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Description
Sujets
Informations
Publié par | Le Lys Bleu Éditions |
Date de parution | 23 juillet 2020 |
Nombre de lectures | 13 |
EAN13 | 9791037709509 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Cyriaque Kouba Nkouamoussou
Trahison et chantage
Roman
© Lys Bleu Éditions – Cyriaque Kouba Nkouamoussou
ISBN : 979-10-377-0950-9
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À ma petite famille ;
À toute la famille Kouba : Christian, Antoine, Gisèle, Alain, Alexis, Reine, Emma, Roseline… !
À la famille Loufoua : Brigitte et Joseph ;
À tous mes Amis et Connaissances ;
« Si tu vois le lâche, attends-toi à voir son double, et qui est son double ? la trahison. »
Massa Makan Diabaté (Artiste, Écrivain, Historien Scientifique 1938-1988)
Disparition de quelques têtes du cheptel
Un matin sous un ciel brumeux, Makaya dès son réveil, comme à l’accoutumée, se dirigea vers son enclos pour procéder au comptage de son troupeau. Éleveur dans l’âme, il devint très vite propriétaire d’un cheptel d’une cinquantaine de têtes. Il le constitua graduellement et ses deux premières trouvailles furent du lot des présents qu’il reçut de sa belle-famille lors de son mariage coutumier : un bélier et une brebis qui se perpétuèrent au fil des années. L’autre partie de son cheptel, il la tenait du troupeau de son défunt frère. Makaya comme bon nombre des membres de sa communauté était un mercantile né, en dehors de la vente des produits vivriers dont il tirait la plus grande partie de ses revenus. Il vendait de temps à autre et selon les circonstances, quelques têtes de son troupeau, surtout en période de grande sollicitation des fêtes, des mariages et dans bien d’autres besoins animistes. Cela lui procurait incontestablement, des revenus substantiels lui permettant d’améliorer l’indigence de son quotidien. Son troupeau, pour la plupart du temps, vivait en divagation, saccageant au passage des potagers voisins, particulièrement ceux situés derrière les concessions. Cela sans conteste devenait une source d’innombrables conflits au sein la communauté. Alors, pour mettre fin à ces différends tant récurrents, il fut convoqué un extraordinaire conseil du village, durant lequel les débats furent houleux. En fin de compte, il se décida de ne plus voir les bêtes errer la nuit dans le village. Donc enfermées dans leurs enclos le soir et libérées le matin, afin de mieux les contrôler. Le contrevenant, en cas de dégâts, était passible d’une amende.
Makaya une fois dans son enclos, commença ce qui était devenu pour lui au fil du temps un rituel : la vérification et le comptage des ses bêtes. Après avoir vérifié, il se mit à les compter. Dubitatif, il refit le comptage après avoir décelé quelques anomalies qui submergèrent des soupçons. Quelque chose d’anormale venait de survenir à son élevage. En entrant dans son enclos ce matin-là, il fut envahi par des doutes qui objectaient une prémonition. Franchissant le seuil de l’enclos, il remarqua, de prime abord, qu’un de ses béliers préférés ne fut point visible, celui qui d’habitude venait à sa rencontre à chaque fois qu’il passait la palissade. Mbimbi, le cœur serré, refit son comptage. En dépit de son application dans cet exercice, il se rendit compte du désastre dont il fut sujet, comment expliquait-il cela ? dix de ses cinquante moutons que comptait son troupeau manquaient cruellement à l’appel.
Dix bêtes, mais c’est énorme ! se dit-il. Il y avait dans le lot des bêtes portées disparues trois béliers et sept brebis. Lorsqu’il s’hasarda à faire le plus simple des calculs : une bête, vendue sur pied, lui revenait entre quarante-cinq mille et soixante mille CFA à peu près et selon le sexe. Quand il fit le plus simple des calculs et en multipliant ces dix bêtes, chacune par son prix de revient. Il se rendit compte de la perte abyssale que cela engendrait. Aussitôt, son cœur se mit à battre très fort. Cette situation lui donna du tournis, mais que faire devant un contexte totalement inédit dont il s’attendait le moins. Face à cela point n’était de capituler. Il essaya tout de même de faire le tour de son enclos dont il maîtrisait incontestablement les contours et ses moindres recoins. Premièrement de l’intérieur, afin d’en connaître les raisons de cette mystérieuse disparition. À son grand dam, cette prospection ne donna rien dans la mesure où, les barrières de son enclos ne furent jamais forcées. Pire encore aucun cadavre de ces présumées disparues bêtes ne gisait à terre. Désemparé, il sortit perturbé de son enclos mais continua tout de même sa ronde. Cette fois-ci par l’extérieur afin d’y prélever quelques indices. Il se posa la question à savoir : pourquoi ces bêtes se seraient-elles volatilisées comme par enchantement, d’une façon abracadabrante, sans laisser de traces et sans bêler ? Les chiens du village, d’habitude très remuants, n’avaient curieusement pas aboyé cette nuit-là. Il se mit dans la tête qu’il était victime d’un vol pas seulement d’un simple vol par effraction, mais d’une vaste conspiration ourdie contre lui. Aussitôt, il commença à échafauder son propre scénario. En son for intérieur et à cette période-là, rien ne manquait pour qu’il fasse l’objet de quelques jaloux enquiquineurs en l’occurrence sa belle-famille. Ce qui sembla échapper à Makaya, qu’il plut à profusion cette nuit-là sur le village. Était-ce à ce moment que le vol fut perpétré ? Le déroulement des événements nous le dira peut-être. Logiquement quand il pleut de la sorte comme cette fameuse nuit, le sommeil vous emporte dans un monde hypnotique qui vous met dans la propension à ne pas se rendre compte des aléas qui surviennent. Et par-dessus le marché, toute cette pluie qui se déversa ce soir-là sur le village ne lui fut d’aucun secours. Celle-ci, qui plus est, concourut à effacer toutes les pièces à conviction de cette affaire, venant de surcroît lui compliquer les choses. L’enclos ce matin-là ne lui livra aucun de ses secrets. Makaya éberlué, partit de là déçu, sans aucune perspective de pouvoir donner un début de solution à son épineux problème qui n’était qu’à ses débuts.
La désolation
La première chose voulue par Makaya après ce drame fut de regagner sa case. Comme dans la plupart des villages africains, les enclos sont souvent placés derrière les concessions afin d’avoir un œil vigilant sur le troupeau et dans la mesure du possible, tenir éloigner des personnes peu scrupuleuses ainsi que d’éventuels prédateurs.
Une fois chez lui, il s’affala sur son lit en bambous. Makaya toujours couché, hagard, les yeux rivés vers le plafond, se mit à réfléchir : et si le voleur était quelqu’un du village qui était en accoutumance avec ces chiens ? Une raison valide de leur mutisme ! Sans pour autant sortir de sa perplexité ni trouv