Rêve d enfrance
147 pages
Français

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Description

Accompagnez un jeune maire dans ses idées ambitieuses pour soigner une France meurtrie par les attentats.

Après les attentats qui ont touché et meurtri la France, face aux réflexes sectaires et communautaristes qui guettent, avec la progression des extrêmes aux élections, Léon Macé, maire d’Hénin-Beaumont se prend à rêver d’un autre monde. Une France apaisée, ouverte, qui débat des sujets sociétaux dans la sérénité : identité, migrants, revenu universel… Quelle France souhaitons-nous, et quel est l’homme providentiel capable de porter le projet d’une vraie démocratie citoyenne participative ?
Suite à l’attentat terroriste qui a coûté la vie à Emmanuel Macron à la fin de son deuxième mandat, la France est au bord de la guerre civile, et tous les espoirs semblent reposer sur les épaules de cet homme, Léon, nouveau venu en politique. D’où vient ce millionnaire atypique, de petite taille, comment en est-il arrivé à briguer la fonction suprême ? On le retrouve au dernier chapitre dans son interview face à David Pujadas, parlant de ses idées, ses sources d’inspiration et sa vision d’une société meilleure. La France est-elle prête à élire ce visionnaire ?

Léon Macé arrivera-t-il à porter jusqu'à la présidence ses idées visionnaires ? Plongez-vous dans ce roman d'anticipation engagé et osez rêver d'un monde meilleur !

EXTRAIT

Le propriétaire de Rashad’s café, un Afghan, pleurait à chaudes larmes à côté de nous :
— Ils ont brûlé tout : ma tente avec mes affaires dedans, mes habits et même mon argent ! Toutes mes économies sont parties en fumée. Maintenant, ils détruisent mon café, avec tout mon stock dedans, il y en a pour plus de 2 000 euros !
Les grues, les bulldozers et les mâchoires d’acier des machines jaunes, tels des crabes géants aux pinces voraces, déchiquetaient tout sur leur passage. J’avais déjà vu ce genre de barbarie. Mais c’était dans Terminator, à l’âge où les machines avaient pris le dessus sur les humains et voulaient les exterminer : de la science-fiction, pas le XXIe siècle. Sur une autre planète, pas ici sur terre, pas en France, « cette glorieuse patrie qui est désormais le capitaine du vaisseau humanité » chère à Michelet ! Ces monstres d’acier qui avançaient sur le camp en semant la terreur n’étaient pas des robots. Ils étaient conduits par des hommes, avec un cœur qui battait dans leur poitrine, insensible à celui de leurs victimes, qui, brisé, voyait leurs affaires broyées sous les chenilles des chars dans la grisaille d’un printemps qui rappelait celui de Prague lorsqu’on asphyxiait la liberté.
Ces gens qui avaient fui des guerres que NOUS avions déclenchées, en Iraq, Afghanistan, Libye ou Mali, venus de ces ex-colonies jadis indépendantes en cultures vivrières où NOUS avions planté des récoltes commerciales, café, cacao, coton et caoutchouc pour faire prospérer NOTRE révolution industrielle, oui, tous ces gens venus chercher liberté, égalité, fraternité, se retrouvaient ligotés, écrasés, fracassés, dans cette valse hypocrite des pronoms du NOUS contre EUX, ce double jeu qui tue, ronge les ailes, fait de chacun une île, un ex-il derrière des barbelés de principes et de raison d’État au déni de la réalité. Ils avaient parcouru plus de 10 000 kilomètres pour voir tout s’écrouler, à 12 km des côtes anglaises, que l’on pouvait apercevoir en levant les yeux. Recalés à Calais. On les forçait à tourner le dos à leur Eldorado, ces rescapés des radeaux. Et nous restions là, impuissants, médusés. Ils avaient fui des déserts arides pour trébucher sur la sécheresse de nos cœurs.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né à Quimper en 1965, Éric Quintric-Divérrès a vécu de longues années en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Diplômé de sciences politiques, il enseigne l’économie et l’anglais avant de devenir journaliste. Passionné de photographie, de peinture, poésie et philosophie, il vit depuis quatre ans entre la Bretagne et les Landes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 septembre 2019
Nombre de lectures 5
EAN13 9782851137838
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Éric Quintric-Divérrès
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Rêve d’enfrance
Roman
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© Lys Bleu Éditions – Éric Quintric-Divérrès
ISBN : 978-2-85113-783-8
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
À Paula et Bernard, dont l’histoire d’amour est une inspiration de tous les instants. Paula, tu n’as pas eu le temps de finir de lire ce manuscrit, mais tu y as reconnu la description de ta fille au chapitre 6, et tu l’as aimée. Bernard, merci pour le support moral, amical et logistique qui a permis à cet ouvrage de trouver un éditeur.
 
 
 
 
 
Avertissement
 
 
 
Si tous les chiffres et pourcentages cités dans cet ouvrage sont exacts, j’ai en revanche pris quelques libertés avec la chronologie. Ainsi on devine que Léon est né au milieu des années 60, il n’y avait pas de réseaux sociaux, la jungle de Calais n’existait pas encore, certaines musiques sont postérieures à cette époque. C’est dans un souci de parler à la fois à la jeunesse d’aujourd’hui et celle d’hier. Les générations passent, les problèmes restent les mêmes. Si l’établissement Jean Macé existe bien, il n’est pas (ou pas encore) un pensionnat.
Je tiens à remercier au passage monsieur Michel Jourden, maire de Lampaul-Plouarzel, de m’avoir reçu pour m’éclairer sur la fonction de maire. (Et lui souhaite, pourquoi pas, le même destin national que mon héros).
E.Q.D
 
 
 
 
 
Chapitre 1
 
 
 
Plateau de « Politique et Société », studios de LCP, 13 février.
 
— « Longtemps, je me suis touché de bonheur », se dit le petit homme avec un sourire malicieux en frottant sur son visage un grumeau de fond de teint devant le miroir de la table de maquillage. Ce clin d’œil proustien pourrait bien être l’entame du récit de sa vie, tellement il était tenté de se pincer la joue pour s’assurer qu’il ne rêvait pas. Cela faisait plus de six mois qu’il ne se couchait plus de bonne heure, tout occupé qu’il était par la campagne présidentielle, jusque dans son sommeil. Comme beaucoup de Français, il avait toujours eu, sinon du mépris, du moins une grande méfiance envers les hommes politiques, tous plus ou moins pourris et dévorés par leur ambition personnelle, et le voilà aujourd’hui qui briguait la fonction suprême ! Si sa candidature avait secoué le Landerneau politique, le premier surpris était probablement lui-même. « Qu’est-ce que je suis venu foutre dans cette galère ? » se demandait-il.
— Plateau dans cinq minutes ! cria un assistant en ouvrant la porte à la volée sans frapper.
— On est prêt, répondit la maquilleuse en relevant le buste. Tel un grand peintre, elle fit un pas en arrière pour prendre du recul et admirer son « œuvre ». Puis dans une ultime tentative pour dissimuler la peau crevassée, elle apposa énergiquement à grands coups de pinceaux une épaisse couche de poudre sur l’ensemble du visage.
Comme un somnambule, dans un halo de maquillage encore en suspension, étourdi par l’enjeu de la prestation à venir et vaguement enivré par le parfum capiteux du décolleté de la maquilleuse, l’invité suivit l’assistant dans le couloir obscur vers les spots lumineux du plateau. Il se donna quelques claques sur les joues pour se réveiller, en secouant la tête tel un boxeur qui va monter sur le ring. Le compte à rebours avait commencé, il n’était plus question de faire machine arrière. Le signal du régisseur résonna pour lui comme le gong marquant le début des hostilités ; d’un pas leste et décidé, il se dirigea vers son fauteuil en saluant la foule les deux bras levés, tandis que David Pujadas, debout face au public, entamait sa présentation :
— Il séduit autant qu’il agace, il étonne, véritable ovni de la scène politique française avec ses shows à l’Américaine sans cravate et en bras de chemise. Jamais dans l’histoire de la Vème république un candidat n’avait été crédité de 57 % d’intentions de vote, 82 % d’opinions favorables, et, fait inédit, la possibilité d’être élu dès le premier tour est de plus en plus envisageable. N’appartenant à aucun parti ni aucune famille politique, mais ayant des ancrages au centre, il a fait couler beaucoup d’encre : dérive mafieuse pour les uns dans le Nord, l’Est et l’Ouest de la France o ù ses troupes ont conquis une à une toutes les mairies des grandes villes, fortune suspecte pour les autres qui s’interrogent sur le fonctionnement de ses entreprises o ù la masse salariale dépasse parfois les bénéfices déclarés. Tantôt accusé d’être à gauche de Che Guevara avec ses pratiques anticapitalistes, ou au contraire esclavagiste ultralibéral dans des structures o ù la rémunération n’excède pas les 500 euros mensuels, sa légende le précède o ù qu’il aille. On l’adule sur les réseaux sociaux comme on le conspue dans les éditoriaux, mais il ne laisse jamais indifférent. Il vient ce soir répondre à nos questions, mais aussi à VOS questions que vous pourrez poser par internet tout au long de l’émission. Mesdames, Messieurs, j’ai le plaisir de recevoir ce soir Léon Macé, en tête des sondages dans la course à l’Élysée. Découvrons ensemble ce profil atypique.
Le journaliste à la tête de Playmobil vint s’asseoir en face de son interlocuteur, entouré des chroniqueurs économiques et politiques de l’émission ainsi que d’un panel de spectateurs censés représenter les différentes tendances de l’opinion.
— M. Macé, bonsoir. Nous sommes ravis de vous accueillir sur LCP , et ce d’autant que vos apparitions dans les médias sont assez rares.
— C’est moi qui vous remercie de m’avoir invité, M. Pujadas. Je me ferai un plaisir de répondre à toutes les questions, ainsi qu’à celles des internautes qui pourront également intervenir sur mon site, animé par mon équipe parallèlement à votre émission car de nombreuses rubriques ainsi que mon programme y sont détaillés. Aussi je souhaite en définir ici les grandes lignes pour laisser place à l’échange spontané. Ceux qui souhaitent débattre plus en détail de certains points pourront le faire tout au long de la semaine en m’interpellant sur mon blog o ù j’aurai le loisir de dialoguer avec eux. Ils y trouveront aussi mes go û ts personnels dans divers domaines, allant de mes influences politiques et littéraires en passant par mes sports et sportifs favoris, mes musiques et recettes préférées. Bref, Rolling Stones ou Beatles, Platini ou Zidane, Brandi Love ou Krystal Summers (il sourit intérieurement de voir David Pujadas scruter ses fiches. « Je parie que ton équipe rédactionnelle ne t’a pas préparé sur ce terrain-là ! » se dit-il avec une pensée émue pour son pote Alain). Les faits sont là, je n’ai rien à cacher, tout est dit

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