La lecture à portée de main
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Description
Sujets
Informations
Publié par | Le Lys Bleu Éditions |
Date de parution | 24 juillet 2018 |
Nombre de lectures | 2 |
EAN13 | 9782378772703 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Jean-Christophe Vertheuil
Voyage avec mes amies les mouettes
Roman
© Lys Bleu Éditions – JC Vertheuil
ISBN : 9 782 378 772 703
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
.
Prologue
J’ai longtemps hésité à écrire ce livre relatant les aventures extraordinaires que m’ont fait vivre mes amies les Mouettes. Elles me paraissent si invraisemblables qu’adulte devenu, je me demande si j’ai fait ce voyage autre part que dans mon imaginaire d’enfant. Pourtant, quand mon regard se pose sur le monde qui m’entoure, chaque jour, un peu plus, je me persuade de sa réalité.
Ne me demandez pas de vous indiquer le chemin de ces îles étranges et merveilleuses traversées au cours de mon incroyable périple. Je n’en ai plus souvenance. Mes amies m’ont fait parcourir le monde pour me conduire dans l’île du Marchand de bonheurs, l’île du Marchand d’Heures, l’île des Grandes Illusions, l’île du roi Caméléon... Tout ce que je peux vous dire : je les ai visitées. Certains les reconnaîtront. Peut-être même, nous sommes-nous côtoyés sur l’une ou l’autre ?
Si, en lisant ce livre, il vous prend l’envie de rire, faites bien attention. Le Marchand de bonheurs vous retrouvera un jour ! Ne m’a-t-il pas affirmé au moment du départ de son île :
« Tout le monde vient me voir, un jour ou l’autre. Ma boutique reste ouverte toute l’année, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Le bonheur que je vends est aussi illusoire que le temps. Mon kiosque, ouvert depuis l’origine du monde, le restera tant qu’il existera des hommes sur Terre. »
Alors, lecteur ne riez, ni même ne souriez. Dans le cas contraire, vous faites sûrement partie de ses clients potentiels !
Ras-le-bol !
Je pense que vous aimeriez que je commence par vous rapporter comment et pour quelle raison, par un triste jour de ma vie, un jour sans soleil, je suis parti avec mes amies les Mouettes pour entreprendre un si long et si étrange voyage.
À cette époque, je venais tout juste d’avoir seize ans. Je m’en souviens parfaitement. C’était un vingt et un juin. Jour de mon anniversaire. Comment pourrais-je l’oublier ? D’aucuns auraient dû se sentir très heureux. Figurez-vous que, moi, pas du tout. Tout allait de mal en pis. Je venais d’échouer brillamment mon brevet. Tous mes copains avaient réussi. Moi pas ! Aussi, le moral était-il au plus bas. C’est le moins que je puisse dire. D’accord, je vous le concède, je n’avais pas fait tous les efforts souhaitables pour en garantir le succès. J’avais trop compté sur la chance. Infidèle, la traîtresse n’avait pas été au rendez-vous. Plus encore que ce cuisant échec, depuis quelque temps déjà, il me semblait ne plus comprendre grand-chose à ce monde des adultes dans lequel je m’aventurais un peu plus chaque jour. Monde bien étrange en vérité. Monde sournois qui me pénétrait plus sûrement que le venin d’un serpent. Je n’avais pu échapper à sa morsure.
Avec mon père, dès l’âge de huit ans, je m’étais aventuré sur quelques terres étrangères d’Europe, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Il me conduisait à la découverte d’autres peuples, d’autres traditions, d’autres religions afin d’élargir mes horizons de petit garçon élevé à la campagne. Ces divers périples me permirent de réaliser que, même si je ne disposais pas de tout ce qui me faisait envie (Dieu sait combien les envies des enfants sont importantes et nombreuses !) je n’étais pas vraiment malheureux. De par le monde, nombre d’enfants se trouvaient plus mal lotis que moi. Je le savais. Je l’avais vu. Mais, eux, c’était les autres. Pas moi !
À l’occasion, mes désaccords avec mon père alimentaient mes petites colères. Qui ne tente rien n’obtient rien ! Les jours d’échecs, j’avoue lui en avoir voulu un peu, parfois même... beaucoup. Un enfant n’aime pas essuyer de « non ». S’il en connaît les conséquences immédiates, il en mesure rarement la raison.
Donc, ce vingt et un juin, je n’avais pas le moral. Tout autour de moi, le monde, mon monde, semblait se liquéfier au sein d’un néant peuplé de désespoir. Parfois, une larme, une seule, suffit pour faire déborder un océan de tristesse. La pension m’attendait. L’avenir me semblait incertain. L’univers des adultes m’effrayait. Celui de mon enfance me glissait entre les doigts comme l’eau fraîche d’une source qu’on ne peut retenir et qui va se perdre dans les méandres d’un fleuve dont on ignore tout de l’estuaire.
Quand j’étais petit, je savais regarder les gens et les choses de la vie avec les yeux de l’amour. Tout me semblait merveilleusement simple. Beau. Le temps passant, petit à petit, sans m’en rendre compte, j’ai perdu le bleu de mon regard d’enfant. Aujourd’hui, je peignais tout en noir. Que la vie est triste sans soleil ! Le ciel de mes rêves s’était métamorphosé en une toile si sombre que je n’y distinguais nulle petite d’étoile pour y suspendre les espoirs de mes rêves.
« Ras le bol ! » Suite à une altercation avec mon père, après l’annonce de mon échec, j’étais parti. Quel anniversaire ! Il avait raison. Je le savais. Je ne lui en voulais pas. C’est au monde entier que j’en voulais. Pas à lui. Pas à moi. Je n’aspirais qu’à m’enfuir. Où ? Quelle importance ? L’essentiel : partir. PARTIR !!! Tout quitter. Tout abandonner. Mourir ? Peut-être aussi. N’est-ce pas déjà mourir quand ceux qu’on aime vous échappent ? Quand vos espoirs s’effondrent comme un château de sable sous les coups de boutoir des flots en furie ?
Aussi, me fallait-il partir. Vite. Maintenant. Attendre demain ? Trop tard. Partir, certes, mais vers où ? Pas la moindre idée. En revanche, tout ce dont j’étais certain, absolument certain, c’était de vouloir retrouver mes yeux d’enfant afin d’y accrocher le bleu de mes rêves.
Aussi, étais-je parti. Sans rien. Seul. On ne part vraiment que si l’on est seul. Face avec soi-même. J’avais longé la grève. Longtemps. Pour m’évader, oublier le monde des adultes, il me suffisait de m’asseoir face à l’infini silence du temps, de fermer les yeux, d’écouter le chant des vagues, le murmure du vent du large, la plainte criarde des mouettes et...
Suivez-moi.
La rencontre
Ciel et mer se confondaient. Tandis que mon regard se noyait dans l’immensité infinie des flots de l’océan, les cris des mouettes réveillèrent mes souvenirs du temps où.... Le visage légèrement caressé par une légère brise venue du large, longtemps j’avais marché le long de la grève déserte. Seul. Je ne voulais ni retourner chez moi ni regarder derrière. Mes idées noires auraient pu me rattraper ?
Aussi, avais-je marché, inconscient, aveugle, fixant vaguement une ligne d’horizon imaginaire. Emportée par le vent, l’écume des rouleaux qui venaient mourir à mes pieds ravivait des images d’antan. Celles des