Le capitaine fantôme
43 pages
Français

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Description

Alfred Sermoise, capitaine de navire, est au chômage. La compagnie qui l’embauchait a fait faillite. Depuis, impossible de trouver un engagement. Les dettes s’accumulent. Bientôt, il lui sera difficile de subvenir aux besoins de sa femme et de ses deux enfants.


Aussi a-t-il passé une annonce pour un emploi dans différents magazines maritimes.


Pour seule réponse, M. Sermoise reçoit une lettre l’invitant à se présenter dans un bar louche de la capitale en vue d’une offre intéressante.


Bien qu’il pressente qu’on va lui proposer de transporter des produits illicites, il se rend sur place et accepte, en échange d’une belle avance, de prendre le commandement du « Cadix », un cargo espagnol.


Quelques jours plus tard, les corps étêtés du capitaine et de marins du « Cadix » échouent sur les plages d’une petite île.


Au bout d’un an, alors que le fils Sermoise, désormais devenu journaliste, se promène dans les rues de Paris, il croise un homme qui ressemble, trait pour trait, à son défunt père. La stupeur le fige, l’empêchant d’interpeller l’individu qui se perd dans la foule.


Pour en avoir le cœur net, il décide de louer les services du détective Sébastien RENARD...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070034262
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sébastien RENARD,
Détective

- 6 -

LE CAPITAINE FANTÔME

De
Marcel PRIOLLET
* 1 *
Une lettre attendue

M me Sermoise tria le courrier qui venait d'arriver et dit à son mari sur un ton de triomphe :
— Ah ! cette fois, tes annonces ont donné, il y a une lettre !
Des visages anxieux se penchèrent sur l'enveloppe tendue par la maîtresse du logis.
Le capitaine Alfred Sermoise grogna :
— Est-ce seulement une proposition sérieuse ?
Il était midi, autour de la table du déjeuner, des visages anxieux se penchaient.
C'était d'abord celui de la femme du capitaine, une jolie blonde un peu défraîchie, mais encore très bien, d'Arlette, une grande jeune fille de quinze ans, un regard clair et des épaules d'athlète.
— Je t'avais bien dit, proféra Fernande Sermoise en regardant son mari, qu'il ne fallait pas désespérer, sans doute t'arrive-t-il le moyen d'être renfloué !
Depuis sept mois que la C ie Bardes et Fils, transport maritime, pour laquelle le capitaine Sermoise pilotait entre le Havre et l'Amérique, avait dépassé son bilan, le capitaine marin était sans emploi ! En dépit des démarches tentées au siège de diverses compagnies, il n'avait pu obtenir de commandement. Les temps sont durs !! Les armateurs privés déposaient les uns après les autres leur bilan ou étaient obligés de se laisser mettre en faillite !
En désespoir de cause, Sermoise avait fait mettre plusieurs annonces dans des journaux maritimes, des organes d'affrétage, espérant avoir, par-là, une proposition quelconque. Hélas, les semaines s'écoulaient sans apporter une solution, de plus, la gêne du ménage s'accentuait. À la gêne première, avait succédé les dettes, les emprunts à gros intérêts et, maintenant, la blanche villa de Saint-Adresse était menacée de vente…
Évidemment, un engagement du capitaine remettrait tout à flot, mais celui-ci n'était pas facile à décrocher et, de jour en jour, le désespoir s'infiltrait dans la maison.
Arlette était d'autant plus désolée de la situation qu'elle ne pouvait, sans dot, épouser un jeune homme qu'elle aimait, un attaché de préfecture assez fat, M. Joachim Pellegrin. Pour Bernard, c'était ses projets contrariés de pouvoir présenter l'École de Saint-Cyr.
Tout le monde regardait avec des yeux ronds l'enveloppe jaune que le chef de famille tenait entre ses mains.
Le capitaine avait eu une légère hésitation avant d'ouvrir la lettre, puis, d'un coup de pouce brusque, il avait fait sauter le papier.
Il s'adressait à sa femme :
— C'est en effet une proposition, mais assez peu formulée… écoutez plutôt.
Il lut à haute voix :

« Capitaine, j'ai lu dans le Lloyd, votre offre et vos références maritimes. Cette proposition m'intéresse particulièrement. Mais, comme il s'agit d'un commandement assez spécial, il me sera utile de m'entretenir en particulier avec vous.
« Voulez-vous vous rendre le plus tôt possible au bar « Schantong » 22 rue Pasquier et demander M. Black Botoom. Je crois que nous pourrons causer utilement. »

La lettre était tapée à la machine à écrire et ne portait pas de signature.
— Qu'en pensez-vous ? questionne le capitaine Sermoise d'un air rêveur !... Cette offre ne me paraît pas faite d'une manière sérieuse. À moins qu'il s'agisse d'un bateau de contrebande ou tout autre. En ces temps d'époque troublée, peut-on savoir ?
— C'est égal, dit Fernande, il ne faut rien négliger… il ne nous reste pas beaucoup d'argent, mais je t'engage pourtant à te rendre sans retard à Paris. Tu verras bien ce qu'il en est, personne ne te forcera à accepter si ça ne te plaît pas !
— C'est bien, dit le capitaine Sermoise, j'estime que dans la situation où nous sommes, rien n'est négligeable… Je vais prendre le premier train pour Paris, je pourrais, dès ce soir, avoir une explication avec ce Black Botoom.
— Il serait peut-être prudent que Bernard t'accompagne.
Il protesta :
— Tu n'y penses pas !... Un double voyage alors que nous sommes si pauvres. Non, non, demain matin je serais de retour et je vous dirais ce qu'il en est !
Bernard, qui examinait dans la lumière le filigrane du papier, s'écria :
— Regarde donc, papa, il y a écrit « Lux Barcelone » ; ce sont sûrement des Espagnols qui te font venir, il doit s'agir de trafiquants d'armes, fais attention !
Le capitaine Sermoise eut un petit rire :
— Mon garçon, j'ai pensé avant toi à cette éventualité, mais quand bien même cela serait, mon Dieu, je fermerai les yeux… nous n'avons guère le choix en ce moment.
— Même pour les rouges ?
— Allons, tais-toi, tu n'es qu'un gamin qui ne comprend rien à rien !
Bernard, très vexé de la rebuffade de son père, resta enfermé toute la journée dans sa chambre.
Vers cinq heures, le capitaine Sermoise quittait la villa de Saint-Adresse pour se rendre à Paris.
— Mon Dieu, disait la mère, pourvu qu'il réussisse, nous sommes dans une situation inextricable mes pauvres enfants !
* 2 *
Le Bar de la rue Pasquier
 
Il pouvait être neuf heures du soir lorsque, d'une main hésitante, le capitaine Sermoise poussa la porte du bar « Schantong » rue Pasquier. C'était l'un de ces bars américains comme il en pullule dans les petites rues entre la Madeleine et l'Opéra...

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