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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 avril 2009 |
Nombre de lectures | 228 |
EAN13 | 9782296672697 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0474€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Dieu venge l’innocent en silence !
Imana Ihora Ihoze
© L’H armattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
mailto:diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-08150-5
EAN : 9782296081505
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Catherine Decastel
Dieu venge l’innocent en silence !
Imana Ihora Ihoze
L’Harmattan
A partir des textes et discours de Messieurs Patrick
de Saint Exupéry, Bernard Kouchner, Révérien
Rurangwa, François Mitterrand, Hubert Védrine,
Alain Juppé, du rapport de la commission d’enquête
citoyenne, du rapport de la mission d’information
parlementaire et de témoignages du rapport de la
commission nationale indépendante rwandaise dite
Commission mucyo.
PERSONNAGES
Tutsi :
Tutsi 1
Tutsi 2
Tutsi 3 (femme)
Leader FPR
Hutu :
Leader Hutu 1
Leader Hutu 2
Leader Hutu 3
Hutu 1
Hutu 2
Hutu 3
Jean-Baptiste
Hutu traître
Magistrat Hutu
Policier Hutu
Français :
Politique Français 1
Politique Français 2
Politique Français 3
Militaire Français 1
Militaire Français 2
Militaire Français 3
Femme
La pièce est une évocation, il n’y a donc pas la nécessité d’un comédien par rôle. Les comédiens peuvent interpréter plusieurs personnages dans la mesure où ils ne changent pas de groupe (Hutu / Tutsi / Français).
Plan du spectacle
PRELUDE : Mugina
ACTE I
• Scène 1 : Organisation du Génocide.
• Scène 2 : Les 10 commandements du Hutu.
• Scène 3 : Discours politique français.
• Scène 4 : L’évolution ethniste du Rwanda.
• Scène 5 : Analyse situation politique 1990.
• Scène 6 : Les pogroms depuis 1990.
• Scène 7 : Scène d’instruction des militaires et miliciens par les soldats Français.
• Scène 8 : Propagande de la haine.
• Scène 9 : Opérations Tam Tam et Hirondelle.
ACTE II
• Scène 1 : Mariage avant le génocide.
• Scène 2 : Cauchemar sur les extraits de la radio des Milles Collines.
• Scène 3 : Discours politique faisant un point sur la position de la Communauté internationale : ONU, US, Belges.
• Scène 4 : Espoir brisé.
• Scène 5 : Vérification des cartes d’identité par les militaires français.
• Scène 6 : Conversation Dirigeant français / Paul Kagamé.
• Scène 7 : Discours politique : Prévention / alerte – Armes destinées à servir contre les civils.
• Scène 8 : Dialogue Femme / politique français.
ACTE III
• Scène 1 : Mort Habyarimana. Mise en marche.
• Scène 2 : Extraits de la radio des Milles Collines 1.
• Scène 3 : Début des Massacres.
• Scène 4 : Hutu Modéré = Hutu traître.
• Scène 5 : Rapatriement de Leader Hutu par les Français.
• Scène 6 : Extraits de la radio des Milles Collines 2.
• Scène 7 : Bisesero.
• Scène 8 : Jouissance des génocidaires.
• Scène 9 : Intervention potentielle de la France contre le FPR.
ACTE IV
• Scène 1 : Découverte d’un charnier – pleurs d’un militaire français.
• Scène 1 bis : Conseil de fuite d’un militaire français à un milicien.
• Scène 2 : Rencontre entre un génocidaire et sa victime.
• Scène 3 : Aide humanitaire au Congo / Poursuite des entraînements et des livraisons d’armes.
• Scène 4 : Discours politiques.
• Scène 5 : Libération des génocidaires.
• Scène 6 : Pendant les commémorations : railleries des Hutu.
• Scène 7 : L’abandon de Dieu / Le remord des bourreaux / Vivre après ça !
• Scène 8 : L’héritage et la transmission.
« Nous n’avons pas pour but de tout dire, ni de tout expliquer.
Il s’agit d’évoquer, ici et ensemble, des faits, des témoignages, des déclarations : éléments principaux des questions encore aujourd’hui restées en suspens concernant le rôle de la France dans le Génocide des tutsi au Rwanda.
Il ne s’agit ni d’affirmer, ni d’accuser mais de parcourir le panel d’informations existantes.
Ce spectacle est une évocation, il n’y a pas forcément de lien entre les personnages. »
Prélude
La scène est dans le noir.
Projection :
(Dédicace du livre « Génocidé » de Révérien Rurangwa)
A tous les rescapés qui ne peuvent ni pleurer ni parler. Que mes larmes, que mes mots soient leurs cris.
La lumière se fait brutalement. On découvre en scène un charnier avec des bouts de corps, des cadavres, des ossements. Parmi eux, des comédiens agonisants.
(Adaptation d’un extrait du livre « Génocidé » de Révérien Rurangwa)
Un comédien tutsi se traîne jusqu’au public.
Tutsi 1 :
Voilà treize jours, ce 20 avril que nous sommes encerclés sur la butte de l’église. Sans armes, nous vendons cher notre peau à coups de cailloux pour essayer de repousser nos assassins. Chaque raid hutu a fait des victimes dans nos rangs mais voir des femmes éventrées, des amis fracassés à coups de gourdin clouté, des voisins tailladés se vider de leur sang en gémissant, cela décuple la vaillance. Colère de désespérés ? Ils jouent, ils rient, ils s’amusent de notre peur. Des cris, des hurlements. Des supplications, des gémissements. Des ricanements, des sifflements. Et nous, attendant l’inévitable. Petite troupe prostrée dans la nuit. Ils sont arrivés, mais je ne pouvais pas crier, ni pleurer.
Les yeux de son assassin, on les emporte avec soi dans la mort. Je n’oublierai jamais les prunelles noires de mon tueur au moment où il abat sa lame sur mon crâne.
Silence
Le sol est jonché de cadavres. Ce sont les miens. Il y a quelques centaines de secondes, ils étaient vivants. Un carnage, en une minute, 43 personnes abattues en moins d’une centaine de secondes. Toute ma famille. Suis-je mort ? Hélas pas encore.
Tout mon être aspire à l’extinction de la douleur. Ils m’ont tué mais je n’arrive pas à être mort. Il ne reste de mes bien-aimés que les dents. Ils ont mis le feu à la cabane où nous nous cachions. Il ne reste que des dizaines de mâchoires qui me regardent et paraissent sourire. Je voudrais que ça s’arrête. M’endormir, m’enfoncer dans les marais de l’oubli et du néant, dans les sables mouvants où la conscience s’éteint et le défilé des images monstrueuses et la souffrance aussi. Je suis mort mais pas encore. Je n’y arrive pas tout seul. J’ai besoin de quelqu’un pour m’achever.
2 hutu entrent en scène avec des bières et des brochettes à la main.
Tuez-moi ! Tuez-moi s’il vous plait !
Hutu 1 :
Quoi tutsi, tu es encore là ! Mais tu es un dur à cuire !
Tutsi 1 :
Achevez-moi, tuez-moi !
Hutu 1 :
Te tuer serait te faire du bien !
Hutu 2 :
Pourquoi on se salirait les mains ? Rire T’as vu comme tu es sale ?
Hutu 1 :
Eh, tutsi, va crever ailleurs, tu nous coupes l’appétit !
Hutu 2 :
Oui, ne t’inquiète pas, tu vas crever d