l'Étoile Boréale

Anne Mahé

Description

95 % de la population juive du Danemark fut sauvée au cours du mois d'octobre 1943 grâce à une mobilisation de tous les Danois. Les Juifs danois traversèrent le Sund, le bras de mer entre le Danemark et la Suède, dans de simples bateaux de pêcheurs. C'est cette extraordinaire opération de sauvetage que ce roman raconte à travers l'histoire de trois jeunes : Svend, jeune étudiant en médecine de Copenhague, et la belle Kirsten, avec leur ami Claus. En pleine tourmente, ils forgeront leur destin.

Sujets

• Harmattan Littérature
• Roman historique
• Littérature

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 22 mars 2019
• Nombre de lectures: 8
• EAN13: 9782140117305
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Anne Mahé

L’étoile boréale Danemark, octobre 1943

Préface de Serge Klarsfeld

L’étoile boréale

Anne Mahé L’étoile boréale Danemark, octobre 1943 Préface de Serge Klarsfeld

Du même auteur Le serment de Thermidor, L’Harmattan, 2017. Beurre salé, L’Harmattan, 2018. © L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-16270-6 EAN : 9782343162706

Préface e Dans l’Europe occidentale submergée par le III Reich il y a 75 ans, seuls subsistaient quelques îlots de neutralité : la Suisse , la Suède , l’Espagne , le Portugal et une exception : un petit État qui, en avril 1940, avait signé immédiatement la fin des hostilités dès que sa neutralité avait été violée par l’invasion allemande ; un État considéré comme racialement acceptable, un État dont la production agricole était hautement appréciée par l’Allemagne en guerre et qui avait préservé pendant près de trois ans une quasi-liberté politique, les Allemands n’ayant pas à craindre d’attentats menaçant la sécurité de leurs troupes. La petite communauté de Juifs danois, qui avait par ailleurs accueilli un certain nombre e de réfugiés, surtout ressortissants du III Reich, se trouvait comme au cœur paisible d’un typhon, mais craignant à tout moment que la tempête ne s’abattît sur elle.

C’est dans ce contexte historique que se situe le roman de Anne Mahé ; un roman remarquablement construit du point de vue dramatique autour de plusieurs personnages qui incarnent les Danois de l’élite sociale confrontés à la situation de 1940 et à son évolution à la fois défavorable aux Allemands, à la population danoise astreinte aux privations et aux atteintes à ses valeurs démocratiques, ainsi qu’aux Juifs

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désormais sous la menace d’une déportation rendue inévitable pour les Nazis en passe de perdre la guerre.

L’intrigue tourne autour d’un trio amoureux sur lequel repose le fil du récit : Kirsten, la fille de Jan Sorensen, conseiller du courageux roi Christian X ; Svend, le jeune médecin qu’aime Kirsten pour sa solidarité et sa droiture et qui pèse chacune de ses décisions avant de s’engager ; Claus, l’ami de Svend, qu’aime également Kirsten pour sa fantaisie, ses élans juvéniles, sa fougue et son charme. Pendant l’occupation du Danemark, Kirsten est partagée et se partage entre Svend et Claus. Les personnages historiquement importants ne sont pas secondaires et jouent un rôle considérable parce que le talent de l’auteur les rend vivants dans leur complexité : Jan, le père de Kirsten, partagé entre le respect de ses valeurs libérales et le souci de l’intérêt général ; Lars, son ambitieux adjoint qui profite de la situation qui empire pour prendre la direction de la police politique au service des occupants ; Joachim Meyer, diplomate allemand sans scrupule au temps de la victoire, mais qui trouve un brin de conscience quand la défaite menace et qu’il s’agit d’organiser une rafle monstre des 7000 Juifs qui vivent au Danemark ; Werner Best, le gouverneur allemand du pays, nazi fort intelligent, disgracié par Heydrich qui en avait fait son suppléant, éloigné de Berlin à Paris comme chef de l’administration militaire et revenu en grâce par sa nomination à Copenhague. C’est le même Best que j’ai contre-interrogé à la Cour

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d’assises à Bonn en 1988 et mis en difficulté lorsqu'il a minimisé son rôle, en produisant un document établissant qu’il avait remplacé Heydrich à la tête de l’Office Central de Sécurité du Reich en septembre 1939. D’autres personnages tournoient dans ce récit haletant dont les chapitres les plus émouvants se situent pendant le sauvetage des 6500 Juifs par le roi, l’administration, la police et la population. L’angoisse des familles juives, la solidarité des Danois, l’engagement des uns dans la résistance, de quelques autres dans une collaboration ignominieuse, le passage en bateaux des Juifs en Suède, tout cela sur fond d’aller- retour de Kirsten entre Svend et Claus ; tout cela - l’amour et l’Histoire, la passion et les passions - vous saisit à la gorge et en même temps vous instruit. Un roman qui se lit d’une traite et qui mérite le plus grand nombre de lecteurs.

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Serge Klarsfeld