Wanamatcha !
315 pages
Français
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Description

Plongée malgré elle au centre d'une intrigue située à la croisée du terrorisme international le plus actuel, de guerres des services secrets mondiaux, de l'Intelligence artificielle et de la biologie moléculaire, Ava, l'héroïne, va devoir, afin d'éviter un désastre majeur, trouver la clef dans ses propres racines. Mais le temps joue contre elle et ses amis ne sont pas toujours dignes de confiance.

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Publié par
Date de parution 01 février 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782140065149
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Georges Nurdin
WANAMATCHA ! Roman
WANAMATCHA!
Georges Nurdin Wanamatcha ! Roman
© L’HARMATTAN, 2018 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.editions-harmattan.fr/ ISBN : 978-2-343-13904-3 EAN : 9782343139043
Ce Roman est une œuvre de pure fiction. Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé ne serait que pure coïncidence due au seul hasard. Bien que l’argument de ce livre se situe résolument dans une perspective diachronique, cela n’en fait pas un roman historique pour autant. Les grandes dates et moments mentionnés tels que les révoltes du dix-neuvième siècle, la bataille de Midway, celle de Guadalcanal, la Seconde Guerre mondiale, le boom minier, etc. ne sont là que pour jalonner le récit, donner un rythme à la séquence des événements et une direction à la flèche du temps. Les lieux cités sont pour la plupart réels et ils appartiennent tous au « bien commun ».
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Chapitre 1 Dubaï l’Ouzbeke De nos jours, Dubaï
En face, l’Ouzbeke ahanait comme un buffle. Il faut dire qu’elle en avait les caractéristiques : environ 1m90, velue, 130 kg, la forme d’un tonneau de chair jaune posé sur des jambes torses mais puissantes comme les piliers du Golden Gate bridge. Sa tête énorme était affligée d’une cicatrice en diagonale partant de l’œil gauche et allant jusqu’au milieu de la joue droite, barrant son visage. Ses petits yeux noirs, méchants, enfoncés dans des orbites proéminentes contrastaient avec une bouche fendue, démesurée s’ouvrant en un rictus permanent – merci à l’autre cicatrice qui partait du coin des lèvres vers l’oreille – sur des dents acérées et noirâtres nageant dans une écume de salive fétide. Il se dégageait d’elle des effluves corporels nauséabonds mêlant transpiration rance, relent d’urine et de toilette intime négligée depuis longtemps. Et pour compléter le tableau, des oreilles décollées, enfin pour celle qui lui restait, l’autre ayant probablement été arrachée, « ornaient » son visage rond et adipeux. Et surtout ses mains : énormes, des battoirs ! C’était surtout sur ses mains qu’Astrid portait son attention. Plusieurs fois elles l’avaient frôlée soit pour la prendre à la gorge et l’étrangler soit, serrées en poings énormes, pour la frapper. Astrid restait vigilante : l’Ouzbeke, malgré sa corpulence, se déplaçait très vite et elle tenait bien la distance. Plutôt très bien même à en juger par les 3 combats précédents qu’elle avait gagnés haut la main… Astrid avait ces scènes d’anthologie gravées dans la mémoire : la première adversaire de l’Ouzbeke, une Brésilienne d’Amazonie, grande, musculaire, souple comme une liane, rapide et précise avait péri au bout de 3 minutes de combat, le larynx broyé entre ses cuisses puissantes. La seconde, une Américaine du Nebraska, grande fille blonde ressemblant un peu à Scarlet Johanson, solide comme un roc, elle l’avait cueillie par un crochet du droit au foie, décroché extrêmement vite en regard de son poids et ensuite l’avait travaillée au corps, par une alternance de crochets gauche-droite comme on s’entraîne sur un sac de sable. L’Américaine rendait les coups au début, elle frappait par des directs très ajustés à la tête. Mais l’allonge de l’Ouzbeke qui avait des bras d’orang-outan ne lui facilitait pas la tâche. Rien n’y faisait, à croire que l’Ouzbeke ne sentait pas les coups : elle ne se protégeait même pas ; c’est à peine si à un moment le sang jaillit de son arcade droite un peu comme pour confirmer qu’il s’agissait bien d’un être humain et non d’un robot. Quand les côtes de l’Américaine furent brisées et que l’écume de sang qui perlait à ses lèvres, toujours davantage à chaque respiration de plus en plus sifflante, indiqua que plusieurs de ses côtes cassées avaient perforé le poumon, ce fut le signal de l’hallali pour
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l’Ouzbeke : elle plaqua ce qui restait de la fringante fille du Nebraska au sol et, lui ayant plaqué ses énormes mains de chaque côté de la tête, elle fit pivoter celle-ci d’un coup sec, lui brisant instantanément les vertèbres cervicales. Le combat avait à peine duré 5 minutes. l’Américaine gisait par terre la tête faisant un angle de 90°, comme un pantin désarticulé. Fin de la partie. La foule amassée en haut de la piscine vide où se déroulait le combat était déchainée ; les hurlements gutturaux se faisaient entendre, principalement en arabe, mais aussi en anglais, russe, chinois. Les paris s’enfiévraient dans la nuit chaude et humide de Dubaï de ce mois de décembre. Sa troisième adversaire, une Chinoise de taille moyenne, lui avait donné au début plus de fil à retordre. Celle-ci, experte en arts martiaux, surtout Kung-Fu, Jiu-Jitsu et Kick-Boxing, avait d’entrée de jeu décroché une série de frappes rapides : pieds, poings au corps et au visage. Cela avait quelque peu ralenti l’Ouzbeke et l’avait forcée à réévaluer ses distances. Enhardie par cette première passe, la Chinoise avait essayé de placer un « high kick », un coup de pied sauté au visage. C’est là que, de nouveau avec une vitesse hors du commun vu sa corpulence, l’Ouzbeke lui avait saisi de sa main droite le pied au vol et l’avait amenée à terre… A partir de ce moment, la Chinoise n’avait plus eu aucune chance. La jambe avait cédé dans un craquement sinistre sous la clef de jambe et les 130 kg de muscles et de graisse de l’Ouzbeke, puis une clef au bras produisit le même effet. Privée de deux membres, dans une douleur extrême, la Chinoise n’avait rien pu faire pour empêcher l’Ouzbeke de lui passer ses deux mains énormes autour du coup et de se faire étrangler progressivement, les petits yeux noirs de l’Ouzbeke plantés dans les siens, qui observaient froidement la vie s‘échapper progressivement du corps de son adversaire, jusqu’à ce qu’elle ne bouge plus. Ce combat avait été le plus long de la soirée pour l’Ouzbeke : 5mn et 32 secondes. Attention !, se dit Astrid, ce crochet de l’Ouzbeke était passé à quelques millimètres de sa pommette gauche. Mais elle l’avait senti venir, avant même que l’Ouzbeke ne décide de frapper. Contrairement aux combattantes précédentes, Astrid était un petit gabarit : 1m62 pour 48 kilos. Blonde, cheveux longs, bouclés presque crépus, retenus en chignon, les yeux bleus légèrement bridés, pommettes hautes. Une silhouette musculaire, mais handicapée par une forte poitrine, sanglée dans un body noir. Déjà 8 minutes que le combat avait commencé. L’Ouzbeke avait eu beau se déchaîner, aucun coup violent ou vicieux n’avait réussi à atteindre Astrid. Il faut dire qu’elle avait une capacité quasiment surhumaine de se déplacer
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rapidement et de frapper avec une précision et une force hors du commun. De plus, elle pressentait les intentions de ses adversaires, elle « lisait » leurs mouvements au moment même où elles les imaginaient. Depuis qu’elle avait abandonné sa carrière de Chercheur en Mathématiques, après son diplôme de l’École Normale Supérieure, et son Doctorat, pour devenir une professionnelle du circuit de combats féminins clandestins, la réputation d’Astrid s’était rapidement forgée dans le milieu. 30 combats, 30 victoires… par KO. Enfin il est utile de le préciser : la règle étant justement… l’absence de règles. Le vainqueur est celui qui reste debout… au finish… Quant à la perdante, c’est celle qui reste à terre ; soit parce qu’elle est KO, soit parce qu’elle y a perdu la vie… ce qui arrive fréquemment. Évidemment les « cachets » étaient conséquents. C’est justement cela qui permettait à Astrid d’entretenir sa coûteuse passion des sports mécaniques. Déjà 8 minutes dans le match. Les organisateurs émiratis lui avaient demandé de « faire durer » au maximum afin de laisser aux enchères le temps de monter… tout en lui promettant une surprise de taille. De ce point de vue, c’était réussi. Astrid « sentait » que l’Ouzbeke était « rouge » dans sa tête, comme on dit dans le milieu des sports de combat, et qu’une flamme meurtrière l’animait… Il n’y aurait de son côté pas de KO, ça c’était clair. Et puis Astrid perçut avec une clarté inouïe l’intention du prochain coup : l’Ouzbeke allait frapper par en haut, profitant de sa haute taille (elle dominait littéralement Astrid de près de 40 cm !), de toute sa force, de tout son poids, en portant un « coup de poing marteau » de haut en bas sur la tête d’Astrid. Au moment même où l’Ouzbeke armait son gigantesque bras droit plus épais que la cuisse d’Astrid, cette dernière fit un petit pas de côté afin de se désaxer et, d’un saut à peine croyable, porta du tranchant de son pied droit un coup « sauté » au niveau de la gorge de l’Ouzbeke, en ayant soin de bien calibrer sa puissance afin de ne pas lui écraser le larynx ce qui aurait eu comme conséquence de la tuer, mais avec juste ce qu’il faut d’impact pour provoquer un début d’asphyxie et un évanouissement instantané. L’action d’Astrid fut si rapide que l’œil humain eut du mal à la capter. L’Ouzbeke reçut le coup en pleine gorge, le bras encore levé au-dessus de sa tête prêt à s’abaisser sur Astrid. Mais son geste s’arrêta net. Son visage marqua la stupeur puis se crispa dans un affreux rictus. Elle avait beau ouvrir sa bouche énorme pour aspirer de l’air rien ne passait. Elle mit par réflexe les mains à sa gorge dans le vain espoir d’ouvrir sa trachée-artère, puis lentement elle s’affaissa sur elle-même pendant que ses yeux se révulsaient dans leurs orbites. Au bout d’un moment qui sembla interminable, mais qui ne prit que deux secondes, elle s’effondra de toute sa hauteur, face contre
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