Black Cristal - tome 2
138 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

Mark Finn et ses amis abordent l'une des étapes les plus dangereuses de leur voyage. À peine arrivés au Royaume de l'Eau, les quatre compagnons se font des amis dans la communauté des pêcheurs... mais aussi des ennemis en la personne des trois conseillers félons du roi Wani ! Et qui sont ces mystérieuses créatures aux mains incandescentes qui vivent dans les marécages ? La quête continue, seulement... l'Élu est-il bien l'Élu ?





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Informations

Publié par
Date de parution 07 avril 2011
Nombre de lectures 197
EAN13 9782266215862
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Christophe Lambert Stéphane Descornes
BLACK CRISTAL Livre 2
Au Royaume de l’Eau
Résumé de Black Cristal. 1

Réunir une armée ! Telle est la mission confiée à Mark Finn, un adolescent tout ce qu’il y a de plus banal dans notre monde, mais surnommé « l’élu » dans un univers parallèle où il a été amené de force par un homme-chat et un colosse au physique de bûcheron.
D’abord réticent, notre héros accepte de relever le défi. En effet, un mystérieux personnage se faisant appeler le Libérateur menace d’envahir le royaume d’Ansalonia et il faut réagir vite. Mark embarque donc à bord du Sinalta pour la première étape de son voyage : le Royaume de l’Eau. Malheureusement, le navire coule lors d’une tempête dévastatrice…
Carte du monde du cristal
1
Bienvenue au Royaume de l’Eau

— E
hiyaaaa !
Chan Cony s’élança vers les pirogues en hurlant, accompagné par une vingtaine d’hommes.
Le vent fouettait sa peau. L’air marin lui apportait des parfums d’algues salées. Des grains de sable tièdes se collaient sous ses pieds nus à chaque nouvelle foulée. Il se sentait bien.
Harpons, filets et lignes roulées en spirale tombèrent sur les planchers de bois avec des bruits mats. Les pêcheurs les plus rapides prirent place dans chaque embarcation pour s’installer sur des rangées de bancs parallèles. Propulsée par d’autres bras, la coque effilée des canots entrait déjà dans l’eau. Les vaguelettes clapotaient autour des mollets des pousseurs. Lorsque ces derniers grimpèrent à bord, ils s’emparèrent à leur tour d’une pagaie et commencèrent à s’activer à coups cadencés. Tous avaient la peau tannée, des mains calleuses, entaillées par endroit, la plante des pieds dure comme de la corne.
Les sept pirogues filaient vers l’horizon. Le parfum de la terre ferme s’estompait. Cony se tenait à la proue de l’esquif de tête. Debout, une main en visière, il observait la mer qui moutonnait. Les interstices entre ses doigts étaient palmés. Il caressa son crâne chauve encadré d’une chevelure poivre et sel. Les deux soleils tapaient fort, en dépit de l’heure matinale, et la lumière découpait des prismes à la surface de l’eau. Il n’y avait pas d’oiseaux dans le ciel.
— Bien, très bien, marmonna-t-il, les yeux plissés.
C’était un homme de haute taille, dans la force de l’âge, avec un corps d’athlète à la fois robuste et gracieux.
— Chan, tu crois que c’est un bon jour pour le poisson ? demanda un garçon aux cheveux blonds assis aux pieds de Cony.
Celui-ci partit d’un grand rire :
— Ha ha ! Par l’arête centrale du Falène de Wulf ! Tu es ma plus jeune recrue, Mîpos, d’accord, mais je pensais que pratiquer le métier avec moi t’aurait donné plus de jugeote...
Le blondinet ravala sa fierté.
— Le dernier vide a été fort agité, expliqua Cony. L’orage m’a tiré du sommeil à plusieurs reprises, pas toi ?
Mîpos en convint d’un mouvement de tête.
— Tu noteras que les pluies n’ont pris fin qu’à l’aube, poursuivit le Maître Pêcheur. La mer a été agitée, juste ce qu’il faut. Crois-moi, ce matin, nous trouverons des bancs entiers de poissons.
— En fait, je pensais à Hollec et à ses galéasses, répliqua Mîpos. Elles ont ratissé le large ces derniers jours. Elles ont peut-être tout raflé.
Les galéasses étaient d’énormes bateaux de pêche dans lesquels on découpait et on vidait les prises à la chaîne.
— Tout raflé ? répéta Cony en secouant la tête. Tu sous-estimes les ressources de la Grande Turquoise, mon jeune ami.
— Hum, j’ai sans doute parlé trop vite, acquiesça Mîpos en baissant le nez...
— Une dernière chose : évite de mentionner ce traître d’Hollec ! Tu ne veux pas gâcher une aussi belle journée, n’est-ce pas ?
Mîpos fixa d’un air penaud le plancher encombré de matériel.
Hollec était le rival direct de Chan Cony. Comme lui, il possédait sa propre flottille de pêche. Il avait une demi-douzaine de galéasses à sa disposition, ainsi qu’une main-d’œuvre importante. Ses employés travaillaient sur les flots mais également à terre, dans des entrepôts spéciaux où l’on stockait le poisson avant de le distribuer dans tout le royaume. Le rendement d’Hollec était très supérieur à celui de Cony… surtout depuis que le roi l’avait nommé fournisseur officiel de la Cour !
Une décision que je n’arrive toujours pas à comprendre , soupira le chef des pêcheurs en son for intérieur.
Cette amère pensée se matérialisa sous la forme d’une boule dans sa gorge.
Le roi Wani et Cony se connaissaient depuis l’enfance, à l’époque où les parents de ce dernier travaillaient comme domestiques au palais. Lorsqu’il avait accédé au trône, Wani avait continué de voir Cony et leur amitié s’était même renforcée. Ils passaient de longues heures à parler de la vie, à se remémorer des souvenirs ou encore à disputer des parties de « grand jeu ». Le roi avait officiellement promu son vieux copain Maître Pêcheur. Puis, quasiment du jour au lendemain, ce maudit Hollec était devenu son favori ! Pourquoi ? songea Cony qui ressassait cette question pour la énième fois. Parce que son poisson est meilleur que le mien ? Non, absurde ! La vraie raison, c’était sans doute qu’Hollec traficotait avec les frères Tanix, les nouveaux conseillers royaux. C’était eux qui réglaient l’emploi du temps du souverain. Comme par hasard, plus aucune invitation ne parvenait au pêcheur. Plus aucun attelage d’hypos ne venait le chercher pour l’emmener au palais ou à la chasse aux brûleurs. Orgueilleux, Cony avait préféré se murer dans le silence… mais il gardait en lui cette blessure d’amour-propre qu’un rien pouvait raviver.
Conscient d’avoir contrarié son patron, Mîpos tenta de timides excuses :
— Pardonne-moi, Chan. Je, je... ne parlerai plus de, hum, de qui tu sais...
Plongé dans ses pensées, Cony continuait de fixer l’horizon. Sa bonne humeur semblait évaporée. Une légère houle se dessinait sous le vent.
— Tu plonges avec les courtes pattes, aujourd’hui, Chan ? questionna un autre rameur, histoire de changer de conversation.
L’homme qui venait de parler – un chauve aux muscles décorés de tatouages bicolores – s’appelait Hénid.
— Bien sûr que je plonge, grommela Cony en se passant de l’eau sur la nuque.
— Ton dos ne te fait plus mal ?
— Ah, ça ? Non… Ma chère Yndi m’a préparé une tisane de corail, et la douleur s’est envolée. Je compte bien nous dégoter quelques méduses rousses pour ce soir.
— Mais la dernière fois, tu as failli…
— La dernière fois, j’étais fatigué. Aujourd’hui je suis en pleine forme !
Hénid et Mîpos ne firent aucun commentaire. Chan Cony avait horreur qu’on lui tienne tête et pouvait partir dans des colères magistrales. Du temps de leur amitié, le roi Wani prétendait l’entendre hurler depuis son palais ! Mais les emportements de Cony ne duraient jamais très longtemps. Il avait bon cœur et, dans le milieu de la pêche, on l’appelait « Le Sage »… surnom qui l’agaçait au possible : on disait « sage » et lui entendait « vieux ».
— STOP !
Les pirogues s’arrêtèrent. On était à bonne distance du rivage. La pêche pouvait commencer. Cony porta un appeau à ses lèvres et siffla dedans. Un léger chuintement s’échappa de l’instrument. Toute l’attention des pêcheurs se porta en direction des flots couleur turquoise.
Surgissant des profondeurs, se profilèrent des formes sombres qui remontaient vers la surface à grande vitesse. Le temps d’un battement de cils, les canots furent cernés par une trentaine de créatures au dos recouvert d’un fin duvet luisant. Ces courtes pattes, comme les appelaient les hommes de Cony, avaient tout du chien : un poil soyeux, un museau moustachu ainsi qu’un regard attendrissant au possible. Une longue queue leur servait de gouvernail. Des pattes – courtes, bien sûr – aux doigts palmés complétaient le tout. Totalement apprivoisées, ces cousines de la loutre effectuaient des cercles autour des pirogues, jappant d’impatience, pareilles à un animal

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