Retiens-moi...
96 pages
Français

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Description

Une profonde réflexion sur la vie et la mort et les choix d’une existence humaine.

Après une vie si mouvementée, Fran est arrivée au bout de son chemin. Riche en tragédies, rebondissements, mais aussi de quelques moments heureux, elle estime que le tour est bouclé. Sereine, lucide et posée, la quarantaine à peine franchie, elle avance vers ce qui apparait comme une évidence pour elle, mais semble incompréhensible pour l’esprit humain qui fort, de certaines carences, se mure pour ne pas faire face aux choses qui lui échappent ou sortent de son schéma habituel.
L’officier Orphée est un négociateur admiré et respecté de tous ses collègues au vu de son parcours sans faute. Face à la détermination de Fran, il est partagé entre accomplir son devoir, celui-là même qu’il fait depuis plus de quinze ans avec jusqu’ici toujours autant de succès, et la laisser s’en aller comme elle le souhaite.

Edwige Laure Nguenya nous plonge dans une étonnante introspection de la vie d’une femme : avec un calme olympien et un raisonnement de fer, son héroïne expose sa vision atypique de la vie.

EXTRAIT
Dans ce monde où la vie peut s’appliquer à nous pervertir et à faire de nous des zombies, d’aucuns choisissent de lutter à leur manière pour ne pas succomber à l’appel de leurs bas instincts et devenir quelque chose qu’ils renieraient et n’oseraient regarder en face. Une vie sans pitié qui nous oblige sans cesse à puiser au plus profond de nous-même pour résister et y croire encore. Mais il arrive que l’on ne veuille plus y croire, que l’on se dise tout simplement qu’on voudrait juste se reposer, être tranquille, avoir la paix. Plus de lutte, plus de défis à relever, plus d’obstacle à surmonter, juste avoir la paix. Malheureusement, la recherche de la paix telle qu’on pourrait se l’imaginer n’aboutit pas toujours à ce tant espéré, alors certains se prennent à rêver d’une solution beaucoup plus radicale pour enfin obtenir cette paix tant convoitée.

A PROPOS DE L’AUTEUR
Je suis une femme, je suis une maman solo.
Je suis une femme, une chef d’entreprise dédaignée.
Je suis une femme, une maman qui ne peut être que philanthrope.
Je suis une femme, une femme de couleur méprisée par certains.
Je suis une femme, une femme noire paria du monde y compris des siens.
Je suis le pilier de ce monde, je ne dirai pas que j’en suis ère,
Je n’ai pas à le revendiquer, je n’ai pas à vous convaincre ni à m’excuser d’exister.
Je suis le monde, je suis la vie !

Informations

Publié par
Date de parution 02 février 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9791023600674
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Edwige Laure Nguenya
Retiens-moi...



Je suis une femme
Je suis une femme, celle par qui la vie se fait.
Je suis une femme, celle qui porte la responsabilité de ce monde.
Je suis une femme, les fondations même de cette société.
Je suis une femme, celle à qui la société confie les tâches les plus ingrates,
Je suis une femme, celle vers qui les regards se tournent quand son fruit est infect.
Je suis une femme, je suis une maman solo.
Je suis une femme, une chef d’entreprise dédaignée.
Je suis une femme, une maman qui ne peut être que philanthrope.
Je suis une femme, une femme de couleur méprisée par certains.
Je suis une femme, une femme noire paria du monde y compris des siens.
Je suis le pilier de ce monde, je ne dirai pas que j’en suis fière,
Je n’ai pas à le revendiquer, je n’ai pas à vous convaincre ni à m’excuser d’exister.
Je suis le monde, je suis la vie !


I am a woman
I am a woman, the one by which life is made.
I am a woman, the one who has the responsibility for this World.
I am a woman, even the foundation of the society.
I am a woman to whom society entrusts the most menial tasks.
I am a woman to whom all eyes turn when their fruits are rotten.
I am a woman, a single mother!
I am a woman, a scorned leader of an enterprise.
I am a woman, a Mother, backed in to being a philanthropist.
I am a woman, a black woman, despised by some.
I am a woman, a black woman scorned even by her owns.
I am the pillar of this world, I will not say that I am proud.
I should not have to claim it, nor should I need to convince you, and I will not apologize for my existence.
I am the World, I am life.


1
Dans ce monde où la vie peut s’ingénier à nous pervertir et à faire de nous des zombies, d’aucuns choisissent de lutter à leur manière pour ne pas succomber à l’appel de leurs bas instincts au risque de se renier au point de ne plus oser se regarder en face. Une vie sans pitié qui nous oblige sans cesse à puiser au plus profond de nous-mêmes pour résister et y croire encore. Mais il arrive que l’on ne veuille plus y croire, que l’on se dise tout simplement qu’on voudrait juste se reposer, être tranquille, avoir la paix. Plus de lutte, plus de défis à relever, plus d’obstacles à surmonter, juste avoir la paix. Malheureusement, la recherche de la paix telle qu’on pourrait se l’imaginer n’aboutit pas toujours au résultat espéré, alors certains se prennent à rêver d’une solution beaucoup plus radicale pour enfin obtenir cette paix tant convoitée.
Chacun de nous à sa manière cherche sa place au milieu du chaos ambiant, construit avec les armes qu’il possède. Nous avons tous un idéal et nous faisons notre maximum pour l’atteindre. Qu’y a-t-il de plus inégal qu’un combat contre la rudesse de la vie ? Pour aimer la vie, il faut vivre, mais pour vivre il faut aimer la vie. S’adapter est un défi permanent, lui trouver un sens ne nous permet pas toujours de l’aimer, malheureusement. Quel sens donner à toute cette coulée d’injustices ? Cela relève définitivement du domaine de l’impossible de deviner ce qu’elle attend de nous. Faire partie d’un tout sans véritablement trouver à quoi l’on sert ni pourquoi on est là, n’est pas de nature à rassurer. Mais quand cette vie elle-même s’acharne à nous briser, pourquoi l’aimer ? Pourquoi chercher à lui trouver des raisons ? Pourquoi se reprocher des faits qui nous échappent complètement et qui n’ont jamais été sous notre contrôle ?
Fran ne se donne même plus la peine d’y réfléchir, elle est usée par ces longues années de combats et a décidé de prendre la chose sous un autre angle. Elle ne luttera plus dorénavant et puis de toutes les façons, la perspective de ce qui se dessinait devant elle était finalement de nature à la rassurer. Elle ne se demandait pas pourquoi elle n’y avait pas pensé avant, elle savait pourquoi, elle avait des obligations, des responsabilités et Fran était plutôt quelqu’un de très responsable. Tandis que la vie l’avait libérée de ses responsabilités sans lui avoir demandé son avis, la plongeant dans un chaos total, elle se disait aujourd’hui qu’après tout, elle ne lui devait plus rien et s’octroyait le droit de disposer de celle-ci comme bon lui semblait. Pour une fois, la vie ne pourra pas avoir son mot à dire, elle la battra à son propre jeu.
Fran avait fait le voyage jusqu’à Chicago pour honorer une parole donnée et ensuite elle comptait bien reprendre le contrôle sur cette si détestable vie. Eh oui ! Fran haïssait cette vie ! Elle ne lui trouvait aucune excuse et souffrait de la subir.
Quand on subit un tel acharnement sur des années tout au long de sa vie, il y a de quoi en être dégoûtée. Après tout, elle n’était pas tenue d’aimer une chose qui ne l’aimait pas. On aurait pu dire que c’était de bonne guerre s’il ne s’agissait pas de la vie. Pour vivre, il faut aimer la vie, mais pour l’aimer il faut vivre.
En ce mi-juillet dans l’État de l’Illinois aux USA, Chicago semblait être la dernière terre que Fran foulerait avant son voyage de non-retour. Elle paraissait sûre d’elle et ne voyait plus rien qui pouvait l’en empêcher, elle s’était donc rendue dans ce célèbre restaurant pour remplir son devoir et boucler ainsi son planning définitivement.
« Excusez-moi jeune homme, puis-je avoir l’addition s’il vous plaît ?
– Tout de suite madame, un instant je vous prie. »
Après une bonne dégustation, une journée paisible et douce qui s’achevait, Fran était prête à rentrer dans sa chambre d’hôtel. Elle était restée insensible au charme de ce restaurant gourmet italien dans le Loop pourtant couru de tout Chicago. Il est vrai qu’à l’origine, cette table avait été réservée pour deux et que malgré le délice des plats qu’elle dégusta ce soir-là, ils ne l’avaient été que parce qu’elle l’avait promis. Elle avait promis de faire ce voyage et de suivre coûte que coûte le programme de ce séjour. Maintenant que la promesse avait été tenue, que lui restait-il à faire ? Fran venait à présent de réaliser que tout était fini, qu’elle n’avait plus rien à faire, plus rien à prouver, plus de larmes à retenir, rien. Tout était fini.
Une fois son addition réglée et après avoir laissé un généreux pourboire au serveur, elle se leva de sa table, sortit du restaurant ; d’un pas lent et timide, elle longea la rue. On aurait dit qu’elle ne s’était pas fixée de direction précise, la rue qu’elle suivit était à l’opposé de son hôtel. Par cette deuxième quinzaine de juillet, il faisait plutôt un temps agréable. Les badauds profitaient de la fin d’une longue journée de travail et prenaient du bon temps. Il flottait comme un parfum de sérénité dans l’air, les rues étaient un peu grouillantes, mais rien d’inhabituel. Après quelques minutes de marche, toujours comme perdue dans ses pensées, Fran arpentait encore les rues de State Street lorsque tout à coup elle se dirigea vers cet immeuble non loin du coin de la rue entre State Street et Madison Street. Il y avait pourtant tant à voir dans cette rue pour qui serait intéressé un minimum par son environnement. Mais Fran n’était certainement pas venue d’aussi loin pour visiter Chicago et encore moins pour en admirer la vue. Elle avait d’autres projets beaucoup plus importants que de se mettre à parcourir le monde pour visiter ses merveilles, elle avait d’ailleurs déjà eu l’occasion de s’offrir des escapades de ce genre et en avait bien profité. Mais si elle était partie si loin de chez elle cette fois, c’était pour l’ultime mission qu’elle s’était fixée afin d’honorer une promesse faite. Si ses autres escapades par le passé lui avaient un jour apporté une sensation de bien-être, celle-ci apportait tout au contraire une sensation de vide. Le vide était béant et rien ne pourrait malheureusement le combler. Ses pas nonchalants dans cette rue bondée de monde n’avaient donc rien de relaxant ; vidée de son jus, il y a bien longtemps, elle n’était plus aujourd’hui qu’une ombre ne recherchant même plus son ombre.
Tout le contraire de ce secouriste déterminé et plein de vie qui passe ses journées à venir en aide aux autres et voit en sa mission une noble cause qu’il s’affaire à défendre avec tout l’entrain qui le caractérise. Il est bon dans ce qu’il fait, tout le monde ne manque pas de le lui dire

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