Noces d éternité
47 pages
Français

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Description

Angleterre, année 1890...


Ellen Covert vit dans un manoir victorien sujet à d’étranges manifestations : empreintes de pas mouillés, robe de mariée qui saigne,...


L’atmosphère se charge de mystère jusqu’au jour où le corps de son futur époux est retrouvé mort au matin de ses noces.


En dépit des conventions, Ellen enquête sur le mystère de la demeure et sur celui qui entoure sa propre personne. Dépourvue de droits, elle se heurte aux secrets de son père et à la mort mystérieuse d’une esclave.


Perdue entre intimes convictions et troubles, elle s’apercevra que le plus grand danger ne vient pas d’où elle pense...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 10
EAN13 9782919550913
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Nocesd'éternité
Aude Réco
Éditions du Petit Caveau - Collection gothique
Avertissement
Salutations sanguinaires à tous ! Je suis Van Crypting, la mascotte des éditions du Petit Caveau. Si vous lisez cette histoire avec un Kindle, n'hésitez pas à activer les polices/fontes de l'éditeur (dans le menu des polices). Si vous rencontrez un problème, et que vous ne pouv ez pas le résoudre par vos propres moyens, n’hésitez pas à no us contacter par mail (numerique@editionsdupetitcaveau.com) ou sur l e forum en indiquant le modèle de votre appareil. Nous nous ch argerons de trouver la solution pour vous, d'autant plus si vou s êtes AB-, un cru si rare !
RL'aube sombredumariéR
Un hurlement déchira la nuit. Loin derrière la fala ise, dans le manoir Covert, nul ne se réveilla pour autant.
1890, vingt ans plus tard
Debout au bord de la falaise, Ellen Covert contempl ait la mer qui s’écrasait sur les rochers en contrebas. Le soir, l a vaste étendue d’eau s’empourprait au coucher du soleil. Elle flamboyait avant de disparaître dans le noir, la rendant aux mythes que l’on écrivait sur elle depuis la nuit des temps. Une légère bise caressa le visage d’Ellen alors que ses longs cheveux dorés volaient au vent. Elle adorait venir jouer ici depuis qu’elle était en âge de marcher. Reculé, le manoir de son père disparaissait au mili eu des arbres. Il fallait longer un petit sentier pour le rejoindre. La tranquillité de ces lieux apaisait la jeune lady. Loin de l’agitation p ermanente de la demeure, elle profitait des derniers beaux jours de l’été. Il faisait frisquet pour la saison, mais l’automne arrivait prématurément chaque année. Ellen avait l’habitude. Bientôt, Ayden, son père, apparaîtrait derrière ell e et la gronderait avec la gentillesse qui le caractérisait tant. Son épouse était morte en couches à la naissance d’Ellen, aussi veillait-il s ur leur enfant avec un soin tout particulier. — Je ne comprends pas ce que tu trouves à cet endro it, dit-il en la rejoignant. Elle se tourna dans sa direction et lui sourit sans répondre. Elle connaissait cette phrase par cœur. Grand, bel homme et bien bâti, une fossette creusait chacune des joues de lord Covert quand un sourire étirait ses lèvres. Mais là, tel n’était pas le cas. — Même ta suivante n’ose pas mettre les pieds ici, poursuivit-il tandis qu’ils rentraient. — Parce qu’elle craint le vide, père. L’immense bâtisse se dessina derrière les branches à peine effeuillées. Le cœur d’Ellen se serra. Demain, elle quitterait cette vie pour rejoindre celle de Wilhelm Scrope, médecin rép uté dans tout le nord de l’Angleterre. Elle ne désirait pas l’épouse r. Mariage arrangé. La santé de son père devenant fragile, il jugeait préférable de confier sa fille unique à un homme bien avant son décès. Il lui avait exposé ses raisons avec un calme sidérant. Pas un tremblement dans la voix, pas un doute. Rien de ceci. Ayden Covert ne faillait pa s. Jamais. Trop fier pour ça. Le manoir manquerait à Ellen. Son agitation aussi, en fin de compte. Wilhelm travaillait toute la journée et, le soir venu, buvait un whisky ou deux dans le salon. Il ne parlait presque pas, l’es prit toujours ailleurs. Ellen ne le verrait que très peu, contrairement à s on père. Elle ferma
les paupières pour s’empêcher de pleurer. Une image lui apparut soudain comme un flash. Celle du domaine. Les écuries se trouvaient encore quelques mètres su r le côté et non au fond. Des barrières entouraient l’habitation. Aujou rd’hui, de longues marches y menaient, avec un gros pot de fleurs de pa rt et d’autre. L’ensemble était constitué d’un bâtiment central au quel s’ajoutaient deux ailes et, si l’extérieur restait agréable à co ntempler, l’intérieur se révélait plus lugubre. Loin derrière le parc, au sud du manoir, s’étendait un lieu inconnu pour Ellen. Elle n’avait jamais eu le droit d’y all er, jamais eu l’autorisation de franchir ce qu’il restait de l’an cienne haie. Maintenant, même si cette limite concrète n’existai t plus, la jeune femme se gardait bien de désobéir à son père. Une main se posa sur son épaule ; Ellen sursauta et revint à la réalité. Lord Covert la considérait d’un œil préocc upé. Elle le rassura. Ce fut tout. Ellen masqua sa surprise quant à l’app arition avec une facilité qui l’étonna. Une légère crainte s’immisça, puis elle la balaya d’un geste discret de la main. Son père n’y avait v u que du feu ou préférait ne pas aborder le sujet. La jeune femme ressentit un léger vertige dès ses premiers pas vers le manoir. Appréhension d’y vivre ses derniers instants ou résultat de ce qu’elle venait de voir ? Elle n’aurait su l’expl iquer. Images troublantes, en tout cas. Elle avait déjà parcouru des albums photos, hissée sur les genoux de Covert. Aucune ne reflétait sa vision. Ellen se retint à une branche tombante pour éviter de chuter et reprit sa marche. Au-delà des feuillages, haut dans le ciel, le soleil descendait au milieu de volutes nuageuses rouge-orangé. Il était prévu que la jeune femme se couche tôt. Son mariage serai t célébré le lendemain matin dans une chapelle voisine, et elle se devait d’être en forme. La mort dans l’âme, elle passa la porte prin cipale qui menait à un hall décoré de statues, monta le grand escalier de chêne massif et traversa le sombre couloir du premier étage. La moq uette rouge sang étouffait ses petits pas. Les flammes des lampes à pé trole en étain dansèrent à son passage jusqu’à sa chambre. Ellen se perdit un instant dans ses pensées. Son lit à baldaquin, sa table de nuit, sa coiffeuse… c’était la dernière fois qu’elle dormirait ici. Elle regarda par la fenêtre. Une pluie naissante brouillait les vitres. Le ciel pleurait toutes les larmes de son corps et, bientôt, si le courage lui manquait, Ellen le rejoindrait dans sa peine. Elle essaya de distingue r ce monde qu’elle s’apprêtait à quitter, celui de son enfance, mais les gouttes rendaient le paysage flou. Le vent se leva. Derrière Ellen, les v oix de ses servantes la rappelèrent à la réalité. Quand elles eurent terminé de l’aider à enfiler sa tenue de nuit, elles se retirèrent dans un silence qui troubla la future mariée. Elles ne lui parlaient presque plus depuis trois jours, juste po ur les banalités d’usage. Ellen eut la sensation d’être déjà partie à leurs yeux, ce qui renforçait son chagrin. Elles évitaient les convers ations de peur de commettre une erreur, c’était évident. Néanmoins, Ellen ne pouvait pas leur en vouloir. Son mariage avec Wilhelm ne la des tinait pas à une existence malheureuse. Seulement morne, dénuée de t out intérêt
puisqu’il n’y aurait plus son père pour lui raconter des histoires. Mais elle avait passé l’âge de ces récits depuis bien lo ngtemps. Lord Covert continuait de les lui conter parce qu’il y tenait beaucoup. Rien de plus. Et Ellen ne se sentait pas le cœur à gâcher ces précieux instants. Son père était un homme occupé, et avec la maladie, il renonçait à tant de choses. Désappointée, elle se coucha. Le TIC-TAC de la pend ule attira son attention. Ces mêmes TIC-TAC qui la berçaient d’hab itude quand la fatigue montait peu à peu mais qui, à son sens, l’a gaceraient plus qu’autre chose durant les prochaines heures. Elle l eva les yeux sur l’horloge puis se résolut à essayer de dormir. Son cœur se serra d’angoisse. Elle formula une prière dans sa tête destinée à lui accorder au moins le bonheur auquel elle pensait avoir droit . Elle veillait lord Covert depuis presque un an avec la peur au ventre, celle de le voir mourir sans qu’elle puisse lui dire adieu. Emmitouflée dans ses couvertures, elle ferma les pau pières en espérant trouver le sommeil. Très vite, le temps devint long. Le bruit de la pendule égrenait les secondes avec une régularité qui irritait Ellen. Avec la promesse d’une issue inéluctable : le maria ge. Au bout du chemin, de la nuit se dressait forcément l’autel. P eu importaient les souhaits les plus profonds. Peu importaient les prières. Dieu, dans son infinie sagesse, ne pouvait qu’encenser cette union. Et Ellen n’irait jamais à l’encontre de ses décisions car, quoi qu’i l puisse arriver, le destin de tout un chacun se voyait tracé dès sa naissance. À l’embrasure de la porte entrouverte, lord Covert la regardait dormir. Minuit approchait, elle venait de sombrer d ans le sommeil. D’habitude, il ne lui fallait pas longtemps. Un pli soucieux barra le front d’Ayden. Peut-être qu’il avait commis une err eur avec Scrope, mais s’il s’en tenait aux principes d’Ellen en pers onne, la part de déterminisme de chaque acte restait faible. Sans nu l doute le Seigneur avait-il contribué au choix de lord Covert. Du moin s, celui-ci tâcha de s’en convaincre. Il balaya son inquiétude d’un geste léger et préféra ne pas y songer. De toute manière, le mal était fait, et il ne se voyait pas annuler la cérémonie sous prétexte qu’il se débatta it avec sa conscience. Le bruissement des draps attira son attention. Elle n rêvait déjà. Chaque nuit, le même cauchemar la hantait sans qu’aucun docteur n’ait pu faire quoi que ce soit pour l’aider. Ce n’était pas faute d’avoir essayé. Ayden avait une époque durant parcouru l’An gleterre entière à la recherche d’un médecin capable de la soulager. M ais la falaise réapparaissait toujours dans les songes d’Ellen. Cette maudite falaise ! Covert serra le poing et s’éloigna. Regarder sa fill e à l’aube de son mariage le démoralisait bien plus qu’il ne l’admett ait. Demain devait être un jour heureux.
B Ellen haletait au bord de la falaise. Sa poitrine s e soulevait au rythme de sa respiration accélérée. Son cœur battait à tout rompre. Ses
jambes la portaient à peine. Elle avait couru pieds nus, et sa plante était meurtrie par les branchages et les ronces qui jonch aient le sol. Le roulement des vagues calmes résonnait d’en bas. Un épais nuage voilait la pleine lune. Au-delà de la terre ferme, le monde baignait dans le silence presque total. Une quiétude qui grossit la boule de peur logée dans la gorge d’Ellen. Le cri de la jeune femme se joignit à celui de son rêve. Elle se réveilla en sursaut, les sens aux aguets. Une main prit presque aussitôt la sienne. Ellen reconnut celle fripée d’Éléonore, sa suivante. Celle aussi de sa mère avant elle. — Mademoiselle, gémit-elle en appliquant un linge h umide sur le front d’Ellen. Une main sur le cœur, la future épouse mit plusieur s secondes avant de réaliser qu’elle se tenait dans son lit. L es draps étaient trempés de transpiration. Ses longs cheveux collaie nt entre ses omoplates. L’espace d’un instant, elle se crut prête à effectuer le saut de l’ange. L’air marin lui emplissait les narines, les feuilles bruissaient sous les caresses du vent. Elle tremblait de froid… de crainte. Une crainte comme jamais elle n’en avait connu. Son cau chemar ne la mettait pas dans un état pareil, d’ordinaire. Elle avait la sensation de sortir d’une transe, comme si elle incarnaitvraimentpersonne de la son rêve. Quand elle essaya de s’adresser à la servante, elle nota que la boule au fond de sa gorge était réelle, que la douleur aux pieds...
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