Le bal des Dieux
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Le bal des Dieux , livre ebook

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Description

Ce thriller sʼappuie sur la Genèse, la mythologie mésopotamienne, Le livre
dʼUrantia, Le livre dʼÉnoch, le Popol Vuh, les prophéties des Hopis,
les pères de lʼÉglise… et prend prétexte des prédictions ayant trait au
21 décembre 2012 pour dresser une fresque historique stupéfiante. Ayant
besoin dʼesclaves, des dieux mineurs ont créé les hommes. Cette création sʼest
faite à lʼencontre de la volonté du Dieu Suprême. Certains de ces dieux
délinquants ont poussé la rébellion jusquʼà se faire rendre un culte ; dʼautres
ont voulu détruire lʼespèce humaine. Dʼautres encore se sont épris de
lʼhumanité et lʼont protégée. Dʼoù cette guerre dans les cieux dont parle
lʼAncien Testament.
Et au coeur de ce drame à lʼéchelle cosmique, une histoire dʼamour très
contemporaine. Des plus banales et des plus inattendues. Entre Ishtar
(la déesse-mère) et Marc Darlan, parapsychologue et enquêteur sur le
paranormal. Ishtar va vers une fin certaine : elle a trahi les autres dieux en
octroyant à ses enfants humains la curiosité qui allait les mener à la liberté, à
la connaissance et à la révolte. Quant à Darlan, les nouvelles réalités de la Terre
le dépassent. Son psychisme se dissout en même temps que se dissolvent le
monde et le dictionnaire. Pendant que les cadavres des dieux circumnaviguent
autour de la planète…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 septembre 2014
Nombre de lectures 20
EAN13 9782897261702
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

« … ce que nous voyons n’est pas bon. Les humains finiront-ils par devenir nos égaux,
nous leurs créateurs qui pouvons voir au loin, qui voyons tout et savons tout ? »
Ainsi parlèrent le Cœur du Paradis […] et les Grands Ancêtres. Et immédiatement, ils changèrent la constitution de leurs créatures.
Le Popol Vuh
Je n’ai aucune peine à croire que des créatures invisibles, plus nombreuses que les visibles, existent dans l’univers. Mais qui nous dira les espèces auxquelles ces créatures appartiennent ? Et aussi les rangs qu’elles occupent dans la hiérarchie des êtres, les liens de parenté qui les unissent, ce par quoi elles se différencient les unes des autres, et la fonction de chacune ? Que font-elles ? Quels lieux hantent-elles ? De tout temps le génie de l’homme a aspiré à les connaître, sans n’y parvenir jamais.
Thomas Burnet
Archaeologiae Philosophicae
(Londres, 1692), p. 68.
FRAGMENT I
Il était une fois la Terre. Avant que l’humain soit, et après que les Très-Hauts eurent libéré l’énergie dans cette région de l’univers. Les volcans fumaient encore et les sols tremblaient. Les couleurs étaient alors quasi absentes, et les cendres abondaient — les noirs, les gris et les blancs régnaient. Les nuits perduraient. En toute saison, l’œil falot du soleil perçait à grand-peine les ténèbres de suie qui enveloppaient la Terre.
C’est alors qu’en toute transgression, surgirent des abîmes lointains des globes de lumière, œufs dérivants qu’habitaient les Annunakis et les Igigis, qui les servaient. Longtemps, ils survolèrent le magma à peine affermi des continents et, sans relâche, ils sondèrent le ventre de la planète. Ce qu’ils découvrirent leur plut.
De leurs sphères rutilantes jaillirent des nefs rouges, des nefs noires, qui se posèrent sur les plaines stables et schisteuses pour laisser les millénaires passer.
Lorsque les algues sortirent des premières lagunes et que le vert recouvrit les boues, les premiers Igigis, décolorés comme la cendre des paysages et mornes, car inaptes au progrès et à la liberté, descendirent de leurs vaisseaux et fouillèrent les sols de leurs instruments qui réfléchissaient la lumière 1 .

1 James Ericsson, Le secret des âges , Éditions du Polyèdre d’Or, p. 17.
Un feu dévastateur vint du ciel et de la terre, et détruisit le premier monde. Le deuxième monde prit fin lorsque notre globe dévia de son axe et que la glace recouvrit toutes choses. Un déluge universel a anéanti le troisième monde. Notre monde est le quatrième ; les flammes l’anéantiront.
Prophèties des Hopis
CHAPITRE 1
Marc Darlan se tourne et se retourne dans son lit. Une fois de plus, le même cauchemar : l’obscurité et les gels hâtifs d’un automne médio-nordique. Les giboulées et les verglas. Les brumes. Et, certains jours, de longues échappées de soleil. Il s’éveille et le rêve continue. Des formes simiesques. Des gorilles à front haut. Une femme hors proportion : gigantesque, rutilante. Un château. Une caverne sombre. L’odeur des roses mélangée à celle des fauves. Et, au creux de sa main, cette curieuse pastille orange qu’un monstre mafflu l’incite à avaler.
Il se rendort et les paysages automnaux reviennent. Probablement Saint-Euxème — l’Euxémie. Que pouvait-il y faire, sinon enquêter ? Il y était. Même si le jour il ne s’en souvient pas. On l’accuse. Il y a des morts. Des tumultes de toutes sortes. On l’accuse. Dans la presse, on parle d’ours affamés, de son incompétence. De cela il se souvient en rêve. Les morts, il ne les a pas tués, mais on l’accuse d’avoir terrorisé une population, d’avoir semé la panique, d’avoir trompé. Un personnage à voix encolérée, debout sur un monticule, prêche fort, le désigne. Il n’a jamais montré visage, ce personnage. Ou peut-être a-t-il le visage de la foule, de tous ceux, qui, indiscernables, se pressent dans les coulisses du fantasme.
C’est pendant un de ces sommeils agités qu’une aube, le téléphone a sonné, a déchiré l’insomnie. Au nom de l’Ordre, on lui offrait à nouveau du travail. Une malédiction ? Une chance ? N’importe quoi pour sortir de cette torpeur.
Il acceptera. Et c’est pour cette raison qu’aujourd’hui, sous le ciel orangé du crépuscule, Marc Darlan frappe sans conviction à une porte. Rien ne se passe. Il cogne plus vigoureusement. Rien ne remue à l’intérieur. Résolument, il entre. C’est ce qu’on lui a recommandé de faire.
L’édifice est sombre. Un puits de lumière en troue le faîte. Il grimpe un escalier en spirale jusqu’au palier. Un décor studieux, saturnien. En fond sonore, les motets de Couperin et leurs plaintes enivrantes. Darlan songe au tableau Philosophe en mèditation de Rembrandt.
La porte est entrouverte. Il pénètre. Des piles de livres. Sur des tables, sur le parquet. Au mur, les rayons d’une bibliothèque ploient sous de lourds volumes aux tranches usées. Darlan est pris d’une quinte de toux. Vraiment pas l’endroit pour un allergique à la poussière.
– Vous venez donc avant la nuit.
Une silhouette trapue se tient dans l’embrasure d’une porte dérobée. Dans la demi-obscurité, Darlan devine des cheveux blancs et une robe de bure.
– James Ericsson ?
– Pour vous servir, reprend l’ombre. Comment va mon cher ami Casaubon ? Toujours professorant ? Il va mourir devant son tableau noir, vous savez. Je me suis parfois demandé si la craie ne possédait pas des vertus momifiantes. Darlan sourit et se dirige vers la voix, main tendue.
– Ses recherches ne se termineront certainement jamais, fait-il. Vouloir concilier hypergéométrie, métaphysique occulte, alchimie… C’est beaucoup pour une vie d’homme.
– Patience, jeune homme, reprend Ericsson. C’est beaucoup pour une vie en temps ordinaire, en effet. Mais nos temps sont plus qu’exceptionnels. Décembre 2012, c’est pour demain. Enfin, presque demain. Casaubon verra peut-être l’aboutissement de son rêve, s’il dure jusque-là.
Ces supputations sur le calendrier maya ont toujours excédé Darlan. Il ne montre pas son irritation, toutefois. Il a un objectif en tête. Mieux vaut ménager les susceptibilités de ce vieil original.
– Vous m’avez appelé jeune homme , ce que je ne suis plus tout à fait…
– Si l’on vous compare à moi, que si ! rétorque l’homme en robe de bure.
– Quel âge avez-vous donc ? Ericsson hausse les épaules.
– Vous ne le savez plus ? ironise Darlan.
– Je ne l’exprime plus. Ce n’est pas la même chose. Et il tend la paume de sa main gauche que scrutera Darlan.
– N’y cherchez pas la ligne de vie, lance Ericsson, il y a bien longtemps qu’elle s’est effacée. De même que mes empreintes digitales. Casaubon avait décrit Ericsson comme un ermite passablement excentrique. Il n’avait pas tort.
– Vous aimez mon accoutrement ? continue le vieil homme. C’est confortable, une bure médiévale, pour le travail intellectuel, vous allez me dire. Sachez qu’il y a longtemps que je ne lis plus. Quant à l’écriture, le strict nécessaire. Si je me suis nippé ainsi, c’est pour vous. C’est ainsi que vous vouliez me voir. Pas vrai ? Mais passons à l’affaire qui vous amène. Auparavant, prendriez-vous un café ? Un alcool peut-être ? C’est l’heure de l’apéritif du soir.
L’affaire qui amène Darlan ? Un incident. Pour ne pas écrire un fait divers. Tragique, certes. Mais point de ceux qui vous font rebondir d’un antre d’alchimiste toqué à un autre. Comme pour beaucoup de dossiers dont il s’est occupé au cours de ses enquêtes sur le paranormal, il s’agit toujours, au départ, d’un fait banal, d’une vétille, qui amènera l’univers intérieur à dérailler. Parfois d’un détail insignifiant. Un peu comme ce brin de laine qui dépasse au col d’un magnifique tricot : vous le tirez et, en peu de temps, il ne vous reste en mains qu’une pelote qui n’a plus forme de rien.
Un matin, une secrétaire du CISPA 2 — ou de l’Ordre, comme on le désigne solennellement — lui a d’abord téléphoné avant de lui envoyer par courriel la découpure d’un hebdo régional. Minuscule. À peine huit par quinze centimètres. On y faisait état de la disparition soudaine d’une jeune aveugle et de son chien-guide. Le père, Marc Darveau, et sa fille, Priscille, 19 ans, étaient en vacances dans le Moyen-Nord québécois, plus précisément

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