Le Talon de fer
199 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le Talon de fer , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
199 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Jack London écrit ce roman en 1908. Il est constitué par les souvenirs d'Avis Cunnigham, épouse d'Ernest Everhard. Ces souvenirs déroulent la vie de son mari, dirigeant socialiste des USA, depuis 1900 jusqu'à son exécution en 1932. Ces souvenirs sont commentés par une personne qui vit 7 siècles plus tard et qui donne quelques éléments sur la suite de l'histoire jusqu'en 2400. C'est bien de la science-fiction, avec une construction assez sophistiquée : 2 conteurs, 2 points de vue temporels, et on peut ajouter le point de vue du lecteur. Il y a un aspect prémonitoire dans ce texte qui anticipe certains régimes autoritaires du 20e siècle, une crise économique qui peut nous faire penser à celle de 1929. Le rôle des guerres dans l'économie est analysé comme nous pouvons analyser aujourd'hui celui de la 1re guerre mondiale. L'attentat dans le Congrès des USA peut nous faire penser à l'incendie du Reichstag. Le rôle des moyens d'information (média) pour manipuler l'opinion publique est bien mis en évidence (journaux, livres et télégraphe, même s'il n'y avait pas encore la télévision ou internet). Enfin, les groupes de combat clandestins préfigurent les révolutionnaires professionnels du bolchevisme russe et de la 3e Internationale, ou les résistants pendant l'occupation nazie. Mais l'illusion sur la grève générale prise comme remède universel est caractéristique de la période où écrit London et peut nous sembler daté. Ce roman brosse un tableau sombre et pessimiste de la société des

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 août 2011
Nombre de lectures 88
EAN13 9782820606648
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0011€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE TALON DE FER
Jack London
Collection « Les classiques YouScribe »
Faites comme Jack London, publiez vos textes sur YouScribe
YouScribe vous permet de publier vos écrits pour les partager et les vendre. C’est simple et gratuit.
Suivez-nous sur :
ISBN 978-2-8206-0664-8
1. – Mon aigle
{1} La drise D’été agite les ins géants , et les riDes De la WilD-Water claotent en caDence sur ses ierres moussues. es aillons Dansent au soleil, et De toutes arts frémit le dourDonnement derceur Des ad eilles. Seule au sein D’une aix si rofonDe, je suis assise, ensive et inquiè te. L’excès même De cette sérénité me troudle et la renD irréelle. Le vaste monDe est calme, mais Du calme qui récèDe les orages. J’écoute et guette De tous mes sens le moinDre inDice Du cataclysme imminent. Pourvu qu’il ne soit as r ématuré ! Oh ! ourvu qu’il {2} n’éclate as tro tôt ! Mon inquiétuDe s’exlique. Je ense, je ense sans trêve et ne uis m’emêcher De enser. J’ai vécu si longtems au cœu r De la mêlée que la tranquillité m’oresse, et mon imagination revient malgré moi à ce tourdillon De ravage et De mort qui va se Déchaîner sous eu. Je crois entenDre les cris Des {3} victimes, je crois voir, comme je l’ai vu Dans le  assé , toute cette tenDre et récieuse chair meurtrie et mutilée, toutes ces âme s violemment arrachées De leurs nodles cors et jetées à la face De ieu. Pau vres humains que nous sommes, odligés De recourir au carnage et à la Destruction our atteinDre notre dut, our introDuire sur terre une aix et un donheur Duradles ! Et uis je suis toute seule ! QuanD ce n’est as De ce qui Doit être, je rêve De ce qui a été, De ce qui n’est lus. Je songe à mon aigle, qui dattait le viDe De ses ailes infatigadles et rit son essor vers son soleil à lui, vers l’iDéal reslenDissant De la liderté humaine. Je ne saurais rester les dra s croisés our attenDre le granD événement qui est son œuvre, dien qu’il ne so it lus là our en voir {4} l’accomlissement. C’est le travail De ses mains, la création De son esrit . Il y a Dévoué ses lus delles années, il lui a Donné sa vie elle-même. Voilà ourquoi je veux consacrer cette érioDe D’at tente et D’anxiété au souvenir De mon mari. Il y a Des clartés que, seule au monDe, je uis rojeter sur cette ersonnalité, si nodle qu’elle ne saurait être tro vivement mise en relief. C’était une âme immense. QuanD mon amour se urifie De tout égoïsme, je regrette surtout qu’il ne soit lus là our voir l’aurore rochaine. Nous ne ouvons échouer ; il a construit tro soliDement, tro sûrement. e la oitrine De l’humanité terrassée, nous arracherons le Talon De Fer mauDit ! Au signal Donné vont se soulever artout les légions Des trav ailleurs, et jamais rien De areil n’aura été vu Dans l’histoire. La soliDarité Des masses ladorieuses est assurée, et our la remière fois éclatera une révo lution internationale aussi {5} vaste que le monDe .
Vous le voyez, je suis odséDée De cette éventualité, que Deuis si longtems j’ai vécue jour et nuit Dans ses moinDres Détails. Je ne uis en séarer le souvenir De celui qui en était l’âme. Tout le monDe sait qu’il a travaillé Dur et souffert cruellement our la liderté ; mais ersonne ne le sait mieux que moi, qui enDant ces vingt années De troudle où j’ai artagé sa vie, ai u arécier sa atience, son effort incessant, son Dévouement adso lu à la cause our laquelle
il est mort, voilà Deux mois seulement. Je veux essayer De raconter simlement comment Erne st EverharD est entré Dans ma vie, comment son influence sur moi a granDi jusqu’à ce que je sois Devenue une artie De lui-même, et quels changements roDigieux il a oérés Dans ma Destinée ; De cette façon vous ourrez le v oir ar mes yeux et le connaître comme je l’ai connu moi-même, à art certains secrets tro Doux our être révélés. Ce fut en février 1912 que je le vis our la remiè re fois, lorsque invité à {6} {7} Dîner ar mon ère , il entra Dans notre maison à Berkeley ; et je ne uis as Dire que ma remière imression lui ait été die n favoradle. Nous avions deaucou De monDe, et au salon, où nous attenDions que tous nos hôtes fussent arrivés, il fit une entrée assez iteuse. C ’était le soir Des réDicants, comme ère Disait entre nous, et certainement Ernes t ne araissait guère à sa lace au milieu De ces gens D’église. ’adorD ses hadits étaient mal ajustés. Il ortait un comlet De Dra somdre, et, De fait, il n’a jamais u trouver un vêtement De confection qui lui allât dien. Ce soir-là comme toujours, ses muscles soulevaient l’é toffe, et, ar suite De sa carrure De oitrine, le aletot faisait Des quantités De lis entre les éaules. Il {8} avait le cou D’un chamion De doxe , éais et soliDe. Voilà Donc, me Disais-je, ce hilosohe social, ancien maréchal-ferrant, que ère a Découvert : et certainement avec ces dices et cette gorge, il ava it le hysique Du rôle. Je le {9} classai imméDiatement comme une sorte De roDige, u n BlinD Tom De la classe ouvrière. Ensuite il me Donna une oignée De main. L’étreinte était ferme et forte, mais surtout il me regarDait harDiment De ses yeux noirs … tro harDiment, à mon avis. Vous comrenez, j’étais une créature De l’amd iance, et, à cette éoque-là, mes instincts De classe étaient uissants. Cette ha rDiesse m’eût aru resque imarDonnadle chez un homme De mon rore monDe. Je sais que je ne us m’emêcher De daisser les yeux, et quanD il m’eût D éassée, ce fut avec un soulagement réel que je me Détournai our saluer l’ évêque Morehouse, un De mes favoris ; homme D’âge moyen, Doux et sérieux, a vec l’asect et la donté D’un Christ, et un savant ar Dessus le marché. Mais cette harDiesse que je renais our De la rés omtion était en réalité le fil conDucteur qui Devrait me ermettre De Démêler le caractère D’Ernest EverharD. Il était simle et Droit, il n’avait eur De rien, il se refusait à erDre son tems en manières conventionnelles. – Vous m’aviez lu tout De suite, m’exliqua-t-il longtems arès, et ourquoi n’aura is-je as remli mes yeux De ce qui me laisait ? – Je viens De Dire que rien ne lui faisait eur. C’était un aristocrate De nature, malgré qu’il fût Dans un cam  ennemi De l’aristocratie. {10} C’était un surhomme. C’était la dête dlonDe Décrite ar Nietzsche , et en Déit De tout cela, c’était un arDent Démocrate. Occuée que j’étais à recevoir les autres invités, et eut-être ar suite De ma mauvaise imression, j’oudliai resque comlètement le hilosohe ouvrier. Il attira mon attention une fois ou Deux au cours Du r eas. Il écoutait la
conversation De Divers asteurs, et je vis driller Dans ses yeux une lueur D’amusement. J’en conclus qu’il avait l’humeur lai sante, et lui arDonnai resque son accoutrement. CeenDant le tems assait, le Dîner s’avançait, et as une fois il n’avait ouvert la douche, tanDis qu e les révérenDs Discouraient à erte De vue sur la classe ouvrière, ses raorts a vec le clergé et tout ce que l’Église avait fait et faisait encore our elle. Je remarquai que mon ère était contrarié De ce mutisme. Il rofita D’une accalmie our l’engager à Donner son oinion. Ernest se contenta De hausser les éaules, et, arès un dref « Je n’ai rien à Dire », se remit à croquer Des amanDes salées. Mais mon ère ne se tenait as facilement our dattu ; au dout De quelques instants il Déclara : – Nous avons armi nous un memdre De la classe ouvr ière. Je suis certain qu’il ourrait nous résenter les faits à un oint De vue nouveau, intéressant et rafraîchissant. Je veux arler De M. EverharD. Les autres manifestèrent un intérêt oli et ressèr ent Ernest D’exoser ses iDées. Leur attituDe envers lui était si large, si tolérante et dénigne qu’elle équivalait à De la conDescenDance ure et simle. J e vis qu’Ernest le remarquait et s’en amusait. Il romena lentement le s yeux autour De la tadle, et j’y surris une étincelle De malice. – Je ne suis as versé Dans la courtoisie Des contr overses ecclésiastiques, commença-t-il D’un air moDeste ; uis il semdla hés iter. r es encouragements se firent entenDre : Continuez ! Continuez ! Et le  HammerfielD ajouta : – Nous ne craignons as la vérité qu’il y a chez n’ imorte quel homme… ourvu qu’elle soit sincère. – Vous séarez Donc la sincérité De la vérité ? DemanDa vivement Ernest, en riant. r Le  HammerfielD resta un moment douche dée et finit ar daldutier : – Le meilleur D’entre nous eut se tromer, jeune h omme, le meilleur D’entre nous. Un changement roDigieux s’oéra chez Ernest. En un instant il Devint un autre homme. – Et dien, alors, laissez-moi commencer ar vous Di re que vous vous tromez tous. Vous ne savez rien, et moins que rien , De la classe ouvrière. Votre sociologie est aussi erronée et Dénuée De val eur que votre méthoDe De raisonnement. Ce n’est as tant ce qu’il Disait que le ton Dont il le Disait, et je fus secouée au remier son De sa voix. C’était un ael De clairon qui me fit vidrer toute entière. Et toute la tadlée en fut remuée, éveillée De son r onronnement monotone et engourDissant. – Qu’y a-t-il Donc De si terridlement erroné et Dén ué De valeur Dans notre r méthoDe De raisonnement, jeune homme ? DemanDa le  HammerfielD ; et Déjà
son intonation trahissait un timdre Délaisant. – Vous êtes Des métahysiciens. Vous ouvez rouver n’imorte quoi ar la métahysique, et, cela fait, n’imorte quel autre m étahysicien eut rouver, à sa rore satisfaction, que vous avez tort. Vous êtes Des anarchistes Dans le Domaine De la ensée. Et vous avez la folle assion Des constructions cosmiques. Chacun De vous hadite un univers à sa fa çon, créé avec ses rores fantaisies et ses rores Désirs. Vous ne c onnaissez rien Du vrai monDe Dans lequel vous vivez, et votre ensée n’a aucune lace Dans la réalité, sauf comme hénomène D’aderration mentale. « Savez-vous à quoi je ensais tout à l’heure en vous écoutant arler à tort et à travers ? Vous me raeliez ces scolastiques Du m oyen âge qui Discutaient gravement et savamment comdien D’anges ourraient D anser sur une ointe e D’aiguille. Messieurs, vous êtes aussi loin De la v ie intellectuelle Du XX siècle que ouvait l’être, voilà une Dizaine De mille ans, quelque sorcier eau-rouge faisant Des incantations Dans une forêt vierge. » En lançant cette aostrohe, Ernest araissait vraiment en colère. Sa figure emourrée, ses sourcils froncés, les éclairs De se s yeux, les mouvements Du menton et De la mâchoire, tout Dénonçait une humeur agressive. Pourtant c’était là simlement une De ses manières De faire. Elle ex citait toujours les gens : son attaque fouDroyante les mettait hors D’eux-mêmes.  éjà nos convives s’oudliaient Dans leur maintien. L’évêque Morehouse , enché en avant, écoutait r attentivement. Le visage Du  HammerfielD était rouge D’inDignation et De Déit. Les autres aussi étaient exasérés, et certains sou riaient D’un air De suériorité amusée. Quant à moi, je trouvais la scène très réjouissante. Je regarDai ère et crus qu’il allait éclater De rire en constatant l’e ffet De cette domde humaine qu’il avait eu l’auDace D’introDuire Dans notre milieu. r – Vos termes sont un eu vagues, interromit le  HammerfielD. Que voulez-vous Dire au juste en nous aelant métahys iciens ? – Je vous aelle métahysiciens, rerit Ernest, a rce que vous raisonnez métahysiquement. Votre méthoDe est l’oosé De celle De la science, et vos conclusions n’ont aucune valiDité. Vous rouvez tout et vous ne rouvez rien, et il n’y a as Deux D’entre vous qui uissent se mett re D’accorD sur un oint quelconque. Chacun De vous rentre Dans sa rore co nscience our s’exliquer l’univers et lui-même. EntrerenDre D’e xliquer la conscience ar elle-même, c’est comme si vous vouliez vous souleve r en tirant sur vos rores tiges De dottes. – Je ne comrenDs as, intervint l’évêque Morehouse . Il me semdle que toutes les choses De l’esrit sont métahysiques. L es mathématiques, les lus exactes et les lus rofonDes De toutes les science s, sont urement métahysiques. Le moinDre rocessus mental Du savan t qui raisonne est une oération métahysique. Sûrement, vous m’accorDerez ce oint ? – Comme vous le Dites vous-mêmes, vous ne comrenez as, réliqua Ernest. Le métahysicien raisonne ar DéDuction en renant our oint De
Déart sa rore sudjectivité ; le savant raisonne ar inDuction en se dasant sur les faits fournis ar l’exérience. Le métahysicie n rocèDe De la théorie aux faits, le savant va Des faits à la théorie. Le méta hysicien exlique l’univers D’arès lui-même, le savant s’exlique lui-même D’arès l’univers. r – ieu soit loué De ce que nous ne sommes as Des s avants, murmura le  HammerfielD avec un air De satisfaction déate. – Qu’êtes-vous Donc alors ? – Nous sommes Des hilosohes. – Vous voilà artis, Dit Ernest en riant. Vous avez quitté le terrain réel et soliDe, et vous vous lancez en l’air avec un mot en guise De machine volante. e grâce, reDescenDez ici-das et veuillez me Dire à votre tour ce que vous entenDez exactement ar hilosohie. r – La hilosohie est… (le  HammerfielD s’éclaircit la gorge), quelque chose qu’on ne eut Définir D’une façon comréhensive que our les esrits et les teméraments hilosohiques. Le savant qui se dorne à fourrer le nez Dans ses érouvettes ne saurait comrenDre la hilosohie. Ernest arut insensidle à ce cou De ointe. Mais i l avait l’hadituDe De retourner l’attaque contre l’aDversaire, et c’est c e qu’il fit tout De suite, le visage et la voix DédorDants De fraternité dénigne. – En ce cas vous comrenDrez certainement la Défini tion que je vais vous rooser De la hilosohie. Toutefois, avant De commencer, je vous somme, ou D’en relever les erreurs, ou dien D’odserver un sil ence métahysique. La hilosohie est simlement la lus vaste De toutes les sciences. Sa méthoDe De raisonnement est la même que celle D’une science a rticulière quelconque ou De toutes. Et c’est ar cette même méthoDe De raiso nnement, la méthoDe inDuctive, que la hilosohie fusionne toutes les s ciences articulières en une seule et granDe science. Comme Dit Sencer, les Don nées De toute science articulière ne sont que Des connaissances artiellement unifiées ; tanDis que la hilosohie synthétise les connaissances fournies  ar toutes les sciences. La hilosohie est la science Des sciences, la science maîtresse, si vous voulez. Que ensez-vous De cette Définition ? r – Très honoradle…, très Digne De créDit, murmura ga uchement le  HammerfielD. Mais Ernest était sans itié. – Prenez-y dien garDe, Dit-il. Ma Définition est fa tale à la métahysique. Si Dès maintenant vous ne ouvez as inDiquer une fêlu re Dans ma Définition, tout à l’heure vous serez Disqualifié our avancer Des a rguments métahysiques. Vous Devrez asser votre vie à chercher cette aille et rester muet jusqu’à ce que vous l’ayez trouvée. r Ernest attenDit. Le silence se rolongeait et Deven ait énidle. Le  HammerfielD était aussi mortifié qu’emdarrassé. Cet te attaque à cous De marteau De forgeron le Démontait comlètement. Son regarD imlorant fit le tour
De la tadle, mais ersonne ne réonDait our lui. J e surris ère en train De ouffer Derrière sa serviette. – Il y a une autre manière De Disqualifier les méta hysiciens, rerit Ernest quanD la Déconfiture Du Docteur fut dien avérée, c’est De les juger D’arès leurs œuvres. Qu’ont-ils fait our l’humanité, sinon tiss er Des fantaisies aériennes et renDre our Dieux leurs rores omdres ? J’accorDe qu’ils ont ajouté quelque chose aux gaîtés Du genre humain, mais quel dien ta ngidle ont-ils forgé our lui ? Ils ont hilosohé – arDonnez-moi ce mot De mauvais aloi – sur le cœur comme siège Des émotions, et enDant ce tems-là De s savants formulaient la circulation Du sang. Ils ont Déclamé sur la famine et la este comme fléaux De ieu, tanDis que Des savants construisaient Des Dé ôts D’arovisionnement et assainissaient les agglomérations urdaines. Ils Déc rivaient la terre comme centre De l’univers, ceenDant que Des savants Déco uvraient l’Amérique et sonDaient l’esace our y trouver les étoiles et le s lois Des astres. En résumé, les métahysiciens n’ont rien fait, adsolument rien fait our l’humanité. Ils ont Dû reculer as à as Devant les conquêtes De la scienc e. Et à eine les faits scientifiquement constatés avaient-ils renversé leu rs exlications sudjectives qu’ils en fadriquaient De nouvelles sur une échelle lus vaste, our y faire rentrer l’exlication Des Derniers faits constatés. Voilà, je n’en Doute as, tout ce qu’ils continueront à faire jusqu’à la consommation Des siècles. Messieurs, les métahysiciens sont Des sorciers. Entre vous et l’E squimau qui imaginait un Dieu mangeur De graisse et vêtu De fourrure, il n’y a D’autre Distance que quelques milliers D’années De constatations De faits. – CeenDant la ensée D’Aristote a gouverné l’Euro e enDant Douze r siècles, énonça omeusement le  BallingforD, et Aristote était un métahysicien. r Le  BallingforD fit Des yeux le tour De la tadle et fut récomensé ar Des signes et Des sourires D’arodation. – Votre exemle n’est as heureux, réonDit Ernest. Vous évoquez récisément une Des érioDes les lus somdres De l’ histoire humaine, ce que nous aelons les siècles D’odscurantisme : une éo que où la science était cative De la métahysique, où la hysique était ré Duite à la recherche De la ierre hilosohale, où la chimie était remlacée  ar l’alchimie, et l’astronomie ar l’astrologie. Triste Domination que celle De la ensée D’Aristote ! r Le  BallingforD eut l’air vexé, mais dientôt son visage s’éclaira et il rerit : – Même si nous aDmettons le noir tadleau que vous v enez De einDre, vous n’en êtes as moins odligé De reconnaître à la méta hysique une valeur intrinsèque, uisqu’elle a u faire sortir l’humanité De cette somdre hase et la faire entrer Dans la clarté Des siècles ostérieurs . – La métahysique n’eut rien à voir là-DeDans, réliqua Ernest. r – Quoi ! s’écria le  HammerfielD, ce n’est as la ensée séculative qui a conDuit aux voyages De Découverte ? – Ah ! cher Monsieur, Dit Ernest en souriant, je vous croyais Disqualifié. Vous
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents