Les Pyrénées (ou voyages pédestres dans les régions de ces montagnes depuis l’Océan jusqu’à la Méditerranée) • Livre 2 :  Hautes-Pyrénées
261 pages
Français

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Les Pyrénées (ou voyages pédestres dans les régions de ces montagnes depuis l’Océan jusqu’à la Méditerranée) • Livre 2 : Hautes-Pyrénées , livre ebook

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Description

Le voyage aux Pyrénées fut un des grands classiques du XIXe siècle : Taine, Thiers, Hugo et bien d’autres s’y sont essayé tout au long du siècle.


Celui entrepris par Vincent (de) Chausenque (1781-1868) est d’une toute autre trempe : un voyage pédestre de l’Atlantique à la Méditerranée qui eut, à son époque, un grand retentissement.


La relation de ces voyages pédestres fut à l’origine de nombre de vocations pyrénéistes de la seconde moitié du XIXe siècle et annonçait la randonnée de haute-montagne du XXe siècle.


Un ouvrage précieux d’un grand précurseur qu’il faut redécouvrir : Le livre Ier comprend : l’Introduction ; le Béarn et le Pays basque. Le livre II est entièrement dédié aux Hautes-Pyrénées. Le livre III à l’Ariège et au Roussillon (Pyr.-Orient.) ; enfin le livre IV s’attache au Comminges et aux sources de la Garonne.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782824053905
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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isbn

Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Eric Chaplain
Pour la présente édition : © edr/ EDITION S des régionalismes ™ — 2010/2020
Editions des Régionalismes : 48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 cressé
ISBN 978.2.8240.0305.4 (papier)
ISBN 978.2.8240.5390.5 (numérique : pdf/epub)
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.


AUTEUR

vincent de CHAUSENQUE






TITRE

LES Pyrénées ou voyages pédestres dans les régions de ces montagnes depuis l’Océan jusqu’à la Méditerranée livre ii : Hautes-Pyrénées




CHAPITRE PREMIER
Tarbes. — Château de Lourde. — Bassin d’Argelez. — Gorge de Pierrefitte.
S i j’ai abordé les Pyrénées par celles de leurs grandes divisions où tout est sur une moindre échelle, ce n’a été que pour observer une gradation dans les hauteurs comme dans l’intérêt des lieux, car les brillantes cimes des Hautes-Pyrénées, en frappant mes yeux les premières, m’avaient dès longtemps attiré, et longtemps leurs belles vallées et les monts sourcilleux qui les enserrent m’avaient vu, modeste voyageur, la boîte au dos, le bourdon à la main, seul ou sur les pas du pâtre sans culture dont j’aimais la rudesse et la vie nomade, errer de toutes parts, livré à l’étude de la nature et à la contemplation de ses grandeurs, avant qu’il ne me vînt à la pensée d’étendre plus loin mes excursions. Reprenons donc le chemin du Bigorre, glorieux de sa fertile plaine comme de ses thermes européens et de sa chaîne primordiale, revenons vers ces lieux renommés où la Providence a placé tant de soulagements pour les douleurs humaines, où l’observateur vient épier les secrets du monde physique et jouir de ses étonnants contrastes ; asiles délicieux lorsque les plaines se dessèchent sous les ardeurs de l’été, où se pressent les sommités de la civilisation européenne, heureuses, dans ces sites riants et frais, auprès de ces eaux toujours pures, d’échapper au tourbillon des affaires et du monde, et peut-être aussi d’y montrer à leur suite le piquant contraste de la sauvagerie des lieux avec les raffinements des cités.
D’après une tradition obscure et sans preuves, la ville de Tarbes aurait été le chef-lieu d’une république gauloise avant l’invasion des Romains. Crassus, lieutenant de César, fit la conquête du Bigorre, et, proscrit lui-même, resta longtemps caché dans les Pyrénées avant d’aller périr sous le glaive des Parthes et acquérir une funeste immortalité par la déconfiture de ses légions. Mais ce pays, un des derniers soumis, ne le fut entièrement que par Messala, sous Auguste. Tarbes fut ensuite la capitale d’un petit peuple de la Novempopulanie, les Bigerrones, époque dont il ne lui reste aucun vestige, et le christianisme y fut prêché dès le iii e siècle par saint Saturnin. Ainsi que toute la Gaule, le Bigorre subit plus tard toutes les calamités que lui apportèrent les hordes du Nord, arrivant à la file, ravageant tout sur leur passage et détruisant jusqu’aux derniers restes de la civilisation romaine. Sur tant de ruines s’éleva l’empire des Goths, où ses chefs, dignes la plupart des barbares soumis à leur sceptre de fer, introduisirent l’arianisme, et à sa suite d’affreuses persécutions, jusqu’au sage Alaric II, qui, supérieur à son siècle, en protégeant une croyance qui n’était pas la sienne, laissa enfin respirer ses peuples. Ce souverain, que l’histoire a justement distingué, habita un château dont on voit encore quelques restes au-dessus d’Aire, l’ancienne Atures, du nom de l’Adour (Atur), qui le baigne, et aurait signalé son règne par de plus grandes choses s’il n’eût péri trop tôt de la main de Clovis à Vouillé, ou, suivant d’autres, à Voulou, autrefois villavocledis, également près Poitiers.
Les Sarrasins, à leur tour le peuple le plus civilisé, le plus savant de cette époque qui n’a été pour eux qu’un éclair, passent en France sous la conduite d’Alahor, au commencement du viii e siècle, par tous les cols du Roussillon, prennent Narbonne et vont assiéger Toulouse, Eudes, duc d’Aquitaine, prince puissant et éclairé, marche contre eux, les taille en pièces et les repousse. Bientôt après, ils reparaissent sous Munuza, gouverneur de Cerdagne ; mais . Eudes, dont toutes les forces étaient dirigées contre le redoutable maire du palais, Charles-Martel, achète la paix en donnant sa fille même pour épouse à leur chef, qui promit de les retenir au-delà des Pyrénées. Abdérame, puissant émir d’Espagne, irrité de ce qu’il appelait une trahison, envoie contre Manuza son lieutenant Gedhi qui est vainqueur, et la belle Lampégie, triste trophée, après la mort de son époux, passe dans le sérail du calife de Damas, chef suprême de tous les musulmans. Enflé de ce succès, Abdérame rassemble une armée innombrable, repasse les monts en 732 par les cols d’Aure, du Bigorre et du Béarn, ravage la Vasconie, bat Eudes au-delà de la Dordogne, et fait couler à flots le sang chrétien jusqu’à ce grand fait dont retentit l’histoire, où Charles Martel, mû par un intérêt commun et par le sentiment de la patrie, vole au secours de son ennemi, et, dans les mêmes champs qui virent périr Alaric, sauva l’Europe de l’islamisme par un immense carnage de ses sectateurs. Leurs débris, retirés vers les Pyrénées, se maintinrent longtemps en Bigorre à l’aide du fort de Lourde et de quelques autres, d’où ils portaient la dévastation sur le pays. Les Bigorrais, voulant s’en débarrasser à tout prix, courent aux armes, prennent pour chef un brave prêtre nommé Missolin, joignent les Maures entre Juillan, Loney et Ossun, et en font un carnage horrible. La charrue y découvre encore des ossements et des tombeaux, et certains crânes mis an jour indiquent, par leur épaisseur, qu’ils appartiennent à la race africaine. Ce mémorable combat eut lieu le 24 mai 733 ; il existait dans une niche de l’église d’Arcizac une petite statue équestre en bois, témoignage de la reconnaissance du pays pour ce prêtre courageux qui fut son sauveur, et qu’à pareil jour les jeunes filles glorifiaient en la couvrant de fleurs. Pendant le cours de cette révolution que nous avons vu tant détruire, elle fut brûlée. C’est ainsi qu’à Martres on fêtait Saint-Vidian, autre guerrier qui, ayant aussi combattu les Sarrazins, en avait délivré son pays.
A la même époque doit se rapporter le combat sous St-Paul-de-Campan, où le sol recèle aussi des ossements. Le second comte de Bigorre, lnigo- l’Ariscat , ou le Téméraire, que sa bravoure fit choisir pour chef par les Navarrais, acheva d’en délivrer ces provinces. Quelques familles qui restèrent, en butte à tous les genres d’oppression, forcées d’abjurer et d’embrasser le christianisme, furent, suivant Palassou et d’autres, l’origine de cette race autrefois si misérable et si méprisée des Cagots, opinion cependant moins fondée que celle qui voit en eux les restes avilis de chrétiens nouveaux ( christianos nuevos ) bannis d’Espagne par le fanatisme du temps.
Le pays respirait, Tarbes avait repris sa prospérité, mais ses maux étaient loin d’avoir pris fin. Dans le ix e siècle, d’autres barbares, les Normands, vomis par la mer, revinrent saccager ces beaux pays, ne laissant derrière eux que mort et désolation ; et après un nouvel intervalle, les guerres de religion, où les comtes de Bigorre, de Foix et de Toulouse défendaient les Albigeois contre le terrible Montfort renouvelèrent toutes ces scènes d’horreur et de misère, jusqu’à ce que la voix paternelle de Saint-Louis sût ramener le calme là où les anathèmes et la cruauté n’avaient fait que ranimer les haines et exaspérer le désespoir. Plus tard, Philippe-le-Bel s’étant violemment emparé du Bigorre, les Anglais en devinrent possesseurs par le traité de Brétigny, comme partie de la rançon du roi Jean, et ne l

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