Sniper au ventre

José Noce

Description

Les nettoyeurs de salopards poursuivent leur mission de salubrité publique. Série Sniper

UNE PETITE CICATRICE prolongeait son œil gauche. Une autre plus profonde se cachait sous une frange noire découpée en pointe. Une troisième en zigzag finissait de donner à ses sourires un je ne sais quoi d’inquiétant et de sensuellement morbide.
Leur voisinage n’était pas dû au hasard.
Ils avaient fréquenté naguère les mêmes aventures, et opéré de concert dans les mêmes coups portés contre tout type de profiteurs sur la planète bleue.

Faut-il que cet homme pacifique, en la personne de José Noce, soit pétri de colère sourde à l’égard de certaines situations politiques ou écologiques pour qu’il veuille, par acteurs de fiction interposés, tirer dans le gros tas des salauds qui salissent la planète et ruinent l’espoir d’y voir prospérer les générations futures !

Sujets

• Fiction

Informations

• Publié par: Ska Éditions
• Date de parution: 28 octobre 2014
• Nombre de lectures: 2
• EAN13: 9791023403671
• Langue: Français

Extrait

José Noce Sniper

au ventre

« Série Sniper »  Nouvelle

 CollectionNoire Sœur

AvecSniper au ventre, José Noce poursuit laSérie Sniper. Des hommes et des femmes trucident sur ordre des malfaisants, partout sur la planète. Leur mission salutaire est parfois obscure, mais José Noce sait, lui, pourquoi il règle ses comptes… _________________________ Des dieux intermittents parcourent notre amalgame mortel mais ne s’élancent pas au-dehors. René Char (Le Nu perdu) C’était un local commercial qui abritait deux bouti ques.À droite, une bijouterie spécialisée dans la vente à crédit. Le bijoutier, planté sur le seuil, un grand Juif aux yeux noirs et aux cheveux blancs, portait environ neuf carats de diamants aux doigts. Il s’appelait Romain. Il disait en souriant qu’il était sexygénaire. À gauche de l’édifice, une galerie d’art contemporain, et d’artisanat local. Elle était tenue par Alessandra Rica. Italienne, la quarantaine épanouie sur un joli corps pourtant déjà bien mis à l’épreuve. Une petite cicatrice prolongeait son œil gauche. Une autre plus profonde se cachait sous une frange noire découpée en pointe. Une troisième en zigzag finissait de donner à ses sourires un je ne sais quoi d’inquiétant et de sensuellement morbide. Leur voisinage n’était pas dû au hasard. Ils avaient fréquenté naguère les mêmes aventures, et opéré de concert dans les mêmes coups portés contre tout type de profiteurs sur la planète bleue. Ils avaient été mis en quelque sorte à la retraite anticipée, sur cette belle île en fleurs née d’un volcan sous-marin en plein Atlantique, où l’azur surnageait sur les agapanthes et les hortensias au cœur de l’éclatante palette des bougainvillées... Alessandra aimait se repeindre mentalement sa nouvelle solitude dorée avec ces stéréotypes touristiques. Non sans un sourire félin mais somme toute libérateur, si on considère l’autodérision comme de l’auto médicamentation.

Elle avait fini par aimer sa détention insulaire, depuis le temps. Cinq ans. Un peu aussi grâce à son voisin le bijoutier, ex-amant et compagnon d’infortunes diverses, qui y séjournait lui depuis sept années pleines. C’était même lui, avait-il avoué un peu pompette un soir de festivités locales, qui avait suggéré en haut lieu, parmi d’autres possibilités édéniquement carcérales, cette villégiature définitive à son intention. Il faut dire que Funchal lui avait rappelé Lisbonne. Et que Lisbonne leur avait été particulièrement chaud. On y retrouvait entre autres la même architecture manuéline, les mêmes maisons blanches aux encadrements de fenêtres, et les mêmes trottoirs de pierre bicolores. En face de leurs boutiques siamoises, ils pouvaient voir les étals colorés du Mercado dos Lavradores, marché des ouvriers, des fleuristes et des poissonniers, des marchands de fruits et de légumes exotiques. Et par-dessus tout ça, longeant la côte, le téléphérique bigarré grimpait jusqu’au jardin tropical de Monte, où ils allaient parfois boire du vin local et refaire le monde. La première fois que Romain l’avait vue, ça faisait un bail, Alessandra opérait officiellement en tant que pute de luxe.>>>>>

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