Meurtre à Baumugnes
38 pages
Français

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Description

L’inspecteur Gonzague GAVEAU, dit « Le Professeur », est envoyé dans un village perdu de montagne pour enquêter sur la mort de l’Empereur, un vieux patriarche retrouvé mort, au petit matin, dans son fauteuil.


Arrivé sur les lieux, le policier fait la connaissance de Toine, âgé de cinq ans, le petit-fils du défunt et de Noiraud, son chien.


Le bourg n’étant habité que par deux familles et l’animal n’ayant pas aboyé la nuit du crime, les suspects se font rares...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9782373475180
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE S E NQUÊ TE S DU P ROFE SSE UR
- 2 -
MEURTRE ÀBAUMUGNES
de René BYZANCE
C HAPITREPREMIER
L'E MP E RE UR E ST MORT
Cette affaire de lésine, de haine et de sang est co ntemporaine du Crime du Bar du Peuple qui devait, une fois encore, démontre r les exceptionnelles qualités de notre déjà vieille connaissance Gonzagu e Gaveau, dit « le professeur ». Ceux, parmi nos lecteurs qui ont lu l e récit de l'enquête menée à la suite de l'assassinat de la belle Martine, savent d éjà que, las des tracas et des fièvres de la Capitale, Gonzague avait demandé son affectation à la brigade mobile établie à Grenoble. Hélas ! pour notre ami, la quiétude à laquelle il rêvait devait le fuir comme si sa présence en quelque lieu eût pour effet de déclencher une série d'homicides.
Un matin d'été, alors qu'il arrivait à son bureau n on loin de la place Grenette, Gonzague fut harponné par son chef qui lui dit d'un air négligent :
— Professeur, le parquet nous avise qu'un meurtre v ient d'être découvert dans un patelin perdu du côté de St-Crépin. Oh ! un e affaire banale. Un vieux paysan à qui une mort sans douleur a été assurée. A llez faire un tour de ce côté, ça vous distraira. Le pays s'appelle Baumugnes.
Ancien étudiant en Sorbonne, le professeur ne manqu e pas de lettres. Le nom du village évoqua dans sa mémoire un double sou venir : celui d'un livre débordant d'agreste et forte poésie et celui d'un f ilm. Ainsi, un mot à la sonorité rude n'avait pas été inventé par un auteur. Baumugn es existait. D'avance, Gonzague se faisait une joie de confronter les desc riptions du poète avec la réalité offerte par la nature. Sa valise était touj ours bouclée ; il n'eut qu'à la prendre et à se rendre à la gare. Un coup d'œil sur la carte du Ministère de l'Intérieur lui avait confirmé que Baumugnes était un hameau de St-Crépin, localité située elle-même à quelque soixante kilomè tres de Grenoble sur la voie ferrée de Marseille.
En montant dans la Micheline, il avait l'illusion d e partir en vacances. La journée était idéale ; les Alpes, leurs forêts, leu rs rochers et leurs neiges se détachaient sur le fond bleu du ciel. Les oiseaux s 'égosillaient de joie. Et la foule qui avait pris d'assaut le jouet roulant chantait s on ivresse d'espace et de liberté. Le voyage passa comme le songe d'un matin d'été.
À St-Crépin, le professeur s'informa auprès du Chef de Gare – marchand de billets, homme d'équipe – du chemin de Baumugnes. L e fonctionnaire de la S. N. C. F. souleva sa casquette d'amiral helvétiqu e et se gratta la nuque.
— Alors comme ça, mon pauvre monsieur, vous voulez aller à Baumugnes. Drôle d'idée entre nous. Enfin, si vous aimez les ruines...
— Il n'y a pas d'hôtel, d'auberge ?
Le cheminot se mit à rire :
— C'est à peine si les cochons trouvent à se désalt érer. Je me demande comment les chrétiens peuvent vivre dans ce désert.
Un peu déconfit, Gonzague décida de fixer son quart ier général à St-Crépin même et c'est au« Bar du Peuple », chez Martine, qu'il déposa sa valise et retint une chambre avant de se rendre là où son dev oir professionnel l'appelait.
Le chemin de Baumugnes partait de la route Grenoble -Nice, à la sortie du village. Une plaque indiquait trois kilomètres, une enjambée pour un bon marcheur. La chaussée creusée par les sillons jumea ux des charrettes serpentait au flanc d'une colline et dominait la mo rne vallée du Buëch, torrent de pierres. Puis, après un dernier tournant, elle débo uchait sur un vaste plateau de riches herbages, de champs dorés, de vergers. Cette vision de prospérité était inattendue. Elle surprit moins Gonzague que celle q ui, l'instant d'après, s'offrit à son regard.
Dans un repli du terrain se dressaient des ruines q ue des plantes grimpantes enlaçaient. Une chapelle pointait vers l e ciel son clocher décapité. Quelle tornade ou quel bombardement avait renversé les murs, disjoint les pierres ? Et comme si elles avaient voulu accuser l e contraste de la vie et de la mort, de l'activité et de l'abandon, des deux côtés des ruines, deux fermes cossues exhibaient leurs façades crépies de frais, leurs granges plantureuses et leurs toits coiffés d'ardoises neuves.
Malgré ces signes décelant la présence des hommes, le silence était total et nulle silhouette ne se profilait à l'horizon. Gonza gue s'avança vers la maison la plus proche et sa venue provoqua des abois furieux.
— Ici, Noiraud ! fit une voix enfantine.
Un gamin apparut qui courait après une bonne grosse bête de chien qui s'efforçait de prendre un air furieux. Le gosse, qu i pouvait avoir cinq ans, n'était pas timide.
— Je parie, dit-il, que c'est le crime qui vous int éresse... c'est chic, un crime, c'est épatant ça amène du monde.
— Sais-tu, petit, où est le cadavre ?
— Pour sûr ! c'est mon pépé qui a reçu un coup de c outeau, fit le garçon, débordant de vanité.
« Moi, je suis Toine, Toine Ourson... un drôle de n om n'est-ce pas, monsieur ?
— Tu ne l'aimais pas, ton pépé ?
— Oh ! si, mais il était très vieux et les vieux ça doit disparaître, n'est-ce pas monsieur. Il est venu de beaux messieurs en automob ile. Ils ont tout visité
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