La lumière verte
70 pages
Français

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Description

Dans Paris, un policier assiste à un drôle de spectacle : une personne traverse la rue, une voiture d’où jaillit une lumière verte rugit, un choc, un cri, deux individus qui sautent du véhicule et disparaissent à l’intérieur, l’engin qui démarre en trombe et puis... rien ! Pas de corps ! Un mirage ?


Thérèse ARNAUD, la plus intrépide des agents du 2e Bureau, soupçonne que cette affaire porte la griffe des services secrets allemands et positionne ses hommes aux abords du lieu de la disparition.


Très vite, l’un d’eux constate que le soupirail d’un immeuble semble servir de « boîte à lettres » à de curieux énergumènes. Dès lors, le doute n’est plus permis, l’ennemi œuvre dans l’ombre. Mais, l’en déloger va s’avérer ardu et dangereux.


Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9782373473384
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AVIS AU LECTEUR
***
Nous commençons, aujourd’hui, la publication des :
EXPLOITS EXTRAORDINAIRES DE THÉRÈSE ARNAUD
Le meilleur agent du Service de contre-espionnage français. *
Les espions sont généralement des êtres vils, des ê tres décriés qui pratiquent la délation dans le but unique de servir leurs appétits de lucre et de débauche.
Il n’en est pas de même deTHÉRÈSE ARNAUD dont la conduite pourrait servir d’exemple à bien des hommes et des plus courageux.
Au début de la guerre, ayant assisté au meurtre de son père commis par les Allemands, elle avait, tout naturellement, comme el le le dit,« pris du service».
Trop vaillante pour jouer le rôle effacé d’infirmiè re, le cœur gonflé d’un trop profond amour pour la France, elle avait consacré s on intelligence, sa connaissance des langues, sa beauté, sa force, son dévouement, son courage et, il faut le dire, son génie à une besogne plus d irecte.
THÉRÈSE ARNAUD NE PEUT ÊTRE COMPARÉE À AUCUN AUTRE AGENT SECRET.
Toujours sur la brèche, toujours en plein danger, s on cœur jamais ne faiblit, même durant les interrogatoires les plus dangereux. Bien au contraire, elle ne cessa de se jeter audacieusement au plus fort du pé ril. Cent fois, elle se trouva en pleine bataille ; non pas dans des batailles d’o ù l’on ressort chargé d’honneurs et de gloire, mais dans des batailles an onymes, contre des ennemis invisibles, inconnus et, par là même, d’autant plus à craindre.
THÉRÈSE ARNAUDla plus noble figure de la Grande Guerre. est NOUS DEVONS À SA BRAVOURE, À SON HÉROÏSME, PLUSIEURS MIL LIERS DE VIES HUMAINES.
D’une modestie aussi grande que son courage, elle n ’a pas voulu que ses exploits fussent publiés de son vivant.
« Plus tard, disait-elle,plus tard... quand, dans ma Terre de France, je dormirai mon dernier sommeil, il sera bien temps... »
THÉRÈSE ARNAUDlemaintenant, dans le cimetière d’un minuscu  repose,
village de l’Est. Tous ceux pour qui elle s’est sac rifiée sans compter doivent, désormais, savoir comment et dans quelles épouvanta bles conditions, cette grande Française a magnifiquement combattu pour sa Patrie.
Puissent lesEXPLOITS DE THÉRÈSE ARNAUDun écho attendri trouver dans l’âme de ce Peuple de France à qui elle avait voué son plus fervent Amour et son incomparable Loyauté !
THERESE ARNAUD - 5 -
LA LUMIÈRE VERTE
De
Pierre YRONDY
CHAPITRE I
L'AUTO MYSTÉRIEUSE
Huit heures du soir se décrochent à un clocher loin tain. Le son tombe dans l'ouate.
Une nuit d'hiver, sale, grasse de brouillard.
La rue Buffon est faufilée à grands points de lueur s clignotantes : quelques rares réverbères. Les façades des maisons alignent d'un côté leurs fenêtres aveuglées de nuit. De l'autre côté de la rue, un ha ut mur : le Jardin des Plantes.
Parfois arrive le grondement sourd d'une auto, le v rombissement rageur d'un moteur impatient, ou le hurlement lugubre d'un fauv e effrayé ou nostalgique.
Et tout retombe dans le silence.
Quelques rares passants marchent vite pour se soust raire au mitraillage de la bise qui siffle dans la rue, et au brouillard qu i oppresse. Quelques ombres : des chapeaux posés sur des cols de pardessus relevé s.
Un homme fait les cent pas sur le trottoir, le long du mur du Jardin des Plantes. Une monotone promenade. Des pas en long. D es pas en large. Et, sans se lasser, l'homme marche.
Parfois, il interrompt, un court instant, sa promen ade. Il lève la tête vers les maisons, cherchant sans doute à distinguer, derrièr e les volets clos, quelque trace de lumière, quelque ombre. Puis, sans un mot, du même pas régulier et automatique, il se reprend à déambuler.
Une voix lointaine s'approche rapidement, répétant son monotone refrain :
— L'Intran, demandez l'Intran, dernière édition !
L'homme traverse la rue.
Le crieur de journaux s'approche.
— L'Intran, dernière édition...
La voix s'éloigne.
L'homme retourne à son poste d'observation. Il s'ad osse à un réverbère. Et il déplie le journal qu'il vient d'acheter.
Son regard parcourt distraitement la première page.
L'homme tourne la seconde page, les yeux se posent sur la troisième. Puis, ils semblent s'absorber brusquement dans la lecture d'un article. L'homme a sans doute trouvé ce qu'il cherchait.
Il ne s'occupe plus de rien. Seulement lire, savoir.
Puis, tout à coup, abandonnant la feuille qui tombe dans le ruisseau, l'homme s'en va à grands pas dans la direction de l a place Valhubert.
L'homme augmente rapidement son allure.
En peu de temps, il est passé du pas accéléré au pa s de course. Puis, toujours comme s'il était poursuivi, il se prend à galoper.
Pourtant, derrière lui : aucune ombre.
Tout en poursuivant sa course, de plus en plus rapi de, l'homme, d'un geste machinal, abaisse son chapeau sur ses yeux.
La rue Buffon arrive à son estuaire. Un mouvement u n peu plus dense de tramways et d'autos.
L'homme s'élance pour traverser le boulevard, sans regarder ailleurs que devant lui, vers un but que lui seul connaît.
Un léger cri. Un grincement de freins.
Le chapeau de l'homme a été projeté dans le ruissea u par le choc.
Et l'homme est resté sous la voiture automobile. Un e puissante limousine.
Nul témoin de l'accident, si ce n'est un agent qui, de faction au carrefour, a entendu crier, a vu une auto arrivant à grande allu re, stopper brusquement, mais c'est tout. Il ne s'est pas rendu compte exactement de ce qui se passait.
Machinalement, il se dirige vers l'auto arrêtée.
Dès la voiture immobilisée, deux hommes sont descen dus.
Ils ont regardé. Ils ont murmuré quelques mots. L'a uto a reculé lentement pour dégager l'individu qui était dessous.
Aussitôt, un des occupants de la voiture s'est penc hé. Il a posé sa main sur le cœur de la victime. L'examen a été rapide. Le ch auffeur s'est redressé. Il a dit :
— Mort !
Puis, sans se concerter, les deux voyageurs se sont baissés d'un même mouvement. Ils ont saisi le corps, l'un par la tête , l'autre par les pieds.
La portière s'est ouverte.
Les deux hommes et le cadavre ont disparu dans l'au tomobile. Une lumière verte s'est aussitôt allumée à l'intérieur.
Un ronflement impatient de moteur a retenti, suivi d'un long coup de klaxon.
L'agent arrivait à quelques mètres de l'auto, alors qu'elle démarrait à grande vitesse.
Un coup de sifflet resta sans effet. Au lieu d'obéi r au signal d'arrêt, l'auto accéléra son allure.
Et elle disparut à l'horizon avant que le gardien a it pu noter son numéro.
Mélancolique, ignorant tout du rapide drame qui, en quelques minutes, avait trouvé le temps de naître et de se dénouer sans lai sser la moindre trace, l'agent retourna monter sa faction place Valhubert.
— Bizarre, tout de même ! grogna-t-il. J'ai cependa nt bien vu un homme traverser devant l'auto... Où est-il passé tout à c oup ? Sous la voiture probablement ! À moins qu'il n'ait reconnu des amis et ne soit monté avec eux. Pourtant, j'ai aperçu deux ombres qui descendaient de la voiture et qui regardaient en dessous ! Alors ??? Et pourquoi cett e voiture avait-elle une lumière verte à l'intérieur ?
CHAPITRE II
LE MYSTÈRE SUBSISTE
Longuement, l'agent avait médité sur les faits myst érieux dont il avait été témoin. Puis, il avait signalé les faits – ou, plut ôt, ce qu'il en connaissait – à ses chefs.
Et, par la voie hiérarchique, les rapports retenant l'attention par leur singularité avaient abouti au bureau du chef de la Sûreté.
Ce fonctionnaire fut attiré par le côté énigmatique de l'affaire.
Quelle était cette automobile à lumière verte ?
Pourquoi avait-elle fui au lieu de s'arrêter au sig nal de l'agent ?
Que s'était-il passé pendant le court stationnement effectué sur le boulevard de l'Hôpital ?
Qu'était devenu l'homme qui traversait la chaussée devant la voiture ?
Accident ? Enlèvement ? Crime ?
Les coups de téléphone nombreux n'apportèrent au ch ef de la Sûreté aucune précision.
Les agents postés sur le chemin suivi obligatoireme nt pendant un certain temps par l'automobile suspecte n'avaient rien rema rqué.
D'un autre côté : aucune des disparitions signalées ne correspondait avec l'homme qui aurait pu être enlevé ou attaqué vers h uit heures du soir près de la place Valhubert.
M. Dupuis, le chef de la Sûreté, avait fait mander le gardien de la paix témoin des faits mystérieux.
Aucun éclaircissement n'avait pu être fourni. L'age nt s'était borné à répéter les éléments de son rapport, sans ajouter la moindr e précision ni le moindre détail susceptible de servir de base à des recherch es, quelles qu'elles fussent !
— C'est louche ! grognait M. Dupuis. Il faut retrou ver cette voiture, coûte que coûte !...
Les subordonnés du chef de la Sûreté confirmaient s on diagnostic. Leur flair les avertissait qu'il s'agissait d'une affaire impo rtante.
Sur quoi pouvait-on se baser ? Quels étaient les fa its certains ?
Un homme traversait la chaussée. Une voiture arriva it à grande allure. L'auto s'était arrêtée. Puis, tout avait disparu : auto et homme !
Quant au cri entendu par l'agent, il pouvait s'inte rpréter de différentes
manières. Cri de frayeur du passant qui voit arrive r sur lui une automobile. Cri d'angoisse d'un homme qui reconnaît des ennemis. Cri d'appel au secours !
Le chef de la Sûreté et ses subordonnés ne se dissi mulaient pas que la tâche était rude pour arriver à éclaircir l'énigme.
Il fallait compter sur le hasard pour apporter quel que détail permettant de remonter le cours des événements. Retrouver l'homme , évidemment, c'était faire un premier pas vers la solution : retrouver la voiture. Mais, tout avait disparu !
À ce moment, M. Dupuis fut informé qu'une visiteuse demandait à être entendue par lui.
— Soit ! Je vais la recevoir !
Quelques instants plus tard, Thérèse Arnaud pénétra it dans le bureau.
— Ah ! par exemple ! s'exclama le chef de la Sûreté . Vous arrivez au moment où je songeais à m'adresser à vous ! Mais, p rocédons par ordre. Pour quelle affaire venez-vous me voir ?
— Peut-être pour celle au sujet de laquelle vous vo uliez me faire appeler ?
— L'auto mystérieuse de la place Valhubert ? demand a M. Dupuis.
— Oui, l'auto à la lumière verte, répondit la célèb re espionne. Je désirerais savoir les renseignements exacts que vous possédez !
— Rien ! Pour ainsi dire, rien ! malheureusement...
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