Un vilain défaut suivi de Ne pas dépasser la dose prescrite et Vernissage

Sophie Loubiere

Description

Les petits polars : une collection de nouvelles policières pleines de suspense et d'humour noir, à télécharger où et quand vous le souhaitez.
5 à 15 minutes de lecture.


3 nouvelles policières :



Un vilain défaut

"Il ne laissait jamais d'empreinte. Simplement une feuille de papier sur laquelle était mentionné un défaut physique de la victime."



Ne pas dépasser la dose prescrite

Le bonheur est sur ordonnance.



Vernissage

Les maisons de grand-mère ont une odeur particulière.

Sujets

• Thriller
• Romans de genre
• Nouvelles de genre
• Fiction
• Thrillers

Informations

• Publié par: 12-21 Editions
• Date de parution: 11 octobre 2012
• Nombre de lectures: 93
• EAN13: 9782823803938
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Sophie Loubière

Un vilain défaut
 suivi de
 Ne pas dépasser la dose prescrite
 et
 Vernissage

12-21

Un vilain défaut

Elle souriait. Son visage demeurait immobile derrière ses lunettes. Elle était assise devant le bureau du commissaire Thomas. Elle attendait, plutôt calme. Le commissaire Thomas prenait connaissance de sa déposition. On pouvait y lire une première description de l’assassin :

« De petite taille, il dissimule son visage sous une cagoule. Sa voix est éraillée. Au moment de l’agression, il portait un costume gris foncé, une chemise et un gilet gris bleu ainsi qu’une paire de gants en cuir. »

Le commissaire Thomas ouvrit l’unique dossier posé sur son bureau. Il y ajouta la déposition. Six assassinats. Six femmes tuées dans les immeubles du quartier. L’homme surprenait ses victimes dans le couloir au moment où elles rentraient chez elles. Chacune était alors bâillonnée et précipitée dans le salon où le meurtrier les étranglait. Il ne laissait jamais d’empreinte. Simplement une feuille de papier sur laquelle était mentionné un défaut physique de la victime. Une feuille, bien en évidence, collée sur la porte d’entrée.

 

Le commissaire Thomas observait maintenant la jeune femme. Celle qui aurait dû être la septième victime. Celle qui s’était débattue et avait mis son agresseur en fuite. La jeune femme rajusta la monture de ses lunettes. Elle avait ce côté sophistiqué, plutôt artificiel, comme une poupée mannequin, avec des mains longues et des ongles soignés. Blonde, comme Dalida. Le commissaire venait justement d’offrir son dernier 33 tours à son épouse : l’enregistrement de son concert à l’Olympia. L’officier de police se leva, contourna le bureau, puis s’approcha de la jeune femme.

— Et la petite feuille ? demanda-t-il.

— Quelle petite feuille ?

— Eh bien, celle que l’on retrouve après chaque crime… Vous avez dû lire cela dans les journaux… À votre avis, qu’est-ce que l’assassin aurait écrit sur vous ?

La jeune femme s’étonna d’une telle question. Puis elle répondit qu’elle n’en avait aucune idée.

— Voyons, personne n’est parfait, reprit le commissaire. Vous avez bien un petit défaut, non ?

— … Peut-être…

Le commissaire Thomas gratta son sourcil droit :

— Vous n’allez pas me dire que vous n’avez aucun défaut physique, même bénin ?

— Je ne sais pas, répondit-elle.

Le commissaire pivota et saisit derrière lui un document qu’il lut à haute voix.

— Cheveux crépus. Grain de beauté proéminent sur le visage. Varices nombreuses. Système pileux anormalement développé. Ongles rongés. Cicatrice sous le genou gauche… Voilà ce que l’assassin écrit à propos de ses victimes.