Salverney
178 pages
Français

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Description

Paradis ou enfer ?
« Ian ferma les yeux. Tout autour de lui respirait la joie de vivre, l'insouciance, la bonté. L'innocence... L'île était belle, gaie. Exactement comme on la lui avait décrite. »
Le reporter photographe Ian Debaeker débarque sur l’île de Salverney, bien décidé à percer les petits secrets de ces habitants si paisibles. Trop paisibles ? Le cœur de Ian n’est que désespoir et vengeance destructrice.
Il sera leur pire cauchemar !

Informations

Publié par
Nombre de lectures 7
EAN13 9782374533155
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Paradis ou enfer ?
« Ian ferma les yeux. Tout autour de lui respirait la joie de vivre, l'insouciance, la bonté. L'innocence... L'île était belle, gaie. Exactement comme on la lui avait décrite. »
Le reporter photographe Ian Debaeker débarque sur l’île de Salverney, bien décidé à percer les petits secrets de ces habitants si paisibles. Trop paisibles ? Le cœur de Ian n’est que désespoir et vengeance destructrice.
Il sera leur pire cauchemar !


***





De par ses origines bretonnes et maritimes, Jean-Michel Leboulanger a toujours été attiré par les voyages. Il en ramène des images, des visages, des parfums et des sons dont il parsème ses romans pour leur donner des atmosphères sans pareil, loin des guides touristiques ou des clichés exotiques habituels. Il y parle des hommes et des femmes, de leurs relations, avec dérision et humour même dans les situations les plus désespérées.

BIBLIOGRAPHIE

Un kimono pour linceul , thriller, Les éditions du 38, 2015
Salverney
Jean-Michel Leboulanger
Thriller
38 rue du Polar Les Éditions du 38
Avant-propos
Cette histoire se déroule sur une île Anglo-normande, quelque part entre Normandie, Bretagne et Grande-Bretagne. Avec une petite nuance cependant. Afin de ne froisser aucune susceptibilité, j’ai préféré imaginer une sixième île Anglo-normande. Après Jersey, Guernesey, Sark, Alderney (Aurigny en français) et Herm, j’ai fait naître des flots tumultueux du Channel la douce et mystérieuse île de Salverney. Donc, ne la cherchez pas sur une carte, et n’ayez surtout pas l’idée d’aller y passer des vacances ou un quelconque séjour, aussi bref soit-il. Je ne suis pas certain que vous en reviendriez…

Mais si malgré tout vous souhaitez la localiser, sachez qu’elle se situe à quelques miles à l’est de Jersey et Guernesey, à peu près à mi-distance entre les deux îles, puisque Brian, un des personnages, aperçoit du haut de sa maison les côtes de Guernesey à sa droite, et celles de Jersey à sa gauche. Voilà pour la situation géographique, qui est, je le répète, totalement imaginaire !

Par contre, en ce qui concerne certaines situations et rebondissements, saurez-vous dire ce qui est imaginaire et ce qui ne l’est pas ?

Bonne lecture !
Prologue
La mer se fracassa contre le pied de la falaise, houle émeraude gonflée d’écume, puissante et brutale. Dans un bruit assourdissant, elle explosa en milliers d’embruns cristallins sur les rochers offerts, se dispersant avec dépit avant de rebondir à nouveau dans la même rage recommencée.
De toute éternité, elle luttait sans relâche contre ce bout de terre et de pierre, obstacle incongru qui lui barrait la route vers le large et l’horizon lointain, obligeant ses vagues à contourner l’île et à se résoudre à cette présence. Deux fois par jour, à la faveur de la marée haute, elle se lançait à l’attaque de la forteresse. Et deux fois par jour, elle se retirait au loin comme une soumission, laissant en offrande sur les rives de galets gris les objets abandonnés par les hommes en son eau profonde.
Du haut de la falaise, Léonard Bougerie avait aperçu cette forme rouge bercée par les vagues avant d’être rejetée sur la plage qui ne se découvrait qu’à marée basse. Avec sa mauvaise vue, il l’avait d’abord prise pour un morceau de Zodiac, ou une voile pourpre, comme celles qu’on voyait gonfler sous la brise aux mats des vieux gréements qui ondulaient doucement entre Channel et continent.
Puis, comme d’habitude, Léonard était descendu le long du chemin escarpé jusqu’en bas, au milieu des roches rondes et instables. Aussitôt, il avait commencé à retourner les pierres avec son pic en fer à la recherche d’étrilles, voire d’un beau crabe pour peu qu’un tourteau se fût fait prendre au piège dans une flaque d’eau. Ce fut le cas plusieurs fois. La pêche s’annonçait excellente.
Une heure avait passé. Léonard fouillait au milieu des rochers couverts d’algues brunes et luisantes, parmi les miroirs d’eau saline où grouillaient des crevettes translucides et vivaces. Sentant la fatigue arriver, le vieil homme s’assit au sec et fit le point sur sa pêche, heureux d’avoir trouvé de quoi faire un bon repas pour le soir.
À moins qu’il ne vende ses trouvailles au pub, chez John Le Lièvre… ?
Léonard, du haut de son mètre soixante-trois et de ses soixante-quinze printemps, venait régulièrement au bout de l’île. Surtout quand il faisait beau comme maintenant, une jolie matinée d’automne… Suffisamment ensoleillée pour être ivre de la lumière de fin de saison, et avec un air assez frisquet pour rester éveillé et bien respirer. Tout à sa rêverie, il sortit un thermos de sa musette et but une gorgée de thé en regardant le large. L’île de Guernesey flottant à sa gauche, et Alderney plus loin à droite, dissimulée dans une brume bleutée qui se perdait en direction du Cotentin.
Soudain, il aperçut à nouveau la forme rouge allongée à vingt mètres de lui. De plus près, cela ne ressemblait plus à une épave, ni même à une voile perdue ou déchirée. Les couleurs étaient trop vives pour que c’en soit une. Et puis, on avait l’impression que ce bout de toile, ou de tissu, enveloppait un objet.
Ou bien un corps…
Le cœur de Léonard Bougerie se mit à battre un peu plus fort. Au fil des années, il avait déjà croisé de ces restes humains que la mer rejetait de temps à autre : marins ayant basculé par-dessus bord, Français du continent, Jersiais ou plaisanciers divers venus d’Angleterre. Les plus récents étaient les passagers d’un petit Cessna perdu en mer, quelques années auparavant…
Il se leva regrettant soudain d’être en ce lieu qu’il adorait. Puis, il se dirigea vers la forme immobile, le regard figé, déjà convaincu et malheureux de ce qu’il allait découvrir sous ce qui ressemblait de plus en plus à une robe de femme à mesure qu’il approchait. Il aperçut tout d’abord une jambe nue dépassant de cet ultime linceul carmin. Le corps était bleu, presque mauve, et l’eau avait éclaté la peau par endroits, laissant entrevoir des chairs à vif gorgées d’eau. Soudain apparut un crabe minuscule et blanc, presque transparent, s’extirpant vivement d’une des plaies ouvertes après avoir déjeuné. Les mouches et les puces de mer bourdonnaient tout autour en sautillant d’excitation pour participer à ce festin inespéré.
Léonard fut pris d’un haut de cœur, à la limite de vomir. D’un geste de la main, il chassa tous ces charognards avant de soulever le tissu trempé qui collait au cadavre.
Malgré le séjour dans l’eau, celui-ci n’avait pas beaucoup gonflé et avait conservé une forme humaine. Léonard découvrit une jeune femme. Ses longs cheveux blonds, où s’emmêlaient de fines algues vertes, étaient collés sur le visage tuméfié. De nombreuses meurtrissures brunâtres maculaient son front et ses joues de croûtes épaisses. La pauvre fille avait été malmenée par la mer, fracassée sur les rochers. Sans doute rejetée, puis reprise plusieurs fois par les vagues au fil des marées avant que Léonard finisse par la trouver.
Il resta encore quelques minutes accroupi auprès de la femme, attristé par le sort de cet être jeune qui avait trouvé la mort si tôt. Enfin, revenant à la réalité, il se décida à partir pour avertir Bobby, le seul policeman de l’île. La marée allait bientôt remonter, et il fallait faire vite si on voulait récupérer le corps avant que la mer s’en emparât de nouveau.
1
Le volet claqua dans un bruit sec contre le mur de pierre.
Comme chaque matin, Brian O’Neil s’accouda sur le rebord de la fenêtre pour admirer le ciel infini au-dessus de la mer.
Comme chaque matin, il sacrifia à ce rituel venu de l’enfance, quand il trouait brusquement l’obscurité de sa chambre, bras tendus au-dessus du vide, sa mère se collant contre lui pour donner une dernière impulsion au volet de bois. Jaillissait alors le son mille fois entendu du claquement retrouvant son écho habituel dans l’espace pour annoncer une nouvelle journée au Paradis.
Comme chaque matin, il repensait à la tendresse du corps de Cathy O’Neil contre son dos, tiède encore de la moiteur de la nuit.
Comme chaque matin, il ressentait brièvement la même nostalgie aigrelette du contact maternel.
Comme chaque matin, s’étalait une mer d’émeraude sous un ciel bleu où couraient quelques nimbus immaculés venant de l’ouest. Ils passaient au-dessus de l’île comme passaient les oies sauvages à la fin de l’hiver, comme un repère dans leur envol. Plus bas, à quelques yards de la maison, des roches blondes polies par les siècles se baignaient dans l’écume du ressac.
Brian avait beau connaître ce paysage par

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