Premiers jours
140 pages
Français

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Premiers jours , livre ebook

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Description

J’étais en train de pisser quand j’ai remarqué l’étrange couleur du ciel par la fenêtre de la salle de bain. Je me suis dit que c’était un caprice de Dame Nature, et j’ai poursuivi mes ablutions matinales. Je ne savais pas encore à ce moment-là que le Diable avait étendu son territoire sur notre si jolie planète. J’ai commencé à comprendre qu’il se passait un truc vraiment pas normal quand j’ai découvert ma fille Susie en train de s’offrir notre gros matou Charlot en guise de petit déjeuner, et j’ai dû admettre l’évidence lorsque mon épouse Catherine a tenté de me croquer à son tour. Là, il n’y avait plus aucun doute. La fin du monde était arrivée, et ma traversée de l’Apocalypse n’allait pas être de tout repos.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 avril 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782898085154
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2013 Yvan Godbout
Copyright © 2013, 2020 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Directeur de collection : Matthieu Fortin
Révision linguistique : Féminin pluriel
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Carine Paradis, Matthieu Fortin
Conception de la couverture : Félix Bellerose
Photo de la couverture : © Gettyimages
ISBN papier 978-2-89808-513-0
ISBN PDF numérique : 978-2-89808-514-7
ISBN ePub : 978-2-89808-515-4
Première impression : 2020
Dépôt légal : 2020
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque Nationale du Canada
Éditions AdA Inc.
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com

Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
À Anthony et Camille, parce que je les aime.
PREMIERS JOURS
J’aurais aimé commencer par un « Il était une fois », mais ceci n’est pas un conte, loin de là. Cette histoire ne ressemble en rien à un rêve de jeune fille. Vous n’y trouverez ni prince charmant ni château merveilleux. En fait, je ne sais pas pourquoi j’ai décidé de raconter tout ça. Peut-être tout simplement pour me libérer du terrible poids de ces images qui m’empêchent de dormir depuis si longtemps… J’aurais aimé pouvoir dire que c’est pour laisser une trace de mon passage sur cette terre, mais pour ça, il faudrait que j’aie l’espérance d’un avenir. Ce n’est pas vraiment le cas. Presque tout le monde est mort.
Alors, si vous tombez sur cette histoire qui est la mienne, c’est donc que vous avez été plus chanceux que moi et avez survécu. Mais est-ce vraiment de la chance ? C’est à vous de voir.
Il n’y a pas la moindre invention dans ce que je m’apprête à vous raconter. C’en est presque malheureux… Mon histoire ressemble peut-être à la vôtre. C’est possible. Vous pensez avoir vécu pire ? J’en doute. Vous ne seriez plus là, à lire ces lignes.
J’aimerais pouvoir vous dire que tout ceci n’est que le cauchemar d’un cerveau dérangé. Ou les fabulations d’un mythomane de première. Mais ce n’est pas le cas. Je suis parfaitement sain d’esprit et je déteste le mensonge. Vous n’en trouverez donc aucun parmi ces lignes. De toute façon, j’aurais été bien incapable d’inventer une histoire semblable ; je n’ai aucune imagination. Alors, commençons par le début. Puisqu’il y a un début, bien sûr. La merde ne nous est pas tombée sur la tête seulement en quelques minutes. Non, ça a pris bien plus de temps. Je dirais environ une heure. Peut-être deux.
***
C’était un matin à peu près comme tous les autres. Le réveil avait sonné à 6 h 30. En réalité, il n’était que 6 h 20, mais j’aimais bien le régler en avance de 10 minutes pour me donner l’impression d’avoir plus de temps devant moi. Avoir su ce qui se préparait, j’aurais dormi ces 10 minutes. Parce que depuis l’incident , je n’ai plus jamais vraiment bien dormi.
Je me suis donc levé, me dirigeant tout de suite vers la salle de bain. Chez nous, il n’y en avait qu’une, et nous étions trois dans la maison. Valait donc mieux être le premier debout, si on ne voulait pas faire le pied de grue devant sa porte. Par habitude, je m’assoyais toujours sur le siège des toilettes pour uriner. Ma femme détestait trouver des traces jaunes sur le siège et sur le plancher. Mais ce matin-là, j’avais décidé de m’affranchir et de pisser debout. Et c’est en me soulageant que je me suis aperçu de la première chose étrange de la matinée.
Par la fenêtre de notre minuscule salle de bain de deux mètres sur trois, je distinguais le ciel matinal. Mais quelque chose clochait. Il n’était pas bleu comme d’habitude, ni rosé comme il l’est parfois lorsque la journée sera particulièrement chaude. Non, il était d’un vert jaunâtre. Et pas le moindre nuage n’y flottait. J’ai trouvé ça bizarre, bien sûr. Mais il était 6 h 30 du matin, j’avais les yeux collés et le goût d’un bon café.
J’ai donc tiré la chasse d’eau et je suis passé sous la douche. Je me suis lavé rapidement, mais j’ai laissé l’eau très chaude couler sur ma nuque un bon moment. Pour une rare fois, personne n’avait encore frappé à la porte pour me demander de me dépêcher de sortir de la salle de bain. Alors, j’en profitais. Je me disais que ma chérie avait peut-être décidé de me faire plaisir en allant préparer le café. J’ai fermé le robinet en espérant détecter les effluves corsés de ma boisson préférée. Mais le seul parfum qui me parvenait était celui du shampooing antipelliculaire que je venais d’utiliser.
J’ai passé un caleçon propre et un t-shirt blanc qui se trouvait encore sur le sèche-linge. J’ai ouvert la porte de la salle de bain pour laisser la vapeur en sortir. Parce que je ne sais pas si vous avez aussi remarqué, mais peu importe le système de ventilation que vous avez, le miroir de la salle de bain reste toujours embué.
La maison demeurait silencieuse. Je me suis demandé si ce n’était pas encore l’une de ces journées pédagogiques dont je n’aurais pas été informé. Je n’entendais pas les petits pieds de ma fille, Susie, huit ans, courir sur le parquet de la cuisine. Ni la toux matinale de ma femme, Catherine, résultant de ses deux paquets de cigarettes fumées chaque jour. Le café allait donc attendre.
Je me suis dirigé vers notre chambre à coucher, qui est située tout au bout du couloir. J’ai oublié de vous dire que j’habite à la campagne dans un joli cottage centenaire de trois étages (si l’on compte le vide sanitaire, bien sûr). Enfin, que j’habitais à ce moment-là. Puisque, maintenant, je n’ai plus de toit. Presque plus personne n’en a un, de toute façon. Mais comme je vous le disais, je suis allé vers ma chambre à coucher.
Ma femme était toujours étendue dans notre trop grand lit king . Une famille complète aurait pu y dormir sans problème. Elle était tournée sur le côté, et je ne voyais pas son visage. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne pouvais détacher mes yeux de sa chevelure. Ses beaux cheveux noirs, d’habitude si parfaitement bouclés et lustrés, semblaient ternes et grisâtres. Je n’ai pu m’empêcher de sourire. Elle était passée chez la coiffeuse la veille, en fin de journée, et à voir les résultats, la pauvre fille qui était responsable de sa teinture allait vraiment être dans de beaux draps. Catherine n’avait pas l’habitude d’avoir la langue dans sa poche et allait très certainement engueuler la malheureuse employée du salon où elle allait pourtant une fois par mois depuis plus de cinq ans.
Je me demandais toutefois si c’était une bonne idée de la réveiller. La pauvre allait avoir tout un choc en se regardant dans la glace ! Mais le réveil indiquait maintenant 6 h 50, et c’était à son tour d’aller reconduire la petite à l’école. Si école il y avait, bien entendu. Mais Catherine ne m’avait rien dit à ce sujet, alors je faisais face à un sérieux dilemme. Soit ma femme me sermonnerait pour ne pas l’avoir réveillée à temps, soit elle le ferait pour ne pas l’avoir laissée dormir ! Vous qui connaissez peut-être un peu mieux les femmes que moi, qu’auriez-vous fait à ma place ?
Mais je m’égare. De toute façon, je n’ai pas vraiment eu le temps de décider quoi que ce soit. Un bruit étrange s’est fait entendre dans la chambre, suivi d’une odeur nauséabonde. Vraiment nauséabonde. Pour tout vous dire, ça chlinguait vraiment. Ma femme venait de me péter au visage ! Et elle continuait à dormir comme si de rien n’était ! J’ai été pris d’un sérieux fou rire presque incontrôlable. Avec le boucan que je faisais, elle aurait dû se réveiller. Pourtant, elle n’a pas bougé d’un cran.
Vous vous dites sûrement qu’elle s’était mis des bouchons dans les oreilles. C’est ce que j’ai pensé aussi. Je suis, selon ma femme, un terrible ronfleur qui ne s

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