Le fils des cieux

Hassan Banhakeia

Description

C'est l'histoire d'un garçon bossu, nommé Augustin. Il est chargé par sa mère de partir en ville pour moudre le blé. Sur son chemin, la révélation, le pouvoir et le mal le persécutent. Cette pérégrination est un récit de la Naissance. En ville, les citoyens le jugent mal quand il se montre généreux, le condamnent quand il réclame la justice. Dans le cachot, il retrouve la liberté. Cette histoire n'est pas un conte, peut-être une forme d'allégorie, de l'homme démuni.

Sujets

• Harmattan Littérature
• Nouvelles
• Afrique subsaharienne
• Romans
• Littérature

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 21 novembre 2019
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782140135811
• Langue: Français

Extrait

Le fils des cieux

Hassan Banhakeia

Le fils des cieux Roman

Le fils des cieux

Lettres du monde Arabe

Lettres du Monde arabe Fondée en 1981 par Marc Gontard, cette collection est consacrée à la littérature arabe contemporaine. Réservée à la prose, elle accueille des œuvres littéraires rédigées directement en langue française ou des traductions. Les œuvres poétiques relevant du domaine de la littérature arabe contemporaine sont publiées dans la collectionPoètes des cinq continents et le théâtre dans la collectionThéâtre des cinq continents. Derniers titres parus Yalaoui (Mustapha),Le bal des vaincus, 2019 Berrada (Rania),À torts et à raisons, 2019. Mansour (Stéphane),Les enfants du hammam, 2018. Azim (Mohamed Abdel),Boulaq,La pierre de la muraille du Caire,2018. Ryad (Hakim),Les trois pierres, 2018. Derfoul (Akila),Les maux des bleus, roman, 2018. Boukrif (Hamid) ,Le serment du figuier, roman,2017. Benchaar (Hamid),Le faux barrage, 2017. Farqzaid (Bouchta),Fragments de vie de rien. Les luttes d’un jeune Marocain, 2017. Dimane (Yanna),Géhenne. La spoliation,2017. Ces dix derniers titres de la collection sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent. La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site www.editions-harmattan.fr

LE FILS DES CIEUX

© L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-18992-5 EAN : 9782343189925

Hassan Banhakeia Le fils des cieux Roman

Du même auteur :

*Llibertats tatuades, Jardins de Samarcanda (1996) *Le Maure errant, Trifagraph (2001) *Histoire d’un cadavre qui était un homme,Tawiza (2012) *L’enfant barbare,Tawiza (2012) *Histoire de la pensée nord-africaine,L’Harmattan, 2016 *La traduction poétique amazighe, L’Harmattan, 2016 *Le Coupable,L’Harmattan, 2017 *La littérature de voyage en Afrique du Nord, L’Harmattan, 2018

Que l’on imagine un berger, au milieu d’hommes sauvages qui fit un jour l’expérience du pouvoir et du mal, et tombe dans les rets de l’injustice. Que l’on se dise que cette histoire n’est pas un conte, ni une allégorie. Elle est plutôt un récit de la Naissance. L’enfant bossu naît dans la douleur, s’habitue à l’injustice et se trouve captif de maux inutiles. Pour lui, la Résurrection se fait alors impossible. Pour moudre le blé reçu comme aumône, l’enfant doit effectuer une pérégrination. Le chemin se fait long, peut- être infini : il n’y aura pas à la fin du pain pour ces bouches affamées. Que l’on se contente d’une simple moralité : l’enfant pécheur existe, et voilà ses barbaries dans la Cité.

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[I] Du réveil d’Augustin et de la vie où il connut l’abandon du père et les malheurs de la mère Au premier coup de l’aube, Augustin s’éveilla ahuri car une main invisible venait de se poser sur lui. Quand il ouvrit les yeux, sur le plafond les vieilles solives tremblaient légèrement. Il crut voir des fétus se détacher des troncs, et comme de la poussière tomber directement dans son œil gauche. Il écarquilla longuement les yeux, inspecta encore les poutres qui d’un coup s’enflammèrent, s’éteignirent, vibrèrent, s’arrêtèrent enfin de mouvoir et de brûler. Rien n’allait s’écrouler sur sa tête. Puis, à la fin d’un long instant, le regard devint clair : la chambre baignait encore dans la fine obscurité. L’intérieur découvrait des murs peints à la bouse qui atténue doucement le froid cruel des montagnes. L’enfant avait très mal à la tête : il sentait des coups résonner fort sous le turban. Des dents invisibles lui broyaient la pensée. Sa migraine était terrible, comme si des mains aux ongles acérés lui donnaient des secousses fermes sur le front. Combien de fois l’enfant avait damné le Diable pour de telles visions qui lui rendaient visite à la fin de la nuit ! C’était un Cauchemar persistant, quelque chose de difficile à percevoir ou à raconter. Sa mère, qu’un léger bruit suffisait à réveiller, n’aimait pas entendre ce genre de ‘folies’ : ces histoires cruelles pouvaient tuer un enfant. Elle lui criait : – Je t’interdis de faire ces rêves ! Tu es trop jeune pour te les imaginer… Récite le livre sacré avant de t’endormir ! La parole de Dieu t’apportera le réconfort.

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