La nation qui s étiole
119 pages
Français

La nation qui s'étiole , livre ebook

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119 pages
Français

Description

Dans la capitale Kissi, au lieu d'étudier, la plupart des jeunes passent la majeure partie de leur temps à deviser dans leurs "grins". La fainéantise, l'anarchie et le favoritisme sont de règle dans le pays. C'est dans ce contexte que le caporal Warakoro accède au pouvoir à la faveur d'un putsch. Pendant que le souverain et son entourage vivent dans l'opulence, le peuple croupit de plus en plus dans l'indigence...

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Date de parution 02 décembre 2017
Nombre de lectures 6
EAN13 9782140053245
Langue Français

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Extrait

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Adama FANKÉLÉTRAORÉ
LA NATION QUI S’ÉTIOLE Roman
La nation qui s’étiole
© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-13644-8 EAN : 9782343136448
Adama FANKÉLÉTRAORÉLa nation qui s’étiole Roman
Avant-propos Est-il besoin de nos jours de démontrer l’importance de la lecture et l’utilité du livre ? Des philosophes, des poètes, des romanciers, des hommes d’Etat qui ne sont pas souvent des contemporains les ont suffisamment évoquées. Les citations suivantes en sont quelques illustrations : - Montesquieu : «Une heure de lecture est le souverain remède contre les dégoûts de la vie» - Voltaire : «La lecture agrandit l’âme, et un ami éclairé, la console» -Emannuel Kant : «Une lecture amusante est aussi utile à la santé que l’exercice du corps»- Victor Hugo : «Qui que vous soyezqui voulez cultiver, vivifier, édifier, attendrir, apaiser, mettez des livres partout. » Alphonse de Lamartine «Toutes les grandes lectures  : sont une date dans l'existence. » - Nelson Mandela : «Une nation qui lit est une nation qui gagne». - Amadou Traoré, libraire et éditeur malien : «Un pays qui tourne le dos au livre recule» - Samba Niaré, écrivain et éditeur malien : «Un peuple qui ne lie pas s’étiole» Dans le numéro du 2 janvier 2002 du journal « Les Echos », Samba Niaré a écrit ceci :« Chaque fête que Dieu fait du premier janvier au 31 décembre, on s’échine
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pour combler ces petits anges (les enfants), en oubliant l’essentiel : le livre qui contribuera à construire leur avenir. Le livre, un des meilleurs constructeurs d’un héritage pérenne ».Il a poursuivi:« Sans lecture point de recherches profondes ; sans lecture point d’innovation ; sans lecture, point de progrès réel et nous resterons infailliblement au bas de l’échelle, admirant au firmament toutes ces civilisations qui s’y hisseront et qui ne manqueront pas de pisser sur notre tête, une fois au haut de ce mât de cocagne dont la roue bien achalandée s’enfonce dans la cécité céleste ».:Plus loin il a écrit « L’esprit qui ne se cultive pas par la lecture reste en jachère inculte, infertile ».Il a continué en faisant allusion à cette phrase de Moussa Konaté, un autre écrivain et éditeur malien: « L’enfant qui ne lit pas aura peu de chance dans la vie ». Au Mali comme dans la plupart des pays africains, il est très aisé de se rendre compte que les parents, les maîtres, les élèves lisent rarement. Cela a des influences négatives sur notre processus d’acquisition des connaissances et de l’information ainsi que sur nos actes quotidiens : les élèves des petites classes ne peuvent pas apprendre leurs leçons parce qu’ils ne savent pas lire, les maîtres encadrent mal leurs élèves parce qu’ils ne lisent pas, les étudiants ont peu de connaissances, s’expriment et écrivent mal dans leurs langues d’apprentissage parce qu’ils ne lisent pas ; les hauts cadres ne peuvent pas exploiter les rapports d’activités et d’autres documents utiles à leurs carrières, parce que lire est un calvaire pour eux, etc.Le manque de pratique de la lecture a des conséquences draconiennes sur les résultats scolaires et universitaires, sur les compétences des cadres et sur la culture générale des citoyens.
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L’efficacité de l’internet et les autres nouvelles techniques de l’information et de la communication comme moyens de recherche, d’acquisition de nouvelles connaissances, fait qu’en ces derniers temps le livre classique (en papier) est de plus en plus délaissé. La nouvelle génération est certes plus à l’aise dans la manipulation des téléphones portables connectés sur internet pour faire une recherche, mais les connaissances recherchées dans ce cadre (internet) ne sont pas acquises sans la lecture. Il est donc évident que si le livre papier peut être mis à l’écart, la lecture est quand même incontournable si nous voulons nous perfectionner. Il existe de nos jours des livres électroniques, des bibliothèques virtuelles, seules les personnes assidues dans la lecture peuvent les exploiter efficacement. Elles sont de moins en moins nombreuses dans nos pays. Le constat général est que les citoyens de nos nations ne lisent presque pas. D’après Nelson Mandela : « Une nation qui lit est une nation qui gagne ». Une nation qui ne lit pas va donc inéluctablement à la dérive. Le présent ouvrage est une imagination qui nous prédit les graves conséquences de l’abandon de la lecture par les fils d’une nation.
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I Les membres du groupe « Choc » de la capitale Kissi, à l’instar des jeunes de toutes les contrées de la république de Kissidougou, se retrouvent pour deviser dans leur « grin » (groupe de causerie), sous un hangar construit devant la concession de la grande famille Camara, située à l’angle d’un carré, à 100 mètres du petit marché du quartier Kôkô. Il leur faut du thé pour les stimuler. Pour cela tous les matériels sont prêts : théière, trois verres de thé sur un petit plateau en aluminium, un fourneau à charbon, une carafe contenant de l’eau. Tout est là sauf les matières premières (feuilles de thé et sucre). Aucun d’eux n’ayant un sou, ils envoient une fillette avec le fourneau récupérer quelques braises dans la cuisine de la famille Camara. Ils remplissent la théière d’eau et la place sur le feu. Ils n’ont aucun scrupule à quémander habilement de l’argent auprès des gens qui passent. A un premier passant familier ils déclarent qu’il leur manque du thé (feuilles), celui-ci met la main en poche et en sort quelques jetons qu’il leur donne. Avec cet argent l’un d’eux court vite pour acheter du thé dans la boutique la plus proche. A un deuxième passant ils réclament le prix de sucre. Tous les ingrédients étant désormais disponibles pour faire du bon thé, ils s’adonnent à bâton rompu à la causerie tout en draguant de temps en temps les filles allant ou venant du marché.
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