La fiancée noire
292 pages
Français

La fiancée noire , livre ebook

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292 pages
Français

Description

Kiev, de nos jours. Trois toxicomanes sont retrouvés massacrés sur les rives du Dniepr. Une suspecte est arrêtée sur les lieux. Pour la police, l'affaire vire rapidement au cauchemar quand d'autres meurtres ensanglantent la capitale, jusqu'à provoquer l'irruption d'une équipe du FBI. Chargé de l'enquête, le commissaire Danilo Kalenko entame alors une lente descente aux enfers, avec en toile de fond l'Ukraine moderne dans toute sa complexité et ses contradictions.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2012
Nombre de lectures 14
EAN13 9782296510142
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ROmàN RIjkà
La fiancée noiRe
Présence
Ukrainienne
reLa fiancée noi
Collection « Présence ukrainienne » L’Ukraine, aussi vaste que la France, héritière d’une longue histoire intimement liée à celle du reste de l’Europe et d’une culture riche et diverse, demeure une inconnue pour le public occidental, habitué à ne la considérer que comme une partie d’un ensemble russe puis soviétique. Fidèle à la vocation des éditions L’Harmattan, la collectionPrésence Ukrainiennese propose de faire découvrir les multiples facettes de ce pays à travers une documentation de qualité, comprenant aussi bien des études originales que des traductions et des rééditions de textes fondamentaux oubliés ou introuvables sur l’Ukraine.Titres de la collection :Iaroslav LEBEDYNSKY,Le Prince Igor, 2001.  Guillaume LE VASSEUR DE BEAUPLAN,Description d’Ukranie, 2002. Texte de 1661 ; introduction et notes de Iaroslav Lebedynsky.  Mykola RIABTCHOUK,De la « Petite-Russie » à l’Ukraine, 2003. Préface d’Alain Besançon, de l’Institut ; trad. I. Dmytrychyn et I. Lebedynsky. MYKHAÏLYK, Roxolana Grammaire pratique de l’ukrainien, 2003. Trad. I. Lebedynsky.  Iryna DMYTRYCHYN,Grégoire Orlyk, un Cosaque ukrainien au service de Louis XV, 2006.  Iryna DMYTRYCHYN,L’Ukraine vue par les écrivains ukrainiens, 2006. Sélection de textes, éd. bilingue. Prosper MÉRIMÉE,Bogdan Chmielnicki, 2007 (fac-similé éd. 1865). Iaroslav LEBEDYNSKY,Ukraine, une histoire en questions, 2008. Maroussia, 2009. Fac-similé de l’édition originale du classique de P. J. Stahl, avec le texte inédit de l’œuvre en français de Marko Vovtchok ; introduction d’I. Dmytrychyn. Victor GRÈS,L’Iliade Zaporogue(scénario), 2009 ; trad. et préface de L. Hosejko. Iaroslav LEBEDYNSKY,Scythes, Sarmates et Slaves, 2009. Anastassia LYSSYVETS,Raconte la vie heureuse, souvenirs d’une survivante de la Grande Famine en Ukraine, trad. I. Dmytrychyn, préface de J.-L. Panné, postface de M. Riabtchouk, 2009.  Marko VOVTCHOK, Pierre-Jules HETZEL,Le voyage en glaçon, présenté par I. Dmytrychyn et N. Petit. (Présence Ukrainienne / Jeunesse), 2009.
Roman RIJKA
La fiancée noire
© L'Harmattan, 20125-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-336-00631-4 EAN : 9782336006314
Au reflet dans vos yeux de mes crépuscules À Darya, ma petite lumière À Kiev, ville martyre, cité radieuse
PROLOGUE Le fleuve scintillait doucement sous la lune. Il poursuivait son éternel chemin, comme il l’avait toujours fait, comme il le ferait toujours, en direction du Sud, et rien ne pouvait l’arrêter. Les hommes avaient eu beau dresser sur son passage barrages, ponts et digues, ils pouvaient croire aujourd’hui être ses maîtres, il s’en moquait.Il était désormais seul à connaître son vrai nom, pas ceux, multiples, dont l’avaient affublé au fil des millénaires les tribus et les clans qui s’étaient disputé et se disputaient encore ses rives : Vanu stána, Borysthène, Dánu apara, Danapris, Slavouta, Slavoutytch, Dnipro, Dniapro ou Dniepr. Jamais ils n’avaient pu se mettre d’accord, mais il s’en moquait. Quand il n’était encore que ruisselet timide ricochant entre des rochers aujourd’hui érodés, certains avaient su son nom. Mais ceux-là avaient disparu depuis si longtemps que le reflet de leur souvenir s’était effacé dans la mémoire des mortels. Parfois, quelques-uns revenaient semer la terreur et imposer leur loi sur les terres qu’il sillonnait, mais leurs visites se faisaient de plus en plus en rares, de plus en plus imperceptibles. Les temps changeaient peu à peu, même lui le sentait. Il n’en continuait pas moins de couler, indifférent à la volonté des hommes de l’asservir, inconscient de leur grouillement sur ses flancs. Il était si large, si puissant, si ancien.
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Parfois, il lui arrivait d’en happer un et de l’engloutir à jamais. Alors, les hommes le maudissaient et redoublaient d’effort pour dompter son cours. Et toujours, il avançait, traversait leurs frontières quand il ne les traçait pas pour eux, et descendait vers le sud. Il était tout pour eux, depuis la nuit des temps, les poissons qui vivaient en lui les nourrissaient, le limon qu’il charriait engraissait leurs champs et, ces dernières années, le fleuve leur avait même fourni lumière et chauffage, ce chauffage dont ils avaient tant besoin quand l’hiver, son vieux complice, venait lui congeler les reins. Ils ne pouvaient vivre sans lui, et lui n’aurait guère pu s’en moquer davantage. Car une seule chose comptait : célébrer ses perpétuelles noces avec cette mer qu’ils disaient noire, là-bas, au Sud. Cette mer qu’ils pensaient n’avoir jamais connue autrement que salée, alors que lui s’en souvenait encore comme d’un immense lac. C’était avant, avant que les glaces ne repartent vers le Nord, et déjà, en ce temps-là, il descendait épouser ses grandes eaux. Un jour, une brûlante mer du Sud s’était jetée sur son lac, et l’avait noyé, mais il avait poursuivi sa marche nuptiale jusqu’à elle, comme encore plus attiré par sa chaleur que par la douceur de son prédécesseur. Aujourd’hui comme autrefois, et comme dans les siècles à venir, le fleuve scintillait sous la lune, elle aussi là depuis toujours. Sur ses rives s’ourdissaient de sinistres complots, et comme si souvent au fil des générations précédentes, le sang ne manquerait pas de couler, sacrifices qu’ils lui consentaient dans le vain espoir de se concilier ses bonnes grâces. Mais il s’en moquait.
Hécatombe Sombre est la nuit, un éclair luit, un homme fuit La mort suit, un corps tombe, hécatombe sans un bruit La ballade de Mackie — L’Opéra de Quat’sous (Weill/Brecht)
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