Les enquêtes du comissaire La Rennie
196 pages
Français

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Les enquêtes du comissaire La Rennie , livre ebook

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Français

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Description

Le commissaire La Rennie mène l'enquête tambour battant dans une inspection académique, un conseil général et le quartier chic de Londres South Kensington. Un assassinat, un accident suspect, des affaires de drogue, un enlèvement, La Rennie triomphe de tous les obstacles. Dans son foyer il perd de sa superbe et doit composer avec le régime impitoyable poursuivi sans relâche par son épouse professeur de mathématiques et sa fille, brillante élève de Normale Sup.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2011
Nombre de lectures 36
EAN13 9782296470569
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les enquêtes
du commissaire La Rennie
Jacques Delatour et Robert Tubach


Les enquêtes
du commissaire La Rennie


On a assassiné l’inspecteur d’académie
Du rififi au Conseil général
Sacré Winston


Illustrations d’Yvon Tardy et Éric Vautherin
Ouvrages de Jacques Delatour

Les Carnets d’un écolier de Franche-Comté (1939-1944) , éd. Cabedita, Yens-sur-Morges (Suisse)
Les Cent jours d’un inspecteur d’académie , éd. L’Harmattan, Paris
Le miroir du général Lecourbe

En collaboration avec Lucien Dupuis
Pierre Palué, sa vie, ses peintures , éd. Études Drômoises, Valence
Yvon Tardy, peintures , éd. Études Drômoises
Toros, sculptures , éd. Études Drômoises
Pierrette Dumonteil, peintures
Pierre-Vincent Innocente, peintures

Ouvrages collectifs
Métiers d’Art dans la Drôme , éd. Études Drômoises, Valence
Le Guide de la Littérature britannique , éd. Ellipses, Paris
L’Inspecteur d’académie, deux siècles au service de l’éducation , éd. CNDP, Paris


Ouvrage de Robert Tubach

Maximilien d’Autriche au Mexique (1862-1867)
d’après les souvenirs de Sara Yorke Stevenson, traduction, éd. L’Harmattan, Paris


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55434-4
EAN : 9782296554344

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012

Après tout qu’est-ce qu’un roman, policier ou non, sinon une suite d’invraisemblances vraisemblables ?
Aucun inspecteur d’académie n’a heureusement jamais été assassiné.
Si les lieux évoqués ont une ressemblance certaine avec des lieux connus, les personnages sont eux entièrement fictifs. Les auteurs qui ont eu le plaisir de travailler ensemble pendant plusieurs années se sont amusés à emprunter des traits de caractère à tous ceux qu’ils ont pu alors rencontrer et ils en ont rencontré beaucoup, des meilleurs et des moins bons .
Casting

Michel Delaroche, Inspecteur d’Académie, directeur départemental des services de l’Éducation, en résidence à Valence, tient le rôle principal et le moins causant.

Michelle de la Minaudière, sa fidèle directrice de cabinet, dircab en jargon administratif, le vénère.

Le secrétaire général de l’inspection académique, dirige, mal, les services de l’inspection. Indigne de l’Éducation Nationale, ne mérite pas que l’on donne son nom.

Robert Frontu, adjoint à l’inspecteur d’académie, traîne comme un boulet son neveu Yvan ; aide l’inspecteur d’académie à gérer les quelque 3500 professeurs des écoles du département.

Yvan Gourevitch, neveu du précédent, professeur des écoles incapable, remplaçant ne remplace jamais.

Monsieur Macaire, spécialiste du made in China et in Amsterdam, est chargé des achats à l’inspection académique.

La Belle Justine, aime par-dessus tout la photo et les musées d’Amsterdam.

Max La Rennie, , commissaire divisionnaire, ne pratique pas Racine, ce qui ne l’empêche pas de mener l’enquête tambour battant.

Mme La Rennie ,, épouse aimée du précédent, agrégée, enseigne les mathématiques en classes préparatoires.

Le préfet, le recteur de l’académie de Grenoble, les inspecteurs généraux de l’Éducation Nationale, l’évêque, les maires du Haut Diois, jouent avec conviction leur rôle de V.I.P (very important people) tout comme la postière, les inspecteurs de police, les chefs de service, les employés : technicienne de surface, chargé de la repro…

La Ville de Valence omniprésente, fait partie du casting.
La porte était fermée
Valence, mardi

Elle était toute légère Michelle ce matin là, dans sa robe Kenzo de lin et soie bleue, achetée en solde privilégié à la boutique de Janine M. Une vraie trouvaille, les filles du bureau du 1 er degré pourraient aller se rhabiller avec leurs fringues de la Jedoute ou des Six Suisses, et le patron serait content, lui qui détestait les femmes en pantalon et n’hésitait pas à le leur dire. Ah ! elles allaient bisquer, pensait Michelle, alors qu’elle longeait le bâtiment du conseil général et de la préfecture jetant un regard distrait aux gigantesques panneaux accrochés aux grilles et au bas-relief de pierre de Dintrat récemment lessivé de sa gangue noirâtre de poussière grasse de pots d’échappement. Elle traversa la rue au rond point de la place Le Cardonnel pour pénétrer dans la cité administrative Brunet, une ancienne caserne austère comme un jour sans pogne {1} et protégée par un mur d’enceinte infranchissable. Momo était là, fidèle au poste, surveillant les premières arrivées, lui qui avait son heure de gloire les jours de grande manif où il se sentait propriétaire des lieux, bouclant ses grilles et regardant narquois les manifestants s’époumoner à l’extérieur.

Michelle mettait son point d’honneur à être toujours la première arrivée et la dernière partie. Le samedi, quand l’inspection était fermée, elle était encore là, toujours volontaire pour assurer les heures de garde et prévenir le patron si le toit du collège de Grand Serre venait à s’envoler ou si le collège des Alexis à Montélimar disparaissait sous les eaux. C’était elle qui avait prévenu l’inspecteur d’académie, il y avait déjà bien longtemps, quand le car de ramassage scolaire avait brûlé près de La Garde Adhémar et qu’elle avait dû trouver en toute hâte la liste des malheureux élèves ayant pris ce car. L’inspection académique et, non pas « d’académie », comme disent les ignorants de la télé, c’était toute sa vie, toute sa famille, tout son dévouement, et finalement oui, tout son amour. Les inspecteurs passaient, de plus en plus rapidement, mais elle restait toujours, confortée dans son poste de directrice de cabinet, une directrice courtisée et critiquée, appréciée ou méprisée par les chefs des services et les filles des bureaux.



« Des petites jeunes jalouses », disait-elle « qui n’ont pas connu 68. » À l’inspection, 95 % du personnel était féminin. Les hommes étaient rares et se serraient les coudes dans ce gynécée : un secrétaire général et un adjoint à l’IA en qui Michelle voyait des rivaux et dont elle se méfiait, les soupçonnant de vouloir empiéter sur son domaine réservé, un chauffeur indépendant, efficace, toujours prêt à propager les potins recueillis auprès des autres chauffeurs, et qui, disait-on, s’était fait passer une avoinée par les pompiers quand il avait par mégarde cisaillé le câble des sirènes d’alerte de la Vallée du Rhône, enfin le factotum, Macaire, acariâtre et râleur, souvent entre deux vins (il avait ses habitudes à la Cigogne ou au sympathique bistrot en face de la cité Brunet), et toujours suspecté d’acheter du matériel de bureau au rabais, du scotch qui ne scotchait pas, des bic qui ne biquaient pas et des gommes qui ne gommaient pas davantage.

Michelle pénétra dans le bâtiment dont elle était une des seules à posséder un passe, dédaigna l’ascenseur récemment installé et mauvais pour sa ligne qu’elle tenait à garder mince.
Dans son bureau, elle arrosa ses fleurs, se dirigea vers son minitel chéri qu’elle conservait envers et contre tout, ne s’étant jamais vraiment adaptée à l’ordinateur, invention diabolique des temps modernes. Son minitel lui permettait, chaque matin, en prime time, de consulter son horoscope, celui du patron et de vérifier la météo, les jours de pluie étant certes ennuyeux, mais peu propices à de méchantes manifs. Elle chantonnait comme à son habitude, heureuse de retrouver le lieu de son pouvoir quand, pétrifiée, elle s’aperçut d’un fait stupéfiant : la porte de communication de son bureau avec celui du patron était fermée, alors qu’elle ne l’était jamais, le patron s’y opposant formellement : « Je n’ai rien à cacher, disait-il ; l’administration doit être transparente, et puis, je me méfie des femmes 

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