Delirium Café
159 pages
Français

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Description

Un rêve qui tourne au cauchemar !
Sébastien est en demande et il le sait. Aussi, monte-t-il les échelons à une vitesse fulgurante. Dans le domaine de la gestion, il est l’homme de la situation. Puis, un événement tout à fait anodin, un rire, lui fait perdre tous ses repères. Du coup, son monde s’écroule. Burnout! Puis le voilà à la recherche d’un nouveau défi à relever pour se remettre sur pied. Il décide donc d’acheter le Delirium Café, souhaitant que celui-ci lui serve de thérapie. Or, il est loin de se douter que sa nouvelle passion causera sa déchéance à la vitesse grand V. Mais il sera prêt à tout pour conserver son bistro. Cette quête le poussera à accepter l’aide de Frank, un blanchisseur d’argent œuvrant au sein du crime organisé, ainsi que celle de François, un petit vendeur de drogue aux ambitions aussi démesurées que les siennes. Dans sa descente aux enfers, Sébastien rencontrera Isabelle, une jeune étudiante en technique infirmière à la recherche d’un petit boulot à temps partiel. Saura-t-elle freiner la chute de son patron et ami ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 février 2019
Nombre de lectures 49
EAN13 9782924849491
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières
Introduction 7
2 10
3 12
4 16
5 19
Delirium 20
2 26
3 30
4 32
5 36
6 40
7 42
8 45
9 51
10 54
11 59
13 81
Déchéance 86
2 97
3 99
4 105
5 109
6 113
7 116
8 119
9 122
10 131
11 134
12 136
13 142
14 147
15 149
16 152
17 163
18 168
19 170
20 172
21 176
22 179
23 182
DELIRIUM CAFÉ

ROLAND LAPOINTE
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Lapointe, Roland, 1965-, auteur

Delirium Café / Roland Lapointe.
Publié en formats imprimé(s) et électronique(s).
ISBN 978-2-924849-47-7 (couverture souple)
ISBN 978-2-924849-48-4 (PDF)
ISBN 978-2-924849-49-1 (EPUB)
I. Titre.

PS8623.A735D45 2018 C843'.6 C2018-942329-3
PS9623.A735D45 2018 C2018-942330-7

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) ainsi que celle de la SODEC pour nos activités d’édition.

Conception de la couverture: Richard Provost, peintre
Direction rédaction: Marie-Louise Legault
© Roland Lapointe, 2019

Dépôt légal – 2019
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Tous droits de traduction et d’adaptation réservés. Toute reproduction d’un extrait de ce livre, par quelque procédé que ce soit, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.
Imprimé et relié au Canada
1 re impression, janvier 201 9
Introduction

Ce n’est que maintenant, assis dans ma voiture à les épier depuis plus d’une heure, que je réalise enfin que l’homme que j’étais il y a seulement quelques années n’accepterait jamais de côtoyer celui que je suis devenu aujourd’hui.
Éternellement insatisfait et d’un tempérament nerveux alimenté par un flux constant d’adrénaline, je réussissais à trouver un vague réconfort par le simple fait de gérer de front une multitude de projets qui m’empêchaient de goûter au moment présent.
Ma perpétuelle insatisfaction avait fait de moi un homme qui devait toujours améliorer sa situation, peu importe que ladite situation méritât ou non d'être améliorée. Le besoin de me surpasser grugeait mon quotidien à un point tel, que j’étais constamment à la recherche de nouveaux défis, d’un meilleur emploi et d’un salaire à la hauteur de mes attentes grandissantes. Cet homme se devait, du moins le pensait-il, de conquérir de plus hauts sommets, de défoncer les portes closes, d’aller plus loin, plus vite, toujours plus vite. Pour y arriver, il croyait fermement qu’il se devait d’être en contrôle de ses émotions. Naïvement, je m’étais mis en tête que pour gravir les échelons du monde corporatif, je me devais d’être en total contrôle de mes émotions. Pendant plusieurs années, je m’exerçais à supprimer les émotions inutiles, à ne pas réagir face aux bonnes et aux mauvaises nouvelles. C’est pendant cette période de ma vie que j’entamai un défi à ma mesure. Je commençai ma carrière de gestionnaire avec la passion et la détermination de celui qui n’accepte rien de moins que la perfection; autant chez moi que chez les autres. Dès la naissance de ma carrière, j’accumulais les succès. Rien ne me déphasait. Rien ne pouvait arrêter ma montée. «Si tu veux, tu peux» constituait ma devise. Et je voulais… Dieu que je voulais!
À mes débuts, j’étais stagiaire à la gérance d’une succursale d’un des plus grands détaillants du pays. C’est à ce moment que je me suis vite rendu compte que j’étais fait pour être gestionnaire. Gestionnaire… ce mot sonnait comme du velours à mes oreilles. À lui seul, il évoquait la puissance, l’indépendance, le contrôle. Mais surtout, les défis associés à ce mot étaient tels, qu’ils occupaient mon esprit au point de me faire presque oublier mon anxiété. Presque. Mon intarissable désir de me surpasser fit progresser ma carrière de façon fulgurante. Plus je gravissais les échelons, plus je me faisais remarquer par mes supérieurs, plus je croyais que mon succès était attribuable à cette fameuse absence d’émotions. Lorsque blasé par une routine trop vite installée, je n’hésitais jamais à remettre ma démission pour recommencer ailleurs. Féroce, perspicace et manipulateur, je repérais toutes les opportunités. Dans le domaine corporatif, toutes ces qualités faisaient de moi un administrateur recherché qui réussissait là où tant d’autres rencontraient difficultés et défaites. Les succès, je les accumulais. Les échecs… j’ignorais même ce mot. J’étais bon, j’étais en demande, et je le savais.
Pendant longtemps, j’ai réussi à exclure cet homme froid et arrogant du foyer conjugal. L’équilibre parfait. Le jour, cet homme gagnait grassement sa vie, pendant qu’à la maison, il nous faisait, à moi et Geneviève, profiter des joies de la vie. J’étais marié et passionnément amoureux. Hormis le travail, rien ne comptait plus à mes yeux que le bonheur de notre couple. Nous avons profité de cet homme pendant de très belles années. Presque onze belles années. La sécurité financière nous permettait de nous évader dans notre amour et de jouir de la vie.
Durant les cinq années qui ont précédé notre séparation, cet autre arriva insidieusement à dresser un mur entre moi et le monde qui m’entourait. Rendu insensible, je m’étais fait prendre à mon propre jeu. Même Geneviève ne parvenait plus à me faire rire. En fait, rien n’y parvenait. Rire, pleurer, apprécier, détester… toutes ces émotions qui font de nous ce que nous sommes m’étaient devenues totalement étrangères. Même aimer, j’avais oublié; j’étais rendu distant, mort à l’intérieur. Mais j’étais en contrôle de mes émotions et j’en étais fier. Recevoir une grosse promotion ou gagner le grand prix au loto n’aurait provoqué chez moi qu’une légère palpitation parfaitement invisible à mon entourage diminuant. Au décès de mon père, le cœur lui fit défaut à cinquante-et-un ans, je n’ai même pas bronché. Il y a quand même certains avantages à ne rien ressentir.
Finalement, Geneviève m’a laissé. Si la vérité doit être dite, je l’avais abandonnée plusieurs années auparavant. À ce point détaché du monde qui m’entourait, je n’arrivais plus à communiquer avec elle. Apathique et insensible à ses besoins, un jour, je me souviens vaguement comment c’est arrivé, elle alla chercher ailleurs ce que je ne lui donnais plus depuis longtemps. De la tendresse, de la passion, de l’attention… je suppose qu’elle avait besoin de se sentir vivante alors que moi, je me trouvais émotionnellement six pieds sous terre.
Quelques mois après notre séparation, j’achetai une nouvelle propriété à Lachine dans un secteur cossu et assez exclusif de l’arrondissement. Pour ajouter au départ de Geneviève, plusieurs amis et membres de ma famille commencèrent à m’éviter. Peu m’importait. J’avais encore mon statut de cadre supérieur, ma Volvo S60, ma nouvelle maison, mes meubles tendance et mes vêtements qui affichaient clairement mon niveau de vie. J’étais quelqu’un d’important et de respecté dans mon domaine. Si mon entourage ne comprenait pas les sacrifices que j’avais dû faire pour atteindre ce niveau, ce n’était pas mon problème. Des jaloux, on en rencontre toute notre vie. Puisqu’il n’y avait personne à la maison qui m’attendait et que le téléphone ne sonnait jamais, je multipliais les heures au bureau. Au moins, mes supérieurs appréciaient mes efforts, eux. Le poste de la vice-présidence aux opérations serait bientôt disponible, dès que ce bon vieux MacAllister prendrait sa retraite, en fait. Une autre promotion en vue. Je voulais ce poste. Le président de la société le savait, je m’en assurais par mon travail plus qu’exemplaire. Convaincu de ma nomination imminente, je commençai à visiter des propriétés dans des quartiers encore plus exclusifs que le mien. Je travaillais plus de soixante heures par semaine pour démontrer ma loyaut

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