L ombre d Eda. Roman
157 pages
Français

L'ombre d'Eda. Roman , livre ebook

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157 pages
Français

Description

L'héroïne de ce livre est une chouette effraie se transformant en une jolie femme qui apprend à distinguer la lumière de l'obscurité, tout en comprenant que les deux sont de même nature, car il n'y a pas de lumière sans obscurité ni d'obscurité sans lumière. C'est seulement lorsque les deux natures en nous sont acceptées que nous évoluons vers l'authenticité et l'épanouissement. Ce roman, « aventure d'une vie humaine », est avant tout l'aventure de la conscience. Plus nous devenons conscients, plus nous devenons libres.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 janvier 2020
Nombre de lectures 5
EAN13 9782140140419
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sonia ChenitiL’ombre d’Eda
Les dames blanches, dans les civilisations antiques comme
l’Égypte, représentaient la lettre « N ». À Babylone, on
représentait les pieds de la déesse Lilith avec les pattes de ce
volatile. Dans la mythologie grecque enfn, la chouette était
l’animal sacré de la déesse Athéna et elle symbolisait la sagesse
et l’intelligence.
L’héroïne de ce livre est une chouette efraie se transformant
en une jolie femme qui apprend à distinguer la lumière de
l’obscurité, tout en comprenant que les deux sont de même
nature, car il n’y a pas de lumière sans obscurité ni d’obscurité
sans lumière. C’est seulement lorsque les deux natures en
nous sont acceptées que nous évoluons vers l’authenticité et
l’épanouissement.
Ce roman, « aventure d’une vie humaine », est avant tout L’ombre d’Eda
l’aventure de la conscience. Plus nous devenons conscients,
plus nous devenons libres. ROMAN
Sonia Cheniti, qui a déjà écrit plusieurs ouvrages
(La colombe de l’Arche, Fleur de saison, Écrits de
femmes, Les voleurs de rêves), a reçu plusieurs
prix, dont le Diplôme de nouvelles, le prix du
Concours international « Femmes Méditerranée »
en juin 2010, le deuxième prix du concours de
poésie « Éclosion de vers », organisé par la Maison
des associations culturelles Achouria à Carthage.
Photos de couverture : © Pixabay.
16 €
ISBN : 978-2-343-19367-0
L’ombre d’Eda Sonia ChenitiL’ombre d’Eda
Roman Sonia Cheniti
L’ombre d’Eda
Roman © L’Harmattan, 2020
5-7, rue de l’École-Polytechnique ‒ 75005 Paris
www.editions-harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-19367-0
EAN : 978234 3193670Dédicace
À la mémoire de JEAN CLAUDE MAREC
Aucune dédicace ne saurait exprimer l’estime et le
respect que j’ai toujours eu pour toi. Parmi toutes tes
qualités, celle qui a gravé ma mémoire, c’est l’homme
fidèle et fol amoureux de son épouse BERNADETTE, vous
étiez les inséparables, vous étiez et vous êtes et vous serez
à jamais la plus belle histoire d’amour. La mort sépare les
corps et non les cœurs. Tu resteras à jamais gravé dans nos
mémoires, paix à ton âme.
Karim à Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons,
et que Dieu t’accueille dans son vaste paradis. Mon cri étouffé allume les brasiers de l’infini
La solitude chante sa lassitude,
Avec fougue, l’âme embrasse la vie,
Sans un bruit, elle s’illumine et s’envole PREMIÈRE PARTIE
LA VILLE
AUX DIAMANTS C’est sous un verger
que tout a commencé
Chaque matin, je me lève avant l’aube. Je fais ma toilette
en plein air près des bouches à eau dont il avait la clef.
Parmi les ouvriers qui travaillent, je connais presque tout le
monde. Des gens simples pour la plupart. Souvent, entre
eux, il est question de moi. On raconte à mon sujet de
terribles légendes. Mais moi, je ris de leur naïveté, non sans
éprouver un certain sentiment d’orgueil qui me gonfle
machinalement les narines. Sans famille, seule au monde,
je vis tant bien que mal au jour le jour dans les grands
jardins du Belvédère*. Les jours d’été, n’importe où, à
l’ombre, dans quelque coin. J’aime surtout la solitude en
compagnie des arbres. Mais, d’autres fois, quoiqu’aimant
mieux mon isolement, je ressens le besoin de déroger à la
règle. Alors, pour prendre une vraie purgation, je vais
retrouver mes quelques amis. Ces derniers après quelques
semaines d’absence s’étonnent de me voir surgir, mon
gourdin à la main, poussiéreuse, les prunelles en feu comme
si je revenais de la Mecque à pied. Ils sont quatre en
particulier : Brahim, Ali, Béchir et Bou-Djema. Le premier
est le plus vieux. C’est un Algérien de petite taille, à longue
moustache, qui parle un arabe onctueux et émet par endroits
de mots français. Très original comme type. Un peu arqué
sur ses jambes et la plupart du temps vêtu d’une longue
blouse qui avait été jadis d’un bleu nil*, mais qui, déteinte
aujourd’hui, prend un ton plutôt pâle. Il porte sur la tête,
pour se préserver de la poussière, un sac plié en forme de
capuchon qui lui pend sur le dos. Presque toujours ainsi.
Hiver et été, avec aux pieds, des godasses sans lacets. Il est
un ancien combattant qui avait servi la France durant treize
longues années et s’en montre fier. Il raconte qu’ayant passé
13 l’âge pour être envoyé au front, on l’avait néanmoins
employé au ravitaillement. Mais une gloire aujourd’hui
pour lui d’avoir un fils dans la Marine qui bourlingue sur
les hautes mers. Il en parle à tout propos.
Les trois autres sont des Tunisiens. Quarante ans ou un
peu moins. Ali boite de la jambe gauche et paraît malingre.
Béchir a la moustache qui frise et Bou-Djema la passion du
sommeil. Ali est toujours en mouvement. À cause justement
de sa jambe qui traîne, il se sent comme obligé d’aller et
venir sans cesse. Il ne prend pas un moment de repos. Du
matin au soir, on ne voit que lui. D’un lieu à l’autre, à
travers champs. Il transporte du bois, tantôt des outils.
Chaque fois ramassant sa jambe pour l’aider de la main
gauche, il s’en va en sautillant comme un crapaud. Partout
on le rencontre peinant seul ainsi sur la route, depuis le lever
jusqu’au crépuscule. Béchir, au contraire, ne se sépare
presque jamais de Bou-Djema. L’un dort toute la journée,
tandis que l’autre vieillit tranquillement sur ses songes en
se lissant les poils des lèvres. Tous deux, d’ailleurs, ont à
leur disposition de confortables tombereaux sur lesquels ils
font leur tournée chaque matin pour les ordures.
Je me mêle de temps à autre à leurs travaux. Brahim est
chargé de balayer les allées, les routes. Ali part on ne sait
où, toujours traînant la jambe. Et Bou-Djema attèle la
vieille « Mnaourah », la mule, pendant que Béchir, les rênes
déjà en main, le regard lointain se tiraille doucement la
moustache. Enfin ils partent bientôt en voiture. Et
BouDjema, qui a préparé avant tout sa litière, s’affale dans un
coin.
Je m’allonge sous un verger puis m’assoupis. Ô verger
de beauté, les feuilles et les rameaux soutiennent tes beaux
fruits avec la même fierté qu’une femme ses bijoux. Les
arbres sortent de leur ombre, baignés de rosée, comme des
créatures humaines pour la parade quotidienne. Soldats
d’une armée invincible, ils apportent la joie, les parfums.
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Rouge est la grenade, vert est le citron, rouge l’oranger,
blanches et étincelantes sont les fleurs de l’amandier aux
majestueux grains de beauté.
Parmi elles jaillissent les dames blanches à qui les Grecs
antiques attribuaient le symbole de la sagesse. Elles étaient
liées à la déesse grecque Athéna, déesse des Arts et de la
sagesse, de la guerre défensive et de l’activité intelligente.
Les dames blanches, aux grands yeux noirs, au visage
expressif en forme de cœur, dont les plumes se recourbent
imitant l’arc délié de la lettre Noun, tracée par un
calligraphe andalou. Les dames blanches aux cheveux
blancs, aux ailes musquées qui renvoient en plein jour les
reflets de la lune : toutes tournoient et se poursuivent dans
les airs qu’elles font retentir de leurs chants sans paroles,
mais pourtant si compréhensibles pour tous les adorateurs
du Très-haut.
Et voici que sur terre, parmi les menthes odorantes des
séguias, s’avancent tout à coup deux dames blanches à
figure humaine. Leurs cheveux ont le reflet irisé du ramier,
leurs voiles transparents ont la légèreté du duvet que
recouvrent leurs ailes, leurs foulards ont les couleurs pâles
de leur tête, leurs mains teintes de henné et leurs lèvres
teintes de mesouak* ont l’éclat du rubis. Mais, quoique
simples habitantes de la terre, combien elles surpassent
leurs sœurs, habitantes du ciel ! Voyez les balancements de
leur démarche, admirez ces fleurs prêtes à s’épanouir sur
leurs poitrines, et surtout écoutez leur chant de vrille, plus
vrai que celui d’un rossignol.
Leur charme est si attirant, si irrésistible, que d’une
source tarie depuis longtemps, l’eau s’empresse de jaillir
plus abondante que jadis pour les écouter et vient baiser
leurs pieds en les arrosant des larmes de l’admiration
reconnaissante. Ces jeunes dames blanches s’échappent de
leurs nids pour la première fois, et s’adonnent gaiement à
leurs premiers ébats : se prenant les mains et les
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