5ème Heure
53 pages
Français

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Description

« KatreCar » ou, tout simplement, « 4/4 », est une collection d’ouvrages composés de Quatre nouvelles policières de Quatre auteurs différents, offrant, chacune, un bon Quart d’heure de lecture.


Quatre gros Quarts d’heure... donc, plus d’une heure de détente par livre, proposée par de grands noms de la littérature policière ainsi que par des auteurs confirmés dont le nom ne résonne désormais plus qu’aux oreilles des amateurs...



  • 1/4 : Le témoin du crime de Jacques BELLÊME

  • 2/4 : Un plan parfait de Henry MUSNIK

  • 3/4 : La disparition d'Honoré Subrac / Le matelot d'Amsterdam de Guillaume APOLLINAIRE

  • 4/4 : Les huit pendules de Louis-Ernest CHEVALIER


À dévorer sans modération, les opus de la collection « KatreCar » sont parfaits pour combler divers moments de la vie quotidienne, aussi bien dans les transports en commun que dans une salle d’attente, mais aussi pour les petites fringales littéraires qui peuvent se déclencher à tout instant de la journée.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782373476620
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

COLLECTION
ème 5 HEURE
LE TÉMOIN DU CRIME
Nouvelle
par
Jacques BELLÊME
*1/4*
Malgréient des chargesl'arrestation de Germain Maniel, contre qui s'éleva accablantes, l'assassinat de M. de Grandjean demeur ait entouré d'un mystère que le coup de théâtre de l'inculpation de son neve u était loin d'avoir dissipé.
M. de Grandjean était un original, dont les excentr icités avaient fait le sujet de bien des conversations dans le pays, où il passa it, y possédant un château, les six mois de printemps et d'été. Son avarice, su rtout, y était proverbiale.
Il avait, cependant, deux actes de générosité à son actif.
Rebelle au mariage, M. de Grandjean avait recueilli chez lui deux de ses neveux, restés orphelins, sans aucune fortune : Ger main Maniel, accusé de l'assassinat, et Jean Ricaux.
Tous deux, recueillis par M. de Grandjean à une ann ée de distance, avaient été traités par lui comme s'ils eussent été ses enfants.
Une éducation analogue leur avait été donnée dans l 'un des principaux lycées de Paris, et, tous les ans, ils venaient pas ser les vacances chez leur oncle, au bord de la mer.
Le caractère des deux jeunes gens différait entière ment.
Tandis que Germain était peu assidu à l'étude, turb ulent, étourdi, Jean était le véritable type du « fort en thème ». Aux composi tions, celui-ci figurait toujours parmi les premiers, l'autre tenant inévitablement s on rang au nombre de ceux qu'on qualifiait volontiers de l'épithète peu flatteuse de « cancres ».
Ils ne cessèrent d'être l'antithèse l'un de l'autre , antithèse qui se poursuivit plus tard dans l'existence.
Vivant alors tous deux auprès de leur oncle, Jean f aisait sa médecine, promettant de devenir un docteur de mérite, et Germ ain poursuivait vaguement ses études de droit, avec aussi peu d'assiduité que d'entrain, préférant de beaucoup la vie au grand air, la culture physique q ue son cousin détestait. Germain était la force musculaire, Jean la force cé rébrale.
M. de Grandjean ne servait à ses neveux qu'une pens ion mensuelle assez maigre.
Jean s'en contentait. Germain, au contraire, avait continuellement recours à la bourse du vieillard pour éteindre quelque dette criarde, et cela n'allait pas sans de vives criailleries du vieillard et de véhém entes promesses du jeune homme de ne plus recommencer — promesses absolument sincères, d'ailleurs, sur le moment, mais destinées à n'être jamais tenue s...
Les deux neveux étaient venus passer leurs vacances au château de leur oncle, et une scène de ce genre venait d'éclater en tre M. de Grandjean et Germain, quand celui-ci l'avertit, le lendemain, qu 'il était forcé de se rendre pour quelques jours à Paris, où l'appelait une affaire t rès pressante, qu'une lettre reçue le matin lui annonçait.
— À ton aise, mon garçon, fit le vieillard, pensant que Germain avait été piqué par la scène de la veille. Jean va rester ave c moi pendant ce temps. N'est-ce pas, Jean ?
— Mais certainement, mon oncle, sauf demain, par ex emple...
— Comment ! toi aussi, tu me quittes ?
— Non, mon oncle, mais j'ai un ouvrage ancien à con sulter à la bibliothèque de Rouen : je serai absent, au plus, un jour et dem i.
— Ah ! mon pauvre Germain ! ne put s'empêcher de di re M. de Grandjean. Si seulement tu voulais être aussi sérieux que ton cousin.
— Bah ! s'écria le jeune homme, qui vivra verra leq uel de nous deux réussira le mieux dans la vie.
Sur ces derniers mots, il prit congé. Et, le soir d u même jour, Jean, de son côté, partait pour Rouen.
Le surlendemain matin, des pêcheurs trouvaient sur la grève, au bas d'une haute falaise, le corps de M. de Grandjean, qui ava it été lâchement assassiné d'un coup de couteau.
Tout d'abord, la police ne sut pas sur qui porter s es soupçons.
M. de Grandjean n'avait pu être attaqué par quelque pêcheur, tous ces braves marins étant d'une scrupuleuse honnêteté.
Fallait-il donc accuser un vagabond, un chemineau q uelconque ?
Jamais il n'en venait dans le pays ; d'ailleurs, la montre, la chaîne, les bagues, l'argent de la victime, rien n'avait disparu.
Le parquet rechercha alors, dans l'entourage de M. de Grandjean, qui pouvait avoir eu intérêt à le faire disparaître.
Dès le début, on élimina les domestiques, qui, depu is longtemps au service de M. de Grandjean, étaient au-dessus de tout soupç on.
Restaient les deux neveux...
Ils furent appelés à fournir quelques explications.
Jean Ricaux établit facilement l'emploi de son temp s : il était arrivé à Rouen l'avant-veille du crime, était descendu dans un des hôtels de la ville, où son passage avait été contrôlé ; le lendemain, deux de ses amis avaient constaté sa
présence à la bibliothèque, et le soir, en réglant sa note d'hôtel, il avait demandé qu'on le réveillât de bonne heure afin qu'il pût prendre un train du matin.
Il n'avait donc pas eu le temps matériel de revenir à la petite station balnéaire pour l'heure à laquelle le crime y était commis.
Les explications fournies à la justice par son cous in Germain ne furent pas aussi claires.
Germain déclara bien être parti pour Paris l'avant- veille de l'assassinat ; mais, au guichet de la gare, on constata qu'aucun b illet n'avait été délivré ce jour-là pour cette destination.
Par contre, la préposée aux billets se souvenait fo rt bien d'avoir délivré à M. Germain Maniel, qu'elle connaissait de vue, un ticket à destination du Havre.
Dans quel but avait-il donc prétendu aller à Paris, quand, en réalité, il se rendait au Havre ?
Interrogé à ce sujet, le jeune homme s'était d'abor d troublé, puis avait raconté une histoire, qu'on disait inventée de tout es pièces, suivant laquelle la lettre qu'il avait reçue chez son oncle était d'un de ses amis. Cet ami le suppliait de venir le rencontrer au Havre, où, avant son dépa rt pour l'Amérique, il le rendrait dépositaire d'une importante somme d'argen t, au moyen de laquelle, lui, Germain, avait pu ensuite mettre un tiers, proche p arent de son ami, à même de rembourser un détournement, commis dans un moment d e folie, et d'échapper ainsi au déshonneur.
Pour le juge d'instruction, toute cette fable ne te nait pas debout, et questionné sur le nom de cet ami et de ce tiers, Ma niel refusa de répondre, ne voulant pas par là rendre illusoires les effets de l'action généreuse à laquelle il s'était, comme discret mandataire, trouvé associé.
— C'est du vieux jeu, mon ami, lui avait dit le jug e d'instruction d'un air entendu. Trop souvent, nous voyons des criminels vu lgaires se retrancher, comme vous le faites, derrière un alibi que, par po int d'honneur, ils ne peuvent préciser...
« Je vous répète, mon ami, que tout cet échafaudage de mensonges ne tient pas debout. D'ailleurs, bien que les rapports de police constatent, en effet, votre présence au Havre dans la soirée qui a précéd é le crime et dans l'après-midi même de ce jour-là, vous avez eu tout le temps d'aller du Havre chez votre oncle, de consommer votre forfait et de revenir en toute hâte, pour vous créer le fameux alibi.
— La concordance des trains, cependant...
— Il y a les automobiles qui franchissent les dista nces avec une prodigieuse rapidité... Vous êtes homme de sport, qui vous eût empêché ?...
— Il aurait d'abord fallu avoir une automobile.
— On en loue.
— A-t-on trouvé un seul garage au Havre où, dans la nuit qui a précédé le crime, on ait loué une automobile à quelqu'un dont le signalement répondît au mien ?
— Un ami complaisant... C'est si facile, pour vous, surtout, qui semblez en avoir partout !
Voyant que la conviction du juge d'instruction étai t bien faite et qu'il n'en démordrait pas, Germain Maniel n'essaya même plus d e se dégager de cet amoncellement des charges qui semblaient l'accabler . Puisque maintenant il lui paraissait presque inévitable de passer aux assises , il lui fallait faire contre fortune bon cœur.
Un événement inattendu pouvait se produire...
Le grand jour des assises arriva. Les témoins étaie nt nombreux, et presque tous étaient favorables au prévenu.
Le deuxième jour d'audience, le témoin Jean Ricaux déposa. Sans charger son cousin, il insista sur les continuels besoins d 'argent de ce dernier et les scènes qu'il avait alors avec son oncle.
Ricaux venait de se retirer quand l'avocat de la dé fense demanda qu'on voulût bien entendre un témoin nouveau, qu'un voyag e avait empêché de connaître les différentes phases de l'affaire et qu i pensait pouvoir fixer la Cour sur l'identité de l'assassin.
— Quel est ce témoin ? interrogea le président des assises.
— Le professeur Fromentin, du Muséum d'histoire naturelle de Paris.
— Qu'on l'introduise, fit alors le juge.
Et à peine le professeur Fromentin, un vieillard do nt le nom était universellement connu — car c'était un des plus sav ants ornithologues de France — eut-il été introduit dans la salle, que le président, bienveillamment, l'interrogea.
— L'avocat de la défense m'apprend, monsieur, que v ous apportez, spontanément, sans y avoir été convié, un témoignag e qui doit faire la lumière sur cette affaire ?
— En effet, monsieur le président, fit le témoin, a près avoir décliné ses nom, prénoms, âge et profession.
« Ma déposition sera aussi brève que possible. Je m 'occupe principalement d'ornithologie, car la vie des oiseaux, leurs mœurs et coutumes, tout ce qui a trait à eux, m'intéresse au plus haut point.
« Je me trouvais à voyager, cet été...
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