Dragons rouges, diables noirs
252 pages
Français

Dragons rouges, diables noirs , livre ebook

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Description

Qui en veut à Jeff, jeune ingénieur fraîchement expatrié en Chine du Sud, pour avoir tenté de le trucider ? À quel jeu trouble joue son collaborateur local, bien planqué derrière ses honorables activités officielles ? Fabio, a été prié, par un manager perplexe et naïf, de percer le mystère. Rapidement, ses découvertes le conduisent à Hong Kong, plaque tournante d'un commerce international, que fréquentent de nombreux traders afro-asiatiques. Mais qui fabrique les objets de ce « business de l'ombre » ? À quel genre de clients sont-ils destinés ? Et… qui tire les marrons du feu ? Qui ramasse la mise ?

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Informations

Publié par
Date de parution 06 mars 2019
Nombre de lectures 3
EAN13 9782140115929
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Quï en veut à Je, jeune ïngénïeur frachement expatrïé en Chïne du Sud, pour avoïr tenté de le trucïder ? À quel jeu trouble joue un certaïn collaborateur local, bïen planqué derrïère ses honorables acvïtés oîcïelles ? Fabïo, quï a beaucoup bourlïngué en Chïne et « connat du beau monde » dans le coïn, a été prïé, par un manager perplexe et naf, de percer le mystère. Rapïdement, ses découvertes le conduïsent à Hong Kong, plaque tournante d’un certaïn commerce ïnternaonal, que fréquentent de nombreux traders afro-asïaques. Maïs quï fabrïque les objets de ce « busïness de l’ombre » ? À quel genre de clïents sont-ïls desnés ? Et… quï re les marrons du feu ? Quï ramasse la mïse ? Il inïra par découvrïr le pot aux roses… sans pouvoïr évïter les balles perdues à ses tendres amïes…
dynamisme économique, mais aussi ses « parïcularismes ». Il a publié chez L’HarmaTan un premier roman,La coursane rouge certains acteurs poliïques et/ou industriels de ce pays, en
apparaît pour la première fois.
Photographïe de couverture de l’auteur.
ISBN : 978-2-343-17067-1 22,50
Robert Pialot JeanPierre Pisetta
Dragons rouges, diables noirs
Roman
Dragons rouges, diables noirs
Écritures Collection fondée par Maguy Albet et dirigée par Carole Martinez Delval (Brigitte),Reviens quand tu pars, 2019. Ciron (Alain),La vie perdue de Maria Montessa, 2019. Desprès (Raymond),Clothaire, 2019. Dulaurier (Sarah),Alizée, 2019. Gavriloff (Georges),L’ombre adultère, 2019. Rouet (Alain),Elle est lui, 2019. La Gorce (de) (Stéphanie),La ligne de crête, 2019. Lebas (Jean-Michel),La petite éternité des vivants, 2019. Pommier (Pierre),Le silence d’en face, 2019. Moreau (Marie-Hélène),Tant de choses à se dire, 2018. Berkani (Derri),Cœur jumeau, 2018. Fourquet (Michèle),Le Khantaaz mongol, 2018. Richard (Richard),Dans le vent de la Cité, 2018. Lagrange (Emanuèle),Dos au vent, 2018. Rond (Bernard),En passant par les Andes, 2018. * ** Ces quinze derniers titres de la collection sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent. La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site www.editions-harmattan.fr
Robert Pialot Dragons rouges,diablesnoirs
Roman
Du même auteur chez le même éditeur La Courtisane rouge, roman, coll. « Écritures », 2017.L’auteur a travaillé dans l’industrie en Chine et prétend connaître le sujet et le cadre de l’action… Mais son expérience littéraire n’aurait pu se concrétiser sans les conseils éclairés et patients de Roger Little, professeur de français émérite (1776) de Trinity College, Dublin, et directeur chez L’Harmattan de la collection « Autrement Mêmes », qui a bien voulu l’accompagner pour la présentation du texte. © L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-17067-1 EAN : 9782343170671
REVOIR HONG KONG ET… Ouf ! À l’issue d’un sprint victorieux – il y avait d’autres prétendants – me voici confortablement installé sur le siège avant de l’impériale du bus A21, qui relie l’aéroport à la pointe de Kowloon. Je vais donc pouvoir, une fois de plus, déguster dès mon arrivée la vue magnifique sur la baie hongkongaise. Ce petit succès m’encourage à tenter un coup de téléphone vers mon pote Greg, ex-trois-quarts centre (« honoraire »), vieille gloire du Hong Kong Rugby Club, et, accessoirement, une des plumes les plus impertinentes du canard du soir, dans l’ex-colonie britannique. Ça sonne, ça sonne… Quelques borborygmes me parviennent enfin, des raclements de gorge qui ne me laissent présager rien de bon… Il finit quand même par émerger, le bougre : – Hey froggy, déjà débarqué ? Hic ! Not possible ! Un typhon te soufflait dans les fesses ? T’as pas un peu sommeil, non ? Mon vieux, je suis encore dans mon pieu à Lamma Island, sorry, my old chum ! Hic ! Well, cette matine, je dois passer d’abord mon bureau, end up my paper, drop it… Tu te souviens mon petite pub, Aguilar Street, hey ? Tu te prends petite mousse, le temps que je te rejoins. Hic ! But, hey ! Don’t worry, I got your problem. I had a look all around for your 1 little rookie, I got some feeling about that . Je te dis tout à l’heure. 2 Now you let me some time, OK ? Got a bit hung over ! Hic ! – Prends ton temps, cher Gallois, y a pas le feu au Harbour ! Le rookie va bien pouvoir patienter encore un peu, le temps que tu cuves ta cuite ! Reprends donc ton souffle ! On dirait que t’as chopé un sacré caramel, quelque chose de sec. Enfin, quand je dis sec… Façon de parler ! T’affole pas, mec, le temps de déposer mon sac à Temple Street, une petite douche, un caoua chez le Rital du coin, un coup de Star Ferry, je seraijust on time, big boy ! Un conseil quand même, fais gaffe en te rasant ! Un accident est si vite arrivé ! J’ai quand même un peu hâte qu’il retrouve rapidement ses moyens. Mais j’ai de l’espoir ; j’ai maintes fois été bluffé par ses exceptionnelles facultés de récupération, j’entends hors des terrains… 1 Pas de souci, je vois ton problème ! J’ai jeté un coup d’œil sur le cas de ton jeune blanc-bec, je vois de quoi il retourne ! 2 Maintenant, tu me lâches un peu, OK ? J’ai vraiment mal aux cheveux !
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C’est un beau matin ensoleillé d’octobre, sans typhon à l’horizon ni ailleurs, bien que ce soit la saison. Mon vieux copain Greg, bon Gallois solidement incrusté sur le Rocher, inamovible reporter au Hong Kong Evening Post, se dispose donc à m’accueillir pour notre chaleureux et rituel pot des retrouvailles. Bien entendu, tradition oblige, ce sera dans sa taverne favorite. Je le bigophonais depuis le CityBus A21, qui, depuis l’immense et moderne aéroport de Chek Lap Kok, va me conduire, à travers la foule lève-tôt qui se rue au turbin, jusqu’à la pointe sud de Kowloon, à deux pas du Star Ferry. Les deux Australiens, que j’ai battus d’une courte tête pour la conquête du meilleur point de vue, m’adressent un sourire très fairplay. Nous échangeons quelques mots, en bons routards mondialistes. Je connais par cœur l’itinéraire, aussi c’est sans grande surprise que j’apprends qu’ils se rendent àChungking Mansions. Sur le fameuxGolden Milede Nathan Road, qu’emprunte ce bus, cet étrange, unique caravansérail tiers-mondiste s’est installé sans vergogne au beau milieu des commerces de luxe. C’est devenu le repaire – entre autres – des backpackers transcontinentaux, qui se transmettent LE tuyau de cette adresselow cost,un dealunique dans l’ex-colonie britannique qui reste une des plus chères métropoles du globe. En vieil habitué de la ligne, il y a beau temps que, pour jouir du paysage, j’ai mis au point sans vergogne cet innocent stratagème. Une fois conquise cette pole position, je m’en colle plein les mirettes, redécouvrant en un plaisir toujours renouvelé l’époustouflant spectacle de l’immense baie, avec ses îles et ses collines qui barbotent dans le Pacifique, amarrées les unes aux autres par leurs élégants viaducs arachnéens ; je sens déjà remonter en moi une vieille jouissance. La vue panoramique, depuis le pont suspendu entre le ciel et l’océan, les cargos transatlantiques que le décor miniaturise, les sampans lilliputiens des pêcheurs qui s’agitent comme des fourmis au fond des criques. Peu à peu se rapproche le Peak, qui a conservé son uniforme british, planquant sa verdure coloniale derrière les silhouettes arrogantes et sublimes des hautes tours de verre et d’acier. Dessinées par les cracks internationaux de la mode architecturale, Foster, Pei et bien d’autres, imposant leurs froides poses de stars de défilés de mode : du grand standing ! Sans transition, le bus quitte l’impérial viaduc pour se faufiler comme il peut à travers les cages à lapins lépreuses où ont échoué les vagues successives d’immigrants de Chine continentale. Il revient enfin à la lumière, débouchant sur la fastueuse « voie dorée »,
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l’iconique Nathan Road, où s’entassent, en jouant des coudes, sous les énormes enseignes lumineuses, les milliers de boutiques, malls, restaus et bars de luxe… Tous les pièges à nanas friquées, accourues tout excitées des quatre coins du monde, animées du futile espoir d’y dénicher de quoi tromper l’ennui de leurs vies de petites filles riches. Je descends du bus à Jordan Station, dépose rapidement mon léger bagage dans mon petit hôtel habituel, dans une rue du quartier, calme durant la journée,Temple Street. Pas à proprement parler un hôtel de charme, et le sourire commercial de sa taulière ne vaut pas plus d’une étoile. Heureusement, je ne vis pasTemple Streetà l’hôtel, mais dans 1 la rue, quand vient la nuit : sesdapaidang, bars, boutiques, bouquinistes, gargotes, tea-houses, et son marché de nuit, tout ça un peuborderline,animé d’une faune mélangée, pittoresque, dans la chaleur tropicale… Par malheur, cette fois-ci, je ne puis m’autoriser la moindre palinodie. Je dois au contraire hâter le pas pour parcourir leur fameux « Golden Mile », qui mène à la pointe sud de Kowloon, où toutes nos charmantesshopping victims(et même les autres) rêvent de venir perdre leur âme et gaspiller leurs dollars. Ma mission a été classée URGENT. Je dois tout d’abord attraper dare-dare le premier Star Ferry et rejoindre Greg, comptant bien que mon appel l’aura viré de son pieu, malgré sa gueule de bois. Car je ne suis pas aujourd’hui dans mon rôle habituel de grand reporter, spécialisé dans l’évocation des mœurs de la Chine moderne, bon connaisseur des milieux de l’Empire du même nom… Ce qui m’autorise, d’ordinaire, un minimum de décontraction. L’objet de cette énième visite à la « Cité de l’Asie » n’autorise aucun dilettantisme. Un brave petit gars « bien de chez nous » vient de se faire flinguer, juste de l’autre côté de la frontière, comme un vulgaire truand, de trois balles de 7.65 – un miracle qu’il n’ait pas été mortellement blessé. Voilà qui coupe court aux romanesques divagations auxquelles m’invite le décor hongkongais. Dans ces pénibles circonstances, je suis tenu d’adopter un programme express ! Pas question de muser en route. Urgence absolue, tel est l’impératif mot d’ordre d’un commanditaire exceptionnel pour cette mission singulière.
1 Restaurant populaire.
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Je m’explique. Petit flashback sur ma semaine dernière. Me voici tranquillement attablé à la terrasse ensoleillée de mon bistrot favori de Belleville, le quartier parisien où je me suis enraciné, en train de vider posément ma Leffe, sans le moindre stress à l’horizon… Voilà que mon portable vient interrompre ce placide farniente. Numéro ? Private number qu’il m’affiche… Diable ! – C’est toi Fabio ? C’est Dominique ! Lefort ! Oui, Lefort, de ta promo à l’École ! Ton associé de binôme en T. P. de chimie chez le professeur… celui qu’on appelait Nimbus ! Tu ne te souviens pas ? Pourtant, tu en as pompé sur moi, comme un sacré fumiste que tu étais en ce temps-là, des comptes rendus de Travaux Pratiques ! Ah ! notre jeunesse estudiantine ! C’était le bon temps, pas de soucis ! Tu m’as peut-être un peu oublié ? – Doume ! Mais c’est comme si c’était hier ! À peine une petite vingtaine d’années, quoi ! Mais dis donc, mis à part ces indécents commentaires sur mes prétendues lacunes en chimie… depuis que tu es devenu un grand manitou à la MATI, je ne peux pas dire que j’aie souvent eu l’honneur d’aussi attendrissants souvenirs de ta part ! Il émet une sorte de râle, un rictus avorté, comme un qui est pressé de couper court, d’en venir au fait : ce qui veut dire, quand on le connaît un peu, arrête tout de suite tes blagues à deux balles, tu me fais perdre mon précieux temps de CADRE DE HAUT NIVEAU ! – Écoute-moi, Fab, arrête de déconner, sois sérieux une minute ! Il vient de me tomber une tuile mahousse sur le coin de la gueule. Ou, plus précisément, sur une de mes filiales, ma dernière-née, une petite chinoise ! Tu vois sans doute où je veux en venir ? Je te la fais courte ! Cette boîte, je l’ai reprise en début d’année. Elle est située dans un bled, sur la côte de la Mer de Chine du Sud, au sud-ouest de Guangzhou. Deux cents bornes, peut-être. Figure-toi que le directeur que j’y ai parachuté – un jeune gars de notre École, qui plus est – vient tout juste de faire l’objet d’une tentative d’assassinat ! Cela faisait à peine huit mois qu’il avait pris ses fonctions ! Pas croyable, non ? Là-bas, c’est la panique à bord. Personne n’y comprend rien. Les rapports qu’on m’envoie sont plus fumeux que les déclarations d’un Comité Central. J’ai ABSOLUMENT besoin de quelqu’un de fiable pour aller voir DE QUOI IL RETOURNE ! Quelqu’un qui connaisse bien le pays, qui soit capable de mener une enquête discrète, ça va sans dire officieuse, mais… efficace. J’ai pensé à toi. J’ai lu tes reportages dans la grande presse ! Pas de doute, j’y ai constaté que tu connaissais l’Empire du Milieu comme ta poche ! Y compris ses bas-fonds, Je te
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connais ! Car évidemment, c’est plus que louche, cet attentat ! J’imagine qu’il pourrait bien y avoir derrière cette affaire, quelque chose comme une mafia ; là-bas, les triades ils appellent ça, tu dois en savoir bien plus long que moi ? Bon, on peut en parler, toi et moi ? Fissa ? Y a le feu, tu sais ! Allez, fais ça pour moi, merde ! Tu seras encore mieux payé que par ton sacré canard ! On est tombés d’accord pour un rendez-vous « exploratoire » dès le lendemain, à son siège de la Défense. Ce Doume, nos liens se sont quand même bien distendus depuis les T. P. de chimie que soi-disant je pompais sur lui. C’est bizarre, tout de même, qu’il s’en souvienne ! Comme quoi, ayant subi de longues études communes, nous ne souffrons pas tous des mêmes séquelles. Les T. P. de chimie ! J’avoue qu’il y a bien longtemps que mon petit cerveau bourlingueur ne m’a pas emmerdé avec ce genre de cauchemar. Bref, désormais, nos rapports se limitent à un dîner de promo tous les quatre ans, et entre temps silence sur la ligne. Nous ne barbotons plus dans les mêmes eaux ! Par chance, côté grands reportages géopolitiques, qui meublent mon emploi du temps habituel, il se trouve que je suis peinard pour les deux semaines à venir ; alors, pourquoi ne pas me pencher sur ce drame, qui hante mon ex-camarade devenu Grand Patron ? C’est sûr que la MATI devrait avoir les moyens de me considérer à ma juste valeur… Et puis, ce jeune camarade inconnu, à moitié dézingué si loin de sa maman, merde ! Il y a de quoi émouvoir les plus endurcis, non ? Le lendemain, midi, la Défense, ses tours étincelant au soleil, ses cadres costard-cravate dans les ascenseurs, les couloirs discrets aux portes fermées, hantés de quelques secrétaires fringuées bcbg au sourire pincé, l’immense burlingue de PDG sans un papier qui dépasse, pas le moindre brin de poussière dans les coins. L’univers dans lequel j’ai failli succomber… Accolade entre camarades (d’École) – bien plus chaleureuse qu’à l’habitude. Pas de doute ! Il doit vraiment avoir besoin de moi. Luxueux fauteuils de cuir fauve. Il sonne la secrétaire – pardon, son assistante de direction – qui ramène sa classieuse trombine, chignon à quatre épingles et jupe aux genoux, en parfaite harmonie avec le décor. – Café ? Je me souviens que tu l’aimais « ristretto ». Il en rajoute dans la veine « c’était le bon temps ». Un vrai travail de pro.
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