Perdue dans les landes
206 pages
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Perdue dans les landes , livre ebook

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Description

Moyra est romancière. Elle souffre du syndrome de la page blanche. Plus de six mois après son arrivée à Édimbourg, elle ne trouve toujours pas l'inspiration. Ses journées l'épuisent. Elle rêvait d'aventures romanesques, comme celles des histoires de Scott ou Shelley. À la place, elle rêve littéralement en série. Chaque nuit, elle se retrouve à fuir, poursuivie par un highlander du XVIIIème siècle, à travers les landes écossaises. Jusqu'au jour où elle s'y retrouve coincée, sans aucun moyen de revenir. Le doute s'installe. À quelle époque appartient-elle ? Est-elle cette écrivaine ratée dans un monde où tout va trop vite ? Ou est-elle cette lassie en fuite dont un groupe semble avoir orchestré la fin ?


" Avec ce roman, on s'offre un voyage dans le temps, en terre de légendes. Destination l'Écosse pour une quête merveilleuse et intérieure avec son héroïne Moyra. On y retrouve de la magie, du mystère, du folklore. Les descriptions sont fouillées, donnent du relief au récit. Moyra nous entraîne dans son sillage à la frontière du réel. Avec elle, la réalité s'estompe pour une immersion sauvage. On éprouve l'inconfort de Moyra, on la découvre sous deux jours différent. Elle réussit à nous faire rêver, nous faire sourire, nous captiver avec ses errances nocturnes. L'écriture est agréable, documentée. On se laisse prendre par la main et habiter par des émotions nombreuses et diverses. Le passé joue avec le présent et nous nous en régalons. Les situations sont amusantes, surréalistes. La matière prend forme avec une aide aussi précieuse que complice. On aime la force, le caractère des personnages et leurs échanges piquant. La quête est sensible, animée. On se perd un peu dans le dédale des pages empruntées. Un récit fulgurant qui transcende du rêve à la création !"


Le blog littéraire de Sophie Songe

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 mai 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782491996093
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mawryn Émerlin
 
 
 
 
 
 
Perdue dans les landes
Avant-propos
 
 
 
 
Le rite écossais ancien et accepté ne trouve son origine ni en Écosse, ni en France. Il est dit « écossais » en hommage aux premiers maçons d’Écosse et aussi à l’écossisme ; nom donné à la maçonnerie des hauts grades, apparue en France au 18ème siècle.
 
N’oublions pas que ce roman n’est ni un témoignage ni un essai. Ce récit s’édulcore de vérités artistiques, m’autorisant quelques entorses à la réalité historique. Les informations que vous rencontrerez sont vérifiées, mais leur interprétation m’est personnelle. Il ne s’agit en rien d’une étude sur les rites maçonniques et/ou alchimiques, mais d’origines cachées (qui pourraient tout de même bien avoir eu lieu, de vous à moi). Quant aux Kelpies et autres esprits malins qui continuent de vivre sur les terres écossaises... Bref, pour connaître la vérité, je vous invite à ouvrir quelques livres, regarder des reportages, poser vos propres questions aux intéressés ; mais surtout: vous faire votre propre idée sur la question. Parce que « la vérité est ailleurs ».
 
Préface par l’autre moi
 
 
Celle qui hésitait entre Normandie et Écosse.
 
 
Celle qui s’est perdue dans ces hautes terres, au sommet d’un rocher à l’histoire ténébreuse. Celle qui entendait les fourmis serpenter et qui distinguait le courant de la brise matinale. Celle que je voudrais revoir. Une femme empreinte d’insouciance et de liberté, qui n’a pas hésité à se couper en deux, le temps d’une inspiration réparatrice. Le temps d’imaginer toute cette histoire, que je vais vous conter.
 
 
Ouvrez vos oreilles spirituelles. Écoutez cette mélodie épique et dynamique, où se mêlent tambours, flûtes et voix. En tension permanente, elle semble provenir d’un monde empreint de fantasy. Levez la tête ! Voyez, sous vos yeux défile le spectacle des landes brumeuses et colorées, des fumées de tourbe incandescente et des chardons violines, ces cimes lointaines et quelques cerfs à découvert, des bosquets et sinueuses rivières. Tel un envol spectaculaire, arpentez ce monde créé par quelques Brownies ! Ces êtres immortels, bourreaux de travail. Ces esprits qui dévorent les rêves comme un sanglier se frotte à l’ajonc...
 
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les plus grands écrivains, les plus populaires musiciens, les plus profonds mystères de notre ère sont issus d’Irlande et d’Écosse ? Voici le secret ... Dans ces territoires reculés, vit simplement un peuple discret et lettré, non pas de muses mais de farfadets qui traduisent nos songes en récits. Ces Brownies les subliment, puis nous laissent récolter notre part de bénéfices. Pour eux, seul compte le fait que nous nous plaisions dans nos chaumières, sur leurs hautes terres.
 
 
Mary b. Lucas
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
« Penser le matin.
Agir le midi.
Manger l’après-midi.
Et la nuit, dormir. »
 
William Blake
Prologue
 
 
Alors, qu’est-ce qu’il m’a dit déjà ? Un fish’n’chips avec sauce à part, un petit quartier de citron et une bonne dose de vinaigre : juste sur le poisson. Et du poivre ! Beaucoup de poivre. Sur les frites. Il n’est pas compliqué, celui-là !
Pendant que je fais mentalement la liste de ce qu’il a commandé de manière trop rapide, je l’entends trépigner d’impatience, juste derrière moi. J’accélère le pas et, pendant que frites et beignets cuisent, je prépare les récipients. Une fois la sauce tartare transvasée dans un petit bol, je découpe l’agrume jaune. De son horrible accent, Mr Grumpy 1 marmonne plus fort encore. Je fais semblant de ne pas l’entendre. De toute façon, je ne comprends rien à ce qu’il raconte. Cela pourrait-il faire un bon sujet de roman ? Je sors le panier du bac à huile poisseux et le croche afin de le laisser s’égoutter. Probablement pas. De l’autre côté du comptoir, ça perd patience. Il va finir par me faire perdre la mienne. Alors, comme il n’a de cesse de vouloir copier la réputation française, acquise auprès des britanniques, je me retourne et lui assène un « Oh dès, ça va aller ouais ? », de mon plus bel accent cauchois. Fière de moi, je jette la friture dans les barquettes en plastique rouge, recouvertes de papier journal et dispose le tout sur un plateau, à peine nettoyé. Je dépose avec élégance et exagération l’incontournable quartier de citron, la coupelle de sauce puis balance négligemment une poignée de sachets individuels de poivre noir. Pour finir, je trouve une petite place pour le gobelet d’eau, noyé sous la montagne de cubes de glace, le tout surplombé d’une énième tranche de citron. Je souffle un bon coup, empoigne le plateau de part et d’autre, hausse les épaules et affiche mon sourire le plus hypocrite possible. Vive le commerce ! C’est la tête inclinée, accompagnée de mon anglais saccadé à la française, que je lui annonce qu’il trouvera les serviettes en papier, le vinaigre et le ketchup sur chacune des tables. J’encaisse ses sept livres sterling et lui offre ma voix la plus sensuelle :
 
—  Enjoy your meal, sir ! 2
Comme pour jouer à un jeu bien réglementé, il rétorque de son air hautain :
—  Thank you, Lassie.
J’en bouillonne. Le prochain qui me demandera du coulrie courlie, au lieu de Curry, pour accompagner son beignet de dos de cabillaud : je lui balance du tartare au visage !
 
C’est quand même dingue ! Je suis venue à Édimbourg dans l’espoir de devenir romancière. Je me disais qu’à la capitale, ce serait plus simple. Mais leur accent est bien pire que celui d’un Normand parlant anglais. Ce qui fait que je m’épuise toute la journée pour les comprendre et une fois le soir venu, arrivée à l’appartement, je m’endors aussi sec sur le divan. Demain, cela fera neuf mois que je me suis installée. J’ai commencé trois histoires, mais aucune n’est aboutie. Je n’arrive pas à trouver l’inspiration. Comme si cela ne suffisait pas, je dors très mal. Voyons le bon côté des choses : mon travail m’a permis de mettre de l’argent de côté. Et même si mon contrat s’arrête demain je n’ai pas besoin de trouver rapidement un petit boulot pour survivre. J’en ai marre de faire des journées longues, autant rentrer en France. Non pas que je déteste me faire insulter par des Ecossaises pressées de retourner travailler, ou de raconter ma vie aux touristes belges et français, trop heureux d’entendre une langue connue ; ou encore de débarrasser des tables écœurantes, de laver des plateaux gras et recouverts de sauces séchées ; mais je pense m’accorder un petit congé sabbatique. J’envisage même de faire un peu de tourisme, avant de m’enfuir très loin d’ici. Pourquoi n’irais-je pas vivre en ermite sur l’île de Skye, où je pourrais camper au milieu de troupeaux de cerfs sauvages ? Sans blague, je n’en sais rien du tout ; mais comptez sur moi pour trouver la cure de mon syndrome de la page blanche. Je suis bien plus motivée que jamais !
« Un roman naît de la découverte
qu’en fait l’auteur en l’écrivant. »
 
Martin Page
 
Edimbourg, 2019
 
 
— Tu vas me prendre pour une folle, mais...
J’hésite. Elle va encore s’agacer. Tant pis pour moi. Attaquons de front !
— J’ai encore rêvé de lui cette nuit.
— Qui ? Le highlander ?
 Avec son naturel assez sceptique, j’ai toujours évité d’entrer dans les détails. Mais ces dernières semaines, mes rêves se font de plus en plus bizarres. Cette fois, il faut que j’en parle à quelqu’un, sinon je risque de devenir folle.
 
Peigi vient de Glasgow. Elle est plus jeune que moi mais suffisamment mature pour ne pas mettre d’accent sur notre différence d’âge. Nous n’en avons presque pas, seulement, beaucoup d’autres auraient été freinées. À vingt-cinq ans, elle vient tout juste de finir ses études. Elle est montée à la capitale dans l’espoir de trouver d

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