habitées par les Blancs. Ils doivent bien évidemment être dialectisés avec ceux de la vie urbaine à laquelle étaient destinées par exemple les tournées théâtrales du Parc et du Rideau. Le témoignage de Joseph Mbungu Nkandamana, l’animateur dePrésence congolaise, y apporte de belles nuances. Elle laisse entrevoir ce qui se passait de l’autre côté du rideau colonial. Ses propos révèlent en outre bien des aspects de la période de transition qui débouchera sur la prise de pouvoir par le colonel Mobutu.
PréfaceDes documents plus spécifiquement historiques émaillent cette nouvelle livraison. Ainsi, les traces factuelles d’un voyage du roi Léopold III après son abdication en 1951.Son intérêt pour la colonie s’était manifesté bien avant son avènement, comme le fictionnalise d’ailleurs le roman de Pierre Mertens,Une Paix royale. Ainsi en va-t-il également des notes du lieutenant Dubois, chargé de contribuer en 1960 au maintien de l’ordre au Ruanda-Urundi, pays dont l’indépendance ne devait advenir qu’en 1962. Les témoignages de l’abbé Charles Moeller ou du radio-télégraphiste de marine, Maximilien Philips se situent en amont immédiat du 30 juin 1960. Ils offrent une autre forme d’apport à la compréhension de l’Histoire et des mentalités en ces moments de crise. L’éminent ecclésiastique qui termina sa carrière à la Curie romaine est bien évidemment conscient des tensions, ouvertes ou latentes, qui précèdent l’indépendance du Congo. Il n’imagine toutefois pas la violence de la rupture qui prendra cours le 5 juillet – rupture qu’il s’efforçait de pallier à travers la continuité d’une action dont témoignera d’ailleurs l’Église catholique congolaise tout au long des décennies à venir. Nettement plus anecdotique et marquée au fer d’une mentalité coloniale basique, le témoignage de Maximilien Philips présente l’intérêt de se situer juste en amont des troubles, dans un climat que l’on sent déjà tendu dans le bas du fleuve Congo. À côté de ces deux fragments, sortes d’instantanés, les notes au jour le jour de Nicolas Joseph Muller, administrateur colonial chrétien, et d’Albert Maurice, laïc qui joua un rôle majeur dans la mise sur pied et le développement de l’Université d’Élisabethville constituent deux documents essentiels de cette livraison. Le travail quotidien de terrain du premier lui permet de réfléchir aux dysfonctionnements d’un système dont il est par ailleurs un excellent agent, conscient en outre des enjeux politiques mondiaux qui dépassent, et sa personne, et son rôle. L’œuvre d’Albert Maurice est plus publique. Passionnantes, ses notes émanent d’une personnalité peu commune, en lien direct avec les autorités belges de l’époque – celles du Gouvernement socialiste/libéral sous lequel la « Question scolaire » connut son acmé. Les portraits qu’il dresse de la personnalité du ministre Auguste Buisseret et d’autres notables belges, mais aussi des Mwamis du Ruanda ou de l’Urundi, sont tout sauf compassés ou convenus. Les anecdotes qu’il rapporte sont tout aussi indicatives de ces années de transition que celles de Joseph Mbungu Nkandamana, journaliste et militant lié au MOC (Mouvement ouvrier chrétien). Le volume se clôt sur un témoignage, lui aussi rétrospectif mais prospectif. Il est écrit par un homme qui avait une dizaine d’années à l’heure des indépendances. Son incarcération arbitraire à Bruxelles, quelques années plus tard, modifia sa vie. Elle fit de Muepu Muamba le poète engagé et exilé qu’il est jusqu’à aujourd’hui.
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