Meurtre au moulin de la Zhern
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Meurtre au moulin de la Zhern , livre ebook

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Description



Jean Meyer a hérité de ses ancêtres le Moulin de la Zhern, joyau méconnu et décrépi du patrimoine alsacien, situé au pied des Vosges, non loin du bourg de Zhernheim.



Entre une exploitation agricole en perdition et une mère au seuil de la folie, il en est réduit à envisager de tout vendre. Cependant, l’arrivée de la Berlinoise Lola dans sa vie pourrait bien changer la donne... et décevoir certaines convoitises.



Dès lors, tout va dérailler à Zhernheim. Le vieux moulin va devenir l’enjeu d’impitoyables rivalités, mêlant ambitions politiques, affairisme, et quelques autres ingrédients pour le moins surprenants.






Un polar satirique, politique, artistique, archéologique et un brin déjanté.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782374536514
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Jean Meyer a hérité de ses ancêtres le Moulin de la Zhern, joyau méconnu et décrépi du patrimoine alsacien, situé au pied des Vosges, non loin du bourg de Zhernheim.Entre une exploitation agricole en perdition et une mère au seuil de la folie, il en est réduit à envisager de tout vendre. Cependant, l’arrivée de la Berlinoise Lola dans sa vie pourrait bien changer la donne… et décevoir certaines convoitises.Dès lors, tout va dérailler à Zhernheim. Le vieux moulin va devenir l’enjeu d’impitoyables rivalités, mêlant ambitions politiques, affairisme, et quelques autres ingrédients pour le moins surprenants.





Bernard Grandjean est l’auteur d'une quinzaine de romans. Si certains se déroulent dans l'est de la Fance, et plus particulièrement en Alsace, la plupart de ses livres sont centrés sur l’Asie et l’Himalaya, tels que Crimes en Himalaya , sa nouvelle série policière, qui met en scène un duo atypique : Gopika, jeune enseignante indienne et Doc Tenzin, médecin traditionnel tibétain. Ensemble, sur les terres himalayennes et sur fond de turbulences politiques entre Tibet, Chine et Inde, et de corruptions en tous genres, ils vont mener l’enquête pour résoudre meurtres, intrigues, mystères...
MEURTRE AU MOULIN DE LA ZHERN
Bernard GRANDJEAN
38 rue du polar
Avertissement au lecteur
Inutile de chercher Zhernheim sur la carte : ce village n’existe que dans l’imagination de l’auteur. De même, aucun musée ne possède d’œuvres du peintre Julius Elsasser, et ne comptez pas sur la Banque Européenne de Crédit pour vous avancer le moindre centime. Allons jusqu’au bout de la franchise : avouons que le maire Spreng et le député Weiss sont également des fictions. Selon la formule consacrée, toute ressemblance entre les événements et les personnages de ce roman et des événements et des personnes existant ou ayant existé serait pure coïncidence.
1
Son antique Renault 4L rongée de rouille étant peu fiable, il était parti avec une sérieuse marge de temps. Mais la voiture avala les kilomètres séparant Zhernheim de Strasbourg sans rechigner, si bien qu’il se retrouva à la gare avec plus d’une heure d’avance.
Il prit un café, qu’il fit durer longtemps, avant d’arpenter en long et en large l’intestin gris de métal et de verre qui dissimulait à présent la vieille façade wilhelmienne de la gare. Mille pensées l’assaillaient. La plus désagréable concernait sa mère, qui avait encore fugué la veille au soir. Il l’avait récupérée errant au bord du lac, dans un état d’extrême agitation. Après l’avoir remise au lit, il avait appelé le médecin, son copain Luc Heckel, qui lui avait tenu des propos inquiétants :
— Hansel, ça ne peut plus continuer comme ça ! Malgré les médicaments, ta mère va être sujette à des crises de démence de plus en plus violentes. Un beau matin, elle tranchera la gorge du facteur, ou bien on la repêchera dans le lac, comme ça a failli arriver ce soir, ou encore elle ira sur la route se jeter sous les roues d’une bagnole. Ta responsabilité sera engagée, mon petit Hansel, tout comme la mienne. Or, je ne veux pas que ça se termine par un drame et une sale affaire au tribunal !
— Au tribunal ? Pourquoi au tribunal ?
— Parce qu’on en cause à Zhernheim, et il y aura toujours un bon chrétien pour porter plainte pour non-assistance, ou quelque chose comme ça, conseillé par un avocat véreux… Et le juge dira que ni toi ni moi n’avons fait ce qu’il fallait pour empêcher un drame que tout le monde voyait venir.
— Luc, tu connais ma situation : si ma mère doit être placée dans un établissement spécialisé, je n’aurai plus qu’à vendre le moulin, les terrains et le reste… C’est parce que je mets mes revenus en commun avec les siens que j’arrive à garder la tête hors de l’eau ! Or le moulin est dans ma famille depuis des générations, il y avait déjà un Meyer ici dans les années 1640. Au XIX e siècle, c’était une des fermes les plus prospères du coin. Les surfaces agricoles ont fondu, les bonnes terres cultivables sont parties, il ne me reste que ce qui est en pente, mais c’est mon gagne-pain !
— Je sais tout ça, Hansel, je suis désolé…
— Et puis il y a autre chose… Figure-toi que je vais me remarier !
Luc Heckel l’avait traité de fou. On ne se remarie pas à quarante-sept ans, après plus de vingt ans d’un veuvage vaillamment supporté.
— De toute façon, une femme à entretenir, ça ne ferait qu’aggraver ta situation ! À moins bien sûr que tu n’épouses une riche héritière !
— Justement, ça se pourrait…
Jean s’était étonné lui-même en s’entendant proférer une telle énormité. Il était persuadé que Lola n’avait pas un sou vaillant. Interloqué, Luc Heckel en était resté muet quelques secondes.
— Et je connais l’heureuse et riche élue ?
— Non, mais tu pourras faire sa connaissance pas plus tard que dans quelques heures, puisque je vais la chercher à la gare de Strasbourg demain matin.
— À la gare ? D’où arrive-t-elle ?
— De Berlin, elle est Allemande…
— Grand Dieu, Prussienne, avec ça… Tu l’as connue comment ?
— Par Internet, via un site spécialisé dans les rencontres pour célibataires ruraux… Pour les ploucs qui ne trouvent pas de femmes, si tu préfères.
— Je vais d’étonnement en étonnement… Elle est vraiment friquée ?
— Je te l’ai dit : ça se pourrait…
Luc Heckel était incrédule. Mais il fallait bien reconnaître que cette histoire était difficile à croire. Avec sa barbe et sa tignasse en broussaille, ses yeux bleus étonnés derrière des lunettes rondes, sa dégaine d’écolo égaré, ses revenus de smicard, Jean Meyer n’avait pas exactement aux yeux de Luc Heckel le profil d’un séducteur de riche héritière. Mais le médecin avait gardé cette opinion pour lui. En reprenant sa voiture, il avait toutefois déclaré :
— Après tout, cette histoire de remariage, ça ne regarde que toi. C’est pas comme la situation de ta mère…
Puis, après une hésitation et juste avant de claquer la portière :
— Je suis désolé de te le dire aussi brutalement, Hansel, mais remariage ou pas, si tu ne prends pas de toi-même, à très bref délai, les dispositions qui s’imposent, tu cours le risque d’une mesure d’autorité…
Devant l’allure sidérée de Jean, il avait précisé :
— Je veux dire un internement d’office ! Navré, vieux…

Jean effaça cette conversation de son esprit pour se concentrer sur l’instant présent. Le plus urgent était de se décider sur la manière dont il devait accueillir Lola : en lui faisant la bise ou en lui serrant simplement la main ? Quand on sait l’importance d’un premier contact, ce point n’était pas anecdotique. Comme Lola était une Allemande du Nord, donc certainement à mille lieues des effusions méridionales, il serait convenable de lui serrer simplement la main. Cependant, même une poignée de main chaleureuse paraissait un accueil bien tiède, surtout entre deux personnes censées se rencontrer pour entamer une histoire d’amour. Enfin, disons, une liaison affective. Et la serrer un instant dans ses bras, sans l’embrasser, serait-ce un moyen terme approprié ?
Autre problème angoissant : se reconnaîtraient-ils ? Ils n’avaient pour toute image l’un de l’autre que les photos figurant sur le site de rencontre, et il y avait tellement de monde dans ce hall de gare… Elle avait parlé d’un grand chapeau de paille, mais est-ce que ça suffirait pour qu’il parvienne à la repérer au milieu de cette foule ?
Il devait aussi s’efforcer d’écarter d’autres idées désagréables, du genre : qui était exactement Lola ? Ils n’avaient correspondu que par Internet ; et si cette Lola n’était qu’une aventurière, ou pire, une déséquilibrée ? Il n’avait même pas la certitude qu’elle habitait bien Berlin comme elle le prétendait, puisqu’elle pouvait avoir envoyé ses messages de n’importe où. Il sentit la panique le gagner quand le haut-parleur annonça l’entrée du train en gare. Dressé sur la pointe des pieds, il scruta la foule des voyageurs qui s’écoulait.
Il la reconnut au premier coup d’œil. Son petit visage disparaissait effectivement sous un immense chapeau de paille, dont le ruban rouge était assorti à la couleur de l’énorme valise à roulettes qu’elle traînait derrière elle. Elle était vêtue d’un corsage blanc à fleurettes et d’une longue jupe de lin grège. Cependant, cette élégante simplicité était gâchée par ses horribles nu-pieds en matière plastique vert fluo. Sans s’arrêter à ce détail, Jean nota tout de suite qu’elle avait une silhouette agréable. Sourire aux lèvres, elle lui tendit la main, ce qui résolvait le problème qui l’avait torturé :
— Bonjour Jean ! Je vous salue très cordialement et je me réjouis de vous voir ! Je dois avoir la tête épouvantable, car je n’ai pas pu dormir dans toute la nuit : trop de voyageurs, et une chaleur étouffante, la climatisation avait une panne.
— Bonjour Lola ! Je suis si heureux de vous rencontrer. Vous n’avez pas du tout une tête épouvantable, bien au contraire… Mais vous avez une valise monstrueuse !
Il se reprocha immédiatement cette réflexion, même s’il était vrai que cette valise était énorme. Comme elle portait en plus un sac à dos de trekkeur au long cours, Jean se demanda si elle avait vraiment l’intention de repartir à Berlin. Il s’en réjouit en s’emparant de la valise et entraîna Lola vers sa voiture. Il se reprocha aussi la remarque précédant celle sur la valise. C’était entamer leur relation par une drague un peu lourde, mais c’est vrai qu’il ne s’attendait pas à découvrir une femme aussi jolie. Il faut que je me calme , se dit-il.
— Voulez-vous boire quelque chose avant que nous nous mettions en route ?
— Non, j’ai pris du thé dans le train et j’ai la hâte de voir où vous habitez !
Elle parlait un français très fluide, mais émaillé de constructions étranges et avec un accent allemand très prononcé. Sa voix était étonnamment grave.
Il se demanda si elle ne s’attendait pas à se voir invitée à prendre place dans le siège moelleux d’une imposante limousine. Il guetta sa réaction, mais elle ne cilla pas quand le hayon de la vieille 4L s’ouvrit en grinçant. La valise rouge y

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