La bande Keminoff
45 pages
Français

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Description

Quand le fils du millionnaire J. J. Woolrich est retrouvé mort d’une overdose sur les bords de l’Hudson, le père éploré, criant vengeance et redoutant le scandale, embauche l’Agence WALTON afin de débarrasser la ville d’un caïd de la drogue.


Teddy WALTON et sa fine équipe vont avoir fort à faire puisque la bande qui revend la coco à la jeunesse dorée s’occupe également d’un trafic de machines à sous très lucratif.


Bien décidé à libérer New York du joug de ces gangsters, Teddy WALTON n’hésite pas à utiliser sa méthode favorite, celle frontale, consistant à donner un coup de pied dans la fourmilière en espérant forcer l’énigmatique gros bonnet à se découvrir.


Mais si cette tactique a déjà démontré son efficacité, elle comporte un inconvénient de taille : s’exposer aux représailles d’ennemis nombreux et armés...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 5
EAN13 9791070031148
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES ENQUÊTES DE L'AGENCE WALTON
- 4 -

LA BANDE KEMINOFF

de
Harry SAMPSON
I
SURPRISE-PARTY DANS PARK AVENUE

Ils étaient bien deux cents à se presser dans le hall et dans le grand salon dont on avait abattu les cloisons.
Certains dansaient, d'autres buvaient, accrochés à un immense bar derrière lequel s'affairaient une demi-douzaine de serveurs noirs, d'autres encore flirtaient sans retenue, enfoncés dans des clubs profonds qu'ils avaient tirés à l'écart, non par pudeur, mais parce que l'orchestre de Tony Morelli faisait un tel tapage qu'il leur aurait fallu un porte-voix pour échanger des mots d'amour.
Fracs, robes éblouissantes, décolletés savants, diamants, parfums à cent dollars le flacon, rires, potins rosses – fort nombreux – mots d'esprit – plus rares – bref, miss Ann Woolrich donnait une « party » à l'occasion de ses vingt ans. Conséquence : l'hôtel de Jeremy John Woolrich – J. J. Woolrich, président de l' « International Motors » – tenait à la fois du hall de gare et de l'asile d'aliénés.
Des gens entraient, sortaient, buvaient, mangeaient, s'embrassaient, sans qu'il vînt à personne l'idée de leur demander s'ils étaient invités. Et tout ce monde se livrait aux plus folles excentricités. Si le bon sens manquait vraiment à quelques-uns, les autres s'empressaient de jouer les tapés, parce qu'il était de bon ton de paraître tapé. Ainsi, Betty Ferman, qui détestait les animaux, se promenait au bras de son chimpanzé favori, qu'elle présentait gravement :
Mr Brown... Mon seul véritable ami !...
Et Mr Brown saluait avec mépris. Incontestablement, pour lui, le singe, c'était ce personnage obèse qui s'inclinait en murmurant :
Très heureux, mister Brown !... Mais... ne sommes-nous pas un peu parents ?
Dommage qu'il n'y ait pas de scenic railway ! soupirait Janet Wilson, on pourrait se croire au parc d'attractions de Coney Island ! Oh ! Bob, n'oublie pas de photographier la vieille Norma Bell. Il paraît qu'elle va se remarier. Pour la sixième fois ! Elle va épouser un garçon d'ascenseur de vingt ans !
Ça ne lui fera jamais que trente-cinq ans de plus que son mari ! répliqua Bob Warner, occupé à visser les ampoules de magnésium sur son appareil photographique.
Janet Wilson passait ses nuits dans les cabarets de Broadway et les salons de la Cinquième Avenue, c'est-à-dire, selon elle, dans les endroits les plus mal famés de la ville. Elle récoltait ainsi, pour le « World », ces échos au vitriol qui divertissaient des milliers de lecteurs. Quant à Bob Warner, il opérait également pour le « World », photographiant indifféremment des femmes du monde, des girls plus ou moins « chercheuses d'or », des financiers, des souteneurs ou des hommes politiques, le tout mort ou vivant, selon les circonstances.
Enfin, Norma Bell apparut, masse informe enveloppée d'hermine et constellée de diamants. À ses côtés, le garçon d'ascenseur, en smoking, ne savait où mettre ses grosses mains rouges. Norma, qui aimait soigner ses entrées, en fut pour ses frais, ce soir-là. À peine s'était-elle avancée dans le hall que des coups de feu éclataient, dominant les trombones hystériques de Tony Morelli. Immédiatement, le silence se fit.
Quatre hommes masqués avançaient lentement au milieu de la foule maintenant livide et suant sa terreur. Quatre hommes, quatre mitraillettes.
Tous dans le fond du hall, commanda l'un d'eux. Le gouvernement nous a chargés de faire une quête au profit de la Caisse de secours des joailliers nécessiteux... Vite, les bijoux !
Soudain, les portes du hall furent poussées avec fracas. D'autres coups de feu claquèrent. L'un des hommes masqués s'écroula.
La police ! Il était temps !
Ce fut la détente. Des rires nerveux fusèrent. Mais, alors qu'un glissement général vers le bar se dessinait, les agresseurs, à qui les policemen avaient arraché leurs masques, furent pris d'un fou rire pour le moins surprenant. Un fou rire qui gagna les « cops ».
Dieu ! s'exclama quelqu'un. Jos Bennett ! Et Louis Caxton ! Et...
Et tout le monde de congratuler flics et gangsters, artisans « d'une aussi divertissante blague ».
La porte s'ouvrit de nouveau. Une autre poignée de policemen apparut d'où une nouvelle crise d'enthousiasme de Norma Bell, qui se précipita sur un sergent bâti en colosse et tenta de l'entraîner sur la piste de danse.
N'êtes-vous pas Herbert Marcus ? minaudait-elle. Il me semble que nous nous sommes déjà rencontrés...
L'autre tentait l'impossible pour se dégager.
Laissez-moi tranquille ! Je ne suis pas Herbert Marcus, je suis le sergent O'Connell, de la Force new-yorkaise...
En désespoir de cause, le « cop » se retourna vers un homme en civil qui paraissait n'en pas croire ses yeux et ses oreilles, tant le spectacle de Betty Ferman et Mr Brown, dansant ensemble, l'ahurissait.
Inspecteur, débarrassez-moi de cette vieille perruche !
Intrigués, les acteurs de l'agression entouraient les nouveaux venus.
Auriez-vous eu la même idée que nous ? Dans ce cas, c'est manqué, mes amis !
L'inspecteur et le sergent se dévisagèrent, de plus en plus stupéfaits. Janet s'avança vers eux.
Salut, Jo ! lança-t-elle au premier. N'ayez pas peur, « old boy », ils ne mordent pas... Mais que se passe-t-il ? Vous ramassez les fous, maintenant ?
Où est Woolrich ? questionna le policier. J'ai besoin de lui parler de toute urgence. C'est grave, très grave...
Miss Wilson, l'obligeance même quand elle sentait que « ça pourrait faire de la copie », alla chercher le maître de maison, un gros homme rubicond qui semblait s'ennuyer terriblement. L'inspecteur entraîna Woolrich dans un boudoir voisin.
Mr Woolrich, une mauvaise nouvelle ! votre fils est mort...
L'autre blêmit. Il s'appuya au dossier d'un fauteuil et un vertige le fit chanceler.
Ce... Ce n'est pas possible !
Hélas ! Nous vous ramenons son corps. Une patrouille l'a trouvé gisant sur un tas de débris, au bord de l'Hudson, non loin du pont de Brooklyn...
Woolrich regardait autour de lui avec des yeux fous.
A-t-il été... assassiné ?
Non. Mort naturelle. Néanmoins, je vous conseille de le faire examiner par un médecin.
Il s'interrompit, gêné. Ann Woolrich, fine et brune, adorablement jolie dans une longue robe blanche, venait d'entrer.
Qu'y a-t-il papa ? Que veulent ces policiers ?
Comme Woolrich s'effondrait dans le fauteuil, en sanglotant, l'inspecteur se chargea d'annoncer à Ann la mort de son frère. Il le fit avec beaucoup de ménagements, n'empêche qu'en sortant il confiait à ses hommes :
Si vous aviez vu la petite... elle est tombée d'une pièce dans mes bras...
... Ainsi fut tragiquement interrompue la « party » donnée par Miss Ann Woolrich en son hôtel particulier de Park Avenue.
II
MR FLORELLO ET LES APPAREILS À SOUS
 
Il y avait une demi-heure que les deux hommes allaient et venaient devant le 865 de la Cinquante-Deuxième Rue. Il faisait nuit, mais cela n'empêchait pas le plus petit, celui qui avait une face de rat, de lorgner les femmes. L'autre, impassible, ne marquait aucune impatience bien qu'il fit froid. Les nuits de décembre ne sont...

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