Le Grand Voyage - 2
388 pages
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Le Grand Voyage - 2 , livre ebook

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Description

Sie-Rã et Goãlar arrivent en vue du temple de Haboribahor où de puissantes prêtresses les attendent. Bien que novice au sein de cette communauté, Sie-Rã va bientôt découvrir que le temple tisse avec elle un lien très puissant. Sa rencontre avec une prêtresse dont elle ne peut voir le visage va lui dévoiler la raison pour laquelle Goãlar l a conduite auprès de ces femmes mais Sie-Rã va faire en sorte que le voyage ne s arrête pas là. Elle sait que son destin doit l emmener vers des horizons encore plus lointains malgré ce qui va lui être révélé lors d épreuves qu elle devra affronter.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782364751934
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

V ÉRONIQUE T ARIN
L E G RAND V OYAGE – 2 : D IMENSION – U NIVERS – T ERRITOIRE



Editions Voy’el
P RÉSENTATION



Sie-Rã et Goãlar arrivent en vue du temple de Haboribahor où de puissantes prêtresses les attendent. Bien que novice au sein de cette communauté, Sie-Rã va bientôt découvrir que le temple tisse avec elle un lien très puissant. Sa rencontre avec une prêtresse dont elle ne peut voir le visage va lui dévoiler la raison pour laquelle Goãlar l’a conduite auprès de ces femmes mais Sie-Rã va faire en sorte que le voyage ne s’arrête pas là. Elle sait que son destin doit l’emmener vers des horizons encore plus lointains malgré ce qui va lui être révélé lors d’épreuves qu’elle devra affronter.
P REMIÈRE PARTIE : D IMENSION




Avant de me rendre au temple de Haboribahor, je souhaite récupérer ce qui m’appartient et qui constitue le seul lien matériel me rattachant à mes proches, en particulier à ma mère…

De retour à Kéholã, je parcours discrètement le pavillon où les femmes à la langue tranchée s’étaient occupées de moi. En arrivant, j’ai aperçu ma geôlière. Mes sentiments à son égard sont partagés. Je ne l’aime pas mais je la remercie. Je lui suis reconnaissante d’avoir organisé mon enlèvement et de m’avoir ainsi envoyée vers ma destinée.
Mon père ignorait totalement ce qui m’attendait dans cette maison, maintenant, j’en suis sûre. Il ne fait aucun doute que cette riche famille de Négociants avait accepté ce soi-disant mariage pour abuser notre famille. Pour ces gens, il n’y a pas de petit bénéfice… La vente d’une esclave, aussi insignifiante soit-elle, contribue à augmenter leur richesse, d’autant plus que cette esclave leur a été « livrée » avec des coffres remplis de soieries.
Je me faufile d’une pièce à l’autre, évitant de rencontrer mes anciennes compagnes. J’arrive dans une petite salle où sont méticuleusement alignés de grands coffres. Passant ma main au-dessus d’eux, je cherche ce qui m’a fait revenir ici. Je la sens, elle est dans celui-ci. Je soulève le lourd couvercle qui protège les tissus soyeux de la poussière. Mes mains plongent dans les couleurs chatoyantes. Elle est au fond du coffre. Je l’attrape et la sors. La robe que ma mère a cousue pour me présenter dignement à ma nouvelle famille est toujours aussi splendide. Même si, depuis, j’ai porté de nombreuses tenues toutes aussi belles les unes que les autres (Goãlar tenait à ce que ses filles soient mises en valeur), jamais aucune robe n’a égalée en beauté celle confectionnée par maman. Je dois chercher encore un peu pour trouver, dans un autre coffre, un petit sac de toile où ont été rangés les chaussons offerts par Raël et le peigne sculpté par Raos. Je remercie infiniment les femmes du pavillon d’avoir gardé précieusement mes affaires.
Maintenant, je peux retourner à bord…

« Qu’est-ce qui t’a pris ? » me demande mon Goãlar très en colère.
« Je devais m’absenter. »
« En me laissant ici, enfermé dans cette lampe. »
« Tu étais bien au chaud ! »
« Tu es complètement folle ! Cette lampe a des pouvoirs, elle aurait pu me détruire ! »
Je lui rétorque :
« Cette lampe n’a que les pouvoirs qu’on lui accorde… »
« Tu sais par expérience comme il est désagréable de se retrouver prisonnier d’un objet ! » proteste-t-il.
« Tu n’y es resté qu’un instant. »
« Maintenant que tu peux me manipuler à ta guise, cela t’amuse n’est-ce pas ? »
Goãlar, celui qui dispose d’un corps, entre alors dans la salle des prières pour m’annoncer :
– Maîtresse, nous arrivons en vue de Haboribahor.
– Ne m’appelle pas ainsi, je ne pourrai jamais m’y habituer !
– Il le faudra, m’assure-t-il.
– Que veux-tu dire ?
– Lis en moi.
Je m’approche de lui, pose mon front sur son front, davantage dans un geste de tendresse que par nécessité, et le vois en grande conversation avec une prêtresse de Haboribahor. Je ne distingue rien de l’endroit où ils se trouvent mais j’entends très bien leurs paroles. Je lui fais observer :
– Tu as vraiment un fort ascendant sur les femmes…
– Si c’était le cas, je n’aurais pas eu à conclure cet accord !
– J’ai du mal à imaginer que tu vas devoir travailler ! lui fais-je remarquer sur un ton moqueur avant de reprendre :
– As-tu pensé à ton frère ?
– J’ai évidemment parlé de lui…
– Et ?
– La prêtresse m’a répondu qu’elle allait y réfléchir.
– Espérons que, pour lui aussi, elle trouvera une solution.
– Si tel est le désir du temple, ce sera le cas, affirme Goãlar.
Je réagis à cette déclaration, déterminée :
– Je n’irai pas à Haboribahor sans lui.
– Tu intégreras Haboribahor avec ou sans lui, tu ne peux plus reculer.
– Nous y serons dans combien de temps ?
– Nous sommes pratiquement arrivés. Prépare-toi, me conseille-t-il.
Mon maître, non, désormais, mon serviteur, retourne dans le couloir. Je vais dans la chambre d’Oufoura que j’occupe toujours et enfile la robe à laquelle je tiens tant. Je me coiffe et attache mes cheveux avec le peigne de Raos. Je glisse les chaussons dans le seul sac que je prends pour aller au temple, préférant enfiler mes sandales.
Je reste assise un long moment sur le lit, me remémorant une à une les étapes qui m’ont conduite jusqu’ici, la dernière étant l’une des plus douloureuses.
Je sens l’inquiétude grandissante de Goãlar, celui qui ne dispose pas de corps. Que va-t-il advenir de lui ? Je ne veux rien lui promettre pour le cas où je ne pourrais pas tenir parole.

À travers la paroi transparente du vaisseau, je vois que nous nous approchons à grande vitesse de la planète où se trouve le temple de Haboribahor. Elle se présente à nous sous des tons verts, bruns et bleus délicatement mêlés. L’eau et la terre sont intimement liées, sans ressembler pour autant aux marais où vivait Suaxima, comme si la nature avait trouvé ici un juste équilibre.
De mon observatoire, je cherche des villes, je n’en vois pas. Plus nous descendons, mieux je distingue l’étonnant paysage qui recouvre cette planète. Aucun bâtiment n’impose sa présence à la nature foisonnante qui s’étend sous mes yeux. Où se trouve donc le temple ?
Notre appareil se positionne au-dessus d’un lac qui reflète remarquablement le ciel. Soudain, il plonge dans les profondeurs de ce magnifique miroir. L’eau nous recouvre totalement.
Un instant, je ne vois plus rien. Je n’entends plus les multiples petits bruits qui envahissent habituellement le vaisseau. Je ne sens plus les infimes vibrations qu’il dégage. L’instant se termine…
Tout revient, d’un coup. Nous sommes brutalement expulsés du lac et nous retrouvons, naviguant au-dessus d’un édifice gigantesque : le temple de Haboribahor, si incroyablement terrifiant… si incroyablement accueillant…
Je me précipite dans le couloir comme le ferait une enfant à qui on vient d’annoncer l’arrivée d’un proche parent auquel elle tient tout particulièrement. Goãlar, tâchant, lui, de garder son calme, arrête ma course, m’enlace et m’embrasse une dernière fois. Il ne sera plus question pour nous d’avoir ce genre de contact une fois dans le temple. Mon statut de prêtresse, même novice, ne l’autorise pas à tant de familiarité à mon égard. Je ne sais comment, peut-être grâce à sa meilleure arme, son charme, il a réussi à s’y faire engager. Bien sûr, il aurait préféré y être en tant qu’invité, mais prêt à tout pour ne pas s’éloigner de sa principale source de nourriture, il a finalement conclu un accord avec les prêtresses : il fera un excellent serviteur, lui qui sait si bien se faire servir…
Oufoura, d’une humeur particulièrement joyeuse, nous rejoint.
Il est temps d’y aller.
Je lui demande :
– Tu nous accompagnes ?
– Oui, me répond-elle. J’ai obtenu l’autorisation de descendre avec vous. Je suis si excitée à l’idée de pénétrer à l’intérieur de ce temple…
– Tu n’y es jamais venue ?
– Les prêtresses de Haboribahor ne sont guère réputées pour leur accueil. Pour franchir les limites sacrées de cet endroit, il faut avoir été choisi par les prêtresses elles-mêmes. Elles n’accordent que très peu d’audiences. Goãlar a, semble-t-il, réussi là où beaucoup échouent…
Je sens en moi la présence toute proche du temple, un frisson me parcourt alors que j’entends son appel. J’annonce à Oufoura et Goãlar :
– On nous attend !
Une lumière blanche nous enlace pour nous transporter à l’intérieur de l’enceinte sacrée, but de notre voyage, mais non aboutissement de celui-ci… me dis-je en moi-même.
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