Chasses olympiques
154 pages
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Description


Stockholm, 1912. Quelques jours avant l'ouverture des Jeux olympiques d'été, Sonia Bergsen, athlète suédoise de seize ans, se prépare à disputer les épreuves de natation féminine lorsqu'elle apprend l'identité des responsables de la mort de ses parents. Quinze ans se sont écoulés, et elle renonce à se venger.


La réapparition de preuves, la disparition de Björn, son tuteur, et sa rencontre avec John l'Algonquin, cousin du célèbre James Thorpe, vont la faire changer d'avis. Mais les assassins sont des membres de la famille Swahr, proches de Gustave V, roi de Suède. Aidée de John, Sonia croit pouvoir confondre les meurtriers quand quatre jeunes escrocs viennent perturber son plan. C'est alors une course contre la montre qui se joue, une course âpre où la vie est le seul enjeu.


Nombreux sont ceux qui vont la risquer, et quelques-uns vont la perdre. Car chez les Swahr on est passé maître dans l'art du tir à la cible mouvante...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782374537375
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Stockholm, 1912. Quelques jours avant l'ouverture des Jeux olympiques d'été, Sonia Bergsen, athlète suédoise de seize ans, se prépare à disputer les épreuves de natation féminine lorsqu'elle apprend l'identité des responsables de la mort de ses parents. Quinze ans se sont écoulés, et elle renonce à se venger.
La réapparition de preuves, la disparition de Björn, son tuteur, et sa rencontre avec John l'Algonquin, cousin du célèbre James Thorpe, vont la faire changer d'avis. Mais les assassins sont des membres de la famille Swahr, proches de Gustave V, roi de Suède.
Aidée de John, Sonia croit pouvoir confondre les meurtriers quand quatre jeunes escrocs viennent perturber son plan. C'est alors une course contre la montre qui se joue, une course âpre où la vie est le seul enjeu.
Nombreux sont ceux qui vont la risquer, et quelques-uns vont la perdre. Car chez les Swahr on est passé maître dans l'art du tir à la cible mouvante…


Nicolas Cluzeau est l'auteur de nombreux romans de fantasy, dont les Chroniques de la mort blanche , Divinité alpha , Harmelinde et Deirdre , la tétralogie du Dit de Cythèle , Le Jour du lion , mais aussi de romans historiques, Rouges Ténèbres , Lame de corsaire . Résidant à Istanbul, il partage son temps entre l'écriture, les jeux de rôle et les études historiques.
CHASSES OLYMPIQUES
Roman policier historique
Nicolas CLUZEAU
38, rue du Polar Les Éditions du 38
Ce furent, cinq semaines durant, la liesse continue de la nature, le soleil étincelant à travers la brise de mer, les nuits radieuses, la joie des pavoisements multicolores, des guirlandes fleuries et des illuminations nuancés par l’éclat d’une lumière qui ne mourait jamais. Pierre de Frédy, baron de Coubertin, sur les Jeux Olympiques de 1912, Mémoires . Quelquefois, le chasseur dit « pauvres bêtes ». C’est quand il a tué tout son saoul. Jules Renard, Carnets .
Note de l’auteur
Il n’est pas fait allusion dans ce roman de divers points concernant les Jeux Olympiques, et ce pour les raisons suivantes :
Premièrement, la flamme olympique : celle-ci n’est apparue dans les Jeux Olympiques qu’en 1928 lors des Jeux Olympiques d’été d’Amsterdam.
Deuxièmement, le serment des athlètes : celui-ci a été prononcé la première fois aux Jeux Olympique d’été à Anvers en 1920.
Troisièmement, le serment des officiels : celui-ci a été prononcé la première fois aux Jeux Olympiques d’été de 1972 à Munich.
Que les lecteurs ne s’étonnent donc pas de ne pas les retrouver au sein de ce roman, qui se déroule en 1912 en Suède.
Prologue
Ostersund, centre nord de la Suède, hiver 1897.

Jorgen et Olaf peinent à apercevoir les contours du chalet à travers les flocons de neige de la tempête. La nuit est profonde, comme toujours à cette époque de l’année où le soleil ne paraît presque pas. Des lumières hésitantes les guident : sans doute les lampes à pétrole, se disent les deux hommes. Ils se félicitent et poussent les chiens à aller plus vite : les Bergsen ont toujours été prompts à les accueillir pendant les périodes de mauvais temps, sinon chez eux, au moins dans leur remise. Les deux traîneaux suivent, chargés de peau d’ours et de loutres.
— C’est quoi, ça ? hurle soudain Olaf.
Ils empruntent à présent le chemin à ornières menant au chalet. Celui-ci débouche dans la clairière, entourée de grands pins aux branches surchargées de neige.
— De quoi tu parles ? répond Jorgen en criant pour se faire entendre dans les sifflements du vent.
Olaf montre la direction du chalet alors qu’ils s’avancent sur la route. Plusieurs des chiens commencent à aboyer ou à gémir. L’odeur de bois brûlé leur parvient aux narines par à-coups, suivant les bourrasques. Les deux hommes n’aiment pas ça. Ils sortent leurs fusils, font jouer les culasses, les arment.
Le traîneau s'arrête au milieu du chemin. Olaf le dépasse. Jorgen calme et flatte les chiens, puis suit son compagnon.
Le chalet a brûlé il y a peu. Les deux hommes échangent un regard étonné. Ils ont servi dans l’armée suédoise et se positionnent pour se couvrir l’un l’autre. Les ruines fument encore, les flocons s’évaporent en touchant certaines parties encore brûlantes. Olaf et Jorgen font le tour, cherchant des cadavres. Ils ne trouvent rien : tout finit de brûler, remise, corps de logis, écurie et grange.
Jorgen pose la main sur le bras d’Olaf et lui montre une tache vers ce qui a été l’entrée de service. L’auvent a protégé l’endroit de la chute de neige : le sang semble encore frais. Des traînées disparaissent entre le chalet et la grange où un attelage, malgré la densité des précipitations, continue de se consumer en dégageant une fumée âcre.
— Les chevaux ont disparu, lance Jorgen en remontant son cache-col sur son nez.
— Suivons les traces, vite, lui rétorque Olaf, avant que la neige ne les recouvre complètement.
Son compagnon acquiesce. Les deux hommes passent entre les bâtiments en ruines. Ils suivent ce qui ressemble maintenant à la bave d’une gigantesque limace blessée. Leurs cœurs battent de plus en plus vite. Ce sont des soldats, des chasseurs. Ils savent. Perdre autant de sang ne peut signifier qu’une chose : la mort, déjà donnée, ou à très brève échéance.
Les traînées continuent derrière les bâtiments, en ligne droite vers le ravin bordant le nord. Il y coule une petite rivière qui est gelée en hiver. Leurs lampes-tempêtes sont secouées par le vent. Olaf et Jorgen avancent avec réticence. Aucun des deux trappeurs ne veut apercevoir les cadavres le premier. Ou se retrouver nez à nez avec ceux qui ont provoqué leur mort.
La crosse du fusil collée contre leurs côtes, ils inspectent alors les abords de la pente abrupte. Avec le vent qui souffle en tourbillons et la neige dont la densité augmente à chaque instant, la manœuvre est délicate. La ravine est recouverte d’un manteau crémeux, perturbé ici et là par de grands épineux. La rivière, immobile, reflète la lueur tremblotante de leurs lampes.
— Je crois que je vois des formes au fond ! crie Jorgen.
Olaf jure et passe la main sur ses yeux, chassant les flocons qui s’accumulent. Il a rabattu sa capuche de peau plus profondément encore et il lui faut la soulever à moitié pour regarder dans la direction que lui indique Jorgen. Un peu bigleux, il plisse les yeux. L’obscurité n’aide pas. Les silhouettes pointées du doigt par son compère pourraient aussi bien être des bûches ou des troncs que la rivière a laissés sur sa rive. Sauf que, de loin en loin, les noirâtres traces de sang sont toujours visibles et y mènent tout droit.
— Je descends, lui dit Jorgen. Va chercher une corde pour m’assurer.
C’est le plus mince et le plus agile des deux. Olaf soupire.
— On devrait aller prévenir les autorités d’Ostersund. On ne peut plus rien pour eux, là.
— On ne sait jamais, lui rétorque Jorgen. Allez, grouille-toi !
Olaf hausse les épaules et retourne vers leur traîneau. La neige tombe dru. Depuis quelques minutes, le vent a encore augmenté d’intensité. Les flocons sont comme des cristaux tranchants et glacés. Le jeune trappeur se rend compte qu’il pleure des larmes de rage. Qui a osé toucher à la famille Bergsen ? Il ne les connaissait que peu, finalement, mais c’étaient de bonnes gens.
Quand il revient avec la corde, Olaf a un coup au cœur : il trouve Jorgen allongé sur la neige, la gueule du fusil dirigée vers le bas de la pente. Que se passe-t-il ?
Son compagnon lui fait signe de faire de même. Olaf, le souffle court, s’étend sur le sol froid et jette un œil en contrebas. Les tourbillons de flocons l’empêchent de bien voir. Pourtant quelque chose bouge là-bas, près des silhouettes immobiles. Un animal. Quatre pattes. De grands bois s’élèvent au-dessus de sa tête allongée.
— C’est un renne, lui chuchote Jorgen près de sa capuche. Un grand mâle.
— On le descend ? demande Olaf.
— Regarde ce qu’il fait.
L’animal a la tête baissée vers le sol et sa tête fait des mouvements de va-et-vient, par à-coups réguliers.
— Il les bouffe ? fait le jeune trappeur, halluciné.
— Non, imbécile. Il lèche quelque chose un peu à l’écart.
L’oreille d’Olaf perçoit soudain quelque chose. Cela se mêle au sifflement du vent. Un bruit aigu, désagréable comme…
Il réalise. À côté de lui, Jorgen a déjà mis de côté son fusil et attache la corde autour du tronc d’un sapin.
— Assure-moi ! Mais fais le guet quand même.
Olaf ne se le fait pas dire deux fois. Il passe la corde sur son épaule, la laisse glisser dans son dos et l’agrippe pendant que Jorgen fait un nœud solide autour de sa taille. Sans demander son reste, le trappeur barbu commence à descendre la pente abrupte. Olaf le soutient tout en gardant un œil sur les ruines du chalet. Celles-ci disparaissent dans les bourrasques. L’incendie de l’attelage a été finalement noyé. Pas de signe de vie autre que les leurs. Heureusement, car sa position actuelle ne lui laisserait pas beaucoup de marge de manœuvre.
Jorgen est à mi-chemin des cadavres. Le renne l’a aperçu, il a levé la tête. Olaf a l’étrange impression que l’animal garde ce qu’il était en train de lécher. Qu’il attend Jorgen. Celui-ci a son fusil prêt. Le trappeur se demande s’il va devoir tirer.
Question superflue. Le renne commence à reculer et traverse la rivière gelée tout en gardant ses bois baissés. Des brames retentissent dans le lointain, comme ceux de nombreux rennes ou de grands cerfs, puis l’obscurité avale la bête.
Jorgen s’arrête un instant à côté du tas de cadavres entassés, brisés comme autant de poupées désarticulées.
En haut, Olaf a de plus en plus de mal à distinguer la silhouette du trappeur. Il plisse les yeux à nouveau. Jorgen s’éloigne : apparemment, les corps ne donnent plus signe de vie. Recouverts de neige, ils ne bougent pas. Puis le trappeur se penche : sous la protection d’une souche creuse, quelque chose a attiré son attention. Olaf voit bien que c’était l’endroit où le renne s’était arrêté.
Jorgen passe la main sous le bois, puis les deux, et en retire ce qui semble être un sac allongé. Le bruit aigu, plaintif,

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