Le mystère du paquebot
78 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le mystère du paquebot , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
78 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Sur le paquebot le Languedoc, en provenance de New York et en route pour la France, un meurtre est commis.


L’inspecteur PONCET se trouvant à bord se charge de l’enquête préliminaire en attendant que le navire apponte à destination.


Au moment de débarquer, force est de constater qu’il n’a aucune piste.


Cependant, il rencontre Nicole Teillac, une riche veuve qui accompagne le cercueil de son défunt mari à Paris.


Cette dernière, à terre, fait la connaissance de sa nièce avec qui elle finit par emménager pour ne pas rester seule.


Le policier, demeuré en contact avec Madame Teillac, croise chez elle un homme étrange habitant l’appartement adjacent, sans se douter du lien qui unit ces deux personnes...


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 décembre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782373479638
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES ENQUÊTES DE L'INSPECTEUR PRINCIPAL PONCET
LE MYSTÈRE DU PAQUEBOT
Roman policier
Henry DE GOLEN
I
Le magnifique et gigantesque paquebot de la Compagnie Transatlantique, leLanguedoc, revenait de New York et approchait du Havre dont il n'était plus distant que d'une dizaine de miles. Par suite de l'abondance des personnalités d'élite qui s'étaient trouvées réunies sur le splendide navire, la traversée avait été particulièrement agréable. Le hasard, qui fait souvent bien les choses, avait en effet réuni sur le beau paquebot français : un Ministre de retour en France d'une mi ssion au Canada, un ambassadeur, deux députés, deux généraux, un milliardaire américain – le roi ducorned beef– et une vingtaine de multimillionnaires yankees, hommes et femmes, do nt les fortunes s'étaient édifiées dans les chemins de fer, la construction, les pétroles, les huiles, les savons, les grands magasins, le commerce de l'or et des diamants.
Enfin, il y avait, naturellement, toute une troupe joyeuse et aimable de stars d'Hollywood, et de girls de music-hall, lesquelles, durant la rapide traversée, s'étaient ingéniées à distraire et charmer les passagers, et par leur grâce et leur entrain, et par des exhibitions aussi variées que sensationnelles.
La présence sur le paquebot de toute cette société choisie et gaie eût suffi à rendre la traversée vraiment charmante. En sus, les amateurs des émotions du jeu s'étaient avérés fort nombreux. Réunis dans le grand salon des jeux du na vire, où étaient dressés deux bars américains accueillants et pourvus de toutes les liqueurs et vins du monde entier, ils s'étaient livrés aux douceurs du bridge et du poker.
Parmi les plus passionnés, s'étaient fait remarquer le roi ducorned beef, un multimillionnaire des pétroles, une star d'Hollywoo d, et un homme d'une cinquantaine d'années, grand, maigre, aux cheveux grisonnants, à la figure fortement striée de rides profondes (comme sont les visages des êtres qui ont beaucoup joué ou ont eu une vie rude et mouvementée), et qui était inscrit sur le registre des voyageurs sous le nom de Louis Violet.
À vrai dire, le personnage était assez réticent sur tout ce qui avait pu, ou pouvait concerner son existence. Il se prétendait représent ant d'une des plus grosses marques de champagne de Reims, et aussi d'une firme de cognac célèbre.
Il prétendait gagner énormément d'argent tant en Amérique du Nord qu'en Amérique du Sud. Et ses dires semblaient véridiques, car, durant la traversée, il fut l'un des plus acharnés à jouer ; et, quoiqu'il perdît plus souvent qu'il ne gagnât, les différences d'argent, qu'il faisait, ne semblaient pas altérer sa bonne humeur. Ce jour-là, le paquebotLanguedoc devait atteindre le port du Havre vers 8 h 30 du matin. On était au mois de novembre, à mi-novembre, époque où le petit jour ne se lève guère qu'un peu avant 7 heures.
Il pouvait être à peu près trois heures du matin, quand le nommé Louis Violet se leva brusquement d'une table de poker, où il avait cartonné depuis le déjeuner, et déclara :
— Continuez la partie sans moi, si vous le désirez, messieurs. Moi, j'en ai assez !... Jamais je n'ai eu autant de guigne ; et je me souviendrai de cette dernière journée de jeu sur le Languedoc.J'ai beaucoup trop perdu.
Il eût pu ajouter qu'il avait aussi beaucoup trop bu, car il était manifestement en état d'ébriété. Il fit quelques pas incertains et chancelants à travers la salle, le visage crispé, le front moite, alla s'accouder dix minutes au bar américain où il absorba encore un verre de fine champagne, régla sa dépense, et en définitive, sortant du salon, grimpa sur le pont.
Là, penché sur le bastingage, il s'efforça de faire moralement le point de sa situation. Après avoir gagné un peu au début, la veine avait t ourné. Il s'était acharné à jouer. Et maintenant, il était perdu !... Il n'avait aucun am i, aucune relation d'Amérique à bord, à laquelle il eût pu demander un prêt d'argent. Tous des inconnus indifférents...
Il se mit à penser à l'Amérique qu'il venait de quitter, où il n'avait jamais été représentant de champagne, où il avait vécu d'expédients souvent douteux : contrebande de l'alcool, contrebande d'armes, vente de cocaïne et de morphine, jeu, femmes.
À cette évocation, il se prit soudain à pleurer.
Il pensait surtout à la dernière femme avec laquell e il avait vécu à New York, trois années durant, et qui l'avait fait vivre pendant cette période, ou à peu près. Puis elle était morte... Alors il s'était décidé à quitter l'Amérique, nanti de deux cent mille francs environ, argent constitué par la vente des bijoux de la morte et quelques économies. Cette somme, il venait de la perdre, à mille francs près, sur leLanguedoc ;il était sans le sou pour débarquer en France et s'y débrouiller. Et il était sans espoir.
Il eut la tentation de se pencher davantage sur le bastingage, et de piquer une tête dans la mer... Mais il se ravisa soudain, et, tout en rumin ant toujours de sombres pensées, il se dirigea vers sa cabine d'un pas hésitant.
Pour l'atteindre, il fallait passer devant les cabines de luxe du pont supérieur. Un faux mouvement le fit buter contre une des portes, sans doute mal fermée, qui céda sous le choc. La porte s'ouvrit toute grande, et Louis Violet dut se retenir pour ne pas tomber la tête en avant. Tant bien que mal, il rétablit son équilibre, et, la voix pâteuse, commençait à s'excuser lourdement, lorsqu'en dévisageant le passager de la cabine de luxe, il ne put retenir une exclamation : — Bartoli !... Vous ici !... Alors il entra sans y être invité, ferma la porte, et contempla le luxe de la cabine d'un air de connaisseur :
— Bigre, mais vous avez fait fortune, mon vieux ! C omment y avez-vous réussi depuis Chicago, et la maison de jeux ? Félicitations !... Où donc vous cachiez-vous sur le Languedocdurant la traversée ? Je ne vous ai vu ni sur le pont, ni au salon de jeux, ni à la salle à manger !... Du mystère, comme toujours, quo i !... Je ne suis pas curieux !... Par exemple, il va falloir me rendre un service, et illico, presto, avant le débarquement au Havre.
— Lequel ? murmura l'autre d'une voix basse. — Un service d'argent, naturellement !... Figurez-vous, mon vieux pote, que j'ai tout perdu au poker, ce soir. Je suis complètement raide. Il me faudrait dix mille francs, mon cher Bartoli, sinon... Louis Violet n'eut pas le temps d'en dire plus long. Sans un mot, le passager silencieux et immobile jusque-là, se jeta à sa gorge. L'autre, ex ténué par le jeu, anéanti par l'alcool, stupéfié par la brusquerie et la violence de cette attaque inattendue, ne put et ne sut se défendre efficacement. Tandis que l'homme appelé Bartoli serrait la gorge de Louis Violet dans des mains aussi dures que des tenailles, sa victime chancelait, étouffait, râlait.
Après une lutte de quelques minutes, il y eut le bruit presque imperceptible de la chute d'un corps sur le tapis épais de la cabine. Et puis, il n'y eut plus rien que le silence dans la pièce. L'assassin, penché sur la dépouille de Louis Violet , s'assura que celui-ci était bien définitivement mort. Alors, il se redressa, prêta l'oreille aux divers bruits du pont supérieur, entrouvrit la porte de la cabine, et épia.
II
Il était quatre heures du matin lorsque la star d'H ollywood, celle précisément qui avait joué à diverses reprises au poker avec Louis Violet , buta contre son corps étendu au pied d'un des escaliers.
La jeune femme rentrait dans sa cabine de luxe, pou r y prendre quelque repos avant l'arrivée duLanguedocau Havre. Au moment où elle butait contre le cadavre, elle aperçut un homme mince et de taille moyenne, aux cheveux bruns, et qui lui parut assez jeune, qui gravissait rapidement l'escalier du navire, et qui disparaissait dans la nuit noire. Instinctivement, la star se pencha vers l'homme éte ndu, et à la lueur d'une lampe électrique qu'elle avait dans son sac, et dont elle fit jouer le déclic, elle reconnut nettement Louis Violet. Étant donné l'état d'ébriété dans lequel le Françai s se trouvait lorsqu'il avait cessé de jouer au poker, l'artiste de cinéma supposa qu'il était tombé là, étendu sur le dos, ivre mort. Elle se pencha davantage, l'appela par son nom : — Mister Violet, mister Violet; il faut vous lever. Il faut venir avec moi. Il fait très mauvais sur le pont,indeed !...Vous pourriez attraper du mal !... Elle saisit une de ses mains pour tenter de tirer l'ivrogne à elle. Mais le bras et la main retombèrent lourdement. Alors, se penchant davantage sur la face, elle vit qu'il y avait du sang. Elle le crut évanoui et blessé à la suite de sa chute, et se mit à pousser des cris perçants qui donnèrent l'alarme.
Cinq minutes plus tard, il y avait trente personnes autour du corps étendu, dont le commandant du paquebot, des marins, des barmen, le médecin du bord, et des passagers, parmi lesquels un homme de quarante ans environ, brun, plutôt petit, à la carrure d'homme qui a beaucoup pratiqué les sports, au regard perçant, à la figure énergique et impassible.
Tandis que le médecin du bord, à genoux auprès du corps, auscultait le cœur, examinait la blessure à la tête, tentait de trouver encore dans le malheureux Louis Violet, un souffle de vie, le passager à la figure impassible et au regard perçant, dévisageait tous les assistants, et priait deux officiers accourus en renfort d'organis er un service d'ordre pour éviter les bousculades.
Puis, se penchant à son tour sur le corps, il dit tranquillement au médecin : — Si je ne me trompe, docteur, cet homme est tout à fait mort, n'est-ce pas ? — Aucun doute, monsieur. Cet homme est mort. — Oui, reprit l'inconnu penché sur le cadavre, et i l est même mort étranglé, n'est-ce pas ? — Vous ne vous trompez pas, monsieur. Vous êtes donc médecin ?
— Non, autre chose. Mais j'ai l'habitude des cadavres. En même temps, il se relevait tout à fait, disait quelques mots à voix basse à l'oreille du médecin du bord, s'approchait du commandant duLanguedoc,lui mettait sous les yeux et une carte de police qui portait sa photographie, et la mention :
Inspecteur Principal Poncet, de la Sûreté Nationale.
Le commandant, ayant lu, demanda :
— Que puis-je faire pour vous, monsieur l'Inspecteur ?
— Faire transporter le cadavre de Louis Violet dans sa cabine, et me laisser seul avec le médecin du bord auprès de lui.
— Comment saviez-vous son nom, tressaillit le commandant. — Parce que je l'avais remarqué dans les salons de jeux, et que je l'avais presque pris en surveillance. — Alors votre présence à bord coïncidait avec la sienne ?
— Pas du tout. Je reviens du Canada, où j'ai accompagné le Ministre français qui y avait été en mission. Mais, à New York, je m'étais occupé, durant deux jours, et pour la Sûreté Nationale, d'un tenancier de jeux interlopes intern ational de grande envergure, que j'ai manqué d'un jour. Je savais que Violet avait été en relation d'affaires avec lui en Amérique. J'avais l'intention de l'interroger à notre arrivée au Havre. Malheureusement, j'ai attendu trop longtemps.
Le commandant donnait des ordres pour qu'on transpo rtât la victime dans sa cabine. Dès que le cadavre eût été enlevé, l'inspecteur principal Poncet examina minutieusement la place où il avait été trouvé.
Puis, il pria la jeune star d'Hollywood de bien vou loir lui donner les détails de sa découverte. Il précisa :
— L'homme brun, mince, assez jeune, que vous avez vu gravir rapidement l'escalier à votre approche, madame, n'avait-il aucun autre sign e distinctif, et pourriez-vous éventuellement le reconnaître ?
— Je ne crois pas, inspecteur. Je ne l'ai vu que de dos, et dans la pénombre. Pourtant, je puis vous dire qu'il n'était ni en smoking ni en veston.
— Ah ! Ah !... Mais c'est fort intéressant cela !... — Oui. Il portait une robe de chambre qui m'a semblé de couleur bleu-marine, avec un col et des parements rouges. — Comme si cet...
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents