La joie se love au creux des vagues
304 pages
Français

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La joie se love au creux des vagues , livre ebook

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Description

La question que pose La Suite Aquatique est la suivante: comment évoluer en ce siècle qui est le nôtre? L'action de ce premier tome se situe en plein en son centre, en 2050.
Envoyée par son parrain, une jeune femme se présente dans un village du Bas-Saint-Laurent, sans savoir ce qui l'attend. On lui remet les clés de l'église désaffectée, qu'en fera-t-elle?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 février 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782897754327
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0025€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Normand Gagnon
 
 
 
 
LA JOIE SE LOVE AU CREUX DES VAGUES
 
Suite Aquatique
Tome 1
 
 
 
 
Conception de la page couverture : © Les Éditions de l’Apothéose
Images originales de la couverture : Shutterstock 238408846 et 1892167846
 
 
Sauf à des fins de citation, toute reproduction, par quelque procédé que ce soit, est interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur ou de l’éditeur .
 
Distributeur : Distribulivre   www.distribulivre.com   Tél. : 1-450-887-2182 Télécopieur : 1-450-915-2224
 
© Les Éditions de l’Apothéose Lanoraie ( Québec) J 0K 1E0 Canada apotheose@bell.net www.leseditionsdelapotheose.com
 
Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2021 Dépôt légal — Bibliothèque et Archives Canada, 2021
 
ISBN papier  : 978-2-89775-415-0
ISBN Epub : 978-2-89775-432-7
 
 
Imprimé au Canada
 
 
 
 
 
 
 
LA JOIE SE LOVE AU CREUX DES VAGUES
 
 
 
 
Préambule
 
 
Je n’ai jamais demandé d’être sainte. S’il y a une part de divin en moi, je la partage avec toutes et tous. C’est ce que je m’évertue à répéter à mon entourage, sans toujours réussir à le convaincre.
Historiquement, d’ailleurs, le métier de sainte n’est pas de tout repos : au pire on se fait arracher les ongles ou rôtir au feu, au mieux on se fait figer sur un froid piédestal d’où notre seul lien avec les vivants est le contact humide de leurs lèvres sur nos pieds de marbre. Voilà pourquoi la seule façon de se sortir indemne de la sainteté est de la partager – solidairement saintes et saints ou pas du tout !
C’est avec ces considérations à l’esprit que j’ai accepté de publier ce qui était d’abord mon journal personnel en visant deux objectifs : en premier lieu, montrer le cheminement tout ce qu’il y a d’humain qui m’a menée d’hier à aujourd’hui. Ensuite, l’intention de cartographier les étapes de création de notre communauté des « Bateliers » a émergée, dans l’espoir d’éclairer un tant soit peu la route de ceux qui poursuivront, ici ou ailleurs.
Aussi, on m’a soufflé à l’oreille, au cours de cette aventure, qu’il faudrait en venir à essaimer... je ne suis pas plus reine des abeilles que sainte, mais si je décompose le mot « essaimer » à ma manière, pour en faire un amalgame d’« essayer » et d’« aimer », alors je veux bien contribuer à cette mission, qui est au cœur de toute véritable quête.

 
 
 
Introduction
 
 
 
Je me suis mise à scribouiller des notes un peu échevelées dès mes premiers jours à Saint-Simon, au printemps 2050. Ma formation (ou déformation) m’a cependant vite poussée à imposer un minimum d’ordre dans cet amas de mots qui s’accumulaient.
Ce document est un reflet fidèle de cette évolution. Vous y trouverez d’abord mes premières réflexions « brutes », telles quelles, qui illustrent l’état d’esprit de doute et d’intense questionnement de mes commencements ici ; puis, j’ai ordonné la suite sous trois rubriques :
Menu du jour est une référence alimentaire qui indique que chaque journée est l’occasion de se nourrir de ce qui se présente (quoique certains de ces repas soient plus appétissants que d’autres !) On y retrouve donc le fruit de mon quotidien. Cette structure de base, avec mention de la date, une fois amorcée, a perduré jusqu’à la fin ;
Regards dans le rétroviseur est le titre que j’ai donné lorsque je fouillais dans le passé pour en extraire les planches et madriers qui pouvaient servir à insuffler force et sens à l’édifice du présent ;
« Contemplactions », enfin, renferme certains de mes discours et méditations, préparés ou spontanés, ainsi que ceux des autres membres de la communauté ; d’ailleurs, les apports de chacune et de chacun, insérés çà et là, enrichissent son contenu et font de ce document une œuvre somme toute collective.
L’un de ces apports, qui est peu visible, mais d’une importance capitale, est celui de la vaillante Hirondelle, qui a pris sur elle le rôle de secrétaire, enregistrant des paroles par-ci, les transcrivant par-là, faisant preuve d’un sens critique à la fois intelligent et délicat, une prouesse d’équilibriste digne des meilleurs enfants du cirque.
 
 
 
 
Que ce récit puisse apporter sa modeste contribution à la grande lignée de ceux qui s’évertuent à chercher, trouver et naviguer sur les Fleuves Sacrés de ce monde.
 
 
 
 
 
 
 
16 mai 2050, 2 h de la nuit
Qu’est-ce que je fais ici   ?
 

 
16 mai, 20 h
 
« Qu’est-ce que je fais ici ? » Je viens de transférer cette question, que j’avais griffonnée au dos de mon billet de convoyeur, sur la première page d’un cahier Canada jaune et jauni, relique de mon enfance, que j’avais inclus dans mes bagages. Piteuse tentative, à la limite enfantine, de trouver des repères, de mettre de l’ordre dans le foutoir de ma vie.
Mais il faut bien commencer quelque part. En l’occurrence du mot « ici ». Saint-Simon-de-Rimouski. La citadine que j’ai été ces dernières années pourrait être tentée de le décrire ainsi : un minuscule bled oublié, sur le bord d’une route 132 quasi désaffectée, dans une région négligée. En effet, j’ai pu faire un rapide tour à pied du village plus que paisible en moins de quinze minutes. Soit. Cependant, la fille qui a passé sa jeunesse à la campagne dans les Cantons de l’Est se rebiffe. Le moindre point sur une mappemonde n’est pas nulle part. Et c’est dans cet « ici » précis, pour le meilleur ou le pire, comme dans tout mariage qui se respecte, que j’ai été appelée à poser mes valises.
Il n’en demeure pas moins que mon parrain bien-aimé vient de me jouer un maudit bon tour. Comme d’habitude, son « timing » était parfait. Il voyait bien que je tournais en rond, m’enfonçant comme un tire-bouchon dans un liège qui se désagrège. Il savait que je saisirais la moindre bouée pour m’en sortir, sans trop poser de questions. Alors quand il m’a fait miroiter les bienfaits d’un nouveau départ, quand il m’a dit que de toute manière l’achat de mon « cadeau » était déjà chose faite, j’ai à peine sourcillé, et j’ai docilement largué les amarres.
J’ai au moins eu la présence d’esprit de faire d’abord un saut à Shefford pour bourrer mon auto, de manière chaotique, sous l’œil mi-amusé, mi-navré de mes grands-parents. C’est en les embrassant que j’ai soudain pris conscience du geste de rupture que je posais, en plongeant tête baissée vers l’indéfini. Grand-père Peter a semblé deviner mon sentiment quand il a dit que si ça ne marchait pas, il y avait toujours une place pour moi chez lui.
L’achat de mon billet de convoyeur à Drummondville et surtout le serrement de mon véhicule dans une de ses centaines de mains métalliques ont scellé l’irrévocable  : je fonçais désormais à 200 à l’heure vers l’inconnu, joignant ainsi mon sort à celui de tous les migrants de la Terre.
Décrochage à la station Trois-Pistoles, comme parrain Angelico l’avait indiqué. Je me rendis de là au presbytère de Saint-Simon. On devait me remettre une clé. Première surprise : on m’a remis tout un trousseau. Le vieil homme, qui s’était présenté comme étant « Bertrand Riou, sans “x”, à votre service », a semblé trouver ça drôle.
— Ah bon, il ne vous a pas informée ? Vous êtes la propriétaire de tout le bataclan – le presbytère, l’église et les bâtiments attenants. Si je comprends bien, ce n’est pas le moment de demander ce que vous allez en faire. Je vous laisse digérer ça.
Mon très comique parrain et son comparse Riou se payent donc ma tête en y insérant une question existentielle et sa sous-question tout aussi étourdissante :
1-        Qu’est-ce que je fais ici ?
1b- Que faire, ici, de l’édifice central du village, qui, à mon grand dam, m’appartient ?
 

 
17 mai, 9 h
 
Je me lève un peu groggy, suite à une première nuit agitée au presbytère, où j’ai établi mon quartier général. La bâtisse

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